Le Moyen-Age ou la deuxième moitié du 20e siècle ? L'Inquisition ou le Ku Klux Klan ?
N'importe ! Dans ce roman mêlant le 14e siècle et toutes les périodes depuis 1952, la Mort Rouge est là.
La Mort Rouge ? Non, ce n'est pas la nouvelle d'
Edgar Allan Poe, quoique l'auteur y fait référence à la fin de son roman.
La Mort Rouge, c'est une maladie (qui existe, j'ai vérifié sur Wikipedia) du sang : les globules rouges s'agglomèrent et prennent la forme de faux, sous l'effet d'un air pauvre en oxygène, et font exploser les veines.
Nicolas Eymerich, l'inquisiteur bien connu des deux premiers romans de
Valerio Evangelisti, romans que j'avais beaucoup aimés, est à Castres où il doit démêler une sombre histoire où des gens sont soupçonnés boire du sang et/ou propager la maladie horrible. Cette partie m'a semblé assez difficile à lire en raison des nombreuses factions rivales en ce 14e siècle où la guerre entre l'Angleterre et la France fait rage. Cathares et autres « hérésies » selon l'Eglise sont mêlés à cette histoire de sang, de meurtres et de tortures. Et je ne voyais pas bien où l'auteur voulait en venir.
Et puis la 2e partie, qui s'intercale continuellement, traite donc du 20e siècle. Nous voyons se dérouler sous nos yeux des séances du Ku Klux Klan ainsi que des conversations entre un savant fou sachant manier l'ADN et les responsables de la CIA. de la guerre d'Algérie à l'assassinat de Kennedy, de la guerre en Irak à un futur proche de nous, nous assistons à des élucubrations scientifiques à des fins meurtrières. Ici, le spectre de la race supérieure voisine avec le spectre de la Mort Rouge.
J'ai trouvé cette partie moderne assez décousue, et franchement, ne menant pas à quelque chose d'intéressant ou de surprenant.
D'autant plus que je n'ai pas vu le lien de cause à effet entre le Moyen-Age et le 20e siècle.
Bref, je suis déçue, n'ayant pas été emportée par le suspens.
Valerio Evangelisti écrit bien, décrit bien une ambiance, mais cela s'est arrêté là pour moi. Pas de tension extrême, rien que du convenu, finalement.
Alors, le corps ou le sang d'Eymerich ? Bêrck, ni l'un ni l'autre !