Deuxième tome de cette richissime biographie. On fête les quarante ans de Victor. Soit la moitié d'une vie déjà bien remplie à tous les niveaux. Et on découvre qu'elle peut l'être davantage ! En effet, en exil en Belgique puis à Jersey et enfin à Guernesey, la voix de Hugo ne faiblit pas. Au contraire, elle gronde, telle la tempête secouant l'océan. Cet océan, d'ailleurs qu'il admire et qu'il craint. Cet océan dont il se réclame et tire son insatiable énergie ; ce flux qu'appelle le désir intarissable du corps des femmes, ce flot de mots qui composeront recueils de poésie et romans fleuve. Se développe également le goût du peuple à travers la haine de ce pantin de
Napoléon III qui n'égalera jamais son oncle. On découvre donc un homme qui parvient enfin à vivre selon son désir une fois à l'abri du besoin financier. Car Hugo doit entretenir sa famille, ses maîtresses, ses bonnes. Une seule âme finalement, le suivra à jamais :
Juliette Drouet, qui ne vit que par lui, qui se déchaîne lorsqu'elle découvre ses carnets secrets, mais qui pourtant ne parviendra jamais à l'abandonner. Dans cette biographie, c'est donc l'homme sous toutes ses coutures que l'on découvre : le poète, l'amant, le maladif, le proscrit, l'exilé, le sénateur, le grand-père aimant, le père malheureux, le vieillard qu'on acclame. Une énergie qui ne s'est tarie que dans les toutes dernières années de sa vie.