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EAN : 9798514985401
324 pages
Auto édition (04/06/2021)
4.36/5   22 notes
Résumé :
D’abord il y a Thibaud, un éducateur spécialisé pour ados en marge, qui s’enfonce de plus en plus dans l’alcool.
Puis il y a Némo Mondragón, le policier flanqué d’un collègue trop bavard, qui enquête sur ces femmes qu’on retrouve massacrées chez elle. Violées, tabassées, elles ont expié leurs fautes dans la douleur et l’humiliation.
Tandis que le premier témoigne, à la première personne, du désespoir de sa chute irrémédiable entre pertes de mémoire et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Ceux qui boivent pour oublier sont priés de payer d'avance est un petit bijou dans le registre mauvais genre. Double casquette : un roman noir pur-jus, associé à une enquête de police déclenchée suite à 2 féminicides d'une violence extrême. Il faudra beaucoup de persévérance, une grande part de chance et une intelligence au moins égale à celle du meurtrier pour résoudre cette affaire.
ceci dit le nec plus ultra de ce roman c'est l'écriture de Nick Gardel. Références immédiates bien sur Michel Audiard et Frédéric Dard, le style, les réparties à l'emporte-pièce , tout y est et le rire fuse malgré la noirceur du tableau, sans oublier , me semble t'il, l'influence évidente d'Antoine Blondin ..
Que pourrais-je ajouter? La qualité de la mise en scène, des personnages qui prennent toute la place et qui sont plus vrais que vrais.
Vous l'aurez compris j'ai beaucoup aimé ce roman, un grand merci à son auteur.
J'allais oublier ne passez pas votre chemin si vous croisez ce roman !!
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Nick Gardel a son style bien à lui, marqué, dans un monde où tout se ressemble un peu. Fils illégitime de Michel Audiard et Frédéric Dard, sa plume est plongée dans ces années 60 où la verve et les joutes verbales étaient une marque de fabrique. A coups d'expressions que les moins de 40 ans trouveront étranges et exotiques, mais qui donnent des couleurs aux mots.

Rien que le titre de son nouveau roman, Ceux qui boivent pour oublier sont priés de payer d'avance, en dit long. Sur le ton, mais sur le fond aussi.

Parce qu'on y découvre un personnage principal à l'alcoolisme de bar poussé à l'extrême. Au point d'en oublier toutes ses fins de soirées. Mais est-ce le seul fait de la bibine ? La question mérite d'être creusée.

C'est bien un roman noir, enjolivé à force de bons mots et d'échanges enlevés. A la fois drôle et dur, à l'image de ses précédents livres.

De l'humour, il en a, le sieur Gardel. À la fois subtil et rustique, mais jamais grossier. Ceux qui le connaissent déjà ne seront pas dépaysés, les autres devraient tenter l'expérience.

Parce que s'en est une, d'expérience. D'aucuns pourraient le traiter de passéiste, mais ce serait faire injure à un auteur qui aime la langue et jouer avec (n'y voyez aucun propos salace).

Et puis, il y a souvent un fond derrière la forme. le côté typé de la narration dévoile progressivement un pan bien contemporain de notre société. Cette fois-ci de manière bien plus personnelle qu'à l'habitude.

Derrière le pseudonyme se cache Nicolas Juan, enseignant pour enfants en marge du système scolaire. La dernière barrière avant qu'ils ne soient abandonnés dans une société qui les dévorera. le dernier barrage avant que la digue ne craque. Un métier admirable à l'allure de mission.

Son personnage de fiction est éducateur pour adolescents, un moyen intéressant de se plonger dans un univers qu'on connaît peu. de vivre certaines scènes et le quotidien de cette bataille pour aider ces jeunes. C'est l'énorme valeur ajoutée du roman, vu d'une manière à la fois sombre et pleine de sensibilité.

A côté, se déroule une enquête policière, très classique. Des meurtres sordides sont perpétrés, mais quel est le lien ? Les deux enquêteurs se révèlent en tout cas assez touchants.

La patte Gardel, humour et réflexions. Mais derrière le cynisme se cache l'émotion. Rajoutez là-dessus des brèves de comptoir et autres pensées sur l'éthylisme (un peu trop présentes à mon goût), et vous aurez une bonne vision du livre.

Et si vous essayiez de sortir de votre zone de confort ? Plonger dans un univers littéraire où les mots d'esprit dévoilent des drames sociaux. Où les jeux de mots sont des joutes, des escarmouches qui font mouche.

Ceux qui boivent pour oublier sont priés de payer d'avance est un roman noir à l'ancienne, certes. Mais qui dévoile une réalité bien actuelle. Nick Gardel a un talent bien à lui, un vrai talent. le cynisme à fleur de peau, l'émotion derrière les bons mots, et une vision un brin dépressive de notre monde.

Comme quoi on peut écrire comme avant et avoir les pieds sur terre. Un nouveau bel exemple avec ce roman.
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
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Lire un roman de Nick Gardel est toujours un voyage littéraire à part. Sa plume apporte souvent de l'humour ou de la poésie dans des récits sombres, parfois violents, mais toujours teintés d'humanités. Ceux qui boivent pour oublier sont priés de payer d'avance en est un nouveau témoignage.

Une nouvelle fois, l'intrigue, une enquête policière sur l'horrible assassinat d'une femme bientôt suivi par un second, bien ficelée ne sert que de prétexte à y faire évoluer des personnages hauts en couleur parmi lesquels, un trio d'enquêteurs avec le très bavard Patrice Guerineau, brigadier-chef et procédurier, la bande du Fenris avec ce pharmacien italien et entre autre, Grégoire, photographe culinaire qui comme Thibaud, l'éducateur, viennent s'y assommer d'alcool pour échapper à leur vie quotidienne. Sans oublier, la truculente Gabrielle Bocage, si peu présente, mais tellement mémorable.

Néanmoins, derrière ces artifices, Nick Gardel, nous livre un roman sur deux thématiques sociales beaucoup plus profondes, l'alcoolisme et l'éducation des jeunes en marge du système scolaire. Enseignant auprès de ce type de public, l'auteur nous offre là, une part de lui-même, apportant une touche particulière à cette histoire.

Comme le souligne Nick Gardel, l'oubli n'est pas une rédemption, l'alcool n'est pas une solution. Plutôt que de vouloir échapper à la réalité en s'abreuvant de liquide alcoolisé, entourés de piliers de bar, rencontrons des personnages loufoques issus de l'imagination débordante d'auteurs talentueux. Un voyage littéraire vaut mieux qu'un voyage éthylique.

Nick Gardel, nous prouve également avec Ceux qui boivent pour oublier sont priés de payer d'avance qu'il est possible de produire un roman autoédité de bonne facture, travaillé et bénéficiant d'une mise en page réussie, respectant les lecteurs. Une particularité à souligner, tant les autoédités sont peu nombreux à ne pas bâcler le travail éditorial.
Lien : https://imaginoire.fr/2021/0..
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Je ne suis pas le plus magnanime des hommes, il faut en convenir. C'est pourquoi j'ai accueilli avec un soupçon de malice le récit des récents avatars de Nick Gardel, dont l'ego quelque peu... dilaté a été malmené par de bien peu scrupuleux éditeurs. Je me souviens encore du type sûr de son fait qui me chapitrait en message privé quant à l'autoédition qui était un cul-de-sac et l'édition traditionnelle qui représentait l'accomplissement ultime auquel devait aspirer tout écrivain.
Pour autant, j'ai toujours pensé que Gardel était un solide écrivain, et qu'il avait toutes les capacités à occuper les têtes de gondole des supermarchés culturels et les vitrines des librairies. Jugez plutôt en lisant cet extrait tiré de son avant-dernier ouvrage :
"Les yeux chassieux de cette vilaine nuit, je tentais de déchiffrer les diodes fatiguées de mon réveil. J'avais encore loupé le coche pour assumer la politesse des rois. Je n'étais plus en retard, je frisais l'absence. Il y a dans la notion de retard une volonté de bien faire, un regret pour l'exactitude avortée. le retardataire a une vraie conscience de l'horaire, il mesure l'infime décalage qui l'en sépare. Il se sent fautif. L'absent est sans remords, on ne l'attend plus, on l'a exclu du planning. L'absent perd son existence, sa réalité. Il est sorti de la zone d'espoir. Il ne déchaînera pas les passions. Il a déjà un pied dans l'oubli. On vilipende le retardataire pour ses manques, on agonit l'absent pour le deuil qu'on a dû faire de lui.
Moi j'étais sur la mauvaise pente. Un simple coup d'oeil dans le miroir m'avait fait comprendre que ma gueule n'était pas présentable. Bouffie, cireuse comme un rebut de chez Grévin, une mauvaise imitation de moi-même. Pourtant il fallait bien aller bosser. J'avais usé jusqu'à la corde la carte de la compréhension de mes collègues. Ils se rendaient compte qu'ils devaient faire sans moi. Ne plus prévoir, ne plus compter sur le fantôme inutile que j'étais devenu."
Cette qualité de plume, Gardel la maintient tout au long de ses ouvrages. Je n'ai que des choses plaisantes à dire quant à son style. Ca coule comme du vieux rhum. On revient volontiers quelques lignes en arrière pour prendre la petite soeur. En revanche, c'est encore et toujours la même chose que je pourrais lui reprocher : ses personnages se ressemblent presque tous, non seulement au sein d'un même livre, mais d'un bouquin à l'autre. Il s'agit toujours du même type truculent, mêlant argot et propos érudits, un poil réac sur les bords, grand contempteur de la société moderne. le plaisir que prend l'auteur à écrire des dialogues "audiardesques" prime avant celui du lecteur, à mon sens. Les dialogues sont trop souvent des monologues enflammés, bien trop littéraires pour émaner de la bouche du commun des mortels. Mais c'est très bon, hein. Mais c'est pas naturel.
"— Donc, libéral… Elle était quoi ? Magnétiseuse, fabricante de bijoux, vendeuse de Tupperware ?
— C'est très sexiste comme propositions, cher collègue. Vu l'époque, tu ferais bien de revoir ton panel de clichés. Nous parlons ici d'un embrouillamini législatif, d'un casse-tête légal. La terreur de la bien-pensance et le spectre du conservatisme. Un travers de cette société où on hypersexualise et on balance les porcs. Tous vent debout, tous pour, tous contre. L'inverse et son contraire. Oui, monsieur ! Rien de moins !
— Patrice ! Merde !
— Mais voyons c'est évident ! Je te parle prostitution, Némo ! le plus vieux métier du monde qui louvoie dans les interstices de la réglementation. Ni légal ni réprimé. Tu as le droit de vendre, mais interdiction d'acheter. La loi dans toute son incohérence et sa faux-culterie. Pas de lieu, pas de pub, pas de maison, pas d'associé, mais des impôts et une Sécu. Depuis les maisons de tolérance jusqu'au sugar dating, c'est le grand foutoir. Chacun y va de sa petite idée pour, je cite, éradiquer le fléau de la prostitution. Abolitionnisme répressif et accompagnement de sauvetage."
La partie policière de ce roman est celle qui m'a le moins enthousiasmé, voire emmerdé. C'est ballot, parce qu'elle en représente la majeure partie. Savoir qui du colonel Moutarde ou de Miss Scarlett est l'assassin, je m'en cogne un peu. Non, là où Gardel m'a littéralement scotché, c'est dans les échanges, malheureusement trop courts, entre Thibaud, alcoolo notoire (dont les descriptions des soûlographies sont fort réussies), et sa collègue Province. Les chapitres qui mettent en scène les tentatives de dressage par ces deux éducateurs spécialisés, confrontés à des jeunes en perdition, échappent enfin au simple divertissement et paraissent si authentiques que mon petit doigt me dit que l'auteur n'est pas allé les chercher bien loin.
« Je sombrais dans la mauvaise foi, j'en étais totalement conscient, mais plutôt crever que de l'admettre. Et ça aussi ça me foutait en rogne. Je savais exactement dans quel pétrin je l'avais mise. Je connaissais parfaitement la fragilité de ces moments où chaque changement du rituel était une allumette craquée dans une poudrière. Tous nos accueils sont des constructions branlantes sur terrain mouvant. C'est notre boulot, nous bâtissons un équilibre précaire au milieu du chaos. Ces mômes sont des voltigeurs dans la tempête. le moindre dérapage et ils partent en vrille. Ils n'ont pas les armes pour comprendre ou accepter les vraies causes de leur mal-être permanent. La vie est une poignée de sel sur leurs plaies, chaque matin n'est qu'une raison de plus pour souffrir et combattre.
Catherine Province était une femme bien. J'aurais volontiers cassé la gueule à quiconque aurait prétendu le contraire. Peu de gens étaient capables de comprendre quelle force de caractère il fallait pour endosser son sacerdoce quotidiennement. Mais, à ce moment précis, j'ai senti monter une boule de haine quand elle a planté ses yeux clairs dans les miens. Tout simplement parce que quelque chose a changé chez elle durant cet instant. Peut-être a-t-elle fait retomber ses épaules, ou alors juste un voile dans ses pupilles, le coin de ses lèvres qui s'affaisse pour passer de la revendication à la tristesse. C'était diffus. Elle ne l'a pas fait exprès, ce n'était même pas une volonté de me faire mal. Peut-être que ce n'était pas conscient. Un réflexe humain incontrôlable. J'y ai vu s'estomper sa propre colère, remplacée par un sentiment immensément plus violent. »
C'est dans ces rares moments que point l'émotion. J'aimerais tellement que Gardel s'essaye à autre chose qu'au roman policier truculent. Que le fond ne le cède pas à la forme. Visez Pierre Lemaître, ça lui a plutôt réussi. Il en a en tout cas tous les moyens de le faire. le jour où ça arrivera, je serai là. Et Gardel pourrait bien créer la sensation.
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Chroniquer le dernier roman de quelqu'un que tu estimes au point d'être bien plus qu'un simple ami est toujours un exercice compliqué. D'autant plus quand l'auteur excelle dans un genre qui demande beaucoup de finesse d'esprit, entre humour noir et potache et véritable drame, comme savait par exemple si bien l'exécuter un certain Frédéric Dard au début de sa carrière. C'est que savoir jusqu'où forcer le trait et appréhender les qualités et les défauts de personnages de papier qui hantent les pages de romans demande du tact, du doigté, sous peine de franchir la ligne blanche.
L'humour à la Audiard et à la Simonin, Nick Gardel la pratique de longue date dans des romans aussi savoureux que Droit dans le mur, Laisse Tomber ou le bruit dans ma tête. Avec Ceux qui boivent pour oublier sont priés de payer d'avance, il adopte un autre versant de son talent de conteur, dont on peut se faire déjà une idée avec Morts Chroniques et Sans queue ni tête. Ici, c'est le Noir qui domine. Une femme est assassinée, sauvagement, le meurtrier ne lui a laissé aucune chance. Comme pour mieux lui faire payer son passé de professionnelle du sexe. le flic chargé de l'enquête, le capitaine Némo Mondragon, voudrait comprendre ce qui peut pousser un individu à de telles extrémités. Pour se faire, il doit compter sur son collègue Guérineau, incorrigible phraseur, une sorte de monsieur Jourdain en uniforme. Et puis, de l'autre côté, il y a Thibaud, éducateur spécialisé dans la prise en charge des jeunes que l'on qualifie pudiquement « en rupture de ban », qu'un drame personnel pousse à boire jusqu'à la déraison. Et pour cela, il peut compter sur ses camarades professionnels du lever de coude, pilier de bar du coin, le Fenris (merci pour ce clin d'oeil renouvelé) Pendant que le policier se livre à un véritable décryptage des moeurs des locaux, Thibaud s'enfonce de plus en plus dans la déraison. C'est lui qui intervient, qui parle à la première personne, comme pour mieux capter l'attention du lecteur, comme un invite à contempler sa déchéance mais pas vraiment comme un appel au secours. Et comme toujours chez Nick Gardel, tout ce petit monde va se télescoper dans un bordel qui n'est cette fois pas joyeux. Parce bien sûr, il y aura d'autres victimes…
Avec Ceux qui boivent…, Nick ne craint pas de poursuivre dans le style de son précédent. La construction du roman est très « Christienne » si l'on me pardonne ce néologisme, dans le sens où je lui ai trouvé une ambiance à la Agatha Christie du Meurtre de Roger Accroyd. Ou à la Simenon dans ses romans qu'il qualifiait lui-même de romans durs. Même si les dialogues sont toujours aussi savoureux, les réparties font mouche et fusent au détour d'un paragraphe comme pour alléger la tension distillée tout au long des pages, l'ambiance est indiscutablement plus sombre, plus fouillée, presque plus désespérée. Plus personnelle aussi, puisqu'il y aborde un milieu qu'il connaît bien, celui de l'enfance désacralisée dans un descriptif qui tient aussi de l'introspection.
J'ai toujours été convaincu que Nick Gardel avait l'étoffe d'un grand auteur de polar, ce roman le prouve une fois de plus. Et je suis d'autant plus admiratif que je serais bien incapable de reproduire cette ambiance, l'alternance de moments légers après le drame comme l'onguent sur la blessure. Si vous ne savez pas encore quelle sera votre prochaine lecture, il ne faut plus hésiter: ce sera Ceux qui boivent pour oublier sont priés de payer d'avance.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
— Mais quels délires ? On pense, sans rire, que c’est sans doute l’alcool qui a créé l’humanité.
— L’humanité ? Tu n’y vas pas un peu fort ?
— Pas une seconde ! Les grands singes frugivores qui devaient descendre des arbres parce que la nourriture se raréfiait ont dû se contenter de fruits tombés. Ceux-ci avaient commencé bien souvent une fermentation… Véridique ! Seuls nos ancêtres porteurs d’une mutation génétique capable de dégrader l’alcool éthylique rapidement ont survécu. Et non seulement ils ont résisté à cette nouvelle ivresse, mais en plus ils ont prospéré. Parce que l’alcool aide la digestion, il favorise le stockage des graisses, il ralentit le métabolisme. Rien que des bienfaits quand il s’agit de survivre dans l’hostilité du milieu et la raréfaction de l’apport calorique.
— L’Homme initié par la picole… La loi Évin va en prendre un coup.
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Non, mais, tu t’entends ?
Forcément que non, tu ne t’entends pas. Ce n’est peut-être pas plus mal d’ailleurs.
Tu n’es plus exactement dans la partie. Tu gueules, tu vocifères. Tu ne vois plus clair, mais qu’est-ce que tu fais comme boucan !
Tu viens de te faire éjecter d’un rade aussi pourri que mal fréquenté et entre deux pensées parasites, tu soliloques pour ne pas sombrer dans le désespoir.
Parce que ça fait déjà quelqu’un à qui parler.
Les autres t’ont laissé à ton triste sort. Ils ont dû en avoir assez.
Toi, tu as dépassé ça. Tu as ravalé toute décence. Et il n’y a pas que la honte que tu as bue.
T’as varié les plaisirs…
Chaque expédient t’a apporté son lot de plaisirs et de déconvenues. Les anis t’ont alourdi la langue, tandis que les houblons ont saturé ta vessie. Les purs malts rongent déjà ton œsophage et le reste te prépare une jolie céphalée. Les mélanges ne te rateront pas. Ils gravent déjà l’ardoise. À ce stade, même ta bile titre à 25 degrés.
Tu es là, contre un mur sale, dans une ville dégueulasse sous la pauvre lueur blafarde d’une lune qui s’emmerde.
Tu reprends un souffle chargé en attendant le nouveau haut-le-cœur.
Tu jongles avec les sentiments. La honte, la colère, la peur, la tristesse, le désarroi.
La seule chose qui ne vient pas c’est l’oubli.
C’est dommage, à la base t’es là pour ça.
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Celui qui ne se souvient pas n'existe pas. Même si c'est justement ce à quoi il aspire le plus.
L'oubli.
L'effacement pur et simple du malheur
L'oubli n'est pas une rédemption.
Surtout quand il n'est que partiel.
Mes journées s'écrivaient au crayon jusqu'à ce que mes nuits les décapent à la gomme alcoolique. Restaient la douleur, le remords et la haine, en lettres capitales calligraphiés à l'encre indélébile. Ravivées chaque fois par ce polissage qui sapait mon quotidien.
Il y a des fois où n'être que n'être qu'une machinerie d'os, de tendons et de sang n'est pas suffisant. Il faut une étincelle motrice pour que l'assemblage soit viable.
Je ne l'avais plus...
Plus de marionnettiste pour agiter les fils.
Je sombrai.
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La connerie se pratique en bande, elle y trouve une justification. Le pluriel cher à Brassens n’est pas un concept de misanthrope, il est la pierre angulaire de la paresse intellectuelle. À plusieurs on ne multiplie pas la puissance de réflexion, on soustrait juste les filtres qui vous empêchent de dire des absurdités. Suffit de consulter les réseaux sociaux ou les meetings politiques pour s’en persuader.
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Les situations personnelles des gamins étaient toutes plus sordides les unes que les autres. Abandons, maltraitances, drogue et alcoolisme étaient leur base de départ dans l’existence. Les erreurs de leurs parents en héritage. Un mauvais terreau pour pousser sans grandir. Le manque d’implication de gens présomptueux qui avaient fait des enfants par mode, par habitude, par caprice, « parce que ça se faisait », sans jamais prendre conscience de la charge et de l’énergie que cela pouvait exiger. On se reproduisait d’abord, on réfléchirait plus tard… Au petit bonheur la chance, comme on achèterait un billet de loterie. Sauf que l’échec ici était retentissant. Un échec parental comme premier pas, la résilience comme unique chance de s’en sortir. Il fallait que ces mômes soient forts, bien plus que les autres.
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