AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221133613
1376 pages
Bouquins (22/02/2018)
4/5   6 notes
Résumé :
Pierre Loti est un écrivain marin - tout le monde le sait. Mais Victor Hugo ? Selon Simon Leys, Hugo est tout simplement le plus grand écrivain marin de la littérature universelle, et il en apporte la démonstration éclatante. Chemin faisant, le lecteur fera auprès d'auteurs qu'il croyait connaître des découvertes tout aussi saisissantes, biscornues, inspirées, drôles, bouleversantes...
L'une des originalités du livre de Simon Leys est de montrer comment la m... >Voir plus
Que lire après La mer dans la littérature française (coffret 2 volumes)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'interview de GILL, l'un des grands experts en littérature maritime de Babelio, m'incite à naviguer dans l'anthologie que Simon Leys consacre à « La mer dans la littérature française », l'un de mes livres de chevet avec « Histoire de la littérature maritime » de René Moniot Beaumont.

Simon Leys (Patrick Ryckmans) connait bien la mer pour avoir, en 1958, embarqué à bord du Prosper, un des derniers thoniers à voile breton, « ces souvenirs me sont chers et ils évoquent un monde qui a disparu », récit publié en 2003 avec « Les naufragés du Batavia ». Tout au long de sa vie il a navigué, lu et sélectionné les pages consacrées à la mer. Autant dire qu'il ne se limite pas aux écrivains marins et évoque Maurice Barrés, Pierre Corneille, Alphonse Daudet, Montesquieu, Blaise Pascal, Rousseau, Saint François de Sales ou Voltaire, auteurs qui n'ont parfois jamais navigué, et dont les oeuvres ne sont pas spontanément associées au monde maritime. Duguay-Trouin, Claude Forbin, Louis Garneray, Pierre Loti, Victor Ségalen, sont recensés à juste titre et l'auteur laisse une large place à Michelet, Alexandre Dumas, Jules Verne et surtout à Victor Hugo et son incontournable « Les travailleurs de la mer ».

Consacré à la littérature française, ce recueil laisse au purgatoire Homère, Melville, Jack London, Thor Heyerdahl, (qui ont leur place dans « The Oxford Book of Sea », de Jonathan Raban) mais Simon Leys profite des échanges entre Joseph Conrad et Emilie Briquel pour honorer l'écrivain polonais qui écrivait en anglais et courtisait en français.

« Entre les hâbleries des gens de lettres (qui parlent de ce qu'ils ne savent pas) et les silences des gens de mer (qui savent mais ne parlent guère), heureusement qu'il s'est trouvé quelques marins qui se sont mis à écrire et quelques écrivains qui surent naviguer » précise l'auteur dans le liminaire et ne s'interdit pas de faire preuve d'humour en citant Henri Monnier et son Joseph Prud'homme devant la mer « une telle quantité d'eau frise le ridicule » … « et encore on n'en voit que le dessus ».

Les notes et commentaires, parfois moqueurs, de l'auteur enrichissent les extraits publiés qui sont précédés par une préface d'Olivier Frébourg, un avant propos de Nicolas Idier et complétés par un glossaire, une table des auteurs et un précieux index des noms de lieux.

Il est certes regrettable qu'aucune femme n'embarque dans ce recueil … raison de plus pour lire l'interview de Gilles et y découvrir l'écrivaine Christiane Baroche.

PS : mon appréciation de "Histoire de la littérature maritime"
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          654


critiques presse (1)
LeFigaro
02 mars 2018
De tout temps, marins, explorateurs, poètes ont trouvé dans la mer une source d'inspiration. En témoignent La Mer dans la littérature française, l'anthologie de Simon Leys et plusieurs livres de cette rentrée.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'aventure marine serait-elle donc essentiellement une invention de terriens ?

Le fait est que la plupart des marins n'ont pas grand-chose à dire de la mer : c'est leur élément naturel, ils s'y sentent simplement chez eux (comme l'attestent d'ailleurs ces touchantes photos anciennes de capitaines cap-homiers dans leur cabine : on les voit qui lisent sous l'abat-jour de la lampe de cuivre en fumant un cigare, et l'on devine dans l'ombre, contre la cloison, une fausse cheminée en simili-marbre, des plantes en pots, et le piano de leur épouse).

Un des plus extraordinaires aventuriers de la mer, sir Francis Drake, a donné son sentiment là-dessus, dans une lettre d'une désarmante et laconique sincérité : « Ce n'est pas que la vie à terre me déplaise ; mais la vie en mer est meilleure. » Que pourrait-on ajouter à cela ? Sur ce sujet, les marins ont toujours répété la même chose ; ainsi, dans un de ses derniers essais, Conrad confessait : « La monotonie de la vie en mer est plus aisée à supporter que l'ennui de la vie à terre. »
Commenter  J’apprécie          310
A la différence de l'Angleterre dont la langue et la civilisation sont intimement liées à la mer (pour des raisons géographiques et historiques bien évidentes), la France, dont les entreprises maritimes ne furent pourtant guère moins considérables, n’a pas vraiment réussi à en intégrer la mémoire dans sa culture.

C'est que la France des marins fut avant tout une France provinciale - celle des Flamands, des Normands, des Bretons, des Gascons, des Basques et des Provençaux - tandis que, de Paris, hélas, la mer est trop souvent demeurée invisible. Et pourtant elle n'a jamais cessé d'inspirer les écrivains les plus divers ; cette présence de la mer dans notre littérature est donc bien réelle - mais peut-être n'apprécie-t-on pas encore suffisamment son importance. J'espère que mon anthologie pourra tant soit peu contribuer à dissiper cette méconnaissance.
Commenter  J’apprécie          310
ALPHONSE ALLAIS (1854-1905)

Allais, qui commença sa carrière comme pharmacien à Honfleur, a eu amplement l'occasion d’observer la mer.

Les deux propos cités ci-dessous en font foi :

Les familles, l'été venu, se dirigent vers la mer en y emmenant leurs enfants, dans l'espoir, souvent déçu, de noyer les plus laids.

La mer est salée parce qu'il y a des morues dedans. Et si elle ne déborde pas, c'est parce que la Providence, dans sa sagesse, y a placé aussi des éponges.
Commenter  J’apprécie          412
La fascination qu’exerce la mer, même sur les badauds terriens les plus insensibles, est un phénomène universel qui peut s'observer sur tous les littoraux du monde.

Robert Frost a fixé ce mystère quotidien dans un poème d'une énigmatique simplicité :

Les gens le long des plages
Se tournent et regardent tous du même côté ;
Ils tournent le dos à la terre
Et regardent la mer toute la journée.

Ils ne peuvent pas regarder bien loin,
Ils ne peuvent pas regarder bien profond ;
Mais ceci n'a jamais fait obstacle
À leur contemplation.
Commenter  J’apprécie          241
Joseph Conrad a remarqué que l'amour des lettres ne fait pas plus un littérateur que l'amour de la mer ne fait un marin.
Commenter  J’apprécie          380

Videos de Simon Leys (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Simon Leys
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Si vous aimez les citations, voici un livre qui va vous ravir ! Et peut-être la plus jubilatoire de toutes les compilations de citations et elle est l'oeuvre d'un personnage totalement libre et rebelle !
« Les idées des autres », de Simon Leys, à lire aux Editions Plon.
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (18) Voir plus



Quiz Voir plus

A l'abordage : la mer et la littérature

Qui est l'auteur du célèbre roman "Le vieil homme et la mer" ?

William Faulkner
John Irving
Ernest Hemingway
John Steinbeck

10 questions
504 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , mer , océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}