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4,14

sur 764 notes
Sacré Lovecraft avec son éternelle obsession à propos de visiteurs venus d'univers, non pas lointain, mais totalement étrangers au nôtre.
Les 4 nouvelles rassemblées dans ce recueil ont comme point commun de traiter de leur présence sur notre planète adorée à travers leurs diverses manifestations.

La couleur tombée du ciel, comme son nom l'indique, évoque l'arrivée, sur Terre, d'une entité extraterrestre non palpable, et sans substance physique puisque la météorite ayant servi de moyen de locomotion se désagrège rapidement. Dans cette histoire, la menace inconnue est quasi invisible, elle agit lentement mais sûrement, provoquant la pourriture et la dégénérescence progressive de l'intégralité de son environnement. C'est d'autant plus effrayant que c'est presque totalement invisible. Les habitants des environs se savent condamnés sans avoir la moindre chance de comprendre par quoi et pourquoi.
Le mystère est ici total.

Puis vient L'Abomination de Dunwich qui porte bien son nom. D'ailleurs ce titre demeure ambigu jusqu'au dernier chapitre. En effet, n'y a-t-il au fond qu'une seule abomination?
Ici, l'ennemi est réel et se découvre, malgré lui, au fur et à mesure. Il doit sortir de l'ombre pour accomplir son funeste destin. Quel plaisir de voir apparaitre (parce que ce n'est pas le cas dans toutes les nouvelles de l'auteur, quand bien même on évoque les Anciens) le très célèbre ouvrage le Necronomicon.
La menace se précise et devient visuelle pour quelques témoins.

La nouvelle suivante Celui qui chuchotait dans les ténèbres propose encore davantage puisque, toujours sur le même thème central d'une visite d'êtres venus d'ailleurs, le personnage principal a cette fois-ci l'immense privilège de pouvoir "discuter" avec eux par "personne" interposée. Je ne donnerai pas de détails supplémentaires, mais ceux qui liront comprendront la présence de mes guillemets. Et c'est juste tout bonnement effroyable, car Lovecraft leur prête une intelligence et un objectif, autre que la simple destruction de notre race, des plus lugubres et atroces.

Et enfin, on arrive sur la nouvelle qui conclue joliment le recueil, à savoir le Cauchemar d'Innsmouth, ou le sommet de l'action dont est capable l'auteur, avec une véritable course-poursuite à travers cette charmante bourgade côtière et portuaire. Une ville hantée par une puanteur chère à Lovecraft, et pas seulement à cause de la marée, mais bien plus à cause de la poiscaille géante qui squatte le large. Ceux qui ont lu savent...

Bref et pour conclure, je dirai que ce livre éclaire de manière fort utile et plaisante la thématique centrale de la majorité des écrits de H.P. Lovecraft, à savoir le mythe de Cthulhu. Les textes sont très accessibles malgré un style datant lui aussi de l'époque des Anciens, et un format résolument court (oui n'est-ce pas là le propre d'une "nouvelle" !?).

P.S. : La Couleur tombée du ciel ainsi que Celui qui chuchotait dans les ténèbres existent en format audio (en podcast) avec une mise en scène excellente, notamment la fameuse "voix" dans la seconde nouvelle citée.
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Ce n'est pas une défaillance de votre téléviseur, n'essayez donc pas de régler l'image. Nous maîtrisons à présent toute retransmission, nous contrôlons les horizontales, et les verticales, Nous pouvons vous noyer sous un milliers de chaînes ou dilater une simple image jusqu'à lui donner la clarté du cristal, et même au-delà… Nous pouvons modeler votre vision, et lui fournir tout ce que votre imagination peut concevoir. Pendant l'heure qui vient, nous contrôlons tout ce que vous aller voir et entendre. Nos partagerons les angoisses et les mystères qui gisent dans les plus profonds abysses…


"La Couleur tombée du ciel" (1927) :

Décidément HPL adore la narration indirecte… Dans cette nouvelle nous suivons l'enquête de terrain d'un ingénieur de Boston dans environs d'Arkham au sujet de l'installation d'un nouveau barrage réservoir. Il est intrigué par les légendes locales au sujet d'un endroit controversé appelé « la lande foudroyée »… Et c'est ainsi qui apprend de la bouche du dénommé Ammi Pierce la triste et terrible histoire de la famille Gardner.

Un jour un météorite s'écrase sur la propriété de Nahum Gardner, et une armée de scientifiques vient échantillonner la Chose pour en découvrir les secrets (et HPL s'éclate à piocher dans "Modern Science and Materialism" de Hugh Elliott). Alors que les hommes de sciences aboutissent tous à l'Inconnu, Nahum voit la nature se colorer, croître et prospérer avant de changer, évoluer, voire carrément se transfigurer. Puis faune et flore perdent leurs couleurs pour devenir grisaille avant de dépérir et de mourir (ben oui HPL a une légère tendance à spoiler ses propres révélations)… le pauvre Nahum spectateur impuissant des événements voir ainsi disparaître ses champs et ses troupeaux, avant que les membres de sa famille ne deviennent fous ou ne disparaissent. Quand après un silence de deux semaines Ammi Pierce vient aux nouvelles, il découvre un Nahum agonisant qui lui confie qu'il a compris trop tard être victime d'un vampire stellaire mais aussi où se trouve la tanière de ce dernier… Lui et les autorités passent la ferme au peigne fin, avant d'assister médusés au décollage du vampire stellaire pour l'espace intersidéral d'où il est venu (enfin une partie du vampire stellaire, car quelque chose est resté, et c'est pour cela qu'Ammi Pierce et le narrateur flippent à mort que le cauchemar ne recommence un jour).

Relecture aussi efficace que la lecture. Ici HPL s'inspire de "The Book of the Damned" de Charles Fort pour aborder le classique du choc des civilisation entre terriens et aliens qui remonte à "La Guerre des mondes" d'H.G Wells. Après la force de la nouvelle est aussi sa faiblesse à savoir sa longueur et son rythme : après toutes les bonnes descriptions des mutations de l'environnement, la partie humaine du récit est précipitée et on aboutit directement ou dénouement (imaginez le même récit avec une narration directe comme dans les thrillers).
On pense tout de suite aux ravages de la radioactivité, et HPL s'est directement inspiré du scandale des filles du radium pour décrire le calvaire de la famille Nahum (alors que Pierre et Marie Curie avertissait leurs contemporains des dangers du radium, les crevards yankees faisaient bosser des ouvrières avec jusqu'à ce qu'elle en crève : combien de millions de gens auront-ils été empoisonnés par l'hypercapitalisme juste pour se faire plus de pognon?).
Mais c'est saisissant de voir que la mort de leur ferme Nahum illustre à la perfection la destruction du Dust Bowl la décennie suivante par les apprentis sorciers de Monsanto… (qui va récidiver avec le DDT, le napalm, l'agent orange et ses nombreux dérivés, avant d'inonder le monde de ses très douteuses semences OGM… quand est-ce que l'hypercapitalisme cessera de nous empoisonner ?)

Le récit a beaucoup inspiré : Brian Aldiss avec "The Saliva Tree", Jeff VanderMeer avec "Annihilation", Stephen King avec "Les Tommyknockers" (qui une fois encore trahit son modèle en faisant des aliens anthropomorphiques alors que HPL avait tout fait pour ne pas tomber dans cette facilité) et bien sûr Michael Shea qui a rédigé une suite intitulé "The Colour Out of Time", mais aussi les films "Die, Monster, Die "! (Daniel Haller, 1965), "The Curse" (David Keith, 1987) et "Colour From the Dark" (Ivan Zuccon, 2008)…


"L'Abomination de Dunwich" (1928) :
A première lecture c'est l'une des nouvelles lovecraftienne qui m'avait le plus marqué, et à relecture force est de constater que ce n'est plus le cas. La faute sans doute à une narration indirecte où le narrateur omniscient nous met à l'écart avant de tout spoiler (ben oui, le vieux Whateley qui parle de ses petits-fils à qui veut bien l'entendre mure son étable, et en abat les cloison intérieures avant d'acheter à la chaîne des têtes de bétail que personne ne revoit jamais : d'après mes souvenirs Joseph Michael Straczynski avait écrit quelque chose d'assez similaire pour la série animée Ghostbusters)…

Dans la ruralité profonde de Nouvelle Angleterre, où dans chaque patelin les familles se divisent en branches saines et en branches dégénérées à cause de la consanguinité, on suit le destin de la famille Whateley dont tout le monde considère le patriarche (à juste titre) comme un sorcier inféodé aux forces cachées derrière les ruines cyclopéennes d'origines amérindiennes ou indo-européennes qui hantent la communauté de Dunwich. Et les choses s'accélèrent quand sa fille albinos accouche d'un père inconnu le 2 février 1913 à 5 heures du matin d'un garçon aux traits étranges et à la croissance inhumaine. le garçon anormalement précoce suit le chemin tracé par son grand-père et cherche à percer les secrets du tristement célèbre Necronomicon (pour évidemment précipiter la fin du monde dans l'espoir de tirer les marrons du feu quand les astres seront propices), et les nuages d'engoulevents semblent observer et juger chaque acte de la famille…

Quand l'héritier de la funeste dynastie Whateley meurt dans une tentative désespérée de mettre la main des connaissances interdites, un monstre invisible répand le chaos et la désolation parmi les habitants de Dunwich et un trio d'érudits formé par Henry Armitage, Francis Morgan et Warren Rice collabore avec les habitants menés par Earl Sawyer pour évacuer la population et empêcher l'abomination de rejoindre les ruines cyclopéennes d'origines amérindiennes ou indo-européennes… Car Yog-Sothoth est à la fois la Clé et la Porte ! (remember le Maître des Clés et le Cerbère de la Porte dansle film "Ghostbusters")

HPL signe un récit désormais classique mais néanmoins efficace inspiré par "The Great God Pan" et "The Novel of the Black Seal" d'Arthur Machen, et évidemment celui-ci a eu une longue postérité (les jumeaux inhumains faisant par exemple une apparition marquée et marquante dans "Au-delà de la Rivière Noire" de R.E. Howard).


"Le Cauchemar d'Innsmouth" (1931) :

Robert Olmstead est un étudiant qui souhaite réunir observation de terrain et frisson de l'aventure, et c'est ainsi qu'il est magnétiquement attiré par la localité d'Innsmouth de sinistre réputation… Dans son mini road-trip, il interroge employé de chemin de fer, conservatrice de musée, magasinier de petit commerce et quand il écoute le récit de Zadok Allen, clochard nonagénaire toujours en manque d'alcool, les pièces du puzzle semble se mettre en place si tant est que tout cela soit vrai : dans une ambiance plus lourde que jamais dans laquelle la Innsmouth est un personnage à part entière pour ne pas dire une créature qui veut l'engloutir, il apprend d'où viennent les bancs de poissons qui permettent à la ville de survivre malgré la crise, d'où vient l'or qui alimente la fonderie qui permet à la famille Marsh de régner sur elle, d'où vient la tiare que son chef tient absolument à récupérer, et que si la population a naguère été décimée ce n'est pas par une épidémie (OMG un préquel de la nouvelle dans laquelle on nous raconterait la guérilla urbaine entre cultistes et loyalistes et le massacre perpétré par l'invasion des Profonds, cela serait génialissime ! Il va falloir que j'aille fouiller du côté de Robert Price, Stephen Jones, Neil Gaiman, Ramsey Campbell, David Sutton et Kim Newman qui ont poursuivi d'une manière ou d'une autre le cauchemar d'Innsmouth)…

Désormais Robert Olmstead en sait beaucoup trop pour son propre bien, et c'est tout naturellement qu'on lui refuse de quitter la ville à la tombée du jour pour mieux s'en débarrasser la nuit. Nous entrons dans le survival et je confesse que la phase indoor est bien plus flippante que la phase outdoor (mais c'est peut-être un héritage de mes parties d'"Alone in the Dark" et de "Resident Evil")… Et il y a la chute du récit qui n'était sans doute pas nécessaire pour que celui-ci soit réussi mais qui a néanmoins assuré sa célébrité : en reconstituant l'arbre généalogique plein de dégénérescences biologiques du sorcier maudit Obed Marsh, le narrateur continue son chemin du Côté Obscur en apprenant qu'on peut échapper à tout sauf à soi-même !
La nouvelle illustre à la perfection les phobies de l'auteur puisqu'il insère ses tragédies familiales pleines d'internement à l'asile aux héritages de R.L. Stevenson, H.G. Wells et Lord Dunsany, et qu'au final il met en avant ces maux personnels et primordiaux que sont la peur des autres et la peur de soi… D'où les interprétations complètement racistes qu'on peut faire de l'oeuvre, qui ne doivent pas êtres très éloignées de ses pensées parfois nauséabondes… Chinois, Canaques et Polynésiens ne sont pas considérés comme de véritables êtres humains, et ça ce n'est que la face émergée de l'iceberg du racialisme et du suprématisme bien-pensant : grosso modo nous avons un bobo WASP qui se rend dans un ville portuaire pour découvrir avec horreur que sa population s'est mélangée avec des êtres qui ne sont pas considérés comme humains pour donner naissance à des hybrides jugés repoussants, mais comme tout ressortissant d'une nation fondée sur l'immigration lui aussi est peu ou prou semblable aux métisses / hybrides qu'il abhorre… Ah ça on sent bien les tourments des mouvements d'extrême-droite américains confrontés à leurs propres contradictions ! (ce qui invalide de A à Z les private jokes intellos de Norman Spinrad dans "Rêve de fer", mais ceci est une autre histoire)

Évidement le récit a inspiré films, comics et jeux vidéos et je mentionnerai "Dagon" du vétéran Stuart Gordon qui déplace l'action de la Nouvelle-Angleterre étatsunienne en Galice espagnole pour une oeuvre gore certes mais qui se termine par un épilogue à la fois terrifiant et fascinant plus démons et merveilles que jamais, ainsi que le survival vidéoludique "Call of Cthulhu: Dark Corners of the Earth" qui vous permettra d'incarner le fuyard d'Innsmouth pourchassé par toute sa population humaine ou inhumaine…


"Celui qui chuchotait dans les ténèbres" (1930) :

HPL est décidément à lui tout seul un pont entre la SF et l'Horreur, qui ici prend la forme d'un récit épistolaire écrit en 1930… En effet les folkloriste Albert Wilmarth universitaire du Massachusetts n'est pas d'accord avec Henry Akeley l'érudit du Vermont à propos d'étranges cadavres emportés par de violentes inondations :
– pour l'universitaire urbain, il s'agit de résurgence de superstitions païenne d'origine amérindiennes ou européennes, les légendes rurales anciennes se transformant en légendes urbaines modernes…
– pour l'érudit campagnard, il s'agit d'une preuve de l'existence d'une colonie extraterrestre dans la chaîne montagneuse des Appalaches !

Albert Wilmarth se demande si son correspondant n'est pas fou à lier, mais celui-ci est calme et posé, courtois et cultivé, et c'est le plus sérieusement du monde qu'il étaye sa théorie avec une argumentation issu d'un travail de moine cistercien. Quand arrive par la poste photographies, enregistrements sonores et mystérieux artefact d'origine non humaine celui-ci se met carrément à douter… L'un et l'autre en savent déjà trop, et les aliens qui ne veulent pas que leur existence soient révélée passent à l'action : lettres et colis semblent mystérieusement interceptés, et Henry Akeley se met à relater comment sa résidence isolée se retrouve en état de siège… le jour il se repose, se ravitaille et se prépare, et la nuit il combat pied à pied avec les créatures d'outre-monde et leurs agents humains : entre lui et un funeste destin ne se dresse que son chenil de chiens de garde constamment renouvelé à la plus grande consternations des habitants qui se demandent pourquoi chaque soir on les entends hurler à la mort entre deux coups de fusils… Puis silence radio… Albert Wilmarth se demande si son correspondant n'est pas mort quand il reçoit une ultime lettre…



Les scientifiques découvrent Pluton, et le narrateur sait que la guerre avec les habitants de l'astre infernal a déjà commencé : il sait car il a vu ! le récit a très bien vieilli, et il aurait pu parfaitement constituer un bon pitch pour les séries télévisées "Au-delà du réel", "La Quatrième Dimension", "Les Envahisseurs" ou "X-Files" (d'ailleurs je crois que cela a été fait par chacune d'entre elle : il n'y a pas de mal à se faire du bien hein), et il est charnière dans le mesure où il pioche chez Arthur Marhen, Robert W. Chambers, et Lord Dunsany, et qu'il a inspiré Fritz Leiber, Brian Lumley et Caitlín R. Kiernan qui l'ont intégré dans leur propre mythologie. Albert Wilmarth aurait ainsi crée une fondation destiné à protéger humiliation des Grands Anciens et leurs séides humains et non-humains : nous basculons dans le monde des chasseurs d'horreurs, dignes héritiers du vénérable professeur van Helsing !


Lu dans le numéro 4 de l'excellente mais défunte collection "Présence du Futur", euthanasiée voire assassinée par Serge Brussolo et Gilles Dumay, avec la couverture de l'indescriptible Serge Bihannic, la traduction vintage de Jacques Pépy et une préface courte mais intense de Jacques Bergier.
Lien : https://www.portesdumultiver..
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Dans l'édition que je possède, quatre nouvelles regroupées sous ce titre :
La couleur tombée du ciel ;
L'abomination de Dunwich ;
Celui qui chuchotait dans les ténèbres ;
Le cauchemar d'Innsmouth.
Si l'ensemble de ces quatre nouvelles sont d'excellentes factures, ce sont surtout les deux dernières que j'ai le plus adorées.
Celui qui chuchotait dans les ténèbres. Des créatures bizarres flottent au-dessus de la rivière en crue. Les locaux les appellent "ceux-là" ou "les anciens". Wilmarth s'y intéresse, enquête et publie quelques articles sur le sujet .Henry W Akeley le contacte et lui demande de ne plus rien écrire là-dessus et de rester très discret sur ce sujet : ces êtres pourraient venir de Yuggoth, une planète aux confins du système solaire.
Le cauchemar d'Innsmouth. Les habitants d'Innsmouth ont une physionomie hors du commun : la tête étroite, le nez plat, des yeux saillants et fixent qui ne se ferment pas, une peau rêche et plissée. Dans leur village flotte une étrange odeur de poisson. Robert Olmstead est intrigué par cette population de la nouvelle Angleterre et décide de s'y rendre pour découvrir le secret de ce peuple prospère.
L'auteur rend à merveille l'atmosphère lourde et pesante, tout laisse à penser que ces faits sont réellement passés. Nous sommes pris dans une espèce de terreur oppressante, vivant avec le héro un tourbillon dans lequel il n'y a plus aucun échappatoire.
Le plus surprenant est que ces nouvelles ont été écrites il y a pas loin d'un siècle.
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Je suis tombé par hasard sur cet auteur. Et je voulais découvrir un de ses écrits.
Je n'ai lu qu'une nouvelle dans le fichier que j'ai téléchargé : la couleur du ciel.
Le récit est prenant, le suspens est à la hauteur. Même si l'histoire ne m'a pas effrayé plus que ça… (j'ai trop lu d'horreur).
Mais je vais renouveler mon expérience et inspecter plus d'ouvrage de HP Lovecraft.

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Dans l'édition que j'ai lue, il n'y a que la nouvelle éponyme. Qu'en dire? Je ne suis pas très inspirée...

Un homme arrive à Arkham pour y inspecter le nouveau réservoir. D'après les rumeurs, cet endroit serait maléfique. Il décide donc de rencontrer un vieil homme, Ammi Pierce, pour l'interroger sur les événements qui se seraient produits dans les années 1880 (le livre a été publié en 1927).

Une météorite est tombée du ciel (derrière le puits de la famille Gardner) et ensuite l'endroit s'est transformé. On pense que la météorite a empoisonné la terre et l'eau. Cela a donc des effets inquiétants sur la faune et la flore. Mais pas seulement... la famille Gardner se retrouve précipitée dans l'horreur.

Cela ne fait que 30 pages, donc je n'en dirai pas plus.

Quelle idée de lire cela avant d'aller dormir...
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Le parangon de l'horreur cosmique lovecraftienne! Ce recueil de 4 récit est une perfection à la croisée entre SF/fantastique et horreur. On frissonne, on imagine, on se laisse porter par les descriptions chargées et jubilatoirement excessives. Un recueil indispensable pour bien comprendre Lovecraft, Chtulu, ses obsessions, sa mythologie. Chef d'oeuvre!
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Publiée en 1927 cette nouvelle fantastique est une façon originale de montrer qu'il peut y avoir une force extraterrestre sans pour cela que ce soit des petits martiens verts avec des antennes.

Dans "La couleur tombée du ciel" Howard Philipps Lovecraft fait monter la tension à partir d'une enquête de terrain très terre à terre où un géologue se rend à Arkham dans le Massachusetts afin de préparer un projet de barrage. Il constate que le lieu est désolé et entend parler de faits étranges du passé qui effraient encore les habitants de la région. Il rencontre alors Ammi Pierce un vieil homme qui a assisté dans sa jeunesse à la chute d'une étrange météorite près de la ferme de Nahum Gardner.
Ammi va lui raconter dans le détail pourquoi il accepte ce projet de barrage : il veut que l'eau puisse ensevelir la Lande foudroyée, cette terre qui a connu l'horreur.

Le maître de l'épouvante sait décrire les événements insolites et troublants qui donnent des frissons sans écoeurement car on reste dans la science-fiction. Moi qui suis sensible et qui n'aime pas le sordide, je trouve que Lovecraft tient son lecteur en haleine avec talent.


Challenge Riquiqui 2022
Challenge XXème siècle 2022
Challenge ABC 2022-2023
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The Colour Out of Space
Traduction : Jacques Papy

Ce recueil de quatre nouvelles doit son nom à celle qui demeure l'une des plus terrifiantes jamais écrites par Lovecraft. On n'y voit pourtant pas trop les tentacules des Grands Anciens et l'écrivain use en fait de descriptions très simples pour amener son lecteur à un rare degré d'effroi. Mais c'est le propre du génie d'atteindre à de tels sommets avec si peu de moyens ou encore avec des moyens en apparence aussi faibles. Et Lovecraft était un génie.

Enfin, telle est mon opinion, confortée par les trente-quatre ans qui séparent désormais ma première lecture de "La Couleur Tombée du Ciel" de la seconde et toute récente que je viens de faire. A quinze ans, on n'a pas encore vu grand chose, on est tout neuf, on s'émeut vite. Trente-quatre ans plus tard, on a accumulé les films d'épouvante ("Alien", "Ring", "The Blair Witch Project" ...) et les lectures du même genre (tous les Stephen King, les Graham Masterton première époque, "Le Tour d'Ecrou" de James et autres friandises venimeuses de la littérature). Sans compter qu'on a vu se fissurer Tchernobyl, croître et s'épanouir une pollution qui redynamise les grandes maladies respiratoires, apparaître le SIDA, l'encéphalite spongieuse et toute cette sorte de choses - et que ça, malheureusement, c'est du réel, une horreur bien concrète amplifiée par les fûts de déchets nucléaires enfouis en dépit du bon sens un peu partout sur notre chère planète.

Et c'est peut-être tout ce contexte pollution-écologie qui a permis à "La Couleur Tombée du Ciel" de ne pas concéder au Temps un seul atome de sa puissance.

Certes, dans la nouvelle, la mystérieuse couleur est bien liée à un météorite probablement habité par l'une de ces entités extra-terrestres et extra-temporelles qu'affectionnait Lovecraft. Mais l'art avec lequel le romancier nous la décrit, s'infiltrant tout d'abord dans les sols, puis dans les cultures, enfin dans les humains qui vivent là, nous évoque rétrospectivement le fléau d'une pollution mystérieuse et incontrôlable. Et quand une partie de la couleur finit par rejoindre sa dimension originale, le lecteur sait bien qu'elle laisse derrière elle, tout au fond d'un puits, l'horreur en germe ...

A côté de ce texte, d'une intensité exceptionnelle, les trois autres en paraîtraient presque - presque - gais, optimistes et même anodins. "L'Abomination de Dunwich", lui aussi d'une très grande qualité, semble une adaptation lovecraftienne du "Grand Dieu Pan" d'Arthur Machen - adaptation mais non copie, attention ! "Le Cauchemar d'Innsmouth" introduit pour la première fois la ville d'Innsmouth et ses inquiétantes mutations génétiques dans l'univers du créateur de Chthulu et "Celui qui chuchotait dans les ténèbres" reprend le thème de l'invasion de la Terre par des extra-terrestres très mal intentionnés.

A mon sens, ce volume est, avec "Dagon" et "Par delà le Mur du Sommeil", le meilleur qui soit pour découvrir H. P. Lovecraft et son oeuvre. Avec d'autant plus de plaisir que ses traducteurs ont accompli un travail remarquable, qui faisait dire à Jean Cocteau, fin connaisseur, que "Lovecraft est encore mieux, si possible, en français qu'en anglais." ;o)
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J'ai beaucoup apprécié le ton et la manière de faire naître un mythe à partir d'un rien. Lovecraft a indéniablement un talent de conteur. Les atmosphères créées en quelques pages sont palpables.

Dans ce recueil de nouvelles, j'ai d'abord été estomaqué. Finalement, chaque nouvelle est très bonne, mais le procédé de narration étant identique j'ai tout de même trouvé certains éléments si ce n'est prévisibles en tout cas un peu rébarbatifs. (...)
Au-delà de l'histoire, ces nouvelles contiennent un second degré d'écriture, permettant d'analyser la psychologie des hommes face aux mystères et à l'inexplicable.

Je reste donc très satisfait de cette découverte, dont le ton grave de l'écriture me laisse encore une forte impression.

(Plus sur Instagram)
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La Couleur tombée du ciel est une nouvelle fantastique et de science-fiction de H. P. Lovecraft publiée en 1927. Ce récit fait partie du tout premier recueil de Lovecraft paru en France en 1954.

La couleur tombée du ciel me fait toujours peur même après l'avoir lue plusieurs fois. C'est une nouvelle plutôt courte mais en peu de temps Lovecraft impose un climat d'angoisse et d'oppression qui prend aux tripes. Tout commence lorsqu'un jeune architecte se rend à Arkham (ville imaginaire créée par l'auteur, dans le nord est des Etats Unis) pour la construction d'un réservoir d'eau et entend parler de la Lande foudroyée une endroit immonde à la végétation dévastée et grise. Il apprend bientôt que tout cela date d'évènements qui se sont produits en 1880 où une météorite est tombée sur le champ de la famille Gardner. Peu à peu des choses étranges se produisent ainsi que des accidents morbides. La couleur de la météorite donne son titre à cette nouvelle et un aspect horrible à tout ce qu'elle touche. Cette nouvelle touche à la fois à l'étrange, à la science-fiction, avec un aspect inexplicable et pourtant inéluctable à ce qui arrive et une situation tendant vers l'horreur. L'angoisse monte peu à peu et rend cette nouvelle vraiment unique.
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