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Xavière Gauthier (Éditeur scientifique)
EAN : 9782715224940
96 pages
Le Mercure de France (07/04/2005)
3.88/5   12 notes
Résumé :

Louise Michel (1830-19o5), héroïne de la Commune de Paris, est l'auteur d'une abondante correspondance. Parmi ses interlocuteurs, un illustre destinataire, : Victor Hugo. En 1850, Louise a vingt ans : provinciale, pieuse et tourmentée, royaliste et désespérée, elle n'a qu'un désir, être poète ; elle adresse au " Maître " des lettres fleuves exaltées. Quelques années plus tard, changement de d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En 1850, Louise Michel a 20 ans et Victor Hugo en a 48. Elle va pourtant lui écrire des lettres poignantes qui vont sceller l'intimité de leurs âmes engagées. Car à travers ces écrits on comprend la passion et on devine l'amour. Je suis persuadée qu'elle était amoureuse bien que cela reste un mystère.

Ce recueil de « Lettres à Victor Hugo : 1850-1879 » est donc une excellente façon de révéler la femme que l'on croit connaître. Louise Michel c'est la « Vierge rouge », pasionaria de la Commune de Paris, c'est une révolutionnaire et une anarchiste. Mais c'est aussi une enfant attachée à sa famille, une institutrice, quelqu'un dont le rapport à Dieu change avec le temps.
Ce qui est certain, c'est qu'elle a toujours été quelqu'un de passionné. Sa famille d'adoption, les Demahis l'ont élevée comme leur propre fille à Chaumont et lui ont transmis la passion de la lecture et la soif d'apprendre. Elle a pu faire des études d'institutrice, ce qui lui a permis d'être une femme indépendante.
Grande lectrice de Victor Hugo qu'elle admirait, elle va lui écrire en l'appelant «Maître», ce qui est surprenant pour une révoltée. Mais assoiffée de justice jusqu'à l'exaltation, elle n'est qu'admiration pour le poète : « Ecrivez-moi donc quelques lignes afin que je trouve un peu de courage ! Lorsque je suis désespérée, je relis quelques-uns de vos chants, et il me semble respirer l'air frais de mes montagnes ».

Dans ses premières lettres, elle fait figure d'une jeune provinciale, croyante, voire bigote, qui est désespérée de la maladie de sa grand-mère au seuil de la mort et qui a besoin de secours. Ses lettres de jeunesse sont tourmentées mais déjà exaltées et le poète lui répondra, engageant une longue correspondance. Plus tard, l'institutrice fera part à Victor Hugo de ses idées révolutionnaires. Elle ne cessera pas, même en prison ou au bagne de Nouvelle-Calédonie où elle est exilée à partir de 1873. Alors qu'elle était anarchiste et lui républicain, ils ont partagés leur haine de l'Empire et la défense des plus pauvres.

Ces lettres sont d'une grande richesse historique. On y retrouve bien l'inflexible engagement de Louise Michel et son immense humanité.

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Au début, on dirait une adolescente malheureuse dans sa province, qui rêve d'un avenir plus grand et plus brillant, ne trouvant pas sa place dans la société ou dans sa famille. Elle apprend donc par coeur les mots de son artiste préféré et lui écrit, convaincue qu'ils décrivent son propre coeur, et sa propre âme, sûre qu'il ne lui répondra pas étant trop grand, trop éloigné d'elle.
Mais ce n'est pas une fan-girl d'une idole de la chanson comme on dirait aujourd'hui, c'est Louise Michel et Victor Hugo, dont les noms résonnent dans notre histoire et notre littérature, qui s'écrivent pendant des années, avec le point culminant de leur histoire partagée qu'est la Commune.
C'est d'abord Louise Michel encore jeune provinciale idéaliste mais parfois geignarde, qui écrit d'abord des poèmes un peu tendres et naïfs mais qui révèlent la pureté de ses sentiments. C'est ensuite au fil des années l'institutrice engagée pour l'éducation des plus pauvres et pour la justice sociale, qui signe désormais "Enjolras", du nom du meneur de la révolte des Misérables. Et les années passant encore, c'est la communarde révoltée qui écrit pour que ses compagnons soient graciés ou épargnés, mais sans jamais se plaindre personnellement, sans jamais évoquer une seule souffrance personnelle. Elle combat pour un idéal, et n'est prête à aucune concession pour y renoncer. Et enfin, c'est l'anarchiste combattant pour les droits des Kanaks, découvrant de la beauté et des raisons de lutter - et donc d'espérer - même au bout du monde et dans l'exil.
Oui, elle qui si souvent cite les Châtiments, ce vers pourrait lui correspondre "ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent". Je regrette que les réponses de Hugo soient perdues, mais il est bien en creux dans les lettres de Louise, figure de "frère", d'âme soeur poétique sous les traits d'Olympio, de "Maître"... C'est de la vénération au sens fort qu'éprouve Louise Michel pour lui, pour le poète qui est politique dans ses écrits comme dans ses actes.
A lire avec en complément le très beau poème de Hugo sur Louise Michel "Viro major"
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L EXIL SUBIT PAR LOUISE MICHEL LUI DONNE DES AILES POUR ECRIRE SA RAGE CONTRE SON IMPOSSIBLE LIBERTE DE MOUVEMENTS
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Quelle grande dame ! Quel style dans l'écriture ! Quelle humanité ! Rien ne pouvait mieux rendre justice à son oeuvre que les propres mots de ses lettres. Très émouvant.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
pour Mandela

Adieu Maître

Ils étaient presque dieux car c'était des poètes
Et le maître devant qui s'inclinaient leurs têtes
Était sublime et doux
Ô comme c'était beau ! sur notre terre morne
Ce poète, ce Christ, esprit que rien ne borne
Grand et bon entre tous !
Dieu, suprême clarté, brillait dans ses prunelles
Les anges, à ses pieds, fermaient leurs vastes ailes
Comme pour contempler
Il faisait d'un coup d’œil, les malheureux moins sombres
Et d'innombrables voix déclamant dans les ombres
Se prirent à chanter
Ils disaient : gloire à lui ! gloire ! au seigneur semblable
Il voit l'aube et la nuit, l'astre et le grain de sable,
Le juste et le méchant,
De tous il a pitié, tous il les transfigure
Gloire ! c'est Jéhovah ! Vers lui, comme un murmure
Tout monte l'adorant
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Faut-il courber la tête et se taire, quand on sent de l'avenir dans ses chants et de la foi dans son coeur ? Quand le roi du génie vous montre un empire, faut-il fermer les ailes et mourir ?
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Je (suis) plus que jamais communeuse et prête à recommencer la lutte contre tout ce qui doit disparaître d'erreurs et d'injustice. P.67
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Ecrivez-moi donc quelques lignes afin que je trouve un peu de courage ! Lorsque je suis désespérée, je relis quelques-uns de vos chants, et il me semble respirer l’air frais de mes montagnes.
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Si je ne vous écrivais pas, je ne pourrais supporter la vie.
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LOUISE MICHEL / MÉMOIRES / LA P'TITE LIBRAIRIE
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Politiciens, économistes, juristes, enseignants (844)
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