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EAN : 9782221066720
291 pages
Robert Laffont (01/01/1984)
4.22/5   30 notes
Résumé :
"Se tromper d'époque, c'est un état d'âme."
A New York, Jean Raspail voit d'abord le village algonquin, le tracé d'une vieille piste indienne. Dans la superbe créature, créole aux attraits délicieux, qui danse, nue, sur la scène d'un cabaret de Lausanne, il découvre le dernier maillon caraïbe. Et si certaines des plus belles filles de Toulouse ont les yeux clairs et la blondeur éclatante, c'est grâce aux Wisigoths...
Qui se souvient des hommes ? Dernie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce n'est pas la suite de "Qui se souvient des hommes..." mais c'est de la même veine. Toujours l'écriture évocatrice de Jean Raspail, cette fois sur la piste d nombreux peuples disparus, comme les Indiens Algonquins, les Mohicans, les Arawaks, les Oumiates et bien d'autres.

Cette recherche des peuples premiers réalisée par l'auteur ne peut lasser un lecteur tant elle est forgée de curiosité et d »émotions devant la découvertes du quotidien de ces civilisations disparues ou presque pour certaines.

La quête de Jean Raspail au long de ce livre déroule une succession de pistes dont certaines s'effacent avant la moindre découverte, mais elle est opiniâtre et prenante pour celui qui la suit.

Jean raspail évoque aussi le mal causé à ces peuples par les colons, les militaires, même les missionnaires qui auraient dû d'abord les écouter plutôt que de vouloir leur imposer une foi qu'ils ne pouvaient comprendre et qui existait assurément en eux sous une autre forme.

Jean Raspail a souvent été contesté pour ses positions dites extrêmes, il était royaliste, pourquoi pas, mais sûrement pas fasciste car il aimait trop le genre humain.

Un beau livre que cette recherche des Pêcheurs de lunes.
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Heureux qui comme Jean Raspail a fait de si longs voyages, qui sont ici, dans ce livre, autant de Graal. Si beaucoup rêvent de décrocher la lune, l'auteur du camp des saints, de Sire et de Sept cavaliers, a une autre aspiration. Celle de se faire, pendant des décennies de pérégrinations, pêcheur de mythes, chercheur de peuples perdus, aventurier de mondes engloutis.

Telle est la soif insatiable de cet auteur-voyageur infatigable et insatiable, aller, contre vents et marées, à la recherche des derniers survivants -réels ou imaginaires, de peuples balayés par les élans du monde, annihilés par la modernité féroce et aveugle, dispersés par le vent terrible de l'Histoire.

Ces recherches, menées avec l'instinct d'un vrai rêveur, lui font parfois toucher le but ultime, ou simplement l'effleurer. Qu'importe la réussite ou l'échec. Parfois, il arrive à entendre auprès des ultimes représentants des peuples condamnés, une parole, ou ne reçoit qu'un silence, qu'il comprend. S'il ne rencontre rien ni personne au bout du chemin, l'aventure n'en est pas moins réussie, car le mythe perdure, chercher c'est déjà commencer à trouver.

Quelle belle et saine curiosité que de rêver apercevoir les derniers représentants des tribus maudites ou décimées, de continuer à rêver aux fantômes des peuples disparus et maintenir, par l'idée d'une rencontre impossible, la flamme de leur existence achevée.

Ainsi des Aïnous au Japon, montagnards farouches décimés par les sabres de Matsumai puis abâtardis par la modernisation du pays du Soleil Levant. Ainsi des Algonquins et des Mohicans, ainsi des Arawaks, peuplant les îles Caraïbes, s'effaçant devant les Caraïbes...Et tant d'autres.

Beaux voyages et belles rencontres, ou superbe absence, ainsi peut se résumer ce livre, qui réveille des peuples oubliés.
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A cause du « Camp des Saints » (ouvrage qui vaut mieux d'ailleurs que sa réputation), Raspail, souffre d'une injuste réputation de raciste et de fasciste, et Dieu sait quoi encore.
C'est vrai, l'homme n'était pas de gauche, c'est le moins qu'on puisse dire ; fervent catholique et monarchiste, il demeurait passionnément attaché à une France éternelle, où il croyait avoir vécu dans sa jeunesse, et dont il savait en tout cas qu'elle n'existait plus et ne reviendrait pas. Peut-être espérait-il la retrouver, comme il disait, « au Paradis des Chouans et des Zouaves pontificaux.
Comme Rimbaud (autre homme infréquentable) regrettait « l'Europe aux anciens parapets ».Il n'avait pas une once de méchanceté, il ne détestait personne, il ne votait pas pour les partis extrémistes, et d'ailleurs ne votait plus depuis longtemps.
Il avait aussi beaucoup de tendresse pour le petit peuple de France, ce qui n'est plus trop de mode aujourd'hui.
Pourquoi dire tout celal ?
Parce qu'il faut présenter l'homme qui a écrit « Pêcheur de Lunes », peut-être l'ouvrage où il se révèle vraiment.
Dans ce livre en effet, il part à la recherche des peuples premiers disparus de l'histoire, Alakaloufs de la Terre de Feu, Aïnous d'Hokkaido, Marrons de la Jamaïque, Indiens Poosepatuks de Manhattan, Indiens Caraîbes et Arawaks des Antilles, Oumiates de la Forêt sibérienne, tous victimes du colonialisme qu'il ne ménage pas, de la cupidité des colons, de la brutalité des militaires, de la stupidité des missionnaires, et disparus.
Disparus ? Eh bien peut-être pas. Enfin Raspail veut le croire ; et il cherche leurs traces dans les endroits les plus improbables, il suit des pistes, il a parfois l'impression de se rapprocher, mais a-t-il vraiment trouvé ? C'est peut-être la quête qui importe, et qui maintient au moins vivant le souvenir des disparus ;
Le livre se termine en France, mais sur une note plus légère.
Raspail part à la recherche des descendants des soldats de l'armée d'Abd-El-Raman, faits prisonniers par les Francs après la bataille de Poitiers, qui, selon la tradition, auraient été installés dans le Véron, presqu'île entre les cours de la Loire et de la Vienne, avant leur confluent.
Puis à celle de descendants des Huns d'Attila, installés dans quelques villages de ce qui deviendrait le département de l'Aube, après la bataille des Champs Catalauniques ;
A-t-il trouvé ? Et quoi ?
Faites-vous une opinion en lisant ce livre, plein de tendresse et de nostalgie, et merveilleusement écrit.
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Pêcheur de Lunes/Jean Raspail
Ce récit est l'histoire de peuples disparus dont Jean Raspail a recherché les traces et la mémoire au cours de ses voyages. En fait comme le dit Raspail lui-même, ce livre est le livre d'une vie de quarante années de quête à travers le monde.
Que d'émotions dans ces lignes magnifiques, que de ferveur ! Et quel style somptueux pour raconter !
Cela commence vers 1949 par la recherche des derniers Algonquins sur les rives du la Huron que Raspail parcourt en canoë avec trois amis. Puis les derniers Shinnecocks au coeur de New York. Ils étaient là en 1626 quand les premiers Blancs débarquèrent sur les rives de l'Hudson. Ils cédèrent leurs terres pour quelques perles et étoffes puis furent repoussés, absorbés pour finalement disparaître.
Recherche ensuite du dernier des Mohicans et voyage au Pérou en 1960 pour tenter de voir les derniers Guanaquis.
Raspail a aussi un faible pour les Caraïbes et va longuement séjourner en Haïti en quête des Taïnos et des Arawaks puis des Lucayens aux îles Bahamas. Une étape sentimentale lui fera rencontrer Rose.
Les Andes pour rechercher les traces des Urus, le Chili pour les Changos puis le Terre de Feu pour les Alakalufs, avant de partir un an au Japon dans les années 50 pour y rencontrer la belle Keiko et en tomber éperdument amoureux. Un songe qu'il avait tenu dans ses bras…avant de partir pour le septentrion glacial japonais, l'île de Hokkaïdô en quête des derniers Aïnous. Peuple d'origine caucasienne ayant migré vers l'est pour s'établir à Honshu, et Hokkaïdô il y a des milliers d'années, ils furent par la suite pourchassés par les Japonais durant des siècles. Au IX é siècle, ils avaient disparu de Honshu. Leur extermination était en route. Une partie se réfugia à Sakhaline où elle se heurta aux Ghiliaks peuplade d'origine mongoloïde chassés de Sibérie par les Cosaques russes.
Raspail nous retrace ensuite la formidable migration des Wisigoths venus de Scandinavie, parcourant l'Europe en y semant la désolation avec notamment le sac de Rome par Alaric en 410, pour finalement s'établir à Toulouse.
En 507, les armées de Clovis les décimèrent lors de la bataille de Vouillé dans la Vienne. En quelques années, ils allaient disparaître complètement en tant que nation ambulante.
Descendant de Wisigoth, Jean Raspail semble bien l'être, et il nous en apporte des preuves.
Le récit de son pèlerinage 1522 années plus tard vers les Champs Catalauniques (en Champagne) où Attila fut défait en 451 par les troupes alliées commandées par Aetius comportant bon nombre de Wisigoths, ses ancêtres, est un passage du livre épique, narré avec cet humour raspailien bien particulier. Un moment d'anthologie au cours duquel l'ombre d'Attila plane sur le petit village d'Origny le Sec dans l'Aube.
La bataille de Poitiers en 732 mis fin à l'avancée des Maures. Bon nombre y sont morts assurément, mais beaucoup y firent souche et ne repartirent jamais. Raspail va partir à la recherche de leurs descendants, les Bédouins de Beaumont. Ce qui va lui valoir quelques surprises…
Dans le dernier chapitre, l'auteur nous relate le massacre des catholiques au Japon en 1638 lors de la bataille de Shimabara. Les survivants sombrèrent dans la clandestinité la plus totale dans la région de Nagasaki. Il s'y rendit en 1956 et raconte…Bouleversant !
Un livre qui vous régalera par son contenu et son style.
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Livre ne pouvait etre plus empreint de sagesse et d'humanisme. Au moment où certaines associations se forment pour la défense des droits des animaux les humains laissent leurs frères de race disparaitre à jamais emportant la mémoire de tout un peuple.Alakalufs, Ainos, Indiens... la liste est longue.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Quelle était donc cette faim qui tenaillait le vieillard? Quelle faim morale lui crispait l'âme sans qu'il pût la traduire autrement qu'en termes de gibier disparu et de jeunes gens déserteurs? Je crois que je la connaissais. Je l'avais déjà rencontrée. Sans doute la faim de ce qui fut, de ce qui ne sera plus, la silencieuse et invisible famine qui conduit les peuples perdus à la mort plus sûrement encore que la vraie faim du corps.
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Après le dîner à l'heure espagnole, nous sommes retournés en lisière de la forêt. Au loin, les loups hurlaient.
-Savez-vous où ils sont? me dit Manuel. Plantés sur leur derrière le long de la clôture de l'autoroute. Ils sont nés ici, chez moi, dans cette forêt. Mon arrière grand-père les chassait. Il y a trois cents ans ils terrorisaient la contrée. Écoutez les à présent. Funèbre! L'autoroute coupe la forêt comme une frontière de béton. Ces marcheurs et ces conquérants fantastiques qui pouvaient abattre cinquante lieues en une nuit sont prisonniers. Ils deviennent mélancoliques et nerveux. Leurs femelles ne font plus de petits. Et puis, cette phrase étrange, de sa part:
-Je ne crois plus aux loups.
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La vieille route des découvreurs français, des coureurs de bois, des marchands et engagés de la Compagnie de la baie d'Hudson, Voyageurs, comme ils se nommaient eux-mêmes, qui d'avril à septembre pagayaient quinze heures par jour, dormaient cinq heures, martyrisés par les maringouins, les mouches noires, les brûlots, exposés aux attaque meurtrières des Iroquois et des Algonquins, portageant canots et marchandises à dos d'homme pour remonter les grands rapides, y laissant des lambeaux de chair et des chapelets de noyés, à la descente, canots brisés sur les rochers. Ils chantaient:
"Ah! C'est un mariage
Que d'épouser le voyage
Jamais plus je n'irai
Dans ces pays damnés..."
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Dans les Andes, on ne compte pas quatre éléments, mais cinq : l'air diaphane, l'eau insondable des lacs, le feu des volcans, la terre qui tremble, et le silence. Un silence de sépulcre, d'ordre divin, que seule trouble la voix des esprits en soulevant des trombes de poussière qui emportent l'âme des humains : le vent. L'homme écoute le vent, dans les Andes, comme la voix de son créateur. Confondu dans sa petitesse, relégué à l'état d'épisode, conscient de son impuissance, il s'est cherché des alliés dans l'au-delà. Soleil, lune, lacs, montagnes, cascades, rivières, rocs et vents, glaciers, et toutes les forces de la nature, tout est déifié.
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Dans les Andes, on ne compte pas quatre éléments, mais cinq, l'air diaphane, l'eau insondable des lacs, le feu des volcans, la terre qui tremble, et le silence. Un silence de sépulcre, d'ordre divin, que seul trouble la voix des esprits en soulevant des trombes de poussière qui emportent l'âme des humains: le vent. L'homme écoute le vent, dans les Andes, comme la voix de son créateur.
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Videos de Jean Raspail (34) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Raspail
Petits éloges de l'ailleurs : chroniques, articles et entretiens Jean Raspail Éditions Albin Michel
Recueil d'articles publiés dans la presse au cours des trois dernières décennies, consacrés à des sujets de société, à certains aspects de la langue française, au voyage, à l'histoire ou à des écrivains, parmi lesquels Jacques Perret, Jean Cau, Michel Mohrt et Sylvain Tesson. L'ouvrage offre un tour d'horizon des univers multiples dont s'est nourri le romancier. ©Electre
https://www.laprocure.com/product/325795/raspail-jean-petits-eloges-de-l-ailleurs-chroniques-articles-et-entretiens 9782226470478
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