Romancier et poète né en 1950,
Hernán Rivera Letelier rend dans la plupart de ses récits hommage au monde des pampinos, les travailleurs des mines de salpêtre du Nord du Chili. Lui qui se considère avant tout comme un "conteur d'histoires", une passion qu'il développa en utilisant l'argent gagné à effectuer divers petits boulots pour aller au cinéma. Romancier et poète né en 1950,
Hernán Rivera Letelier rend dans la plupart de ses récits hommage au monde des pampinos, les travailleurs des mines de salpêtre du Nord du Chili. Lui qui se considère avant tout comme un "conteur d'histoires", une passion qu'il développa en utilisant l'argent gagné à effectuer divers petits boulots pour aller au cinéma, fut lui-même ouvrier et mineur. Il reprit ses études, tout en travaillant à la mine, et commença par vendre ses recueils de poèmes au porte à porte. Il aime à rappeler qu'il décrocha son premier prix littéraire quand, tiraillé par la faim, il participa à un concours pour gagner un repas. Quand ses romans furent publiés ils connurent immédiatement un succès public et critique, au point de faire désormais partie des livres les plus lus au Chili.
Ecrit en 2002, Les Fleurs noires de Santa María relate les grandes grèves des mineurs du salpêtre de 1907.
Hernán Rivera Letelier y raconte leur longue marche à travers le désert d'Atacama dans des conditions éprouvantes pour gagner la ville d'Iquique et y porter leurs revendications. Il nous fait ressentir la chaleur suffocante, la fatigue et la colère à tel point que l'on est embarqué dans ce périple, que l'on s'attache à la destinée de chaque personnage. La solidarité, les réflexions sur l'exploitation des travailleurs et l'espoir d'un avenir meilleur sont racontés du point de vue du pessimiste Olegario Santana et de ses amis. Leurs rencontres et leur lutte vont bouleverser leur vie, de l'éveil à l'amour d'un jeune couple à la renaissance du sentiment amoureux chez des solitaires qui n'y croyaient plus, en passant par l'émerveillement des grévistes face à la mer. L'auteur excelle aussi bien à décrire des paysages à la fois hostiles et splendides de la pampa, qu'à croquer avec humour et tendresse des portraits pittoresques qui font la part belle à de beaux personnages de femmes qui se battent aux côtés des mineurs. Ponctués de passages émouvants et poétiques, le roman distille aussi les mauvais présages et la tension monte à mesure que les militaires encerclent la ville, que les autorités et les exploitants affichent leur mépris et refusent la négociation - jusqu'au dénouement terrible qui voit les grévistes parqués dans des conditions épouvantables dans l'enceinte de l'école Santa Maria. Très documenté, l'auteur dénonce l'attitude révoltante des autorités et la répression sanglante qui fut longtemps passée sous silence.
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