AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.82/5 (sur 474 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Caluire-et-Cuire (Rhône) , le 05/12/1932
Biographie :

Mathématicien retraité, Jacques Roubaud a enseigné dans différentes universités et a été directeur d’études à l’Ecole des Hautes Études en Sciences Sociale (EHESS). Il est membre de l’Oulipo (L'Ouvroir de littérature potentielle) depuis 1966.

Il se définit lui-même comme un "compositeur de mathématiques et de poésie". Romancier, conteur pour enfants, traducteur et passionné d’histoire il s’est intéressé à Lancelot et à Gertrude Stein, aux troubadours et à Lewis Caroll.

Il a reçu des récompenses littéraires couronnant l'ensemble de son œuvre : le Grand prix national de la poésie (1990) et le Grand prix de littérature Paul-Morand de l'Académie française (2008). Son recueil poétique Quelque chose noir a été inscrit au programme d'admission de l'École normale supérieure lettres et sciences humaines.
+ Voir plus
Source : Wikipédia
Ajouter des informations
Bibliographie de Jacques Roubaud   (104)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (54) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Avec douze écrivains de l'Anthologie Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle) Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle. Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters… Mesure du temps La fenêtre qui donne sur les quais n'arrête pas le cours de l'eau pas plus que la lumière n'arrête la main qui ferme les rideaux Tout juste si parfois du mur un peu de plâtre se détache un pétale touche le guéridon Il arrive aussi qu'un homme laisse tomber son corps sans réveiller personne Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira

+ Lire la suite
Podcasts (5) Voir tous


Citations et extraits (336) Voir plus Ajouter une citation
Jacques Roubaud
Le menu de l’écolier

LUNDI : Salade de multiplications au gigot de fractions froid.

MARDI : Choucroute de grammaire aux saucisses d'orthographe.

MERCREDI: Crème caramel de saut à la corde et glace à la pistache de course de haies.

JEUDI: steak frites de rédaction.

VENDREDI : Colin de poésie à la mayonnaise de récitation.

SAMEDI : Sandwiches de cartes géographiques entre deux tranches de pain d'histoire de France.

ET DIMANCHE? Dimanche, pot au feu de révision.

(Extrait de Qu’est-ce qui mijote dans ma marmite à mots)
Commenter  J’apprécie          666
Jacques Roubaud
Dans la nuit parfumée aux herbes de Provence,
Le lombric se réveille et bâille sous le sol,
Étirant ses anneaux au sein des mottes molles
Il les mâche, digère et fore avec conscience.

Il travaille, il laboure en vrai lombric de France
Comme, avant lui, ses père et grand-père ; son rôle,
Il le connaît. Il meurt. La terre prend l’obole
De son corps. Aérée, elle reprend confiance.

Le poète, vois-tu, est comme un ver de terre
Il laboure les mots, qui sont comme un grand champ
Où les hommes récoltent les denrées langagières ;

Mais la terre s’épuise à l’effort incessant !
Sans le poète lombric et l’air qu’il lui apporte
Le monde étoufferait sous les paroles mortes.
Commenter  J’apprécie          506
pourras-tu
tenir le silence
quand je toucherai ta main
chaude dans ton lit
dans sept ans
dix, et savoir me consoler?
Commenter  J’apprécie          433
MORT RÉELLE ET CONSTANTE

À la lumière. je constatai ton irréalité. elle émettait des monstres. et de l'absence.

L'aiguille de ta montre continuait à bouger. dans ta perte du temps je me trouvais tout entier inclus.

C'était le dernier moment où nous serions seuls.

C'était le dernier moment où nous serions.

Le morceau de ciel. désormais. m'était dévolu. d'où tu tirais les nuages. et y croire.

Ta chevelure s'était noircie absolument.

Ta bouche s'était fermée absolument.

Tes yeux avaient buté sur la vue.

J'étais entré dans une nuit qui avait un bord. au-delà de laquelle il n'y aurait rien.
Commenter  J’apprécie          382
Jacques Roubaud
L'âne entre les deux seaux d’avoine.

Alors j’y vas ou j’y viens
si j’y viens alors j’y vas pas
et si j’y vas alors j’y viens pas
mais si j’y viens alors j’y viens

et si j’y vas alors j’y vas
peut-être que si j’y vas et viens
ou viens et vas peut-être bien
(peut-être) qu’alors ça ira

autrefois d’abord j’y allais
d’abord, et ensuite j’y venais
mais maintenant je n’ose plus

j’ai peur qu’un des seaux disparaisse
et ça me jette dans la détresse
alors je vas plus et je viens plus...
Commenter  J’apprécie          271
Jacques Roubaud
La poésie, c’est vrai, donne à quelqu’un comme aucune autre activité à mon sens la mémoire de sa propre langue.

Poésie, etcetera : ménage
Commenter  J’apprécie          260
Envoi


S'attacher à la mort comme telle, y reconnaître l'avidité d'un réel, c’était avouer qu'il est dans la langue, et dans toutes ses constructions, quelque chose dont je n'étais plus responsable.

Or, c'est là ce que personne ne supporte plus mal. Où sont les insignes de l'élection individuelle, sinon en ce qu'un ordre vous est obéissant, avec ses raisons de langue.

La mort n'est pas une propriété distinctive, telle qu'à jamais les êtres qui ne la présenteraient pas, à jamais s’excluraient des décomptes.

Ni les Trônes, ni les Puissances, ni les Principautés, ni l'Âme du Monde en ses Constellations.

Cela pourtant que tu t'efforçais de frayer, par photons évaporants, par solarisation de ta nudité précise.

La transcription réussie, l'ombre ne devait être nulle part appuyée plus qu'en ce lieu où le soleil avait poussé l'évidence jusqu'au point de conclure : le lit, de fesses qui s'écartent en brûlant.
Commenter  J’apprécie          180
LUMIERE, PAR EXEMPLE

Lumière, par exemple. noir.

Verres.

Bouche fermée, s'ouvrant à la langue.

Fenêtre. réunion de craies.

Seins. puis bas. la main s'approche. pénètre.

Ecarte

Lèvres frayées. à genoux.

Lampe, là. mouillée.

Regard empli de tout.
Commenter  J’apprécie          180
Mort réelle et constante

A la lumière. je constatai ton irréalité. elle émettait des monstres. et de l'absence.

L'aiguille de ta montre continuait à bouger. dans ta perte du temps je me trouvais tout entier inclus.

C'était le dernier moment où nous serions seuls.

C'était le dernier moment où nous serions.

Le morceau de ciel. désormais. m'était dévolu. d'où tu tirais les nuages. et y croire.

Ta chevelure s'était noircie absolument.

Ta bouche s'était fermée absolument.

Tes yeux avaient buté sur la vue.

J'étais entré dans une nuit qui avait un bord. au-delà de laquelle il n'y avait rien.
Commenter  J’apprécie          160
Dès que je me lève
Dès que je me lève (quatre heures et demie, cinq heures), je prends mon bol sur la table de la cuisine. Je l'ai posé là la veille, pour ne pas trop bouger dans la cuisine, pour minimiser le bruit de mes déplacements.
Je continue de le faire, jour après jour, moins par habitude, que par refus de la mort d'une habitude. Etre silencieux n'a plus la moindre importance.
Je verse un fond de café en poudre, de la marque ZAMA filtre, que j'achète en grands verres de 200 grammes au supermarché FRANPRIX, en face du métro Saint-Paul. Pour le même poids, cela coûte à peu près un tiers de moins que les marques plus fameuses, Nescafé, ou Maxwell. Le goût lui-même est largement un tiers pire que celui du nescafé le plus grossier non lyophilisé, qui n'est déjà pas mal en son genre.
Je remplis mon bol au robinet d'eau chaude de l'évier.
Je porte le bol lentement sur la table, le tenant entre mes deux mains qui tremblent le moins possible, et je m'assieds sur la chaise de cuisine, le dos à la fenêtre, face au frigidaire et à la porte, face au fauteuil, laid et vide, qui est de l'autre côté de la table.
A la surface du liquide, des archipels de poudre brune deviennent des îles noires bordées d'une boue crémeuse qui sombrent lentement, horribles.
Je pense : "Et l'affreuse crème / Près des bois flottants /."
Je ne mange rien, je bois seulement le grand bol d'eau à peine plus que tiède et caféinée. Le liquide est un peu amer, un peu caramélisé, pas agréable.
Je l'avale et je reste un moment immobile à regarder, au fond du bol, la tache noire d'un reste de poudre mal dissoute.
Commenter  J’apprécie          152

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacques Roubaud (647)Voir plus

Quiz Voir plus

Complétez les titres de Pierre Desproges

Chroniques de la haine ...

annoncée
ordinaire
amoureuse
nécessaire

10 questions
88 lecteurs ont répondu
Thème : Pierre DesprogesCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..