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EAN : 9782234077331
176 pages
Stock (27/08/2014)
2.97/5   19 notes
Résumé :
"Les frontières de notre pays sont mouvantes. Elles viennent du passé et ne cessent de se renouveler en guettant l'horizon, elles n'épousent pas une identité nationale réduite à des papiers officiels, une feuille d'impôts ou une carte d'électeur.
Pour les dessiner et peindre les visages qui en composent le coeur battant, nous aurons recours à l'Histoire, à la littérature, aux poètes, aux amis, aux vivants et aux morts, à des sentiments ordinaires et rares, à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce qui frappe avant tout dans ce livre c'est l'écriture, la langue, le rythme, c'est enlevé, vivant, à l'image des hommes qui traversent ces pages. Pourtant tous les thèmes choisis par l'auteur ne m'intéressaient pas forcément, mais j'ai été complètement embarquée malgré tout. Je n'ai pas l'habitude de lire ce genre de livre, étant plutôt tournée vers le roman anglo-saxon, mais ce fût une très belle surprise et une vraie découverte. Si j'ai moins aimé les récits sur la guerre qui débutent le livre, j'ai particulièrement apprécié les textes sur le vin et sur le football. Ce livre c'est un condensé de tranches de vies mais aussi de rencontres, de destins, de coups de gueules et de déclaration d'amour aux hommes de bonne volonté et aux épicuriens de tous poils. On croise de grands hommes et des gens comme vous et moi, des salauds et des saints, des travailleurs et des philosophes de comptoir mais c'est la vie ! Avec ses catastrophes et ses moments de grâce.

C'est un livre court mais très riche… intense et beau tout simplement, un hymne à la langue française et à ce que nous sommes : des hommes et des femmes qui gardent toujours en tête que l'esprit de contradiction doit être une vertu, la rebellion un principe et l'amitié une fondation. En lisant ce livre, on se dit que l'on doit garder un oeil ouvert sur les bouleversements du monde sans renier le passé. Mais citoyens du monde, nous restons malgré tout d'irréductibles gaulois.

J'ai lu ce livre d'un trait en un après-midi, bercée par l'écriture de l'auteur, j'ai pris des notes, relevé le nom de bonnes bouteilles, ouvert mon encyclopédie pour me renseigner sur untel que je ne connaissais pas très bien. Bref, un livre qui vous apprend des choses et qui vous ouvre les yeux sur le monde. Quelle belle découverte !

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J'ai lu ce livre quasiment d'une traite, en une seule journée, sans avoir envie d'aller "lire ailleurs", mais en prenant beaucoup de notes, tant ce livre est riche, foisonnant, et ouvre matière à réflexion. Je me demande d'ailleurs s'il trouvera sa place dans cette rentrée littéraire, tant les échos que j'ai eu à son sujet sont contrastés.
Le sujet ? le questionnement sur ce qui constitue l'identité française, de la seconde guerre mondiale à nos jours. Vaste sujet. Il parle tout d'abord de la Résistance, qui a pris des visages inattendus, et pour certains, méconnus. Je m'y attendais presque, mais il évoque ensuite la guerre d'Indochine, la guerre d'Algérie, et la position des gradés en face de la torture. Il évoque l'histoire de France, et la manière dont elle est vécue, de nos jours :
"L'histoire de France n'est pas un musée que l'on visite, dans une odeur d'encaustique et avec le sentiment obligé du devoir de mémoire, pas plus qu'elle n'est une galerie où les ombres funèbres de la culpabilité et de l'auto-flagellation se répondent dans une conversation morbide. Non, elle est vivante et ne se réduit pas aux bibelots commémoratifs dont nos politiques sont friands. Elle s'incarne dans des figures qui ont bien plus de réalité que la plupart des ombres que la société du spectacle nous glisse entre les mains et sous les yeux au coeur d'un commerce de représentations falsifiées".
Seulement, il est bien difficile, pour le grand public, de trouver "ses figures", là où justement on préfère l'immédiateté des faits, sans creuser au-delà. Il m'a aussi parfois agacé, notamment toute la partie consacrée au vin. Même si le narrateur dit : "Beaucoup boivent pour oublier, je bois pour me souvenir", la tradition vinicole française n'est pas vraiment un élément que j'ai envie de mettre en avant. Les français boivent, c'est naturel. Les français célèbrent le moindre événement en trinquant. Les françaises boivent également, pendant leurs grossesses – et peu importe la qualité du vin, le degré d'alcool rentre toujours en ligne de compte pour moi. Fin de ma parenthèse.
Il parle aussi, dans ce qui ressemble presque à un très long monologue, de ce silence qui nous envahit : "des murs de silence nous séparent désormais quand ce ne sont pas d'autres frontières encore plus infranchissables."
De chez nous est un livre à lire, à annoter, à discuter aussi.
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Cet auteur semble s'être donné pour objectif de définir ce qui est « de chez nous », à savoir, peut-être, ce qui pourrait donner une définition d'une certaine identité nationale. Vaste sujet, ô combien risqué, entre tentative de faire une synthèse de tout ce qui correspond à la nation franco-française, enrichie de ses apports extérieurs historiques et contemporains, et mise en ligne plus ou moins ordonnée de divers secteurs de notre réalité par un auteur forcément partial.

Choisir c'est renoncer disait un philosophe et on peut se demander ce qui a poussé Christian Authier à sélectionner des thèmes aussi hétéroclites que les héros de la Résistance, les officiers des dernières guerres et leur sens de l'humanisme, le football et ses vedettes, la détérioration programmée des services publics , les choix de société de divers personnages.

L'ensemble, probablement articulé autour d'une logique qui m'échappe, forme un patchwork inattendu et touffu dont émergent certaines célébrités plus ou moins connues : Joseph Darnand, parachutiste tête brûlée héroïque, décoré pendant la 1ère guerre mondiale par Pétain puis membre des Corps Francs qui a terminé milicien et fait dire à Bernanos : « S'il y avait eu plus de Darnand en 1940, il n'y aurait pas eu de miliciens en 1944. »

Authier récuse la place de choix accordée par Sarkozy à Guy Môquet (résistant de 17 ans fusillé dont la lettre émouvante fut un temps lue dans les classes) et aurait préféré donner la primauté à l'un des premiers de la France libre à être fusillés : Honoré d'Estienne d'Orves, catholique d'extrême droite (vous imaginez, si Sarko lui avait donné la vedette à l'école?!!) ; puis des officiers monarchistes catholiques fidèles aux vertus d'honneur et d'humanisme (Jacques Pâris de Bellardière et Hélie Denoix de Saint-Marc, rien que pour le plaisir d'écrire leurs noms!). Ici on s'attarde sur les horreurs de la guerre d'Algérie et la justification – ou la condamnation – de la torture.

Un peu plus loin place est faite à un certain Rabhi, parti d'Algérie en 1961 (avant Evian, donc) et qui a été apparemment le tout premier agro-écologiste, prêchant « La sobriété tranquille et heureuse », pratiquant élevage et agriculture bio en Ardèche, précurseur donc du fameux « retour à la terre » des années 70.

Apparaissent ensuite (dans le désordre, pardon!) les généraux putschistes d'Algérie, la résistante Germaine Tillion morte à 102 ans qui proposa une lecture moins manichéiste des événements d'Algérie et pour cette raison fustigée par Sartre et les germanopratins (dixit Authier qui manifestement n'aime pas les intellectuels de gauche qu'il peint comme des salonards), les grands footballeurs people millionnaires (petit couplet sur les anciens qui avaient autre chose en tête, les Just Fontaine et autres Rocheteau), la détérioration du service public avec la bénédiction de ces gens qui nous gouvernent (délicieux petit moment sur la « Poste » et son côté humain avant qu'elle ne devienne la froide et intéressée Banque postale qualifiée (enfin son agent) de « hyène prédatrice »!)

Tout ceci ressemble plus à une suite de billets ou d'éditoriaux qu'à un essai vraiment construit et argumenté. Vérification faite, il se trouve que Christian Authier, après des études à Sciences Po est journaliste à Toulouse.

Nous voilà page 100 sur 170, je craque un peu sous le nombre d'apparitions du passé et le sentiment fortement exprimé – pas forcément partagé par la sexagénaire que je suis – que « c'était mieux avant ».
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Voici un de ces paradoxes sur pages comme il arrive d'en croiser. Je m'explique en une phrase: je n'ai pas aimé ce bouquin qui pourtant est bourré de qualités.

Ce court roman aborde foultitude de sujet propices à la réflexion et poussant à creuser certains points, à se documenter davantage. Ce bouquin est construit sur une base d'informations bien fournie et nul doute que beaucoup de travail fut nécessaire à sa rédaction (d'ailleurs cela se sent). de plus, la plume venant servir le sujet reflète une certaine assurance ainsi qu'une certaine volonté de vouloir faire passer un message fort.

Mais voilà, c'est dense, très dense ... Et je n'ai pas pu m'évader dans mon roman. Je n'ai pas réussi à me laisser emporter parce que cela aurait nuit à ma compréhension de l'histoire. Limite si il ne faudrait pas prendre des notes pour ne pas oublier le fil de l'histoire ... C'est bourré d'informations, c'est très intéressant, mais je n'ai rien ressenti d'autre. Je n'ai pas eu cette agréable sensation qu'est celle de sentir une émotion (quelle qu'elle soit) monter en moi et m'envahir, je n'ai pas réussi à m'attacher à l'un ou l'autre personnage, je n'ai tout simplement pas réussi à m'évader ...

En résumé, un très bon roman ouvrant la porte à la recherche d'informations, ouvrant la porte de la réflexion documentée. Mais un court roman qui ne laisse pas l'occasion de réellement s'évader au risque de s'y perdre.

Je remercie Babelio et les éditions Stock pour la découverte qui ne fut certes pas dépaysante, mais tout de même très intéressante!
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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Un livre que j'ai lu d'une traite.
Ce récit commence comme une chronique d'historien.
Le narrateur prend comme prétexte d'une soirée entre amis, un 18 juin pour faire une sorte de chronique de l'air du temps de la France actuelle.
18 juin, date symbolique.
Les premières pages décrivent la vie des hommes de la seconde guerre mondiale. A travers ces portraits, l'auteur va parler de la dualité, du mal et du bien, des choix qu'on doit faire, que l'on fait et que l'on aurait peut être dû faire.
Des exemples historiques, littéraires, cinématographiques, oenologiques vont étayer le point de vue de l'auteur-narrateur.
Des pages sur la seconde guerre mondiale, la guerre d'Algérie, la coupe du monde football, des coups de coeur littéraires (B. Chapuis, Stéphane Hoffmann, Jean Rolin…), la vie virtuelle, la société consumériste, le « déclin » français et la tentative de définir l'expression de « chez nous ».
Un hommage aux amitiés masculines, aux tournées des bars entre copains, de l'amour du football, du vin…
Beaucoup de thèmes jalonnent ce récit très masculin car peu de filles dans ce texte, mais je me suis tout de même reconnue à travers quelques comportements et réflexions.
D'une écriture fluide, des références culturelles (littérature, cinéma) communes et partagées, je me suis reconnue dans ce texte et partager certains constats et réflexion de cet auteur-narrateur.
L'air du temps, un constat un peu morose mais sans jamais donner de leçons.
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critiques presse (1)
LeFigaro
07 novembre 2014
Le Toulousain a été primé dans la catégorie «essai» du prestigieux prix littéraire pour son livre De chez nous (Stock), un roman au style épuré où l'auteur s'interroge sur l'identité nationale.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Des supermarchés partout, des magasins ouverts le dimanche, la suppression des départements, la déréglementation d’honnêtes professions comme celles de coiffeur ou de chauffeur de taxi, la création de nouvelles villes « technologiques » furent quelques-unes des propositions phares du rapport Attali qui en 2008 était censé libérer la croissance et indiquer les voies à suivre pour la France de demain. Tout cela faisait rire ou frémir. Les ordonnances de ces médecins de circonstance, qui rappellent irrésistiblement ceux que de Gaulle nommait « les profiteurs d’abandon » et « les débrouillards de la décadence », finissent en général à la poubelle, mais leurs illuminations modernistes et technophiles ont le mérite de désigner le danger : la fureur de la table rase derrière la froideur gestionnaire… Cependant, la France, ce n’est pas des chiffres et des courbes. C’est une façon de vivre et de penser, une manière d’être, avec ses tares et ses vertus. La France c’est aussi « 800 millions de tombes », selon l’expression de l’historien Pierre Chaunu. Une histoire et une géographie. Un « plébiscite de tous les jours », d’après Renan, qui dépasse les batailles électorales, versions pacifiées de notre goût pour la guerre civile. Un bon sens populaire et un panache aristocratique ancrés jusque dans les tréfonds du vieux pays.

Je n’aime pas cette époque qui voue un culte à l’argent, qui humilie les faibles, qui impose une glaciation entre les êtres auxquels elle enjoint de confier leur destin à des machines et des médiums – Facebook, Twitter, PS2, iPhone, iPad, YouTube, Dailymotion – qui ne font que les broyer et les dématérialiser un peu plus. « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas tout d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure », écrivait Bernanos dans La France contre les robots. Cette gigantesque conspiration contre toute espèce de vie intérieure est à l’œuvre chaque jour. Ce n’est pourtant pas une conspiration au sens classique du terme, car elle ne dissimule vraiment ni ses visages ni ses buts. Pire, il est à craindre que cette entreprise de déshumanisation échappe même à ses maîtres. Elle est partout, au-dessus de nous, derrière nous, à nos côtés, à nos pieds, peut-être même à l’intérieur de nos âmes. Elle consiste notamment à faire croire aux êtres sensibles, intelligents, excentriques, compliqués, littéraires, timides, complexés, tendres, révoltés, âpres, idéalistes et blessés qu’ils sont acculés, ridiculisés, persécutés, persuadés de leur solitude irrémédiable et donc de leur disparition nécessaire. Elle les pousse au pire des meurtres : le suicide. Celui dont les vrais coupables, ceux qui ont manipulé et armé le bras du désespéré, ne sont jamais punis. Personne ne se suicide, tout le monde est tué.

Face à ce combat, je ne crois ni à la droite ni à la gauche, piètres façons d’aborder l’être humain, de le classer selon une géographie aussi hémiplégique que manichéenne. « Homme de gauche et homme de droite. Eh bien, je ne marche plus. On aura beau me dire que l’expérience et l’histoire ont fini par tirer parti de ce thème simpliste, je ne marche plus… Homme de gauche ou homme de droite, vous voyez ça sur vos tombes, vous ? Moi pas », tranchait une fois de plus Bernanos avec l’évidence que possèdent les vérités premières.
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L’histoire de France n’est pas un musée que l’on visite, dans une odeur d’encaustique et avec le sentiment obligé du devoir de mémoire, pas plus qu’elle n’est une galerie où les ombres funèbres de la culpabilité et de l’auto-flagellation se répondent dans une conversation morbide. Non, elle est vivante et ne se réduit pas aux bibelots commémoratifs dont nos politiques sont friands. Elle s’incarne dans des figures qui ont bien plus de réalité que la plupart des ombres que la société du spectacle nous glisse entre les mains et sous les yeux au cœur d’un commerce de représentations falsifiées.
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Beaucoup boivent pour oublier, je bois pour me souvenir. De la vie d'avant, qui semblait légère et tendre, ouvertes à des promesses un peu folâtres. De la douceur des choses et des étranges peines lorsqu'elles mordent pour la première fois nos peaux pas encore endurcies. Je bois pour me souvenir de ceux avec qui j'ai trinqué et qui ne sont plus là.
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L’idée fut lancée un 18 juin. Le 18 juin 2010. Ce 18 juin donc, c’est dans le restaurant Chez Michel, où nous avions Sébastien et moi quelques beaux souvenirs, que j’avais rassemblé neuf amis pour célébrer de manière informelle et décalée mon quarantième anniversaire.
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Faire avec ce qui est possible. Faire au mieux, au plus juste. Ne pas aller contre son naturel, contre ce qui est vrai, beau et important pour nous. C'est cela réussir sa vie : faire bien ce que l'on aime faire [...]
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Vidéo de Christian Authier
Dans son allocution du lundi 17 avril, Emmanuel Macron reconnaissait une crise des services publics, qui ne donneraient plus, selon lui, satisfaction aux Français. Notre modèle historique du service public est-il menacé ? Comment le transformer tout en préservant le lien avec les territoires ?
Pour analyser la situation, Guillaume Erner reçoit : Christian Authier, journaliste et romancier. Julie Gervais, maîtresse de conférence en science politique à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
#servicepublic #france #politique __________ Découvrez tous les invités des Matins ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins
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