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EAN : 9782213713328
216 pages
Fayard (15/01/2020)
3.83/5   48 notes
Résumé :
Décembre 1950. Frank Bolton, un jeune colonel de l’US Army, rentre de la guerre de Corée avec une main en moins. À peine sa famille et sa ville natale retrouvées, il s’aperçoit que, l’une après l’autre, toutes les filles qu’il a aimées tombent sous les coups d’un assassin. Avec Narcissus, son ami détective, il se lance sur sa piste dans une noirceur croissante.

Boris Vian imagina le déroulé de ce roman aux accents sullivanesques, en écrivit quatre ch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Soixante ans après sa mort, Boris Vian reste ancré dans la légende de Saint-Germain-des-Prés et de ses cabarets, où il se produisit comme trompettiste de jazz. Il est surtout connu par ses romans (l'Ecume des jours, L'Arrache-coeur) et par ses chansons (Le Déserteur). En 1950, cet artiste touche-à-tout imagina le synopsis d'un roman policier, dont il écrivit les quatre premiers chapitres… avant de passer à autre chose et de laisser l'ouvrage en chantier.

En 2020, à l'occasion du centenaire de sa naissance, un collectif d'écrivains membres de l'OuLiPo (*) écrit douze autres chapitres, achevant un roman fidèle au synopsis d'origine et dans l'esprit « série noire » voulu par Vian. Il lui donne pour titre On n'y échappe pas, une phrase jetée par l'auteur dans ses notes.

Le livre apparaît comme l'adaptation française d'un roman américain de série noire des années cinquante, cette version originale, faut-il le dire, n'existant pas. Boris Vian en connaissait bien le format, car il avait traduit des polars (réels) de Raymond Chandler. Il n'en était pas à son coup d'essai et avait déjà écrit plusieurs pastiches de romans noirs sur le même modèle, les présentant comme les traductions françaises des ouvrages d'un auteur américain fictif nommé Vernon Sullivan, parmi lesquels le fameux J'irai cracher sur vos tombes, qui fit scandale en 1946.

Dans On n'y échappe pas, un officier américain qui rentre au pays en décembre 1950 après avoir perdu une main en Corée, découvre que ses anciennes petites amies sont sauvagement assassinées les unes après les autres. On peut qualifier le livre de « thriller vintage », comparable aux séries noires classiques de cent soixante pages de l'époque. Des meurtres sanglants, un privé qui mène l'enquête, une policière séduisante, un machisme cru, un coupable inattendu… et une fin radicale un peu surprenante.

J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture d'On n'y échappe pas, dont l'humour, les traits d'esprit, les jeux de mots et les références incongrues m'ont enchanté.

(*) L'OuLiPo, Ouvroir de la Littérature Potentielle, est une association inspirée par le surréalisme. Ses membres décrivent un monde fondé sur le langage, quitte à le rendre absurde ou extravagant. Ils se posent en héritiers d'Alfred Jarry et de son concept de Pataphysique. Boris Vian fut lui-même pataphysicien, une lignée qui compta des artistes aussi divers que Marcel Duchamp, Man Ray, Jacques Prévert, Eugène Ionesco, Raymond Queneau, Georges Perec, ou encore Hervé le Tellier, l'actuel président de l'OuLiPo, récent lauréat du prix Goncourt pour L'Anomalie.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Je ne connais de Boris Vian que son double maléfique : Vernon Sullivan, le pseudonyme sous lequel il signa quelques romans noirs subversifs tels « J'irai cracher sur vos tombes » ou « Et on tuera tous les affreux »…

Et le moins que je puisse dire, c'est que je n'ai pas du tout apprécié cette facette de l'auteur bien que je sois un inconditionnel des romans policiers sous toutes leurs formes, même sous celle du roman noir à l'américaine des années 40-50…

Aussi, il pourrait être étonnant que je me sois plongé dans la lecture de « On n'y échappe pas », un roman de Boris Vian dont l'écriture a débuté dans les années 1950 et s'est terminée il y a quelques années.

Quoi ? comment l'auteur a-t-il fait alors qu'il était mort depuis bien longtemps ?

Bon, une petite explication s'impose.

Au début des années 1950, Boris Vian à l'idée d'un roman dont il trouve l'intrigue géniale (mouais). Il couche le synopsis rapidement sur papier et entame l'écriture de 4 premiers chapitres.

Mais, comme l'auteur était un impatient et probablement un versatile, il abandonna son roman (génial) pour d'autres occupations.

Des années, des décennies plus tard, les ayant-droits de l'auteur, pour fêter son 100e anniversaire, ont confié les chapitres et le synopsis à l'OuLiPo (je vous laisse découvrir de quoi il s'agit en vous rendant sur votre moteur de recherche favoris) avec charge, aux participants, de terminer l'écriture de ce roman.

Cela donne « On n'y échappe pas » un roman de Boris Vian… ou presque.

Franck Bolton rentre chez lui, après avoir fait la guerre en Corée, ayant perdu ses illusions et, surtout, une main qui a été remplacée par une autre main faite de métal…

À peine arrivé dans sa ville, il apprend l'horrible meurtre de la fille avec qui, jadis, il perdit sa virginité.

Alors qu'il se renseigne auprès d'un ami détective afin d'élucider ce crime qui le touche, un autre meurtre est perpétré sur le même Modus Operandi et sur une autre femme avec qui il eut des relations.

Au troisième crime, force lui est de constater que quelqu'un élimine toutes les femmes avec qui il a couché…

Que dire de ce roman ?

Tout d'abord, que l'OuLiPo a fait du bon boulot et, qu'à la lecture, on sent à peine le changement d'auteur après le 4e chapitre.

Bien que prévenu de ce bouleversement, effectivement, il n'est pas aisé de différencier le style des premiers chapitres et celui des suivants.

Ensuite, on sent immédiatement la patte de l'auteur de Vernon Sullivan, tant dans le fond que dans la forme.

On se demandera ce que la main d'acier de Frank Bolton apporte à l'histoire (on ne se pose plus la question à la fin, cela ne sert à rien).

L'OuLiPo apporte tout un tas d'informations (trop, beaucoup trop) en cours de lecture à travers un nombre incalculable de Nota Bene ou notes de bas de page qui finissent par faire un peu sortir le lecteur de l'histoire.

Quant au « sujet tellement bon », il faut bien avouer que c'est la grande déception de ce roman.

Effectivement, si je l'ai bien plus apprécié que les deux romans cités que j'avais lus (ce qui n'était pas difficile non plus), je dois avouer que je m'attendais à une histoire bien plus intéressante et, surtout, plus originale.

Car, la révélation finale est loin d'être géniale et on ne sortira pas de cette lecture, enthousiasmé par l'histoire.

Reste tout de même un petit polar à la sauce Sullivan, en moins subversif, qui se lit sans déplaisir, notamment grâce à la curiosité sur le résultat du travail de l'OuLiPo.

Au final, un petit roman dans lequel l'exercice de style prend plus d'importance que l'intrigue, mais qui se lit agréablement.
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Effectivement "On n'y échappe pas" à ce plaisir de lecture !
C'est le top dans le genre polar OuLiPien je dirai même plus Sullivanesque. Il faut dire que c'est un inédit de Boris Vian même s'il n'a écrit que les quatre premiers chapitres.
Il avait eu l'idée en 1950 d'un roman série noire. Même s'il a abandonné ce travail il a écrit le synopsis et le début de ce polar dont le manuscrit a été retrouvé par ses héritiers. On a une cerise sur le gâteau avec ces éléments explicatifs en annexe.
C'est l'OuLiPo, qui a travaillé sur la suite plus de 60 ans après. Ils ont écrit 12 chapitres en s'inspirant de Vernon Sullivan le pseudo de Vian quand il écrit des polars comme « J'irai cracher sur vos tombes ». Vernon Sullivan c'est celui qui écrit de faux polars américains avec des renvois de bas de page pour la traduction alors que le livre est écrit en français.
Bref, avec toute la matière qu'a laissée Vian en y ajoutant quelques cadavres et en gardant son sens de l'humour, ils réussissent parfaitement à nous mettre en haleine.
Comme il est difficile de donner les détails de l'histoire sans dévoiler l'intrigue et pour garder le suspense, je dirai en quelques mots que le narrateur, le colonel Frank Bolton, revenu de Corée sans sa main gauche, se rend compte qu'un maniaque massacre violemment et méthodiquement les femmes qu'il a conquis dans sa jeunesse. Comme il dit : ses ex "tombent comme des mouches en hiver" ce qui donne le ton. Il va trouver son ami Narcissus Rose pour mener l'enquête parce que c'est son métier.
Ce livre à la couverture rouge et noire est un très beau cadeau pour les lecteurs de Boris Vian dont on commémore actuellement le 100ème anniversaire de la naissance.


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Quel bonheur en 2020 de pouvoir lire un texte inédit de Boris Vian.
Certes, il n'en avait écrit que quatre chapitres.
L'Oulipo s'est chargé d'écrire les douze suivants, et voilà, « On n'y échappe pas » est sous nos yeux ravis.
Un policier bien mené, dans la verve et dans la veine de l'auteur.
On se régale !
Et l'Oulipo a parfaitement su prendre la suite, pour notre plus grand bonheur.
Des personnages truculents, de l'humour, de l'action.
C'est un heureux pastiche de polar de années 50
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L'intrigue se déroule en décembre 1950, lorsque le colonel Franck Bolton rentre de la guerre de Corée, une main en moins et de sérieux traumatismes en plus. Alors qu'il vient tout juste d'arriver, il découvre le meurtre atroce d'une de ses anciennes petite amie. Et rapidement, qu'une autre de ses conquête a subi le même sort. Il décide d'appeler Narcissus, un ami détective, et tous deux tentent de démasquer le meurtrier.

Boris Vian avait imaginé et rédigé à la fois le synopsis et les quatre premiers chapitres de ce roman dans la veine de ses titres écrits sous le pseudonyme de Vernon Sullivan. Il en disait :

J'ai un sujet de roman policier que j'écris pour Duhamel (série noire). C'est un sujet tellement bon que j'en suis moi-même étonné et légèrement admiratif.
Si je le loupe, je me suicide au rateloucoume et à la banane frite. Boris Vian.

L'auteur est décédé d'une crise cardiaque en 1959, à l'âge de 39 ans. Quels qu'aient pu être ses projets, il n'a jamais terminé ce roman-là.

J'ai aimé ce roman aux accents de polar noir américain des années 50, la fausse traduction et les notes en bas de page m'ont ramenée de années en arrière lors de ma lecture de J'irais cracher sur vos tombes. Là, on s'en souvient, où il avait écrit roman de Vernon Sullivan, traduit de l'américain par Boris Vian

chronique com^lète en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/02/26/on-ny-echappe-pas-boris-vian-et-loulipo/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ah, les seins d’Alice. Ils étaient bien deux, ils avaient à peu près le même poids et le même modelé, mais leurs pointes différaient par la couleur, et surtout par la réaction sous la langue… l’une qui gonflait et s’étirait en deux coups de cuiller à pot, l’autre qui prenait tout son temps. Ça m’avait fait marrer. Des seins vairons… Je les appelais Charybde et Scylla. Elle avait dit : « T’as remarqué ça, toi, t’es futé… » en me proposant des choses plutôt intéressantes.
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Je sortis de la voiture. Le soleil tentait d'atteindre le zénith et il et étincelait au point qu'on comprenait vraiment qu'un type, un jour, ait inventé des lunettes du même nom rien que pour se battre contre cette lumière incroyable.
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C'était une manie de l'olibrius. Il prétendait ne pouvoir réfléchir au son de l'orchestre d'Ellington. Il assurait qu'ayant été élevé à l'âge de la radio, il se trouvait conditionné de telle sorte que sa cervelle exigeait la musique pour fonctionner à son rendement maximum.
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Faut dire qu'avec la religion, il y a toujours un truc qui cloche.
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J'avais la bouche pâteuse comme si un hamster avait décidé d'y crever.
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Vidéo de Boris Vian
Lecture par Judith ChemlaDans le cadre du cycle de lectures « À voix haute », la comédienne Judith Chemla lit des textes de jeunesse de Boris Vian, dont la nouvelle Les Fourmis qui met en scène de manière grinçante le débarquement en Normandie. C'est l'occasion aussi de découvrir un Boris Vian moins connu à travers ses « ballades » et les lettres à sa mère.Lecture enregistrée le 4 mars 2024 à la BnF I Richelieu.
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