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Les Aventures de Lorenzo Falcó tome 3 sur 3
EAN : 9782021427967
400 pages
Seuil (01/10/2020)
3.51/5   48 notes
Résumé :
En mai 1937, Paris se prépare à l’inauguration de l’Exposition universelle où l’Espagne doit être représentée par le gouvernement républicain en exil. Falcó, de retour de Tanger, est chargé par l’Amiral d’une double mission : empêcher à tout prix qu’y figure Guernica, le tableau que Picasso est en train d’achever dans son atelier de la rue des Grands-Augustins, et faire passer de vie à trépas un des amis du peintre, écrivain et journaliste de renom, aviateur et héro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Il ne faut jamais dire Fontaine, j'ai lu le dernier volume de Falcó , surtout pour savoir comment se terminait l'histoire « d'amour » entre le plus détestable des espions et la plus glaciale des agents soviétiques, trompée par la couverture du roman.
En effet, Eva est absente de Sabotaje, dont l'action se déroule à Paris en 1937 où le tueur sans état d'âme doit mener à bien deux missions: discréditer André Malraux (et lui faire quitter le devant de la scène, si possible, les pieds devant) et empêcher Picasso de peindre Guernica qui doit être exposé au pavillon espagnol de l'Exposition Internationale de Paris.

Sabotaje est le volume que j'ai le plus apprécié (plutôt le moins détesté), pour l'incursion dans le Paris d'avant-guerre, et pour le petit jeu auquel le lecteur peut s'adonner, « devine qui se cache derrière les personnages », à savoir Malraux, Hemingway, Lee Miller, Peggy Guggenheim …
J'ai bien aimé la petite mosaïque des différents services de renseignements et des courants politiques qui tissent leur toile dans la capitale et la trouvaille (ironique) de Pérez-Reverte de faire de la Bolchévique amoureuse de Manuel Chaves Nogales une clé pour que Falcó puisse décoder des messages.

Sinon, ce que j'avais détesté dans les deux premiers volumes est toujours présent, les scènes de sexe ou de séduction ratées, avec un personnage qui doit posséder un joujou extra qui fait crac boum hu, car les filles tombent à ses genoux (plan à trois et bécotage de Marlene Dietrich dans les toilettes inclus), et dans lesquelles on peut lire une phrase qui restera dans les annales. Lorsque Falcó retrouve l'une de ses maîtresses, sublime évidemment et avec laquelle tous les hommes (et les femmes) ont envie de coucher, cette dernière, folle de son incroyable physique, lui déclare « Eres el único hombre cuyo semen soy capaz de tragar -murmuró. »
La classe.
Falcó reste donc cet homme pétri d'orgueil de classe pour lequel les Républicains ne sont que des analphabètes sanguinaires, et les intellectuels des tire-au-cul bouffis d'orgueil. On lit quand même dans le roman que quelqu'un trouve enfin grâce à ses yeux, et c'est l'acteur Jean Gabin. Parce qu'idéologiquement, on a bien compris qu'il ne travaille que pour son compte, qu'il critique tous les courants politiques (dans le roman Andrès Nin est un trotskyste...), et qu'il n'y a qu'au lit qu'il se montre moins bégueule, faisant don de son piège d'amour à des femmes de toutes origines et religions, ici une mécène juive et une chanteuse noire.
Arturo Pérez-Reverte voulait créer un personnage détestable, le contrat est pleinement rempli, mais la distance instaurée est telle que j'ai suivi les aventures de l'espion avec beaucoup de détachement, et même une grande envie que ça se termine. Le romancier est bien plus efficace dans l'écriture des scènes d'action que dans l'écriture des scènes d'amour et de sexe, qui gâchent vraiment l'ensemble.

Ne reste plus qu'à relire la correspondance du grand Max Aub (qui apparaît au détour d'une petite phrase laconique, « Según informes fidedignos, el agrégado cultural de la embajada de España, un tal Aub, habría pagado ya a Picasso 150.000 francos por el encargo. ») pour comprendre les liens réels entre Malraux et la République espagnole, les modalités de la commande de Guernica par le gouvernement espagnol et les motivations de Picasso.
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Ancien correspondant de guerre, le romancier Arturo Pérez-Reverte est coutumier des fictions en contexte historique tourmenté. Publié fin 2020, Sabotage est le troisième et dernier volume d'une série consacrée à la guerre civile espagnole, dans les années trente. Son personnage principal, Lorenzo falcó, est un agent secret à la solde des Nationalistes du Général Franco, dans la lutte sans merci qui les oppose aux Républicains, qui détiennent alors le pouvoir.

Les premiers sont soutenus par les partis européens d'extrême droite, parmi lesquels les fascistes de Mussolini et les nazis de Hitler. Les seconds, inféodés à l'URSS et aux partis communistes, se sont ouverts un second front en cherchant à exterminer les trotskistes, les gauchistes et les anarchistes du POUM, dont Staline ne supporte pas les critiques. Dans chaque faction, les exactions sont épouvantables et contribuent à une escalade sans fin des haines et des désirs de vengeance.

Dans Sabotage – que l'on peut lire indépendamment des volumes précédents de la série –, falcó est envoyé en mission à Paris, sous l'identité d'un riche amateur d'art, avec un double objectif. le premier est de discréditer un intellectuel français renommé, ayant acquis une réputation de héros romantique après avoir combattu en Espagne au sein des forces républicaines. le second objectif a trait à l'inauguration prochaine de l'Exposition Universelle de 1937, à Paris. Depuis Madrid, le gouvernement (républicain) a décidé d'orner le pavillon espagnol d'une immense toile que Picasso serait en train de peindre en mémoire du martyre de Guernica, une petite ville bombardée par l'armée nationaliste appuyée par les avions nazis et fascistes. falcó devra faire échec à ce projet en détruisant le tableau…

La personnalité de falcó ne laisse pas indifférent. Tel que l'auteur le dépeint, cet agent secret est un quasi-surhomme, stratège, implacable, très habile au combat à main nue, grand séducteur de femmes, dans la lignée, donc, d'un 007, d'un OSS 117 ou d'un SAS, ces héros de mon adolescence. Mais si James Bond, Hubert Bonnisseur de la Bath et Malko Linge étaient tous trois des tueurs, ils intervenaient en combattants du monde libre, dans sa guerre froide contre le bloc soviétique. Pérez-Reverte n'attribue pas à falcó cette vertu de « défenseur du Bien ». Les idéologies véhiculées par les deux camps laissent cet homme pareillement indifférent et s'il travaille pour les Nationalistes, c'est par habitude et parce que ses missions lui permettent de vivre comme il l'entend. C'est un mercenaire sans convictions, n'éprouvant jamais de bienveillance et ne s'intéressant à rien au-delà de ses plaisirs personnels ou de son intense goût du risque. Un être dont l'auteur a poussé les traits à l'excès, à la caricature, avec l'intention de le rendre odieux par son cynisme et par sa morgue.

En ces années de montée des nationalismes et d'extrémismes de tous bords, la lecture de Sabotage nous promène agréablement dans Paris. La capitale française reste un espace de liberté où se croisent mondains, fêtards, intellectuels, artistes, espions et escrocs en tous genres. Certains personnages du livre sont directement inspirés de célébrités de l'époque : André Malraux, Lee Miller, Peggy Guggenheim, Ernest Hemingway. On a aussi droit à la participation exceptionnelle du maître Pablo Picasso et de la diva Marlene Dietrich. Un casting de caractère, donnant lieu à quelques scènes savoureuses !

Les romans d'Arturo Pérez-Reverte déçoivent rarement. Ils n'atteignent pas au génie, mais les intrigues sont solidement construites et s'appuient sur des faits méticuleusement documentés. Les effets d'incertitude et de surprise sont bien amenés. Les scènes d'action sonnent juste. Les textes et les dialogues manquent parfois de consistance, mais le livre se laisse lire comme un bon polar, tout en donnant l'impression de ne pas perdre de temps à des futilités.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Ce troisième tome des aventures de Lorenzo Falco, agent secret pour le compte des nationalistes pendant la guerre civile espagnole, aurait pu être titré : Paris, nid d'espion. Après un premier tome en zone républicaine, et un second à Tanger aux côtés d'une agente du NKVD, voilà que le chef de Falco, l'Amiral, dit le Sanglier », chef du SNIO, le service d'espionnage nationaliste, lui donne l'ordre de rejoindre la France pour y mener une double mission. En premier lieu, Falco doit mettre hors-jeu Léo Bayard, un intellectuel français ; un agitateur qui a réussi à mettre sur pied une petite escadrille et l'a fait voler pour soutenir les Républicains. Falco est aussi chargé d'empêcher Pablo Picasso d'exposer son tableau de soutien à la cause républicaine : Guernica.
Cette mission a de quoi plaire à Falco : frais généreux, pourboires dans les meilleurs établissements, rencontres féminines agréables, fréquentation du petit monde artistique et mondain qui se plaît rive gauche...

Falco est le personnage le plus ambigu créé par Perez-Reverte. Un espion, un tueur, apparemment sans grand état d'âme, soutenant un camp avec lequel il ne partage aucune valeur – si tant est que Falco ait des valeurs… Un charmeur aussi, multipliant les conquêtes féminines, avec un côté macho marqué. Mais aussi dans son domaine un vrai professionnel, analysant les situations, les risques et les opportunités. Un homme d'action qui aurait pu être dans le camp d'en face, si l'Amiral n'avait eu prise sur lui.

Dans ce troisième épisode, les fêlures et les contradictions propres à Falco éclatent. La qualité première de Lorenzo Falco est l'art de faire le grand écart. D'un côté servir un régime puritain, prétendant mener une croisade avec l'aide des puissances de l'Axe, et de l'autre n'être jamais plus à l'aise – et sans doute plus vrai – qu'au bord d'un comptoir en zinc entre une magnifique noire herero originaire du Sud-Ouest africain, un trompettiste jazzman du sud américain et le patron – homosexuel - d'une boite de nuit berlinoise.

Le petit monde des services secrets s'étale dans cet ouvrage bien plus que dans les précédents. Pas un camp n'y échappe. Les nationalistes et républicains espagnols s'opposent en plein Paris, suivis - et dépassés – par l'Abwerh, le NKVD ou le MI6 (qui par une bizarre coquille devient dans la traduction française M16).

L'une des grandes réussites du roman de Perez-Reverte est la reconstitution du Paris brillant de l'entre deux guerre, refuge d'artistes en exil. L'écrivain Bayard, sûr de lui, vedette de la rive gauche, engagé côté républicain, ayant fait le coup de feu, a des airs de Malraux. Picasso dans son atelier proche de la Seine peint Guernica, sans avoir physiquement vu la guerre. L'artiste a atteint un stade de la notoriété où tout ce qu'il signe a de la valeur – même un portrait cubiste de Falco. Les dessous de la création de Guernica et son accueil initial tels que contés par Perez Reverte laissent songeur.

Perez-Reverte est un incroyable conteur qui parvient à donner du lustre au moindre moment d'histoire. Rien d'étonnant qu'il ait assumé sa passion du feuilleton historique en écrivant son Club Dumas.
Cette série sur la guerre d'Espagne était clairement un sujet à controverse. le piège est évité grâce à l'ambiguïté de Falco et au rappel des horreurs commises et des exécutions expéditives. L'implication intéressée des totalitarismes, qui anticipent la prochaine guerre qui les opposera inévitablement, est largement décrite. On est 1937 et à Moscou Staline liquide plusieurs de ses meilleurs généraux dans des mascarades de procès. Hitler teste les capacités de sa future armée sur le terrain espagnol. Guernica en porte les traces.

Ce roman constitue de loin le meilleur tome de cette série sur Lorenzo Falco. Une nouvelle réussite d'un grand écrivain.
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Une fois n'est pas coutume : je fais une incursion auprès d'un auteur que j'aime bien, mais qui n'est pas forcément qualifié de "littéraire" avec ce « Sabotage » écrit octobre 2020.

Nous sommes en mai 1937. Falco, le héros que les amateurs de Perez Reverte connaissent est de retour. L'agent secret à la solde des Nationalistes du Général Franco, se voit confer par l'Amiral son chef une mission de haut vol : il doit rejoindre Paris, où va se tenir l'Exposition universelle, pour deux actions en parallèle : d'une part éliminer un aviateur célèbre qui a participé à la guerre civile espagnole en soutenant les républicains, d'autre part faire en sorte que Picasso n'expose pas son futur tableau « Guernica » auquel il travaille pour le pavillon espagnol de l'exposition universelle parisienne.

Une mission ultra délicate, comme on l'imagine, avec plein de pièges et de rebondissements. Mais l'intrigue n'est pas pour moi ce qu'il y a de plus intéressant : bien sûr, à la manière d'un James Bond des années 30, on va retrouver tous les ingrédients d'une histoire d'espionnage : Falco croisera des femmes magnifiques et il n'aura de cesse de les mettre dans son lit, il fumera et boira comme un Philippe Marlowe du "Grand Sommeil", et sera plusieurs fois la cible de dangereux cagoulards ou malfrats croisés le long de la Seine ou à bord d'une péniche.

Non, le principal se situe dans la reconstitution du Paris des années 30, et dans le jeu de piste auquel nous convie Perez-Reverte pour découvrir qui se cache derrière les personnages de fiction.

Falco s'est créé une identité de cubain producteur de cigares (évidemment) et amateur d'art. A l'aide d'un complice allemand embarqué lui aussi dans la mission à la solde des Franquistes il va faire connaissance de Picasso, et s'introduire dans son intimité sous prétexte de lui acheter un tableau et en réalité de s'approcher au plus près de « Guernica » qu'il doit détruire.

Mais il y aussi le personnage sympathique de cet aviateur qui aide les Républicains – on pense à André Malraux bien sûr, qui a recruté des pilotes, promettant des avions et des pilotes et très bien accueilli par les républicains espagnols, puisqu'il va monter de toutes pièces l'escadrille internationale España avec une vingtaine de Potez 540 et en prendre le commandement comme colonel jusqu'en 1937.

Mais on pense aussi à Hemingway qui prendra part comme journaliste à la guerre d'Espagne, aux côtés des Républicains et qui y écrira « Pour qui sonne le glas ».

Quant à la jeune artiste photographe, qui est-elle ? Est-elle Gard Taro, compagne de Robert Capa, les deux photographes qui ont couvert la guerre d'Espagne ? Ou bien Lee Miller, la photographe qui devient la muse, la maîtresse et l'assistante de Man Ray ? A moins qu'on ne croise encore Peggy Guggenheim, collectionneuse d'art moderne et galeriste, puisqu'il est question de tableaux modernes – Perez Reverte s'offrant même le luxe d'imaginer que Picasso va faire un portrait express de l'espion qui lui veut du mal … et on imagine le prix qu'un tel portrait pourrait obtenir aujourd'hui dans une vente chez Christie's…

Et puis Perez Reverte excelle dans la reconstitution du Paris des années 30. Il y a Gabin l'acteur par exemple, dans ses débuts. Il y a aussi Max Aub, cet auteur dramatique, romancier, essayiste et critique littéraire qui a eu quatre nationalités au cours de sa vie : Français, Allemand, Espagnol et Mexicain.

Tout sonne juste, y compris le cabaret des « Mauvaises filles » ou une danseuse magnifique, connue autrefois de Falco à Berlin, ressuscite le désir de l'espion avec son camarade trompettiste de jazz et où Falco croise la star Marlene Dietrich

Certes « Sabotage » n'est pas « le tableau du Maître flamand » (magistral) ou « le Peintre de batailles » (fabuleux), mais la seule scène de l'hypothèse du « Sabotage » de Guernica dans l'atelier du maître vaut son pesant d'humour et de cocasserie – et cela n'est déjà pas si mal. Avec une touche de nostalgie – car oui, Falco peut avoir un point faible – et une interrogation pour savoir ce qu'est devenue la belle Eva, celle qui avait réussi à toucher son coeur ….
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Troisième volume d'une trilogie dont les deux premiers ne m'ont pas plu, je ne partais pas avec un a priori favorable, loin s'en faut. Mais voilà, ce livre est un cadeau et j'ai lu tous les précédents de l'auteur. J'aime finir ce que j'ai commencé.
On retrouve donc Falco, toujours séduisant, toujours espion, toujours imbu de lui-même. Cette fois-ci, il est à Paris, pendant la guerre civile espagnole, pour, entre autres, entrer en contact avec Picasso et l'empêcher de finaliser Guernica (on a une idée du dénouement), tout en causant du tort à un héros révolutionnaire portée aux nues en espérant que le Komintern lui règle son compte. Bien sûr, la vie sexuelle de Falco est toujours aussi torride, son goût du luxe toujours aussi prononcé, et sa personnalité, toujours aussi dénuée de scrupules. Bref, un vieux pot, une bonne soupe, mais une recette dont il ne faudrait pas abuser.
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
21 octobre 2020
Arturo Pérez-Reverte achève sa trilogie autour de Falco, l'agent secret, avec un jouissif et éclairant "Sabotage".
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
02 octobre 2020
Le romancier clôture brillamment sa trilogie romanesque mêlant espionnage et action durant la guerre civile espagnole.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Toni Acajou tordit sa moustache, l’air désimpliqué. Equanime. Dans son monde, comme dans celui de Falco, les frontières étaient toujours indéfinies. Il était plus facile de s’entendre avec les hommes tels que lui qu’avec les moralistes.
- Nous sommes dans des temps de troubles, n’est-ce pas ? Dit Toni en le regardant, interrogateur. Propices pour les affaires.
- C’est pour ça que j’en fais.
- C’est terrible, ce qui se passe en Espagne. Comment l’expliques-tu ?
Falco regardait son verre.
- Il faudrait quelqu’un d’averti pour nous l’expliquer, répondit-il. Le communiste, l’anarchisme et le fascisme gagnent un peuple qui a depuis des siècles des comptes à régler avec lui-même … Et qui, en grande partie, sait à peine lire.
Un éclat d’or pointa entre les lèvres de Toni.
- C’est une bonne définition. Qui gagnera, là-bas, à ton avais ?
- Je n’en ai pas la moindre idée.
Les autres le regardèrent sans rien dire.
- De quel côté es-tu, si ce n’est pas indiscret ? finit par demander le patron du club.
- Faut-il être d’un côté ?
- Ça peut arriver.
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Sans la quitter des yeux, il pensa à ce qui avait conduit Maria Onitsha à Berlin, puis Paris. Trois décennies plus tôt, parce qu'ils s'étaient soulevés contre les colons qui les réduisaient en esclavage, soixante mille Héréros avaient été exterminés par les soldats du général von Trotha, les hommes abattus, les femmes et les enfants poussés un désert aux puits empoissonnés ou ils devaient mourir de faim et de soif.
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-Que représente ce cercle pareil à un soleil, avec un... ?
Il s'interrompit parce qu'il n'était pas capable de définir le reste. Picasso fronça les sourcils, intrigué.
-Vous voulez parler de ça, en haut ? Que pensez-vous que ce soit ?
-Un poing tenant une carotte ?
Le peintre le regarda, stupéfait, le havane fumant entre les doigts, bouche ouverte. Il examina le tableau quelques instants, puis reporta son regard sur Falco.
-Vous voyez une carotte dans cette partie ébauchée au fusain ?
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Comme toute vie clandestine, celle d'agent secret exigeait talent, sang-froid et habilité pour sauver sa peau. Il fallait aussi savoir improviser, s'adapter à l'entourage et cerner rapidement un contexte à partir de menus détails.
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Elle tendit la main pour lui rajuster le nœud de cravate.
- Tu laisses toujours un bon souvenir aux femmes ?
- Je ne sais pas, répondit-il, puis il réfléchit pendant un instant, ou le donna à croire. Pas toujours je suppose.
Nouvel éclat blanc. Autre lueur de jais. María riait de nouveau.
- Je dirai presque toujours, le corrigea-t-elle. Et je crois savoir pourquoi.
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Vidéo de Arturo Pérez-Reverte
Il n'avait ni patrie ni roi, mais une poignée d'hommes fidèles. Ils ne cherchaient pas la gloire, seulement à apaiser leur faim. Ainsi naquit le mythe. Ainsi se raconte une légende.
Après avoir été banni du royaume de Castille par le roi Alphonse VI, Ruy Díaz vend, au mieux offrant, les services de sa troupe de soldats dévoués. Dans cette lutte pour la survie en territoire hostile, sa force de caractère et ses faits d'armes lui vaudront rapidement le surnom de Sidi Qambitur, maître triomphateur.
Avec son talent habituel, Arturo Pérez-Reverte nous plonge dans l'Espagne du XIe siècle, celle des rois rivaux, des batailles sanglantes et des jeux d'alliances entre chrétiens et Maures. Loin du mythe manichéen du Cid patriote, Sidi est le portrait d'un chef de guerre hors pair, d'un formidable meneur d'hommes et d'un stratège au sens de l'honneur inébranlable. Un roman haletant, épique et magistral, une immersion au coeur de l'Histoire.
Traduit de l'espagnol par Gabriel Iaculli
« Un récit magnifique, du pur Pérez-Reverte. » El Mundo
Arturo Pérez-Reverte, né à Carthagène, Espagne, en 1951, a été grand reporter et correspondant de guerre pendant vingt et un ans. Avec plus de vingt millions de lecteurs, il est l'auteur espagnol le plus lu au monde, et plusieurs de ses romans ont été portés à l'écran. Il partage aujourd'hui sa vie entre l'écriture et sa passion pour la navigation. Il est membre de l'Académie royale d'Espagne.
En savoir plus : https://bit.ly/3ViUsSE
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