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EAN : 978B01CUW0PGO
Des Oreilles Pour Lire (13/05/2013)
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3.75/5   348 notes
Résumé :
1880, Ouchouaya, Patagonie. Orpheline farouche, Emily l’Ecossaise a 16 ans. En cette période d’évangélisation du Nouveau Monde, Emily est envoyée en Patagonie en tant que « gouvernante » des enfants du Révérend. Elle qui ne sait rien de la vie découvre à la fois la beauté sauvage de la nature, les saisons de froid intense et de soleil lumineux, toute l’âpre splendeur des peuples de l’eau et des peuples de la forêt. La si jolie jeune fille, encore innocente, découvre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (74) Voir plus Ajouter une critique
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Le vent m'emporte aussi loin que le bout du monde. Les voiles font profil bas, la houle affiche sa fière, les vagues chevauchent le pont. le pied marin, l'âme patagonne, la mer me jette sur cette terre hostile. Dans toute sa splendeur, sa démesure. Des galets froids sur la grève, comme une ultime escale, la fin d'une errance, j'ose le silence. le ciel, le même mais pourtant si différent, la lumière qui s'y jette, la poussière qui s'y mêle. Comme une impression de déjà vu, la sensation d'y avoir vécu.

1880, Emily, jeune écossaise de 16 ans, s'embarque vers l'inconnu et débarque dans une lointaine contrée qui en ce temps-là s'écrivait Ouchouaya, pour servir non pas le Seigneur tout-puissant mais un pasteur venu évangéliser cette région du bout du monde perdue au-delà des caps et de la raison. Evangéliser pour les uns, coloniser pour les autres. Pour les blancs, le but est le même, parquer les indiens encore vivants, ceux qui n'ont pas encore été décimés par les armes ou les maladies.

Isabelle Autissier a laissé en cale son voilier pour prendre la plume du cormoran et conter les légendes et l'amour de Patagonie. Je sens son profond respect pour cette Terre de Feu. Elle a de nombreuses fois franchi ce cap ; probablement les escales de la vie l'ont emmené dans ces eaux froides et majestueuses. Elle écrit sur ces paysages ancestraux, une terre de toute beauté, le ciel qui éblouit la mer qui chante, sur ces indiens, yamanas, alakalufs, onas, que la civilisation occidentale a si rapidement mis à leurs pieds ou dans une fausse commune pour s'approprier des terre à parquer leurs moutons blancs, sur ces guanacos qui se font de plus en plus rares ou ces baleines qui brillent par leur absence subite. Isabelle connait ces terres, autant que Florent Pagny, et je vois sa plume comme un bel hommage à l'écrivain local Francisco Coloane. Ses passages naturalistes me font penser au grand « Tierra del Fuego », ses escales maritimes avec « le Petit Mousse », ses légendes indiennes à « El Guanaco ».

Emily, jeune femme forte, trouvera là-bas la paix qu'elle cherchait. Et l'amour aussi. Avec un sauvage, en plus. Ces indiens, sauvageons un jour, sauvageons toujours, comme dirait le pasteur. Mais avec l'amour, elle découvrira ce peuple, ces croyances, le drame. D'ailleurs les croyances ne sont pas faites pour être comprises, mais juste pour être acceptées, chaque peuple ayant son lot de mystère et d'étrangeté. Elle deviendra, une des leurs, éprise de dons, habitée par la magie, celle du ciel, celle de la terre, celle du feu qui transformera le coeur et l'âme d'une écossaise en patagonne jamais indienne, mais plus vraiment européenne.

Le drame prévisible, avec la colonisation blanche rien n'est imprévisible même l'invraisemblable, alors je ne suis pas surpris, juste chagriné parce que forcément, l'Histoire s'est déroulée ainsi. Des drames, l'homme blanc en est familier, surtout loin de ces terres, surtout en période d'évangélisation, excuse presque bidon pour assouvir simplement leur puissance et suprématie obtenue au bout d'une arme à feu. La route s'arrête devant l'océan dans l'aube tiède du levant… Je commence à comprendre…
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Emily, jeune fille Ecossaise est orpheline de son père depuis peu mais de sa mère depuis sa naissance, celle-ci est morte en la mettant au monde ; Emily s'est toujours sentie responsable de la mort de sa maman. Son frère envoyé travailler chez des fermiers, Emily est confiée à un pasteur qui correspond avec un confrère émigré en Patagonie soucieux d'obtenir une aide ménagère pour son épouse. le révérend Mac Kay lui parle de ce courrier et, sans hésiter, elle se dit partante. le 26 mars 1880, Emily a seize ans, sa malle est chargée sur la diligence de Glasgow, en route vers le Nouveau Monde. Emily découvre les magnifiques paysages d'Ouchouaya, aujourd'hui devenu Ushuaia, tandis qu'elle trouve les autochtones hideux. Au fil des jours, sa première impression sur ces sauvages va se dissiper, elle apprend à les connaître, enseigne l'anglais aux enfants et trouve un interprète sympathique en Aneki qui l'initie à sa langue et aux coutumes des yamana. Contrairement à ses compatriotes qui traitent les autochtones en sauvages, Emily, jeune fille éprise de liberté, recherche leur compagnie et s'éprend d'Aneki ...
Isabelle Autissier, d'une belle écriture, offre de belles images de la Patagonie, raconte l'histoire de ce peuple décimé par les Blancs et offre à son lecteur un beau roman au titre de L'amant de Patagonie.
Isabelle Autissier, navigatrice, se révèle être une auteure de talent !
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Si Aneki avait pu raconter, ce roman se serait appelé « La maitresse d'Ecosse » mais c'est impossible : « sauvage un jour, sauvage toujours ». Comment aurait-il pu s'exprimer, relater les faits ce mauricaud d'un peuple aujourd'hui quasiment disparu, les Yamanas ?
Pourtant, grâce à lui et comme avec nul autre j'aurais dégusté la complicité avec la nature indomptée, reniflé les vents aussi violents que les sentiments, assimilé le profond respect des êtres et des animaux, connu l'humilité…
C'est dans les yeux d'Emily l'orpheline écossaise que l'autrice a choisie de faire découvrir la Patagonie et c'est dans un schéma Vernien que s'engage cette histoire.
D'abord le voyage, la découverte de ces terres rudes, puis les luttes contre ces autochtones primitifs que nous sommes venus socialiser, aider, pacifier, évangéliser avec nos idéaux tout beaux qui masquent notre soif de colonisation et notre faim de profit d'européen.
Cette démarche classique aurait été bien triste si Emily n'avait pas eu le soleil nuit et jour dans les yeux de l'amour…
Dans sa fuite éperdue, tout s'embrase, la rudesse devient délicatesse, l'obscurantisme mute en lumière, dans ce pays de fractures, le froid se fait chaleur humaine…
L'adaptation en milieu hostile sera-t-elle belle et sereine ?
Malheureusement, « Une culture remplace l'autre, lentement, inexorablement ».

C'est le troisième roman d'Isabelle Autissier que je savoure, je ne me lasse pas de son style élégant et généreux, de cette écriture délicate et parfois brute qui dispose du charme de transmettre aussi adroitement les meurtrissures et les traumatismes de l'existence que les plénitudes et les fiertés que la vie peut provoquer.
Par instant et, c'est un compliment, je me suis retrouvé dans « les naufragés du Jonathan » ce roman de Jules Verne peu connu paru posthume sous le titre « En Magéllanie » qui oblige les hommes à se convertir à l'humanité pour éviter un naufrage encore, celui de la civilisation.
Mais aujourd'hui, j'ai préféré réchauffer ma vie au soleil d'Emily où sa mélancolie devenait joie de vivre.

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J'aime les espaces infinis que décrit Isabelle Autissier, la force des éléments, le bruit et l'odeur qu'ils génèrent. Quand je lis ses livres, je suis irrésistiblement transportée dans ces décors fabuleux d'un monde que je ne conçois qu'avec ses mots. Une nature qui me bouleverse à chaque fois. Et si la téléportation existait, c'est là assise sur la montagne que je me plongerais avec délice dans ce roman. J'observerais « l'entrelacs de golfes et de caps, de glaciers, de prairies, de forêts, la couleur des eaux allant du turquoise au bleu nuit, la houle qui s'enroule à chaque pointe pour rentrer dans les baies... »

Que ce pays est beau !
C'est Aneki, un indien Yamana, qui le murmure à Emily. Emily, cette jeune écossaise envoyée en Patagonie pour être gouvernante des enfants du révérend Bentley. Emily qui ne connaît rien de ces tribus indiennes et les regardent avec l'oeil condescendant d'une occidentale, mais qui au fil des jours va s'ouvrir à ce peuple et ces coutumes. Subjuguée par la beauté des lieux et amoureuse d'Aneki, elle finit par s'enfuir avec lui pour vivre pleinement son amour, qui n'a pas lieu d'être vis a vis de la communauté protestante sur place. Mais on ne s'affranchit pas ainsi du poids des traditions...

Voilà un roman remarquable par la qualité des recherches effectuées par l'auteure sur l'histoire d'Ushuaia, autrefois Ouchouaya. On y apprend l'arrivée de l'homme blanc et sa progression dans les paysages argentins. On y découvre son impact néfaste sur les populations autochtones, sous couvert de la parole d'un dieu apportant la bonne parole et le bon comportement. Toujours cette supériorité maladive du bon Blanc qui dispense ses pensées « positives » pour obtenir des biens et des terres sans contrepartie et sans autorisation. Que d'outrages commis envers les peuples et la terre-mère ! Heureusement, l'auteure sait apaiser la colère par la description des lieux, une nature exubérante, foisonnante et au pouvoir curatif exceptionnel. Enfin, c'est ainsi que je l'ai ressentie...
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M'étant décidée à piocher un peu dans ma PAL avant d'acheter de nouveaux ouvrages, mon regard s'est attardé sur celui-ci et j'ai bien fait en le piochant au hasard.

Ici, l'on découvre la vie d'Emily, une jeune fille d'origine écossaise qui, après avoir vu mourir son père ainsi que sa mère dont elle se sent responsable de la mort puisque celle-ci est décédée en la mettant au monde, Emily doit se séparer de son frère tout d'abord pour devenir gouvernante dans une bonne famille du coin. Cependant, elle est encore loin de s'imaginer qu'ils vont partir et pas n'importe où, à l'autre bout du monde dans un petit pays qu'Emily ne connaît pas et qui s'appelle la Patagonie, pour y exercer des oeuvres humanitaires auprès de ceux que le révérend chez qui elle a élu résidence mais aussi tous les Européens de cette fin de XIXe siècle appellent les "sauvages". Si certains veulent les étudier, d'autres veulent simplement leur apprendre leur mode de civilisation afin de les "humaniser". Foutaises que tout cela et Emily le comprend très vite : elle tombe non seulement sous le charme de ce pays qui l'accueille et dans lequel elle se sent enfin livre mais aussi sous celui d'un jeune Yamana, un autochtone du nom d'Aneki. le pasteur qui a pris en charge Emily s'opposant farouchement à leur union qu'il juge contre-nature, nos deux amants comprennent qu'ils n'ont pas d'autre solution que la fuite. Ici l'adage "Pour vivre heureux, vivons cachés" n'a jamais été aussi vrai mais pour combien de temps ?

Un roman extrêmement bien écrit dans lequel le lecteur découvre certaines des us et coutumes de ceux que l'on appelait encore "indiens" mais qui, se laissant coloniser contre leur gré, se sont malgré tout plier à ce que le monde occidental leur a apporté avec ses bons mais aussi ses mauvais côtés - et ici, nous en voyons surtout les extrêmes et pas forcément des meilleurs ! A découvrir et à faire découvrir !
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critiques presse (4)
Lexpress
04 juillet 2012
L'intrigue quelque peu "mélo" de ce beau récit sert de prétexte à une réflexion sur les "hommes blêmes", comme les perçoivent les Patagons, sur leurs bonnes intentions et leurs maladresses, leur générosité et leur cupidité […].
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeSoir
25 juin 2012
[Ce] roman est une histoire d'amour et un hommage à ces civilisations du bout du monde qui ont laissé si peu de traces.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeFigaro
18 mai 2012
Pour écrire sur ces peuples dont il ne reste aujourd'hui que des traces, des creux dans le sol et des empilements fossilisés de coquillages, la navigatrice a épluché une maigre documentation, quelques travaux ethnographiques […]. Le reste, qui donne son parfum de vérité à ce roman, est venu de sa propre perception de la terre avec laquelle elle a tissé des liens.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
02 mai 2012
Avec son roman L'Amant de Patagonie, la navigatrice signe une belle ode aux premiers habitants de l'Antarctique.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (77) Voir plus Ajouter une citation
Cet hiver nous avons eu la coqueluche, comme il y a deux ans. Encore au moins quatre-vingts morts. Plus un Indien ne va à la chasse, on dirait qu’ils ne savent plus. Ils se contentent de mendier des petits travaux et l’alcool les affaiblit. Emily, un drame se joue sous nos yeux. J’ai évalué qu’en quinze ans la population yamana a perdu un tiers de ses effectifs. Ce peuple disparait avec ses coutumes, sa langue. Chez les Onas c’est encore pire. Tout le nord de la Terre de Feu est donné aux éleveurs. Ils font la chasse aux Indiens quand ils chapardent des moutons qu’ils appellent « les guanacos blancs ». On m’a rapporté des atrocités. Le croiras-tu, certains paient des tueurs qui doivent prouver leurs forfaits en ramenant les oreilles ? Une livre par paire ! Tu te rends compte ! Des oreilles humaines, celles d’hommes, de femmes et même d’enfants !
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Les Blancs ne partiront jamais, ils viendront de plus en plus nombreux parce qu'ils aiment la terre et la mer d'ici et qu'ils trouvent de quoi remplir leurs bateaux et leurs maisons de pierre. Ils ont le coeur fait pour prendre et s'ils s'en vont un jour d'ici c'est qu'il n'y aura plus un oiseau dans le ciel ni un poisson dans la mer. Je les ai vus et j'ai compris. Quand ils n'ont plus faim, ils chassent encore, quand ils ont trop, ils ne donnent pas à ceux qui n'ont rien. Ils ne sont jamais en repos. Pourquoi sont-ils venus ici puisqu'ils disent qu'ils ont des terres, des plantes et des bêtes d'où ils viennent? Ils prétendent que leur Dieu leur a commandé. Je ne sais pas qui peut demander une chose pareille, mais ils ont le désir dans les yeux et cela les rend forts. Ils ont les fusils et leurs regards brillent quand ils les utilisent. Les Yamanas ne pourront rien, ni les Alakalufs ni même les Onas aux arcs puissants. Ils prendront tout ce qu'ils veulent prendre. Et il n'y aura pas de refuge pour nous car c'est ici, déjà, la fin de la terre.
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- Monsieur Hyades, vous pensez vraiment que c'est notre faute si les Indiens sont malades?
- Si vous voulez le fond de ma pensée, mademoiselle, je crois que oui. Mes mesures confirment que les Yamanas ont un volume de la boîte crânienne similaire au nôtre, donc théoriquement une même intelligence, mais il semble que la connaissance d'une civilisation beaucoup plus avancée que la leur provoque une surexcitation intellectuelle qu'ils ne sont pas à même de gérer. Pensez à tout ce qui doit leur paraître étrange, voire magique: nos bateaux, nos fusils, nos maisons, toutes nos façons de faire. Il s'ensuit un épuisement et une dégénérescence psychique qui provoque à son tour une dégradation physique qui les prédispose à la maladie. Ce qui explique pourquoi toutes les populations sauvages ont des taux de mortalité si importants dès que l'homme blanc apparaît.
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Vous êtes complètement folle, ma fille. Epouser un sauvage ! Croyez-vous que je me rendrais complice d’un égarement pareil ? Réveillez-vous ! Dieu nous a amenés ici pour porter les lumières de la foi, par pour la fornication – le mot a claqué dans sa bouche. Jamais vous ne formerez un couple chrétien avec cet individu. Aneki est peut-être très malin et doué pour certaines choses, mais il n’a aucune valeur morale. Il reste dans l’obscurantisme de sa race, toujours prêt à courir nu à je ne sais quelle cérémonie mécréante. Dieu du ciel ! Vous imaginez-vous affublez d’enfants moricauds. Avez-vous envie de passer vos jours dans une hutte malodorante, à ronger des moules ?
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Les mois sont longs. Le temps est lent. L’hiver semble avoir pris possession pour toujours de la Patagonie, tenir ce bout de terre dans ses serres, s’insinuant sous chaque motte et au cœur de chaque caillou. Si la tempête ne tord pas les arbres en hurlant, une chape grise et une pluie méthodique nous tiennent des jours entiers à la maison, quand ce ne sont pas des tourbillons de neige qui s’étalent maintenant jusqu’au rivage, ne cédant qu’à la ligne nette de la marée haute. Certes, il y a de belle journées ou des nuits limpides à compter toutes les étoiles du ciel, mais c’est parce qu’un froid de gueux s’est abattu, clouant chaque chose dans une gangue de glace.
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