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Michelle Herpe-Voslinsky (Traducteur)Jean Bardot (Éditeur scientifique)
EAN : 9782264019738
218 pages
10-18 (26/11/1993)
3.9/5   144 notes
Résumé :
En Louisiane à la fin du XIXe siècle la vie est paisible : villas du bord de mer, soirées musicales, robes de mousseline et enfants sages. Aux yeux d'Edna, cette quiétude confine à la torpeur. Une émotion amoureuse, un parfum enivrant et la vie change de registre. C'est " l'éveil ". La jeune femme découvre son goût de vivre, sa créativité, son corps, elle-même en somme. Découverte qui ne va pas sans poser problème, dans l'Amérique de ces années-là ; pour l'héroïne d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 144 notes
Je n'avais jamais entendu parler de ce roman avant de visionner la série Treme sur la Nouvelle-Orléans. Selon moi, ce roman est un véritable trait d'union de l'histoire littéraire entre deux très grandes oeuvres du patrimoine mondial : Madame Bovary, d'une part, et Mrs Dalloway, d'autre part.

C'est un très petit roman, qui commence tout doucettement, comme les minces gargouillis d'une source puis qui, peu à peu, prend de l'ampleur jusqu'à devenir un fleuve impétueux, qui vit son apothéose au moment où il se jette dans la mer.

On y suit quelques personnages : des créoles de Louisiane (c'est-à-dire, contrairement à l'idée que l'on a chez nous de la signification du mot « créole », des descendants de Français installés à la Nouvelle-Orléans) et principalement une héroïne, Edna Pontellier.

Les Pontellier sont un couple de la haute bourgeoisie locale, gravitant autour d'autres familles du même milieu et de la même origine : les Ratignolle, les Lebrun, les Mandelet… Bien qu'on se situe après la Guerre de Sécession et l'abolition officielle de l'esclavage dans les états du sud, c'est encore une vie très coloniale, sans doute assez proche de ce que peut encore nous décrire cinquante ans plus tard Marguerite Duras dans Un barrage contre le Pacifique.

Et dans ce monde encore très empreint de la mentalité coloniale, bienpensante et chrétienne de l'époque, le mariage et l'adultère ou encore la maternité et la liberté constituent, pour une femme, les repères authentiques du bien et du mal. Une femme doit être deux fois soumise, à son mari et à son rôle de mère auprès des enfants, sans quoi elle n'est rien. (On pourrait même ajouter trois fois soumise car, si le père est encore vivant, elle se doit d'être bien entendu soumise à son père.)

Edna Pontellier, encore jeune et cependant déjà épouse et mère depuis quelque temps, vit languissamment cette vie faite à la fois d'opulence et de conventions qui pèsent sur elle comme un couvercle de plomb. Certes, elle aime ses enfants, mais ne respire pas qu'à travers eux. Certes, elle apprécie les qualités de son mari, mais il ne la fait pas vibrer. Certes, certes, certes…

Beaucoup de certes mais pas beaucoup de passion, pas beaucoup d'envies assouvies, pas beaucoup de liberté ni de libre arbitre. Peut-être se sent-elle un peu fatiguée de tout cela. Peut-être, lorsqu'elle se projette quelques années en avant, considère-t-elle qu'elle ne se sentira jamais épanouie dans cette vie.

Alors il y a cette étonnante Mlle Reisz, artiste reconnue, pianiste hors pair, mais que tout le monde évite plus ou moins car elle a la réputation d'être très désagréable. Pourtant, Edna ne parvient pas à la trouver désagréable. Peut-être admire-t-elle le fait que cette femme parvienne toujours à dire exactement ce qu'elle pense sans se soucier de plaire ou de satisfaire à une quelconque convention. le prix à payer est certainement le célibat…

Et puis il y a ce Robert Lebrun, ce jeune homme qui lui semble si différent des autres. Qu'en sera-t-il ? Qu'adviendra-t-il d'Edna et des démons qui la taraudent ? Je m'en voudrais de vous le dévoiler. En tout cas, d'après moi, un bon roman, qui explore la psychologie féminine mais pas seulement, je dirais plutôt l'état de soumission et la volonté de s'en émanciper. Ce roman illustre également la fameuse dualité, l'opposition constitutive de la condition féminine qu'a analysé Elisabeth Badinter dans son ouvrage le Conflit.

Mais de tout cela, souvenez-vous qu'il ne s'agit que de mon avis, cueilli très tôt, dès l'éveil, c'est-à-dire, pas grand-chose…
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Ça faisait un bon moment que je n'avais pas lu de roman américain dans la veine de Henry James et d'Edith Wharton.J'y retourne avec Kate Chopin découverte grâce à mes amis de Babelio . Une auteure que je ne connaissais pas du tout et pensais contemporaine.
Parût en 1899 et dés sa sortie critiqué pour son atteinte aux interdits moraux de l'époque concernant la sexualité féminine,il est reconnu comme un roman précurseur des oeuvres féministes du XX iéme siècle.
C'est l'histoire d'Edna Pontellier,jolie jeune femme de vingt-neuf ans,mariée et mère de deux jeunes garçons,de la haute-société de la Nouvelle-Orléans, une société créole,c'est-à-dire ici,mi-américaine, mi-française( lu en v.o.,beaucoup d'expressions directement en francais dans le texte).
Edna s'ennuie dans cet univers fait de bonnes manières et de relations mondaines,et se distrait avec des jeunes soupirants....dont l'un lui sera fatal....On assiste à l'éveil d'une femme qui aspire à sa liberté dans une société puritaine et phallocrate ,mais qui m'a parue, beaucoup plus indulgente que les sociétés européennes (anglaise,notamment), de la même époque.
Un éveil qui évolue dans un texte solaire, qui a pour cadre la Louisiane fin XIXéme siécle, avec ses odeurs,ses paysages ,ses villas en bord de mer,ses soirées musicales, ses robes de mousseline, ses baignades.....
Un belle prose, fluide et poétique,une agréable lecture,mais dans le fond et la forme je l'ai trouvé trop classique et un brin désuet pour notre époque.







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Kate Chopin est assez méconnue en France. C'est d'ailleurs un peu par hasard que j'étais tombée sur son nom. Ce manque de notoriété est bien regrettable lorsqu'on voit la qualité de son roman « l'éveil ».

« L'éveil » a beaucoup été comparé à « Madame Bovary » de Flaubert. Il est vrai qu'on peut y voir un cousinage. Deux portraits de femmes finalement mal adaptées à leur époque, tentation de l'adultère, fin malheureuse, style réaliste. Mais malgré ces ressemblances, les deux romans sont tout de même assez dissemblables. J'ai trouvé que la tonalité des deux romans étaient très différentes. D'une part, cela est dû au contexte géographique. Dans « Madame Bovary » on est dans l'austérité d'une ville de province française tandis que dans « l'éveil » on est plongé dans le climat si singulier de la Louisiane. J'ai trouvé également que l'inadéquation des deux femmes à la société s'exprimaient de façon très différentes. J'ai toujours eu le sentiment qu'Emma Bovary se lançait à corps perdu dans l'adultère et dans la frivolité d'achats compulsifs, poussée par le désespoir. Au contraire, dans « l'éveil », Chopin dresse le portrait d'une femme qui se découvre une envie de vivre pour elle-même. Ainsi, si Edna se laisse tenter par l'adultère, il m'a semblé que ce n'était pas par désespoir mais parce que son corps et son coeur s'éveillent au désir. Emma Bovary est insatisfaite de son existence sans savoir ce qu'elle aurait voulu. Edna, au contraire, comprend peu à peu le genre de vie qu'elle aurait aimé connaître et si elle comprend également qu'elle n'aura pas droit de goûter à cette existence rêvée elle semble trouver une forme de satisfaction à avoir ressenti ces désirs, ces envies. Ces différences de ton se retrouvent même dans les dénouements.

Le roman de Kate Chopin est tout à fait remarquable. La peinture de la société créole de la fin du XIXème siècle est subtile et délicate. Un peu frivole, cette bonne société a des apparences de liberté, les femmes, même mariées, pouvant sans crainte du qu'en dira-t'on se trouver en compagnie d'hommes. Mais cette liberté n'est qu'apparence. Si les femmes ont le loisir de profiter de cette frivolité, elles sont malgré tout soumises à l'autorité masculine, que ce soit leurs pères ou leurs maris. Subtilement évoquée, l'évocation de cette prison féminine ouatée est frappante.
Les personnages féminins sont remarquablement caractérisés. En tête, bien sûr, Edna dont les doux tourments sont évoqués avec beaucoup de justesse. Ses pensées sont disséquées avec finesse et de façon très vivante. Les autres personnages féminins sont tout aussi intéressants. Mme Ratignolle incarne la femme modèle selon les critères de l'époque, mère et épouse dévouée qui ne vit qu'à travers son foyer. A l'opposé, Melle Reisz vit comme elle l'entend, dit ce qu'elle pense, ne se soucie pas de ce qu'on pourrait penser d'elle. Cette liberté a un prix. Sans être ostracisée, elle est largement critiquée.
Tandis que les portraits féminins sont fouillés, les personnages masculins intéressent moins Kate Chopin. C'est tout à fait volontaire et permet de se focaliser sur le sujet même du roman, la condition féminine. Ainsi, les personnages masculins sont réduits à l'état d'esquisses et certains sont assez interchangeables.

J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture. La façon de traiter le sujet m'a captivée et j'ai été charmée par l'écriture de Kate Chopin. Je suis d'ailleurs ravie qu'un recueil de nouvelles de l'auteure m'attende déjà dans ma PAL.
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C'est un roman publié en 1899 qui fit scandale en son temps ...une écriture magnifique, une construction magistrale, une belle densité émotionnelle qui nous parle encore maintenant, un art de la suggestion qu'on devrait enseigner à tous les apprentis écrivains, et pourtant dans l'ambiance moite de cet été de Louisiane , au bord de l'océan, où démarre le roman, les passions sont torrides derrière les éventails.

L'auteure, une américaine de Louisiane nous emmène chez elle, dans une bonne société créole d'après la guerre civile qui s'est adaptée à la nouvelle économie. On parle français ou anglais, on lit des auteurs européens, Emerson aussi. On écoute Chopin ou Beethoven.
C'est l'histoire d'une émancipation individuelle, une prise de conscience douloureuse. A la faveur d'un nouvel amour, Edna découvre que le mariage est une prison qui l'étouffe, la maternité aussi. Elle cherche alors à s'affirmer comme femme et artiste.

C'est une écriture simple et dépouillée qui va droit au but dans ce portrait d'une femme torturée par sa conscience aiguë de son inadaptation aux conventions de son monde. On sent sa dépression latente qui émerge de son difficile combat solitaire pour exister entièrement, corps et esprit, à être aussi libre que son amie pianiste. On passe par toutes sortes d'émotions . On sent aussi le désarroi des hommes formatés dans une logique de possession. On perçoit quelques nuances de cette société métissée de différents peuples, où l'on parle un Français dans de multiples accents, La réserve anglo-saxonne qui s'oppose à l'exubérance latine...

Certains trouvent des parentés avec d'autres grands romans européens de cette époque qui exploraient la condition féminine et nous ont livré des héroïnes sublimes et tragiques. Celui-ci va plus loin . Edna veut échapper à toute tutelle masculine .
Un beau texte fluide qui nous questionne encore par delà le temps et l'océan.
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L'Eveil n'est pas sans faire penser à Madame Bovary. J'ai étudié l'oeuvre de Flaubert pour mon baccalauréat et Flaubert lui-même disait que son Madame Bovary était un “livre sur rien”. C'est un peu ce que l'on peut penser de L'Eveil. L'aspect très introspectif du roman m'a également rappelé le Mrs Dalloway de Virginia Woolf bien que les thèmes abordés soient différents. 

 

Edna Pontellier est une mère de famille qui vit en Louisiane. Son mari et elle ont une belle situation et leur famille est bien intégrée dans la bonne société de la ville. Toutefois Edna s'ennuie et découvre peu à peu des activités comme la peinture et la nage qui la sortent d'une forme de torpeur, d'un quotidien routinier et établi. Elle “s'éveille”. Mais elle s'éveille en négligeant ses devoirs, ne recevant plus ses amis et, aux yeux de certaines de ses connaissances, en minimisant l'amour qu'elle porte à ses enfants. 

 

C'est un roman délicat, descriptif et à l'écriture subtile. J'admets qu'il faut être concentré quand on décide de lire L'Éveil, mais les enjeux du roman sont tellement importants qu'on se recadre tout seul si notre esprit en vient à vagabonder ailleurs. 

 

Pendant de nombreuses années, L'Eveil a été censurée à cause de son côté subversif, de cette femme mariée dont l'esprit s'émancipe de son mari, des convenances et de sa place dans la société. Pendant plusieurs décennies, le roman n'a en effet pas été réédité, censuré par les bonnes moeurs de l'époque. Madame Bovary n'a-t-il également fait l'objet d'un procès lui aussi, avant d'être finalement réhabilité…? 

 

Un livre à lire pour une culture littéraire et féministe.

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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 juin 2006
Lecture jeune, n°118 - Liana Levi édite pour la première fois en France ce petit bijou, classique de la littérature américaine. Le scandale qui suivit sa parution en 1899 découragea la talentueuse Kate Chopin, auteur de saisissantes nouvelles (Désirée’s baby), de poursuivre la voie de l’écriture. Le prénom de l’héroïne de L’éveil, Edna, rappelle celui d’autres figures littéraires au destin tragique, Anna Karénine et Emma Bovary. Nombre de critiques ont établi à juste titre un parallèle entre Edna et Emma, deux femmes fébriles, abreuvées de romans sentimentaux et déçues de leurs expériences, qui se donneront la mort pour éviter le scandale. Kate Chopin admirait certes Flaubert. Mais le parcours original de son personnage révèle avant tout le conflit intérieur d’une femme qui découvre sa véritable nature — indépendante, créative, sensuelle —, incompatible avec les impératifs liés à son rôle social — mère, épouse d’un homme respecté. L’auteur décrit le monde dont elle est issue : celui des créoles de Louisiane, élite d’origine française. En villégiature à Grande Isle, Edna Pontellier, jolie mère de famille sans histoire, se fait courtiser par le charmeur Robert Lebrun. La langueur de l’été, la moiteur de l’air, la caresse de l’océan éveillent Edna au désir. Mais Robert précipite sans crier gare son départ au Mexique, où il espère faire fortune. Il laisse une jeune femme désemparée, incapable de revenir à son morne quotidien. A la Nouvelle Orléans, obsédée par le tendre souvenir de Robert, elle entend s’affranchir de toutes les contraintes : elle se consacre à la peinture, s’achète une maison à elle, cède aux avances d’un séducteur invétéré. Mais « L’oiseau qui veut s’élever au-dessus du simple niveau des traditions et des préjugés doit avoir les ailes solides. C’est un triste spectacle de voir la pauvre hirondelle meurtrie, épuisée, revenir à terre en battant faiblement les ailes »… Ce portrait de femme libre, servi par une construction parfaite et une langue simple, alerte, musicale, ne manquera pas de toucher les adolescentes, qui pourront trouver dans la préface de Jean Bardot des outils d’analyse précieux. _ Gaëlle Glin
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
— Elle prétend qu'un mariage constitue l'un des spectacles les plus lamentables au monde. C'est gentil de dire ça à son mari ! s'écria monsieur Pontellier, qui enrageait de nouveau en y songeant.
— Pontellier, dit le docteur après un moment de réflexion, laissez votre femme tranquille pendant quelque temps. Ne l'importunez pas, et ne vous préoccupez pas d'elle. Les femmes, mon cher ami, sont des organismes étranges et délicats. Et une femme sensible, à la tête bien faite, comme madame Pontellier, est encore plus singulière. Il faudrait un psychologue de génie pour réussir à les traiter. Lorsque des hommes ordinaires comme vous et moi essaient de venir à bout de leurs lubies, le résultat est désastreux. La plupart des femmes sont fantasques et capricieuses. Ce n'est qu'un caprice de votre femme, dû à une cause, ou plusieurs, que nous n'avons pas besoin d'élucider vous et moi. Cela passera, surtout si vous la laissez en paix.

Chapitre 22.
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La voix de la mer est séductrice ; sans jamais se lasser, elle chuchote, gronde, murmure, invite l’âme à errer pour un temps dans des abîmes de solitude ; à se perdre dans des dédales de contemplation intérieure.
La voix de la mer parle à notre âme. La caresse de la mer est sensuelle, elle enveloppe le corps de sa douce étreinte.
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Enfin, Madame Pontellier commençait à comprendre sa position dans l'univers, et à éprouver ses relations d'individu avec le monde qui l'entourait et celui qu'elle portait en elle. Cela peut paraître un fardeau bien lourd, cette sagesse descendue sur l'âme d'une jeune femme de vingt-huit ans - peut être plus de sagesse que le Saint-Esprit ne se plaît d'habitude à en accorder aux femmes, quelles qu'elles soient.
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Elle tourna son visage vers le large pour se livrer à une sensation d’espace et de solitude que communiquait à son imagination enflammée la vaste étendue d’eau se mêlant au ciel dans la lumière de la lune. En nageant, elle paraissait tendre vers un infini dans lequel elle pourrait se perdre.
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Les années écoulées sont pareilles à des rêves… si l’on pouvait continuer à dormir et à rêver… mais se réveiller et découvrir… enfin ! peut-être est-il préférable de se réveiller après tout, même pour souffrir, au lieu de rester dupe de ses illusions toute sa vie…
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