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EAN : 9782253056317
157 pages
Le Livre de Poche (01/04/1991)
3.16/5   92 notes
Résumé :
L'Os de Dionysos "Le 12 mars 1987, L'Os de Dionysos a été interdit pour " trouble illicite, incitation au désordre et à la moquerie, pornographie et danger pour la jeunesse en pleine formation physique et morale " par le Tribunal de Grande Instance de Tarbes. En mettant en scène, dans un récit érotico-satirique virulent et provocateur, le conformisme et la mesquinerie d'un établissement scolaire privé, Christian Laborde a obtenu un succès de scandale qui ne doit pas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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4ième de couverture :
Le 12 mars 1987, « L'os de Dionysos » a été interdit pour « Trouble illicite, incitation au désordre et à la moquerie, pornographie et danger pour la jeunesse en pleine formation physique et morale ».
Première bonne et louable raison de lire le roman de Christian Laborde.
« Longtemps je me suis branlé de bonne heure, dans la forêt, non loin de la départementale qui, chaque jour, relie Sarrouilles à Tarbes… »
Première phrase de l'objet du crime et deuxième bonne raison de dévorer ce délicieux manuscrit, car qui n'a jamais connu cette exquise expérience d'onanisme écologique n'a jamais connu de véritable extase divine.
Il est prof. de lettres et d'occitan et dénonce le système dans lequel il exerce, l'éducation nationale. L'équipe pédagogique dont il fait partie n'est en fait que le rassemblement de personnes pétries de frustrations et de rancoeur, aux égos surdimensionnés et à la bêtise illimitée. Ces personnes passent leur temps à se détester et à comploter, c'est là tout le paradoxe du principe de l'équipe dans le milieu professoral. Et, bien sûr, ils ont comme prétexte pour les réunir, un projet pédagogique qui n'a comme conséquence que les feuilles qu'il soulève par sa nature venteuse.
Le roman de Christian Laborde, bien que le plus souvent écrit sous la forme d'un salmigondis de pensées épileptiques, distrait et rempli son contrat de dénoncer le système scolaire français sclérosé par une gauche rance et périmée, qui aura le pitoyable mérite de conduire la jeunesse française à participer activement à la décadence de la société pour laquelle elle est promise, par le vide sidéral des connaissances qui leur auront été dispensées et qu'ils auront été censés acquérir.
Tant que l'on n'aura pas restaurer et rendus obligatoires les cours d'instruction civique, de latin et le catéchisme, la décadence du monde occidental se poursuivra inexorablement, c'est un fait indiscutable.
Quant à la pornographie du texte, si la justice qui a interdit la publication de cet ouvrage l'entend par le fétichisme du prof. pour les petites culottes blanches, alors il y a matière à réformer un autre ministère que celui de l'éducation.
Editions Jean-Jacques Pauvert, le livre de poche, 151 pages.
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« L'os de Dionysos » est connu pour être le dernier roman censuré en France, en 1987 pour « trouble illicite, incitation au désordre et à la moquerie, pornographie et danger pour la jeunesse en pleine formation physique et morale ».

L'interdiction date donc de vingt-cinq ans à peine, et elle paraît bien incompréhensible aujourd'hui. Certes, il y a bien quelques fantasmes décrits, ainsi que quelques étreintes avec Laure, qui semble fasciner l'auteur. Mais on parle surtout d'éducation nationale, de la mesquinerie des collègues et de la bureaucratisation insupportable, entrecoupé par quelques interviews à la radio.

Je n'ai pas très bien compris où l'auteur voulait en venir avec tout ce méli-mélo. Ce roman est devenu culte à sa réédition... la censure ne sert décidément qu'à mettre sur le devant de la scène des livres qui seraient restés inconnus sans elle.
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J'avais tenté de lire L'Os de Dionysos au lycée mais j'avais vite abandonné car je ne comprenais pas le propos de l'auteur. Aujourd'hui, ce n'est plus son propos qui me pose un problème, c'est simplement le fait que j'ai trouvé que son récit partait dans tous les sens. Par ailleurs, certains passages m'ont franchement ennuyée.

Le narrateur, professeur d'occitan et de français au lycée, voue une haine sans nom à sa hiérarchie, aux inspecteurs, aux profs de maths et à bon nombre de ses collègues qu'il juge fades et réacs et qui ne comprennent, selon lui, rien à la poésie. Bon, ça peut arriver. Mais L'Os de Dionysos est aussi l'occasion pour l'auteur d'afficher son mépris pour certaines personnalités connues qu'il n'hésite pas à citer. France Gall, Isabelle Adjani, Miou-Miou, Sophie Marceau et Juliette Binoche en prennent notamment plein la face. Et Christian Laborde (ou Christophe Laporte dans le livre) assume le fait de ne s'en prendre qu'à des femmes. Les droits des femmes ? Mais non, selon lui, il s'agit de la « grande ronchonnerie fin de siècle ». Bon. A côté de ça, il voue un culte à Claude Nougaro, Boris Vian, Serge Gainsbourg et Sade (la chanteuse), mais aussi et surtout à Laure, sa maîtresse, qui cumule toutes les qualités de la femme idéale : elle a le tempérament d'une actrice hitchcockienne, même si elle n'est pas blonde, elle porte des tailleurs, des sous-vêtements blancs et des gants. Ainsi, entre deux diatribes, Christian Laborde décrit ses ébats avec Laure. Bon. En parallèle, il écrit un livre intitulé Lait de Lune. Voilà. Et c'est la somme de tout cela qui a été censurée en 1987 pour « trouble illicite, incitation au désordre et à la moquerie, pornographie » et pour « blasphème ». Tout ça pour ça ? de nos jours, il n'y aurait vraiment pas de quoi s'offusquer.

Ce qui m'a véritablement intéressée dans ce livre, c'est la vision de l'auteur sur le métier de professeur et la relation de son personnage avec ses élèves. le reste m'a paru un peu pompeux. Quant à l'interdiction de ce livre pour « provocation », il me semble que l'auteur a simplement utilisé sa plume pour balancer ses (multiples) griefs et pour dézinguer sa hiérarchie. Car pour lui, « la littérature, c'est le crime parfait ».
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Ce livre a été interdit en 1987 par le Tribunal de Tarbes pour “pornographie, lubricité, danger pour la jeunesse en pleine formation physique et morale, invitation au désordre et à la moquerie, trouble illicite…” Pourquoi Christian Laborde a-t-il pris une charge aussi violente il y a près de trente ans avec ce roman? Pour resituer, à l'époque l'auteur était prof de français dans un lycée privé et catholique du côté du Béarn.

Christian Laborde met en scène dans L'Os de Dionysos un alter ego qui lui ressemble comme une goutte d'encre. Christophe Laporte, professeur de français et d'occitan dans un lycée qui porte le joli nom de Notre-Dame-De-La-Frondaison, est amoureux de la nature sauvage qui l'a vu naître, de Laure D'Astarac une toulousaine supposée de sang noble, des chansons de Claude Nougaro et de la beauté du langage et des mots en général. Christophe Laporte adore ses élèves à qui il fait cours comme un one man show pour “leur branlocher l'âme, sans quoi ils ne retiennent rien“, déteste ses collègues (”Un prof c'est lâche. Ça n'arrête pas de lécher. […] Ça a la trouille au lieu d'avoir le trac.”) et surtout sa supérieure directe, Ursula Ossi, passée de prof de maths à chef d'établissement qu'il considère comme “un sale petit flic briseur de rêves“, une vendue à la solde de l'Éducation Nationale. Christophe Laporte anime une émission de radio littéraire et musicale, écrit un roman qu'il a joliment nommé Lait de lune et précise bien à son lecteur “écrire […], pas travailler. [Qu'il n'est pas] un tâcheron [et qu'il se] shoote aux syllabes.”

Car Christian Laborde écrit avec une véhémence. Capable d'intercaler des chapitres entiers en forme de réminiscences, de moments de pur lyrisme dédiés aux paysages du Béarn, à sa grand-mère disparue avec les séquences jubilatoires et rageuses consacrées à la vie interne de Notre-Dame-De-La-Frondaison, sa cargaison de vilaines mesquineries qui n'en finissent pas de le mettre dans une colère bouillonnante. L'Os de Dionysos est un livre à fleur de peau. Les pages que Christian Laborde consacre à sa compagne Laure D'Astarac (impossible d'imaginer que cette femme n'existe pas réellement) comptent parmi les plus belles qu'il ait été donné de lire sur la palpitation du sentiment amoureux. A noter que lorsque L'Os de Dionysos a été condamné, il l'était aussi pour “paganisme et abus de mots baroques“… On devine cette condamnation essentiellement motivée par les portraits aiguisés que Christian Laborde y dresse de ses supposés collègues. Il ne leur passe rien, tout en avouant son découragement devant leur manque d'ambition, leur façon de se conformer à la platitude des consignes du ministère, ce à quoi un ami lui répond “Dans l'Éducation Nationale, il n'y a pas que le salaire qui t'incite à faire le minimum…“. L'interdiction de L'Os de Dionysos a duré deux ans, avant que la Cour de Cassation ne la lève en 1989. Depuis le livre a été réédité quatre fois, notamment chez Pauvert Éditeur. Quand les éditions Hermaphrodite interrogeaient Christian Laborde en 2003 sur le pourquoi de cette interdiction, il répond notamment ceci: “On interdit un livre en s'appuyant sur des textes de lois qui rendent cette interdiction possible et légitime. Tant que ces textes n'auront pas été supprimés, les livres seront menacés. Or ni la droite, ni la gauche, ni le centre ne songent à nous débarrasser de cet attirail répressif !“. Comme un écho à la conclusion de L'Os de Dionysos : “Je deviendrai le Caïd de la syntaxe, l'indéboulonnable parrain du son. Car personne n'aura intérêt à chercher des preuves contre moi. J'aurai commis un crime parfait. La littérature, c'est le crime parfait.”
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J'ai pris ce livre parce que je savais qu'il avait été censuré à son époque. Je croyais lire un livre érotique osé.
Pour commencer ce livre n'est pas érotique, il y a très peu de scènes de sexe trop allégoriques pour être excitantes. La grande majorité du livre parle d'autre chose.
On suit un prof de lettre, écrivain raté qui y va de toutes ses réflexions profondes sur la société, les gens, l'art, tout… On découvre alors une pensée réactionnaire, nostalgique, misogyne, cinique et aigre. le narrateur est d'une arrogance et d'une suffisante imbitable.
Ce qui m'a le plus déplu dans ce livre c'est la haine. le narrateur déteste beaucoup, beaucoup de femmes dans ce livre. Sérieusement, si on retire tous les passages où il crache sur une femme, on retire plus de 50 pages de ce livre de 200.
C'est avant tout sa principale qui prend le plus. J'ai beaucoup pensé au haters d'internet quand j'ai lu ces passages. Hoshi, Angèle et d'autre féministes reçoivent sur les réseaux de très nombreux messages d'insultes qui prennent rapidement un caractère sexuel. On sent bien que pour rabaisser une femme, il faut parler de ce qu'elle a sous la ceinture, il faut la sexualiser. La principale (qui n'a rien fait de si grave finalement) est méprisée et le narrateur va régulièrement sous la ceinture. Il précise qu'elle est grosse, il parle sur un paragraphe entier de ses fesses à cellulites avec mépris. Il précise qu'elle ne mouille pas (frigide !) et que ses seins pendent.
En dehors de la directrice, c'est tout une galerie de femmes qui prend des coups gratuits : France Gall, Binoche, Miou Miou, Duras, Linda de Suza « pute parmi les putes », la prof de math, la prof de français. Les critiques contre les hommes sont inexistantes ou presque.
Par moment, en lisant le livre, j'ai pensé à film « le cercle des poètes disparus ». Il y a quelques scènes qui ont cette allure, Dans lesquelles le narrateur entraine sa classe avec lui dans un mouvement de protestation. Eux contre tous. le juste et le beau contre… contre on sait pas trop. Une rébellion autoproclamée. Une insurrection sans affront. C'est affreux de lire ses scènes qui épousent la forme de l'émancipation alors qu'il n'y a aucun ennemi en face. C'est pitoyable. C'est dire comme le narrateur croit dure comme fer qu'il est le héros de quelque chose, le justicier que les élèves attendent depuis toujours. Alors qu'il n'est qu'un pauvre type qui déteste les femmes qui ne couchent pas avec lui, ou avec lesquelles il ne veut pas coucher.
Dommage que le propos soit si détestable. le style d'écriture me plait.
Certaines phrases m'ont vraiment plu : « Recteur, recta, rectum ; voies hiérarchiques, voies naturelles » et une autre (mais c'est une citation) « Dans l'éducation nationale, il n'y a pas que le salaire qui vous pousse à en faire le minimum ». Un passage sur les écrivains qui pensent que retirer les points améliorent leur style.
Mais dans l'ensemble c'est un livre détestable.
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critiques presse (1)
Actualitte
09 octobre 2013
J'ai adoré ses charges parfois excessives contre l'ordre établi, ses envolées lyriques sur la poésie capable d'ouvrir la cage aux esprits et libérer les âmes neuves sans pour autant les détourner du Beau, de la soif de Connaissances et d'autodétermination éclairée. Bref, un livre à mettre à la vue plutôt qu'à l'index !
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Un prof, c'est lâche. Ça s'arrête pas de lécher. Ça lèche les élèves, ça lèche le dirlo, ça lèche l'inspecteur. Ça a la trouille, au lieu d'avoir le trac. Un prof digne de ce nom devrait avoir tué au moins une fois dans sa vie. Un inspecteur par exemple, le jour de l'inspection. Quand on voit arriver ce malade mental, ce cocu du réel, ce petit flic, cet assassin propre, couvert par la Loi, on devrait sortir son colt Python 357 Magnum. Au lieu de ça, on le reçoit en grande pompe. On a sorti la cravate, la jupette bleu marine, on est passé au nettoyage à sec, on a demandé à Ossi une salle propre, bien éclairée, on a demandé à Bernard Bernardini d'empêcher les élèves d'y fumer pendant la récréation...

On le reçoit l'inspecteur, on lui désigne la jolie table qu'on lui a réservée, avec la jolie chaise, on l'a entouré des meilleurs élèves, on lui porte soi-même le cahier de textes de la classe... On est lamentable, larvesque. Au lieu de lui loger une bastos dans les entrailles, on le reçoit, tapis rouge, trouille au cul, et on se chie dessus pendant une heure, devant les élèves! La honte! Un prof, c'est lâche, ça ne tirera jamais sur un inspecteur. L'inspecteur le sait. C'est pour ça qu'il vient...
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Bon, les "A" par défaut, qu'est-ce que c'est, qu'est-ce qui se passe ? Il se passe que le "A" proprement dit, entendez l'élève ayant un profil littéraire, est sommé de disparaître. L'avenir n'étant pas pour lui, le ministre est contre lui. Qu'il se terre ! Qu'il rase les murs ! Dehors l'amant du Beau, dehors le Monde, dehors le concret ! Overdose de maths, les maths pour tous, hors les maths point de salut ! Conséquence : la première "A" n'est plus celle des fans d'Audiberti et de Tristan Tzara. Elle est un mouroir pédagogique, une espèce de terrain vague, un quai triste et un désert où rôdent - il fallait bien les parquer quelque part - des élèves tout ahuris d'avoir raté le train des maths. Ce sont les "A" par défaut...
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Les gouttes de pluie. Quand elles touchaient les tuiles au moment où je m'endormais, elles faisaient résonner le monde autour de moi, monde qu'en apparence je quittais, mais auquel je donnais rendez-vous de l'autre côté des terres souples du sommeil. Car dormir c'est courir le monde, c'est être à lui au cœur même de soi.
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[...] je ne suis pas ce qu'il est convenu d'appeler un patriote. Cela dit, j'aime l'odeur de la France, j'aime sa langue, sa pensée, je l'aime quand elle s'ouvre, je la fuis quand elle se ferme...
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Elle éteignit la lumière de la salle de bains et ouvrit la porte de communication. Elle ne portait qu’une culotte blanche légèrement brodée. La culotte blanche de Laure d’Astarac. Une précision! Elle s’impose! J’ai horreur des sous-vêtements de couleur. Ils trahissent un manque de classe. Ces soutiens-gorge vert pâle, bleu pâle, bleu marine, leurs bretelles trop larges, l’armature rigide encerclant les bonnets, pouah! Auréoles sous les bras, machineries sur le gras, bandaison sociale, orgasme Prisunic! Pas de ça chez moi, pas de ça chez Laure. La Femme, dès l’instant qu’elle accepte d’être une déesse, ne peut tolérer sur sa peau qu’une étoffe de neige, une étincelle sur la raie. Donc, la culotte blanche, que le cul soit bronzé ou non. Deuxième précision! Elle s’impose autant que la première. Que ceux et celles qui tiennent le discours social comme seul discours proprement humain aillent voter et referment immédiatement les pages de ce livre! Non, mais… Je n’écris ni pour eux, ni pour elles
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