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EAN : 9782207116777
288 pages
Denoël (03/10/2013)
3.82/5   42 notes
Résumé :
Auditeur assidu, attentif écouteur, ponctuel allocutaire, je t'imagine.
Dans ta voiture ou dans ta salle de bains, dans ton lit ou dans ta cuisine, je te suppose.
Tu prêtes l'oreille et tu t'interroges. "De quoi va-t-il nous parler cette semaine?"
Oui, car c'est la question que se pose chaque vendredi matin la France branchée sur France Inter.
"Comment va-t-il nous faire réfléchir en nous amusant?" Comment va-t-il nous émouvoir en nou... >Voir plus
Que lire après Je veux être futile à la France: Chroniques 2011-2013Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
La chronique est un exercice difficile. Les plus grands s'y sont essayés.
Alphonse Allais, se jouant du langage, poussant la logique jusqu'à l'absurde, y a triomphé.
Marcel Aymé, en son temps, a semé, dans "Marianne", de sa verve et de son ironie.
Ils sont nombreux qui, tels Alain-Fournier, Guillaume Apollinaire, Georges Courteline, Octave Mirbeau, François Mauriac et Jules Valles ont ouvert la voie.
Plus récemment, et peut-être plus modestement, de nouvelles plumes sont apparues.
Pierre Dac fut sûrement le premier de cette nouvelle génération.
Il traça la voie pour qu'apparaissent Jean Amadou, Philippe Bouvard, Delfeil de Ton, Pierre Desproges, Jean Dutourd, René Goscinny, Philippe Meyer et bien d'autres...
François Morel a l'élégance de n'être, dans l'exercice de ses chroniques, presque jamais vindicatif.
Tout au plus s'y montre-t-il parfois moqueur ou piquant.
Cependant que sa prose n'en est pas moins efficace, l'ironie dont il teinte ses portraits n'est jamais blessante, ni vulgaire.
Dans la préface de ce volume, François Morel est tendrement décrit par Jean Rochefort comme un "Christ gauchiste camouflé en dadais".
Et le même Jean Rochefort, dit aussi de lui que, si on lui en laisse le temps, il joue Molière comme Molière jouait Molière.
Peut-on imaginer meilleur compliment dans la bouche d'un véritable comédien qui pour finir se réclame d'un vague cousinage avec ce ruralo-prolo-gauchiste.
Tout, dans ce volume, n'est pas flamboyant. Certaines chroniques sont en retrait.
Mais l'ensemble, parfois drôle, parfois tendre, triste ou idiot, provoque rire, approbation ou agacement.
Le passage à l'écrit de ces petits textes du vendredi matin ne vient pas les abimer.
Ils sont d'une facture trop littéraire pour cela.
En cela, François Morel se démarque de beaucoup de ses collègues contemporains qui, j'en ai bien peur, ne passeront pas l'hiver.
Il est plus proche d'un Philippe Meyer que d'un Stéphane Guillon ou d'un Guy Carlier.
Au final, ce livre est réjouissant et vivant comme un vendredi matin sur France-Inter....
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Caustique, cinglant, émouvant, François Morel, à la fois comédien, metteur en scène, chanteur et chroniqueur de radio, Francois Morel n'a peut etre jamais été aussi populaire et acclamé qu'actuellement.

L'ensemble des écrits de Morel, au théâtre ou à la radio est empreint d'une humanité et d'une générosité qui nous touche et nous enchante.

Pour prolonger ces bonnes impressions de départ, je me suis récemment plongé dans son livre " Je veux être utile à la France", recueil de chroniques qu'il nous offrait chaque vendredi matin sur France Inter, et comme je n'écoute pas la radio, j'ai pu me rattraper et j'ai apprécié à sa juste valeur la façon dont Morel réussit à assaisonner l'actualité pour le bonheur de ses auditeurs et de ses lecteurs. Cette compilation de chroniques est un véritable antidote à la morosité ambiante.

La particularité de la plume de Morel, c'est certainement cette poésie qui ne dit pas son nom, cette mélancolie amusée, et que l'on retrouve à chacune des pages, et qui contrairement à la plupart des chroniques sur l'actualité de ses compères (Guillon, Aram...) restent assez intemporelles et toutes aussi savoureuses les unes que les autres.
L'ensemble, parfois drôle, souvent tendre, touche férocement et forcément au coeur.

Je veux être futile à la France, recouvre l'intégralité de ses chroniques radio auxquelles s'ajoutent des textes inédits (la moitié du livre), et on est forcément frappé par sa justesse de trait, son amour de la langue française, et sa capacité avec presque rien à émouvoir,et réussir à faire sourire et surprendre dans la même phrase.

Quelques clins d'oeil à l'actualité, bien sûr, mais on décèle aussi ici et là une volonté de nous emmener ailleurs, de sortir du quotidien dans ces chroniques toutes plus réussies les unes que les autres: drôles, tendres, caustiques ou cinglantes, il y en a pour tous les goûts mais toujours avec cette humanité extrême dont Français Morel sait faire preuve.

Dans la préface de ce volume, François Morel est tendrement décrit par Jean Rochefort comme un "Christ gauchiste camouflé en dadais", le comparant aussi à un Molière d'aujourd'hui. Et on comprend largement ce que l'immense comédien veut dire : que Morel disserte sur l'adoption par les couples homosexuels, de la disparition du terme Mademoiselle qu'il imagine le quotidien de Jacques Chirac aujourd'hui ou qu'il disserte sur la tarte au citron déstructurée, lire du François Morel, c'est comme l'écouter- sans l'intonation évidemment-, un vrai bonheur!!
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Je veux être Futile à la France, ce livre que nous propose François Morel rassemble ses chroniques de France Inter entre 2011 et 2013. Être futile à la France voilà un titre qui m'a secoué les neurones.

Que cache François Morel les matins de France Inter ; de l'émotion et son humour.
Émouvoir le public, l'égayer, le faire sourire, l'agacer, il lui faut trouver la faille dans cette actualité si désarmante, une actualité capable parfois de désespérer un moine bouddhiste, car il faudrait pour avoir de l'audience, terrifier, alarmer, faire peur, faire trop peur.


Certaines chroniques sont des bijoux, p 249, "Ah les cons", il écrit je cite: " j'ai tort de me ronger les sens, de me mettre la rate au court bouillon". Et il avoue, oui j'ai de la tendresse pour le con, pour le mot, pour ce qu'il désigne. Les cons du jour figurent sur le mur dès cons dressé par le syndicat de la magistrature.


D'autres chroniques m'ont semblé plus convenues ( en un seul mot), où il faut être patient pour trouver les quelques perles qui brillent malgré le passage du temps. Ainsi évoquant François Hollande et la recherche d'un bon slogan, il murmure : "quand je pense à Hollande...." la remarque est futile, mais bien meilleure qu'un "avec Mélenchon présidons".

J'ai bien aimé, les alexandrins, ceux concernant Molière, où
par une pirouette il présente, le film de Mordillat, le Grand Retournement (un des Papous dans la tête, petite parenthèse),

Un film de Mordillat et je vous en supplie
Courez le voir son nom le Grand Retournement
Un chroniqueur d'ici, parait-il joue dedans...
p 215

Ou les alexandrins évoquant le célibat de Mireille Mathieu,

Il y va, je le dis, de la santé mentale
d'un pays éprouvé, qui s'ouvre et qui va mal
pour son bon équilibre, pour sa santé, j'insiste,
Mireille, je t'en prie, demeure sarkozyste
Oh non, ne chante pas, veux-tu qu'en plein Paris,
un violent tsunami emporte Eva Joly...
p 110,

Sans oublier le Hugo de Mélenchon :

Il fut on s'en souvient grand Mitterrandolâtre
Fabiusien Rocardien Jospinien acariâtre
Il fut même je crois du genre Emmanuelliste
mais je ne dis pas tout car trop longue est la liste.
Marie-Georges Buffet a les yeux de Chimène...
il fut en d'autres temps vous ne le nierez pas
Un révolutionnaire en chaussons au Sénat...
p 105



Le ton grave de François Morel, très percutant monte, pour donner toute sa force à la chronique sur l'homme qui a ouvert le feu devant le collège juif de Toulouse le 19 mars 2012.
le ton grave devient poignant :

car un enfant qui pleure
qu'il soit de n'importe où
est un enfant qui pleure
car un enfant qui meurt
au bout de vos fusils
est un enfant qui meurt
que c'est abominable
d'avoir à choisir
entre deux innocences
que c'est abominable
d'avoir pour ennemis
les rires de l'enfance.
Apprenez par coeur la chanson de Barbara p 99

Plus léger, au final, " la tarte au citron déstructurée", Chronique Inédite imagine un lecteur en 2212.
Le seul vestige du passage de notre ancien président, est l'impasse Nicolas Sarkosy, mais surprise on découvre l'ampleur prise par la manie de tout déstructurer,ou cette façon de réinventer les meilleurs choses en déstructurant.

Cette chronique a du mal à passer, mon plat préféré déstructuré, la seule bonne chose que j'espérais pouvoir immortaliser.
La véritable recette de la tarte aux citrons bio, arrivages réguliers de citrons du Portugal.
La recette est à votre disposition, la vraie, la seule, écrivez moi !

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Chroniques radio des saisons 2011/2012 et 2012/2013.
Avec son style qui lui est propre, François Morel délivre, à raison de 3 minutes par semaine, son point de vue sur l'actualité. Poétique, tendre mais aussi parfois ne mâchant pas ses mots et sachant s'engager, il aborde chaque sujet avec cet humour qui lui est si particulier.
Le lecteur rit, s'indigne, a un petit sourire en coin. le plaisir est toujours immense.
Tout comme pour le premier recueil, je recommande une lecture par petites touches pour se garder de la lassitude.
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François Morel, révélé par les « Deschiens », acteur de cinéma et de théâtre, metteur en scène, chanteur et écrivain couvert d'honneurs (Prix Alphone Allais 2012, Prix Raymond Devos 2013, Nomination aux Molières 2014...) aime Sempé et Stéphane Guillon. Ses chanteurs favoris sont Trenet, Brassens, Moustaki, Barbara et Higelin. Et ses faveurs politiques vont à Jean-Luc Mélenchon et à Stéphane Hessel. On comprend pourquoi Jean Rochefort le traite de ruralo-prolo-gaucho un peu ringard dans sa très aimable préface. Son livre, « Je veux être futile à la France » est la simple retranscription/compilation des chroniques qu'il donna chaque vendredi matin sur France Inter de 2011 à 2013 plus quelques inédits pour faire le compte. En dehors du côté trivialement commercial de cette édition, on ne voit pas bien quel intérêt littéraire peut se cacher dans ces textes manifestement écrits sur un coin de table et qui ont déjà vieilli car trop axés sur l'actualité vue par le petit bout de la lorgnette, le fait divers, le micro-évènement aussi vite connu qu'oublié... Un brin taquin, un tantinet Jean de la Lune, amusant, léger, futile (sans doute le meilleur adjectif pour le décrire), Morel ne cache pas ses sympathies de gauche. Il amuse la galerie et reste bien conforme à la pensée dominante. Il est autant le gentil que Guillon est le méchant idiot utile de nos médias abrutissants. Au bout du compte, ces petits textes restent assez inégaux, plus souvent laborieux que franchement géniaux, parfois poétiques mais souvent lourdingues. Avec Morel, amuseur ni rebelle ni moraliste, on patauge plus souvent dans la guimauve que dans le vitriol et c'est bien dommage. N'est pas Coluche ou Desproges qui veut...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Pauvres riches ! Les riches s'en vont, les riches s'exilent, les riches désertent, les riches déménagent, les riches décampent, les riches fuient la France qui bientôt n'abritera plus que des pauvres.
Des pauvres pauvres, des anciens pauvres, des pauvres de tradition, pauvres de père en fils, pauvres depuis des générations, pauvres formant une sorte d'aristocratie de la pauvreté, des nouveaux pauvres qui ont réussi à devenir pauvres malgré leurs parents, des jeunes pauvres, des vieux pauvres, des salauds de pauvres, pauvres venus d'ailleurs, pauvres dont la seule richesse était l'espoir, pauvres encore plus pauvres que les pauvres, pauvres qui suscitent toutes les haines, tous les rejets, toutes les rancunes....
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à propos du rugby :
Si l'on avait su garder ce patrimoine en France, si l'on n'avait pas exporté cette pratique vers la perfide Albion, si l'on ne s'était pas résigné à abandonner ce sport aux étudiants de la ville de Rugby qui en firent la renommée, peut-être parlerions-nous aujourd'hui du Mortagne-au-Perche à XV, ou du Briouzeman Julien Bonnaire, peut-être parlerions-nous de l'équipe de France de Valognes à XV ou de Vire à XV ou de Flers à XV, et Rugby serait juste une ville anonyme du centre morose et accablé de la neurasthénique Angleterre....
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Je voudrais par ailleurs, et je reviens à mon sujet, rappeler, afin de contextualiser mon propos dans une perspective historique, que l'ancêtre du rugby est la soule ou la sioule, sport très pratiqué en France dès le Moyen-Âge, notamment en Basse-Normandie.
Une fois de plus, regrettons que la modestie bas-normande ait nui à son prestige.
Si l'on avait su garder ce patrimoine en France, si l'on n'avait pas exporté cette pratique vers la perfide Albion, si l'on ne s'était pas résigné à abandonner ce sport aux étudiants de la ville de Rugby qui en firent la renommée, peut-être parlerions-nous aujourd'hui du Mortagne-au-Perche à XV, ou du Briouzeman Julien Bonnaire, peut-être parlerions-nous de l'équipe de France de Valognes à XV ou de Vire à XV ou de Flers à XV, et Rugby serait juste une ville anonyme du centre morose et accablé de la neurasthénique Angleterre....
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Car un enfant qui pleure
qu'il soit de n'importe où
est un enfant qui pleure,
car un enfant qui meurt
au bout de vos fusils
est un enfant qui meurt.
Que c'est abominable
d'avoir à choisir
entre deux innocences,
que c'est abominable
d'avoir pour ennemis
les rires de l'enfance.
p 99 ( Barbara)
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François Hollande n'a pas encore réglé tous les problèmes. C'est vrai. [...]Il a pris des initiatives courageuses. François Mitterand en 1981 avait aboli la peine de mort. En 2012, François Hollande a rétabli la présence du fromage à la table du palais de l'Elysée, qui sous le quinquennat Sarkozy avait honteusement disparu.
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