Les première pages furent un calvaire pour moi. Je n'accrochais pas du tout. Je trouvais les phrases longues, à rallonge et même je m'y perdais.
Etait-ce parce que j'étais fatiguée ?
Etait-ce parce que je venais de terminer un autre ouvrage qui n'était pas du tout dans la même veine littéraire ?
Etait-ce parce que c'était effectivement trop lourd comme style ?
Je ne pourrais pas vous répondre si ce n'est que c'était sans doute un peu de tout cela à la fois.
Je n'ai donc pas trop insisté au début et j'ai préféré reposer mon livre jusqu'au lendemain.
A la reprise de ma lecture, les impressions étaient déjà nettement meilleures. J'avais les idées plus claires et le texte paraissait plus limpide, plus fluide sans être pour autant trop léger.
Le style de
Françoise Sagan est toujours précis, les mots ne sont jamais là par hasard, ils ont un sens et leur ordonnancement est pensé avec soin.
A l'évocation de la ville de Romans, j'ai eu un sourire sur les lèvres. Je connais assez bien la ville car j'ai vécu toute mon enfance à moins de 25 km de là. J'étais donc en terrain connu.
Mais, mais...
Ce que je déplore quand même un peu, c'est que l'amour de Charles pour Alice est trop soudain. L'auteur nous le jette presque à la figure, comme une évidence alors que si l'on s'en réfère juste à son livre, les protagonistes en question ne se sont rencontrés que quelques heures auparavant.
Et le coup de foudre me direz-vous ? Oui, d'accord, mais alors que
Françoise Sagan l'évoque.
Là, on débute avec une soirée chaude du mois de mai et puis c'est tout. L'un des deux hommes est déjà amoureux, l'autre vient de tomber dans ce sentiment également sans que l'on en sache pourquoi, ni comment. Je suis encore une fois d'accord pour dire que ce type de sentiment ne se commande pas, que parfois, c'est incompréhensible, que c'est tout sauf logique, mais quand même, lorsque on lit une histoire, c'est plus simple d'avoir les clefs en main.
Un trio amoureux, c'est déjà pas mal de possibilités alors si en prime il faut tout découvrir, deviner soi-même, non merci.
Ce que je déplore encore ?
- L'emploi d'un trop grand nombre d'adjectifs à tout bout de champs. Une telle accumulation, même avec des termes fort bien choisis, devient vite difficile à supporter. Cela m'a lassé.
- Les réactions d'Alice ressemblent trop à celles d'une midinette et je ne supporte pas les midinettes, même en littérature.
- L'ensemble des scènes présentes dans ce livre m'ont semblé très (trop) théâtrales, surdouées et donc insupportable pour moi.
Oui, je sais, cela fait déjà beaucoup de choses insupportables.
Au final, je suis comme le titre de livre c'est-à-dire que j'ai capitulé "
De guerre lasse".
Lien :
http://espace-temps-libre.bl..