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Des enfants qui jouent à la guerre. Any Empire dresse à travers la trajectoire d'une petite bande, de l'enfance à l'âge adulte, une critique sévère de la société américaine. (...)
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(...) Isabelle est une femme meurtrie par la raison d'Etat. Homosexuel notoire, Edouard la délaisse pour l'amour de ses courtisans. Tandis que ce dernier se prépare à renouveler le serment d'allégeance à son suzerain le roi de France, Isabelle offre à ses trois belles soeurs de somptueuses aumônières. (...)
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(...)Antoine vient de débarquer à Paris, il est monté d'Auxerre pour venger son père qui vient de se suicider, ruiné à cause d'un certain Robert Mondcamp, un escroc bien en vue du boulevard. Projeté dans le monde de la pègre parisienne, avec son argent, ses femmes, la volonté du jeune provincial vacille.(...)
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(...) Dans le manoir familial, les jours s'écoulent au gré des colères du patriarche tyrannique. Ce sordide ordonnancement va être bousculé par l'arrivée impromptue d'une jeune femme qui prétend être Aurore, la petite fille du comte, rescapée d'un terrible naufrage au retour des Antilles où elle a passé son enfance. (...)
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(...) Soixante-dix ans plus tard, un vieil homme un peu taiseux débarque à New York en provenance d'une petite ville de l'ouest et pousse la porte de l'administration où est archivée la mémoire du « Train des orphelins ». (...)
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(...) un album drôle et émouvant, tout en nuances, où le héros est un banc, un simple banc public, fait d'un peu de bois et d'acier, qui voit défiler des gens au gré du temps qui s'écoule. (...)
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(...) D'abord incrédule, Amine doit se rendre à l'évidence. La femme de sa vie, douce et sensible, adulée par ses amies majoritairement juives, l'a délibérément exclu de la sienne en commettant l'indicible. (...)
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EPOPÉE BURLESQUE ET DÉJANTÉE

Dans le royaume farfelu de Ponduche, gouverné par le tyran son altesse Irénée le Magnanime, tout se déglingue depuis que quelqu'un a volé le pôle Nord. Première collaboration entre deux auteurs particulièrement talentueux, le scénariste Wilfrid Lupano (Alim le tanneur et L'assassin qu'elle mérite) et le dessinateur Jean-Baptiste Andreae (Mangecoeur, Terre Mécanique et La Confrérie des Crabes), le premier tome de ce diptyque nous embarque dans une grande épopée déjantée et jubilatoire. Un cocktail détonnant où les dessins à l'aquarelle répondent à une narration à tiroirs dans une intrigue trépidante qui donne directement envie de connaître le fin mot de l'histoire. Dans ce monde peuplé par un bestiaire fantastique et burlesque, aux accents oniriques et remplis de poésie, le lecteur assiste à un étrange cirque propulsé hors du temps dans les rouages saugrenus d'un monde déréglé, livré à l'imaginaire débridé de ses créateurs. Un moment de lecture magique qui collectionne les détails savoureux. Une fable joyeuse et irrésistible qui marque le début d'une grande aventure complètement délirante lancée tous azimuts.

Lucie Servin

L'ENFANT FACE AU DEUIL
L'enfant est souvent tenu à l'écart lors du décès d'un proche. le père de Clara ne sait trop comment trouver les mots pour annoncer à sa fille de sept ans la mort de sa maman, terrassée subitement par la maladie. Pour exprimer le stress qu'elle ressent, la petite fille n'a que la poupée, vieille et démodée, que sa mère lui a offerte juste avant d'entrer à l'hôpital. de larmes en mauvais rêves, cette poupée va se révéler une alliée précieuse pour l'accompagner sur le chemin éprouvant du deuil. Sans pathos, la dessinatrice Cécile met en images le scénario, triste et touchant, de Christophe Lemoine qui aborde avec une grande sensibilité le désarroi d'un enfant face à la perte, toujours injuste, d'un être cher. Au travers d'échappées poétiques qui sont autant d'images apaisantes dans un récit souvent poignant, les auteurs abordent sans tabou la façon d'accompagner l'enfant en ce parcours douloureux. La légèreté du trait et des couleurs de Cécile vient adoucir la dureté d'une histoire très émouvante. L'album, d'abord destiné au jeune public, résonnera aussi auprès de lecteurs plus adultes qui y trouveront matière à réflexion. Une très belle réussite sur un sujet, ô combien, difficile.

Philippe Guillaume
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CALAMITY JANE, LA REINE DES PLAINES

Le dernier tome de Martha Jane Cannary sur les dernières années de la vie de Calamity Jane conclut une trilogie remarquable sur une des plus grandes légendes de l'Ouest. Admirablement documenté, le récit, porté par le trait dynamique sépia au crayon et lavis de Matthieu Blanchin, pose un regard humain, tendre et complice sur une femme qui, loin d'être exempte de défauts, a su porter même par delà ses délires mythomanes un témoignage véritable du Far-West de cette seconde moitié du XIXe siècle. Sa soif de liberté, son indépendance farouche et son tempérament fougueux ont créé la légende de cette cavalière hors pair, ivrogne invétérée, joueuse de poker incurable, bagarreuse notoire. Devenue de son vivant une héroïne célébrée dans les théâtres ou les fascicules, les lettres à sa fille qu'elle commence à écrire à partir de 1879 offrent une vision plus intime d'une mère malheureuse, d'une aimante passionnée et toujours compatissante à la pauvreté de ceux qui vivent en marge et de ceux qui souffrent. Les auteurs de cette trilogie confient une histoire intime sans jamais trahir les zones d'ombre qui participent au mythe. En citant leurs sources, ils sont parvenus brillamment à faire revivre les mille et une vies de cette femme de caractère rebelle et sublime, surnommée à juste titre, “La reine des plaines”.
Lucie Servin
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->Retrouvez ce coup de coeur dans le n°16 de BDSphère publié le 10 mai 2012.

“Discipline, discipline et discipline”. A peine arrivé dans un camp perdu au fin fond du désert marocain, le soldat Ange Lucciani doit se plier à la règle des trois “D” imposée par “La Châtaigne”, un chef particulièrement sadique, aux militaires condamnés par la cour martiale. Soumis aux pires sévices que lui fait subir le chaouch qui règne en maître absolu sur ce bagne, l'ex-souteneur corse n'a qu'une envie : se faire la “belle”. Pour ce premier des huit volumes d'une collection consacrée aux grandes évasions, le scénariste Sylvain Ricard signe avec le dessinateur Olivier Thomas un polar d'une noirceur particulièrement intense. Maniant avec autant d'aisance les paysages et les corps, Olivier Thomas n'a pas son pareil pour croquer trognes et gueules de ces mauvais garçons, envoyés dans les bataillons disciplinaires d'Afrique du nord, les fameux Bat d'Af. le sujet est traité dans sa vérité crue, au point que la violence inouïe de certaines scènes réserve cet album à un public de lecteurs avertis.


Biribi, Sylvain Ricard & Olivier Thomas, Delcourt, 64 pages, 14,95 euros.

ISBN-13: 978-2756023816

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Ne ratant rien des faits et gestes d'un candidat qui se voulait “normal”, Mathieu Sapin nous livre une chronique au jour le jour sur les coulisses d'une élection présidentielle âpre et tendue.

->Retrouvez ce coup de coeur dans le n°14 de BDSphère publié le 26 avril 2012.

Avec La Couleur des Dieux, Maryse et Jean-François Charles concluent en beauté la série chorale Ella Mahé, réalisée avec quatre autres dessinateurs. Dans ce dernier tome en forme d'épilogue, la jeune restauratrice de manuscrits anciens, un peu rêveuse, un peu gaffeuse, parvient au terme de ses pérégrinations dans le désert égyptien à la recherche du secret d'une antique princesse sans nom avec laquelle elle partage des yeux vairons. Succédant à André Taymans, Francis Carin et Brice Goepfert, le dessinateur Christophe Simon, qui fut longtemps le collaborateur de Jacques Martin, assure avec efficacité la partie historique, nous plongeant dans la vie controversé d'Akhénaton, le pharaon hérétique qui, le temps d'un règne, voulut imposer le culte d'un dieu unique, bouleversant les fondements de l'Egypte antique. le récit, romanesque à souhait, s'accommode très bien du contraste entre les planches aux douces aquarelles de Jean-François Charles et les pages au trait plus classique et rigoureux de Christophe Simon, le tout dans des ambiances qui ne sont pas sans rappeler celles du Mystère de la grande Pyramide du regretté Edgar P. Jacobs.

Philippe Guillaume

Ella Mahé, Tome 4, La Couleur des Dieux, Maryse & Jean-François Charles & Christophe Simon, Glénat, 48 pages, 13,90 euros

ISBN-13: 978-2723477284
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Paris 1871. Dans le milieu des écrivains maudits, Auguste Bretagne appartient au cercle des poètes zutistes rassemblés autour de Rimbaud, Verlaine et des frères Cros en lutte contre l'académisme de l'art bourgeois et des peintres pompiers. Un an après la mort de Isidore Ducasse, alias Le Comte de Lautréamont, Auguste Bretagne occupe sa chambre. Cet écrivain sans ambition écrit des romans feuilletons pour la Gazette de Paris et se passionne en secret pour l'ancien locataire, le célèbre et ténébreux auteur des Chants de Maldoror. Un beau jour, au petit matin, après avoir pris du peyotl avec Rimbaud le piano se met à parler et derrière les murs apparaissent les vers d'un chant inédit. Une hallucination jubilatoire dans ce récit pastiche fantaisiste et délirant. le papier vieilli et les indications historiques renforcent le canular d'un récit présenté comme “le premier roman graphique publié en 1874, enfin dans son édition intégrale”, qui prétend avoir inventé une nouvelle forme de planches dessinées, appelée, “de la Figuration poético-narrative”. Un livre délicieux.

La Chambre de Lautréamont, Edith et Coral, Futuropolis, 20 euros, 136 pages

ISBN-13: 978-2754803526

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Publiée jadis en complément de l'album Panade à Champignac, Bravo les Brothers était, dit-on, l'histoire préférée de son auteur. Franquin y associe l'univers de Spirou et Fantasio avec celui, plus déjanté, de Gaston Lagaffe. Pour célébrer l'anniversaire de Fantasio, le légendaire gaffeur a trouvé une réponse à sa mesure : il lui offre en cadeau un trio de singes savants qui va semer trouble et désordre au sein même de la rédaction du journal de Spirou. Dans cette courte histoire de 22 planches où se mêlent souvenirs d'enfance et poésie animalière, les gags burlesques s'enchaînent à chaque page. Tous les personnages de l'univers de Gaston sont, tour à tour, les victimes involontaires des facéties des trois primates : les rédacteurs Prunelle et lebrac, le comptable M. Boulier, la secrétaire M'oiselle Jeanne, sans oublier M. de Mesmaeker, qui échouera une fois de plus à faire signer ses contrats et l'agent Longtarin, qui s'imposera plus tard comme l'une des figures les plus horripilantes de la galerie franquinienne. La réédition proposée par les éditions Dupuis présente d'abord l'histoire dans une version recolorisée par Frédéric Jannin, puis les fac-similés des planches originales en noir et blanc, augmentés de dessins inédits et d'un commentaire page à page écrit par José-Louis Bocquet et Serge Honorez, les deux éditeurs de la maison. Un must à ne pas manquer.

Bravo les Brothers, Franquin avec les commentaires de José-Louis Bocquet et Serge Honorez, Dupuis, 24 euros.

ISBN-13: 978-2800151687
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