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Danièle Bondil (Traducteur)Pierre Bondil (Traducteur)
EAN : 9782743609474
569 pages
Payot et Rivages (20/06/2002)
4.36/5   29 notes
Résumé :
Le 19 août 1895, John Wesley Hardin fut abattu de quatre balles par l'agent John Selman dans l'Acme Saloon d'El Paso, Texas. Il avait bu, comme presque tous les soirs, et son comportement s'avérait agressif et dangereux. Mais qui était donc ce John W. Hardin ? Un rebelle de nature à la méchanceté chevillée au corps ? Un tueur né ayant acquis une auréole usurpée de justicier ? Un enfant du Sud, en lutte contre l'injustice dès son plus jeune âge, entraîné dans l'engre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
The Pistoleer
Traduction : Danièle & Pierre Bondil

Ce livre est une biographie romancée de la vie d'un hors-la-loi texan assez peu connu en France mais dont les fans de Bob Dylan ont peut-être entendu parler puisque le chanteur américain lui a consacré une chanson.
Il est intéressant de constater que sa naissance, le 26 mai 1853, à Bonham, au Texas, fait de John Wesley Hardin un Gémeaux : le livre de James Carlos Blake nous décrit en effet un authentique Janus, tour à tour tueur froid, proche de la psychopathie, et gentleman au grand coeur et à la vive intelligence, parfaitement capable de se reconvertir dans le droit après son séjour en prison, avant de rechuter après la mort de son épouse.
L'enfance de John Wesley fut heureuse. Son père était un prêcheur méthodiste (ce qui explique d'ailleurs le second prénom qu'il donna à son fils) qui cumulait également les fonctions de juriste, de maître d'école et éventuellement de conducteur de troupeaux. Comme tout père, James G. Hardin souhaitait voir ses enfants réussir mais on ne peut vraiment pas dire qu'il se montra violent ou trop sévère. Il aimait ses enfants et, jusqu'au bout, il soutint son cadet tout en déplorant sa violence.
La blessure dont serait issu l'étrange parcours de John Wesley serait plutôt un fait de génération : la Guerre Civile - en français, la Guerre de Sécession - qui allait creuser entre le Nord et le Sud un fossé qui, de nos jours, n'est pas encore comblé.
Chez les Hardin, on avait plutôt des sympathies sudistes mais on ne possédait pas d'esclaves et on ne faisait pas de propagande esclavagiste. Pourtant, en 1868, alors qu'il avait tout juste quinze ans, c'est un Noir qu'abat John Wesley. Il affirmera toujours l'avoir fait en état de légitime défense mais, même s'il disait la vérité, en cette terrible époque de Reconstruction, il n'avait aucune chance d'échapper à la corde, encore moins d'être jugé équitablement. Sa fuite s'explique donc de manière très logique. Dans la foulée, cet habile tireur tua quatre soldats nordistes en patrouille - dont deux Noirs - qui voulaient l'arrêter.
En 1871, on retrouve notre pistolero sur la fameuse Piste Chisolm, qu'arpentent les troupeaux de bestiaux en route vers Abilene. Là encore, Hardin dégaine un peu trop souvent et s'en prend, entre autres, à des Mexicains. (Il faut lire l'évocation qu'en donne James Carlos Blake : on se croirait chez Sergio Leone.)
John Wesley tenta cependant de se ranger : revenu au Texas, il se maria et eut trois enfants. Il chercha même à se faire fermier mais ...
Mais tout d'abord, c'était plus fort que lui. Ensuite, il faut bien convenir à sa décharge que son extraordinaire dextérité au pistolet lui faisait recevoir des propositions très avantageuses, comme celle que lui fit Jim Taylor, célèbre anti-Reconstructionniste texan. Il l'accepta, autant par intérêt que par goût personnel et ce fut ainsi qu'il entra dans la guerre de clans opposant les Sutton et les Taylor. D'où, de nouvelles morts sur sa conscience - si tant est qu'il en ait eu une.
Après le meurtre d'un shérif-adjoint à Comanche, en 1874, Hardin fuit à nouveau. Les Texas Rangers l'arrêteront trois ans plus tard et il sera condamné à 25 ans de prison. Après de multiples tentatives d'évasion, il finira par se résigner et par reprendre ses études. Quand il sort pour bonne conduite, en 1894, il est ... avocat et s'inscrit au barreau du Texas.
Après la mort de sa femme, il prend pour maîtresse l'une de ses clientes. Mais le mari de celle-ci s'insurge et ...
L'affaire semble assez obscure et la version retenue par James Carlos Blake n'est qu'une de celles qui ont couru sur l'affaire. Toujours est-il que John Wesley Hardin fut abattu par l'officier de policer John Selman, dans un saloon d'El Paso où il jouait aux dés. C'était le 19 août 1895, il avait quarante-deux ans. (A suivre ...)
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James Carlos Blake m'avait largement surpris avec Crépuscule Sanglant dont la noirceur n'enviait rien au Méridien de sang de Cormac McCarthy. Et puis Un monde voleur se laissait dévorer avec plaisir par le ton léger qui accompagnait la vie de débauche du jeune Sonny Loomis Lasalle juqu'à l'évident drame final. En attaquant l'Homme aux pistolets, je m'attendais à retrouver l'épaisseur dramatique de Crépuscule Sanglant articulé autour de la biograpie réelle et fictive de Jon Wesley Hardin, jeune texan, fils de pasteur, et dont on pouvait dire qu'il avait "ce genre de don magique avec un pistolet".
A l'époque, la guerre de sécession vien tde s'achever et les troupes yankees pacifient les etats du Sud de la pire des façons, en laissant les soldats faire respecter la loi, c'est à dire surtout la leur. le jeune John Wesley Hardin va tuer ses premiers yankees alors qu'il n'est pas encore majeur et va s'ensuivre pour lui la folle vie qui associe sur un même cheval le pistolero, l'homme traqué, le charmeur, le joueur, le cow-boy, le renégat, le révolté, le buveur et le tueur.
James Carlos Blake choisit dans son roman d'aborder la biographie de John Wesley hardin au travers des témoignages de personnages qui l'ont connu directement, ainsi se succèdent les récits des vachers, des cousins de Wes, des putes, sheriffs, soldats, joueurs et tenanciers de saloon. Malgré tout, si ces récits sont très riches d'anecdotes et glorifient John Wesley Hardin au point qu'il parait bien difficile qu'une même personne puisse cumuler autant de qualités, James Carlos Blake ne réussit pas réellement à nous embarquer avec lui, on reste spectateur de cette sanglante folie sans jamais véritablement empathiser pour son personnage.
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Etes-vous prêts à enfourcher votre monture et à vous lancer sur les traces d'une des légendes de l'ouest américain ?
James Carlos Blake nous entraîne à la suite de John Wesley Hardin, roi de la gâchette, texan de son état, avec lequel il valait mieux ne pas se fâcher.
Il s'agit bien d'un roman et non d'une biographie, l'auteur faisant intervenir les témoins de la vie de Wesley, et notamment d'autres légendes comme Wild Bill Hickok.
On devine quel travail de recherche cette reconstitution représente, Blake s'appuyant sur son talent de conteur mais aussi sur les propres écrits de son héros.
En plus d'un récit très bien mené, à la tournure très picaresque, le lecteur a ici l'occasion de se plonger dans une époque difficile à l'atmosphère parfaitement rendue, période qui suit la guerre de Sécession, durant laquelle on assiste à la naissance d'une nation.
Du grand western haut en couleur, qui sent bon la poudre des pistolets, la poussière des chemins ou encore les effluves des saloons.
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(Suite)

vec une impartialité absolue, James Carlos Blake nous représente l'ambiguïté foncière du personnage. On peut même dire que l'écrivain n'est pas tout-à-fait convaincu par la légende qui assure que jamais John Wesley Hardin ne tira sur un homme autrement que pour se défendre.
Son héros est un superbe animal capable de raison mais qui, souvent, la perd et se laisse griser par l'odeur du sang. On sent bien la jouissance qui est la sienne quand il tue et, très souvent, même si Blake ne le dit pas, Hardin apparaît au lecteur comme l'ancêtre de certains tueurs en série, ceux qui compartimentent leur vie sans efforts et sont aptes à mener une vie pour ainsi dire normale tout en assassinant sans remords, par goût, par plaisir.
En arrière-plan, bien sûr, non seulement la Guerre de Sécession et son cortège d'horreurs mais aussi, mais surtout, la Reconstruction telle que la voulut l'Union, c'est-à-dire une humiliation et une insécurité constantes pour les Sudistes vaincus. Bien loin de pacifier les rancoeurs entre Blancs et Noirs, les Nordistes se sont complus à les alourdir, à les rendre encore plus sauvages. Et même si l'on ne souscrit pas à leur idéologie, on doit admettre que le Ku-Klux-Klan ou les John Wesley Hardin ou encore les frères James sont bel et bien nés de ce mépris de l'Union envers les gens du Sud et leur mode de vie.
Un roman-biographie étonnant qui se lit comme on regarderait un western de Sergio Leone : du sang, de la poussière, de la folie et des hommes qui vont jusqu'au bout d'eux-mêmes, même si c'est droit en enfer. ;o)
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L'homme aux pistolets est John Wesley Hardin, le célèbre texan dont Blake, dans ce premier roman publié, reconstitue l'existence au travers d'une succession de témoignages imaginés (?), d'articles de journaux et d'extraits de son autobiographie. le résultat est époustouflant : une fois refermé, on peut être sûr d'avoir entre les mains l'un des meilleurs westerns jamais écrits, du même acabit que le Deadwood de Pete Dexter qui, lui, suivait une autre légende de l'ouest, Wild Bill Hickok. Blake, qui passe l'intégralité de la vie de Hardin en revue, nous raconte donc également la rencontre de ces deux as du pistolet.

Ce portrait de Hardin est aussi l'occasion de revisiter l'une des pages les plus sanglantes de l'état du Texas, une fois la guerre de Sécession terminée. Les exactions épouvantables accomplies par des brigades nordistes, déjà évoquées au cinéma par Clint Eastwood (Josey Wales, Hors la loi), constituent la terrible toile de fond qui stimulera en particulier la vocation sanglante de John Wesley Hardin, dont la vie s'achèvera brutalement avant l'aube du XXe siècle.

Le style de Blake est formidable : efficace, direct, implacable, à l'image (par exemple) de celui de Joe R. Lansdale, son confrère texan. Et, chance, la traduction de Pierre Bondil suit impeccablement le mouvement. Une référence.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Mon père, il disait qu'y a des gens qui sont tellement forts dans ce qu'ils font le mieux que c'est comme s'ils avaient reçu un don magique. Des fermiers qui font sortir des choses du sol sans rien faire d'autre qu'enfoncer le bout de leur botte dans la terre et de cracher dans le trou. D'autres qui font de la musique avec n'importe quel bout de ficelle bien tendu, une boîte de conserve vide ou une bouteille pas bouchée, qu'arrivent à se débrouiller pour qu'un violon, un harmnica ou un banjo se mette à chanter, à rire ou à hurler comme si ils avaient un coeur bien à eux. Des joueurs qui font en sorte qu'une carte à jouer file comme un poisson ou flotte en l'air comme une plume. Des dompteurs de chevaux sauvages capables de calmer les mustangs les plus vicieux au bout de six bonds rien qu'en leur touchant les flancs avec les talons et en leur murmurant à l'oreille. Je savais de quoi il voulait parler. Johnny, il l'avait, ce genre de don magique avec un pistolet.
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Y'avait tellement de monde dans le saloon qu'on aurait pas pu tomber par terre si on avait reçu une balle dans le coeur. Fallait crier pour se faire entendre et la fumée de tabac était aussi épaisse que celle d'un feu de prairie.
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Video de James Carlos Blake (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de James Carlos Blake
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