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La Grande patience tome 4 sur 4
EAN : 9782266082259
449 pages
Pocket (02/02/2006)
3.94/5   206 notes
Résumé :
Les années noires et la guerre s'achèvent, et les parents de Julien arrivent au terme d'une longue vie de labeur, de courage et de privations. Sans nouvelles de leur fils qui court le maquis, ils s'aigrissent dans l'horizon étroit de leur petit jardin, sans bien comprendre la sanglante tragédie qui se joue autour d'eux. Vient enfin la Libération et le retour de Julien, accompagné d'une jeune femme portant un enfant de lui, à l'aube de ces temps nouveaux que le vieux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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« Les Fruits de l'hiver » est le quatrième et dernier roman de « La Grande patience », cette très belle saga où l'auteur raconte, de façon semi-autobiographique, ses années de guerre.
Avant de parler directement du thème de ce livre, il faut dire quelques mots sur sa sortie et sur sa nomination au prix Goncourt, qui nous prouve (si besoin était) que l'intérêt des prix littéraires touche plus à la vanité des écrivains et aux profits des éditeurs qu'à la valeur (réelle) des oeuvres présentées. Cette année-là étaient finalistes Bernard Clavel (pour « Les Fruits de l'hiver ») et François Nourissier (pour « le Maître de maison »). Cinq voix iront à Bernard Clavel contre cinq à François Nourissier, mais la voix du président (Roland Dorgelès) comptera double et départagera les candidats : Les Fruits de l'hiver l'emporteront contre le Maître de maison.
Louis Aragon, dont Nourissier était le « poulain », claquera la porte de l'Académie, après à peine un an de présence. Les causes réelles restent inconnues, la haute qualité des oeuvres présentées n'étant pas du tout en cause. O tempora ! O mores ! (comme disait Cicéron).
Quoi qu'il en soit, « Les Fruits de l'hiver » mérite amplement sinon le prix Goncourt, du moins l'adhésion du public : c'est là un magnifique roman dans le prolongement des trois premiers, avec une grande pudeur. Pudeur est sans doute, en effet, le mot qui qualifie le mieux ce portrait des vieux parents de Julien qui terminent la guerre dans une sorte d'isolement, où, unis dans l'attente, le chagrin, la nostalgie et la crainte de l'avenir, ils vivent (ou survivent) comme s'ils étaient dans un monde à part. Julien n'est toujours pas rentré. Paul, lui, fricote avec les occupants et les collabos. Les deux vieux coupent leur bois, font leur pain, se recroquevillent en une espèce d'autarcie, ne demandant rien à personne, par pudeur (les malveillants disent par orgueil). Attendre. C'est toute leur vie. Les visites de Paul et de sa femme de temps à autre, coupent un peu la routine, mais la porte refermée c'est leur enfer intérieur qui recommence. Attendre. Julien, le petit, la mère ne le verra pas revenir. Et le père… Mais n'est-il déjà pas trop tard ?
Ce livre est bouleversant. On sent que toute l'émotion que l'auteur met dans ces pages, ne doit rien au savoir-faire littéraire : c'est du vécu. le père Dubois, c'est mon père, c'est le vôtre, c'est cet homme qui, quand il s'en va, vous laisse tout nu, en pleurs et disant « si j'avais su… » La qualité d'un grand écrivain, c'est d'abord d'être humain, pour pouvoir parler à ses lecteurs et ses lectrices, de ce qui les touche. Bernard Clavel, dans ce livre-là en particulier, est particulièrement émouvant. Et c'est l'une des principales raisons de sa popularité. Ces messieurs-dames des prix littéraires, ou de l'intelligentsia intellectuelle (on retrouve les mêmes, aujourd'hui aussi) affichent un certain mépris pour les écrivains dits « populaires ». Pourtant ce sont bien ceux-là qui parlent de la vraie vie, de la vraie souffrance et de la vraie mort. Sans ostentation, ni pathos. Avec pudeur.
Et c'est souvent à ceux-là qui ne se mettent pas en avant, qui demeurent dans l'humilité, la pudeur, la simplicité que devrait aller notre reconnaissance. Bernard Clavel, malgré sa célébrité, est de ces écrivains qu'on lit parce qu'on les aime, mais qu'on aime parce qu'on les lit, et parce qu'ils sont ce qu'ils sont, y compris hors des projecteurs.
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Un livre qui relate la vie d'un vieux couple dans le Jura pendant la seconde guerre mondiale et l'après guerre . Clavel avec parcimonie nous raconte le quotidien de ce vieux couple qui vit en vase clos dans la solitude et dont les enfants sont absents Julien l'un en fuite pour ne pas aller au STO et l'autre Paul, né d'un premier mariage qui fricote avec les miliciens
Un livre sur la vieillesse et la solitude.


les privations quotidiennes, le travail incessant notamment la corvée bois malgré l'âge avance du père aidé par la mère soutien sans faille un couple uni dans l'adversité Une ambiance de sous entendus entre le couple car ils sont assez différents le père qui ne fait pas de politique et vit égoïstement que pour lui-même, sa famille , sa maison et sa tranquillité essayer de garantir un traitement égal entre ses deux fils la mère plus partisane car son fil est en fuite et en danger et qui pose un autre regard sur la guerre et qui nourrit pour l'autre fils (qui n'est pas le sien) une réelle aversion

chacun reste dans sa solitude le père qui essaye de ménager son fils Paul et cherche à comprendre son fils Julien artiste peintre dont il ne comprend pas les valeurs le couple ne comprend pas non plus l'évolution autour d'eux un monde nouveau apparaît et il est très différent de celui dans lequel ils ont vécu

Une bonne appréciation de la guerre dans le Jura Une occupation somme toute paisible par les allemands mais une ambiance sournoise due à la milice. Baroud d'honneur des maquisards à l'arrivée des américains qui se solde par des exécutions de dernière minute et quelques violences de représailles qui auraient pu être évitées si la guerre avait été laissée aux professionnels , baroud qui n' a pas apporté grand-chose de significatif.
Après guerre la solitude du couple reste la même ne comptant que sur la force de leur travail ils se passent de l'aide des enfants Paul vit à coté mais il ne vient que parce qu'il est intéressé par les biens du père et l'autre parti pour faire sa vie à Lyon avec une jeune femme communiste avec laquelle il va avoir un enfant
Une famille éparpillée comme le veut la vie moderne.
Rancoeur des vieux qui ressassent le temps d'autrefois tout juste illuminée par la promesse d'un petit-enfant
Clavel un écrivain du terroir et de littérature populaire qui s'est fait lui-même Classique par son écriture il a eu a subir les foudres d'écrivains plus modernes et surtout plus intellectuels et méprisants comme Aragon, Queneau et d'autres lors de son attribution de prix Goncourt et lors de son admission à l'académie Française dont il démissionnera On n'aura même pas le temps de lui donner un statut d'honorariat
Comme quoi la littérature est bien souvent une affaire d'intellectuels qui vit pour elle-même , par elle-même et gare à celui qui vient du peuple Est-ce que les choses ont changé aujourd'hui Pas sûr ! du tout !





nuple Est-ce que les choses ont changé aujourd'hui Pas sûr ! du tout !




















































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1943, Lons-le-Saunier. Julien n'a toujours pas donné de ses nouvelles. Ses vieux parents dans l'attente et l'inquiètude subissent les privations de l'occupation allemande. le demi-frère de Julien, Paul, s'affiche avec la milice vichyssoise et commerce avec les occupants.
La gendarmerie recherche Julien pour désertion. Paul conseille de le dénoncer.pour ne pas avoir d'ennuis.
Par une nuit glaciale, Julien frappe à la porte de ses parents et leur demande de la cacher quelques temps.
La suite de ses aventures quelque peu inconscientes, la vie fragile de ses vieux parents dans une période de guerre qui les dépasse, entraîne le lecteur dans une grande émotion, racontée avec toute l'humanité et la sensibilité de B. Clavel. J'ai beaucoup aimé ce beau livre, relu pour la seconde fois
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Livre authentique, récit de vie, pas celui d'une vie extraordinaire mais d'une existence ordinaire... Clavel nous peint dans cet ouvrage des moments, des tâches quotidiennes, celles de personnes ordinaires, d'un vieux couple en temps de guerre.

Un livre authentique...
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Dernier volume de "La grande patience", "les fruits de l'hiver" font la place belle au père après l'avoir faite à la mère dans le deuxième volume. Julien redevient un personnage secondaire. On suit donc cet homme de 70 ans, un homme de valeurs pour qui n'a toujours compté que le travail. Il a ses principes, l'honnêteté, ne pas se méler de politique, ce qui en ces temps d'occupation puis de libération de la France n'est pas évident.
Bernard Clavel a très bien su retranscrire les difficultés de cet homme, son incompréhension, ses sentiments qu'il n'arrive pas à exprimer, ses colères devant les évènements qui viennent troubler son quotidien. Il est dépassé devant ce monde en mutation, devant ses fils en qui il ne se reconnait pas, même devant sa femme avec qui les disputes sont fréquentes. Là où il ne demande qu'à finir ce qui lui reste de vie entre sa maison et son jardin sans s'occuper du monde extérieur, il est sans cesse en train de devoir se battre, son seul réconfort étant de repenser encore et encore à son passé, sa jeunesse, sa guerre celle de 14/18.
Bernard Clavel nous offre un très beau portrait d'un homme seul, incompris, belle façon de finir cette saga.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le regard du père quitta la grille du foyer pour chercher vers la fenêtre le premier signe de ce jour qui ne se décidait pas à paraître. Désormais, il savait que la mère et lui demeureraient ainsi, côte à côte, mais plus éloignés l'un de l'autre qu'ils ne l'avaient jamais été.
Ils allaient vivre dans l'attente, mais que pourraient -ils encore attendre de bon de cette interminable nuit ouverte devant eux ?
Ce ciel de suie écrasant l'aube sans chaleur n'annonçait pas de vraie lumière.
C'était l'hiver.
C'était le silence.
C'était partout sur la terre comme une odeur fade, pareille à celle qui vous pénètre et vous glace, lorsque vous entrez dans la chambre où repose un mort.
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page 135. Le garçon arrivait ainsi, sans crier gare, avec sa tête d'artiste...
Il arrivait et la mère devenait folle. C'était comme si on avait mis le feu à la maison. Elle retournait tout. Elle lui servait deux grosses assiettées de soupe. et encore elle lui disait d'y casser du pain. Comme si le pain n'eût pas été rationné..

Elle le dévorait des yeux. Elle buvait ses paroles.
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Une bonne tiédeur s'était installée dans la pièce. Le père y demeura longtemps. Il ne bougeait pas. Il se recroquevillait. Il laissait aller ses souvenirs, redoutant seulement l'instant où le présent s'imposerait de nouveau.
Et cet instant arriva lorsque la mère descendit. Le père tenta encore de s'accrocher à tout ce qui s'était mis à vivre autour de lui, mais ce n'était plus possible. La seule présence de sa femme suffisait à effrayer ces gens venus de si loin pour lui seul.
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Ils allaient vivre dans l’attente, mais que pourraient-ils encore attendre de bon de cette interminable nuit ouverte devant eux ?
Ce ciel de suie écrasant l’aube sans chaleur n’annonçait pas de vraie lumière.
C’était l’hiver.
C’était le silence.
C’était partout sur la terre comme une odeur fade, pareille à celle qui vous pénètre et vous glace, lorsque vous entrez dans la chambre où repose un mort.
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Il avait derrière lui, qui le poussait aux reins, sa charrette retrouvée et les deux douzaines de bons fagots qu'il avait fabriqués de ses mains, avec sa vieille serpe. Et c'était de la belle besogne. De l'ouvrage bien fait, par un homme qui n'avait jamais rien su faire à moitié. Le pain, la terre, le bois, tout cela se travaillait de la même façon : avec le cœur autant qu'avec les bras. Aujourd'hui, les gens l'avaient un peu oublié, mais lui, il n'avait aucune raison de se plier à cette mode de la paresse et du laisser-aller. Il avait sa conscience pour lui. Jamais il n'avait accepté de tricher, ce n'était pas pour commencer à le faire après soixante années de labeur.
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