Etre dans les coulisses du tournage d'un film culte, c'est vraiment passionnant. Avec «
La Belle et la Bête : Journal d'un film », le journal que
Jean Cocteau a tenu du 27 août 1945 au 1er juin 1946, le travail sur chaque plan est détaillé et la réalisation n'a plus de secret pour nous (enfin presque !). Rien de personnel, que du professionnel.
Que ce soit en extérieurs ou en studios, on voit bien toutes les difficultés d'aboutir à l'image souhaitée d'autant plus que
Cocteau veut montrer combien il est difficile de séparer le rêve de la réalité.
Ce film fantastique est inspiré du conte de fées de Madame Leprince de Beaumont où
Cocteau va puiser son inspiration pour imaginer des décors fabuleux et des scènes extraordinaires.
Il est très reconnaissant du travail des acteurs, que ce soit Josette Day,
Jean Marais, Michel Auclair, Mila Parély,
Nane Germon,
Marcel André, Doudou, Jacques Marbeuf ou Christian Marquand. Mais il n'oublie pas
Henri Alekan, directeur de la photographie,
Christian Bérard, décorateur ou encore Georges Auric, responsable de la musique.
Cocteau nous fait partager ses réflexions sur le cinéma français de l'époque mais de façon occasionnelle. Je trouve qu'il accorde beaucoup plus (trop) de place à la maladie. Sur le tournage, il y a en permanence une actrice ou un acteur blésés ou malades ! le médecin fait donc partie de l'aventure. Mais ce sont surtout les maladies de
Cocteau qui prennent de la place. Il est tellement malade qu'il va être hospitalisé et être obligé d'arrêter le film. Lymphangite, furoncles, Flegmon au cou, impétigo, bronchite et j'en passe, jusqu'au point où j'en suis à me demander s'il n'est pas un peu hypocondriaque. Si ce n'est pas le cas, je lui tire mon chapeau pour avoir réalisé son film « La Belle et la Bête » dans ces conditions.