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EAN : 9782211079341
194 pages
L'Ecole des loisirs (01/04/2005)
3.9/5   91 notes
Résumé :
Que faire de sa vie quand on a treize ans et qu’on est une fille pauvre, pas laide, sachant lire, sans autre protection que celle d’un vieux curé, d’une tante prostituée et d’une veuve ronchon ? Nonne ? Jamais. Séraphine est trop insolente. Couturière ? Non plus. Elle a trop envie de parler et de voir du monde. Peut-être qu’un jour les femmes pourront devenir juges, gendarmes ou avocats et faire de la politique…

Peut-être même qu’un jour Dieu Lui-mêm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Cette série de trois tomes met en avant trois filles au destin différent qui vous font découvrir le quotidien des femmes à Paris à la Belle-Epoque. Trois récits jeunesse composant une véritable peinture sociale teintée de féminisme et de socialisme.
NB : J'ai choisi de réaliser un article qui regroupe mon avis sur les trois livres. Chaque tome peut se lire de façon indépendante, mais au fil de votre lecture vous constaterez que les personnages secondaires sont présents dans toutes les histoires.

Trois filles, trois histoires en lien avec le féminisme

A travers ces trois romans courts de 200 pages, Marie Desplechin nous dévoile la condition des femmes et des jeunes filles à la Belle-Epoque et de leurs possibilités d'évolution dans une société très patriarcale.

Ainsi, avec Lucie, de Satin Grenadine, on découvre l'univers des jeunes filles de la bourgeoisie qui doivent s'instruire mais pas trop, pour éviter de faire peur à un futur mari et surtout être jolie pour attirer les prétendants. Malheureusement pour sa famille, Marceline, la gouvernante de Lucie aux idées plus progressistes souhaite surtout que Lucie s'instruise pour tracer sa propre voie. Lucie, elle, ne rêve que de partir en Amérique et de porter du Satin Grenadine, réservé aux grandes dames. Elle est loin des considérations de sa classe sociale et s'émerveille de ce qu'elle peut apprendre chez les domestiques et le peuple, au grand désespoir de ses parents.

Avec Séraphine, on découvre la classe ouvrière pauvre de Paris et surtout de Montmartre. Séraphine travaille chez une couturière pour gagner sa vie mais elle aspire à une autre vie. de nature généreuse, elle est assez naïve vis à vis de l'extérieur et s'en remet à sa foi envers la Sainte Rita, patronne des causes désespérée. Elle va s'essayer à d'autres métiers mais cela reste compliqué de s'élever socialement quand on est orpheline et sans le sou. Il faudra la solidarité de la communauté vivant sur la Butte et d'heureux hasards pour qu'elle trouve un dénouement opportun.

Louise de la Capucine, est la plus têtue et téméraire des trois héroïnes. Elle vit à Bobigny dans une ferme maraichère où elle travaille sous les ordres d'un maître violent. Elle est séparée de sa mère qui travaille pour une famille bourgeoise à Paris et l'a laissée dans cette ferme pour des raisons financières. Louise adore travailler la terre, et elle souhaiterait pouvoir son propre terrain pour vendre seule sa production mais elle est trop pauvre pour réaliser son rêve. Néanmoins, c'est une fille intelligente et autonome qui a le sens des affaires, ce qui lui permettra de s'en sortir, avec un coup de pouce du destin.

Trois destins de jeunes filles, et pourtant peu d'issues au début de chaque livre. le mariage revient très souvent comme porte de sortie, mais finalement d'autres possibilités s'ouvriront à elles grâce à l'aide d'autres personnages secondaires qui souhaitent faire bouger les choses.

Une fresque sociale à travers des personnages secondaires très vivants

En dehors des héroïnes, l'auteure nous propose une galerie de personnages secondaires féminins hauts en couleurs qui nous donnent une vision d'ensemble de la société parisienne, dans chaque classe sociale, ainsi que leurs rêves et aspirations.

Du côté des aristocrates, Mme D'Argenton s'étiole dans sa vie de confort aux côtés de son mari. Elle est dépressive depuis le décès de l'un de ses fils à la guerre et se passionne pour les spirites, seule solution pour revoir son fils défunt. A l'inverse, sa cousine Blanche, seule célibataire de la famille, passe pour une excentrique car elle aime se déguiser en domestique afin de visiter le marché des Halles. On devine par là qu'elle s'ennuie également dans sa classe sociale et qu'elle se soucie peu des convenances au profit de sa liberté de femme.

Chez les bourgeois, Mme Chassignol, la mère de Lucie, cherche à élever sa famille au rang des aristocrates. Son statut de femme mariée et aisée semble lui convenir. Elle accorde beaucoup d'importance aux apparences et souhaite marier sa fille à un homme bien né, dans la plus pure tradition de son siècle. Instruire ou élever Lucie ne l'intéresse pas, elle a laissé cela à la nourrice et la gouvernante de sa fille. Elle préfère réaliser des économies sur l'instruction de Lucie et plutôt lui offrir des robes qu'elle aura choisie pour attirer les prétendants. Elle est également charitable mais par pur intérêt : elle recueille sa cousine Marceline pour la faire travailler gratuitement comme gouvernante auprès de sa fille.

Du côté des domestiques et du peuple, les personnages sont un peu plus intéressants et très nombreux, comme si le confort ôtait toute vie trépidante ! Néanmoins, l'auteure décrit leurs rudes conditions de vie qui font parfois frémir, expliquant ainsi leur envie d'une autre avenir.

Dans la maison de Lucie, Annette la cuisinière se fait vieille et souhaiterait rentrer dans sa famille pour vivre sa retraite. Mais il lui est compliqué de partir quand elle est la seule à rester parmi les domestiques. Son aide de cuisine, Fanny, une jeune fille de 16 ans, aspire à autrechose qu'au ménage et les corvées de lessive. Maligne, prête à tout pour parvenir à ses fins, elle souhaite épouser un maraîcher repéré au marché des Halles et s'établir avec lui pour être maitresse de sa propre maison.

Charlotte, la tante de Séraphine, est une prostituée de bordel de luxe. Même si on dévoile peu ses activités, Marie Desplechin donne des détails historiquement justes à son sujet : Charlotte dispose d'un carnet où elle est signalée comme prostituée auprès de la police. Elle doit rembourser sa dette auprès de sa maquerelle pour pouvoir quitter cet emploi. Elle est obligée de s'habiller de façon voyante pour être identifiée comme prostituée, y compris quand elle sort du Bordel. Derrière ce métier nécessaire pour une fille de province sans fortune, Charlotte est généreuse, un peu frivole, têtue et surtout très pieuse. Son rêve est de se marier avec le peintre Raoul et d'élever une famille.

Marceline, la cousine et gouvernante de Lucie est une orpheline élevée par les religieuses suite au décès de ses parents. Elle est recueillie par sa cousinge, la mère de Lucie, pour devenir gouvernante alors qu'elle sort de l'enfance. C'est la plus intelligente de tous les personnages : ancienne bourgeoise abaissée au rang de domestique, elle se débrouille pour avoir du temps libre en menant Mme Chassignol et les autres domestiques par le bout du nez. Elle cherche à émanciper Lucie, lit beaucoup et fréquente des cercles socialistes. Son objectif est de quitter la famille Chassignol, sans pour autant s'enfermer dans un mariage, et de protéger Lucie de son avenir tout tracé de bourgeoise.

Bernadette, l'amie et voisine de Louise est une vieille femme qui cache un passé malheureux. Elle voit les fantômes et cela lui causé bien du tort. Elle adore cuisiner et travailler la terre. Ce sera le seul exemple de personnage à refuser d'évoluer socialement car elle ne se sent pas à l'aise dans la Haute-Société Parisienne et préfère le bonheur d'une vie simple.

Enfin, Mme Sponze est la couturière des bourgeois et des gens bien nés. Elle fait le lien entre les domestiques et les hautes classes sociales car elle fréquente les deux. On la retrouve dans les trois romans. C'est la mieux considérée des « domestiques » car elle dispose de son propre commerce. Pourtant, elle déteste ceux qui la font vivre alors qu'elle est très proche de leurs valeurs morales. A Lucie qui souhaite s'émanciper, elle lui rappelle qu'une jeune fille ne peut pas vivre sans la tutelle d'un homme si elle souhaite disposer de son propre argent.

On comprend à travers tout ces exemples que les seuls moyens pour les femmes de tracer leur propre chemin à la Belle-Epoque se résume à peu de possibilités : avoir de l'argent, se marier, fuir la France pour un autre pays, s'instruire ou faire fi des convenances. En somme, il faut beaucoup de courage et de travail si l'on n'a pas d'argent ni l'envie de se trouver un mari.

La Commune en filigramme

Dans chaque récit, Marie Desplechin associe des personnages ou des événements en lien avec la Commune de Paris. On en apprend ainsi un peu plus à la fois sur ce qui s'est passé du point de vue des communards, et aussi sur l'état d'esprit du peuple quelques années après.

Dans Séraphine, on découvre que le Sacré Coeur est construit pour « faire oublier » les atrocités commises pendant la Commune. Mais aussi que d'anciens communards ont été déportés au Bagne pendant 10 ans. On rencontre Louise Michel qui a participé à cette révolution et souhaite éduquer les jeunes filles pour les sortir de leur condition de femme. Et surtout, on touche du doigt l'émotion que suscite le souvenir de la Commune chez les anciens communards : une immense tristesse devant les victimes de cette révolution, la déception envers un système de classes qui n'a que peu bougé, l'espoir d'une nouvelle révolution qui améliorerait leur sort.

Dans La Capucine, on découvre que Jacques D'Argenton, l'ami de Lucie et surtout aristocrate, connaît la chanson communarde Dansons la Capucine, et qu'il adhère aux idées socialistes. Apostrophé au marché par des maraîchers parce qu'il chante la chanson alors qu'il n'est pas de la classe sociale qui a fait la révolution, il rétorquera qu'il en connaît l'auteur. On comprend par là que La Commune touche aussi d'autres classes que le peuple. Des années après, les idées que ce mouvement a généré ont perduré, intéressant même les aristocrates, plus empathiques vis à vis des autres. Par ailleurs, Jacques sort complètement des normes car il est homosexuel mais sans pour autant le revendiquer ouvertement.

Cette tendance trouve son apogée dans Satin Grenadine, avec Marceline, qui discrètement instille des idées socialistes et du féministes dans l'éducation de Lucie, en lui faisant réaliser les tâches des domestiques pour lui faire comprendre le quotidien de ceux qu'elle emploie. On rencontrera aussi un bourgeois (dont je taierai le nom pour éviter tout spoiler), qui adhère aux idées du peuple et va de café en café pour haranguer les foules et répandre les idées socialistes. Il finira par vivre en accord avec ses principes en épousant une fille du peuple et en sacrifiant son héritage pour construire une usine utopique où les ouvriers seront mieux traités et logés dans des conditions décentes. Sortir des convenances associées à sa classe sociale lui aura permis de faire progresser la société en quelque sorte.

D'une manière générale, les trois romans vous donneront envie de connaître La Commune, cette période de l'Histoire de France un peu sombre, mais nécessaire pour faire comprendre notre société actuelle. En tout cas, cela m'a personnellement donné envie de me replonger dans les livres d'Histoire !

Une ballade dans Paris à la fin XIXème siècle

La série nous fait littéralement replonger dans Paris à la Belle-Epoque avec une visite en règle de certains lieux phares, alimenté par de recherches historiques pointues de la part de l'auteure.


Ainsi, le marché des Halles est au coeur de la Capucine. On s'y rendra aussi dans Satin Grenadine, nous faisant découvrir son organisation, ses odeurs, par des descriptions très vivantes, dignes d'Emile Zola dans le Ventre de Paris. On retracera le trajet des légumes et autres denrées qui arrivent au marché depuis les villages maraîchers autour de Paris avec Louise, qui se lève vers 3h du matin depuis Bobigny pour vendre sa production. On découvrira le coin des bouchers, son fumet atroce et la vente de verres de sang chaud censé revigorer les jeunes filles avec Jean Martin, l'ami de Fanny et de Jacques. On apprendra à marchander avec Louise, et comment les domestiques des grands maisons réalisent leurs commissions pour leurs maîtres. On ira manger dans une cantine autour des halles, fréquentée par des ouvriers socialistes.

L'autre lieu emblématique des romans est Montmartre pendant la construction du Sacré-Coeur dans Séraphine. Ici se côtoient une population pauvre qui vit dans des conditions sordides, des artistes-peintres, des cabarets où viennent s'encanailler les bourgeois, des ouvriers du chantier et surtout la plus grande communauté communarde de la ville. Ici, les rares commerçants ne sont pas charitables, mais c'est pour survivre et non pas par gaieté de coeur, comme Marthe et Eugène tenanciers d'un café où Séraphine ira trouver du travail. On rencontrera Raoul, un artiste peintre, qui réalise des peintures post-impressionnistes de prostituées et gens de la butte, dans un style proche de Edgar Degas. On verra aussi Jeanne, une couturière et ancienne communarde, qui coud nuit et jour pour survivre comme d'autres travailleurs pauvres,

Nous irons aussi à Bobigny, dans une ferme où vit et travaille Louise. Quand on regarde Bobigny de nos jours, complétement bétonné, on éprouve des difficultés à se l'imaginer village maraîcher avec des champs à perte de vue. Et pourtant, Bobigny à la Belle-Epoque est un village paysan fier d'alimenter Paris grâce à sa terre fertile tout comme les autres villages alentours. L'auteure laisse entrevoir leur avenir avec un projet d'industrialisation dans Satin Grenadine et l'abandon progressif du travail de la terre avec Antonin, le fils du propriétaire de la ferme qui préfère partir en Australie. Ici, on rencontrera Gaston, le père d'Antonin et maître de Louise, un paysan radin, avide d'argent et soucieux de son patrimoine avec les conséquences que cela implique pour les autres.

La ballade ne s'arrête pas là, mais elle sera plus brève dans d'autres lieux : les hôtels particuliers des bourgeois et aristocrates, le parc où se promènent leurs enfants, l'île de la Cité et Notre-Dame toujours debout, les cafés populaires de la Butte, les couvents, les péniches qui charrient du charbon pour la capitale via les canaux et la Seine. Un clin d'oeil à la mode des cercles de Spiritisme fréquentés par Alexandre Dumas fils et Mme D'Argenton sera aussi évoqué avec les escroqueries des tables-tournantes. Pour ceux qui aiment Paris à la Belle-Epoque, c'est un réel enchantement de se promener à travers ces trois histoires.

En conclusion : Marie Desplechin propose une série de romans jeunesse historiquement justes, qui vous fera voyager à la Belle Epoque dans le quotidien des différentes classes sociales parisiennes. Elle nous présente des héroïnes, proche des jeunes lecteurs comme des adultes, ainsi qu'une foule de personnages dignes d'une fresque sociale à la Emile Zola. Une belle leçon d'Histoire sur l'évolution de la société et de Paris, sous une plume agréable et avec des couvertures de roman dignes de tableaux de Monet.
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Paris ou plutôt la Butte Montmartre. En 1885, ce quartier ressemble encore à un village avec d'un côté des maisons misérables, des taudis sans confort, sans eau, ni chauffage où s'entassent des familles sans-le-sou et de l'autre des cabarets où viennent se distraire les bourgeois parisiens. Les massacres sanglants de la Commune sont encore présents dans les esprits et sur les hauteurs, comme un rappel, se dresse la structure imposante de la nouvelle basilique du Sacré Coeur, alors en construction.

La narratrice Séraphine dite Fifi a 13 ans. Elle est orpheline, sa mère est décédée en lui donnant la vie et son père est porté disparu. Elle est d'abord recueillie par le Père Jules Sarrault, qui la confie ensuite à Jeanne, une femme rude et autoritaire pour en faire son apprentie couturière. Sérieuse et méticuleuse Fifi passe ses journées dans l'atelier de Jeanne à piquer des cols de chemise. Mais elle rêve d'un avenir meilleur, pour elle et pour les autres, de plus de liberté et de justice, et elle s'en remet à Sainte-Rita, la patronne des causes désespérées. Elle lui demande également de l'aider dans sa quête identitaire.

Voici un roman touchant et instructif qui aborde avec réalisme la vie misérable du peuple de la Butte et des laissés-pour-compte, à la fin du 19ème siècle. Il décrit avec précision un décor contrasté et pittoresque, les petits métiers, les artisans, les peintres qui vont bientôt s'établir à Montmartre. Il rappelle aussi brièvement et simplement des faits historiques - la Commune de 1971 - et évoque la dure condition de la femme et les premiers élans féministes.

Comment ne pas s'attacher à Séraphine, cette orpheline au grand coeur, courageuse et volontaire ? Les autres personnages sont pittoresques et attachants et sous leurs abords durs pleins de bons sentiments. L'écriture de Marie Desplechin est simple et limpide, les phrases plutôt courtes et les paragraphes aérés. Tous les ingrédients sont là pour créer un ouvrage agréable et didactique.

Ce roman fait partie d'une trilogie écrite pour la jeunesse et éditée par l'Ecole des Loisirs. Chaque tome peut être lu indépendamment et bien évidemment toucher tous les publics.

#Challenge illimité des départements français en lectures (59 - Nord)
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Très intéressée par la Commune et celle-ci étant racontée du point de vue d'un enfant, je me suis plongée dans l'histoire de Séraphine, splendidement écrite par Marie Desplechin : cette lecture a été un coup de coeur !

Paris, fin du XIXème siècle. Séraphine, héroïne éponyme, vit dans le quartier Montmartre, siège d'une population endeuillée par la Commune, qui pleure encore ses morts et disparus, tout en observant la construction du Sacré-Coeur d'un mauvais oeil. La jeune fille de 13 ans, orpheline, loge chez Jeanne, pour qui elle travaille en tant que couturière. Mais Séraphine, éprise de liberté, souhaite changer d'horizon. Entourée du Père Sarrault (qui l'accompagne depuis sa naissance), Charlotte (sa tante prostituée) et de Sainte-Rita, la patronne et protectrice des désespérés, Séraphine fait de nouvelles rencontres, découvre les secrets de ses parents et trouve une nouvelle famille.

Cette incursion parisienne m'a énormément plu ! A travers le regard -parfois naïf, mais aussi ô combien intelligent- de Séraphine, nous assistons aux répercussions de la Commune sur une population déjà touchée par la misère et les inégalités tout en suivant une belle histoire d'amitié et de fraternité, ainsi que la transmission de valeurs universelles et intemporelles de génération en génération.

J'ai refermé ce roman bien trop vite à mon goût et je serais bien restée encore un peu avec Séraphine, Lolotte, Mistigri, Achille, Louise, Bertrand et les autres !

A lire !
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"Séraphine" est un livre touchant, qui m'a beaucoup appris sur la misère au 19ème siècle a Paris.
L'héroïne est une jeune fille de mon âge (13 ans) qui a vécu sa petite enfance dans une église et qui vit maintenant depuis ses 7 ans chez une couturière, Jeanne. Mais elle s'ennuie car du haut de sa butte, (elle vit dans un montmartre à la fois rural et pauvre) il n'y a pas beaucoup d'animation, et que coudre des cols aux chemises n'est pas l'activité la plus interéssante qui soit. Elle s'intéroge aussi sur son passé -enfin plutôt celui de ses parents-, un passé ténébreux durant la Commune dont personne ne veut lui parler.
Séraphine, avec l'aide de ses amis, essaye de changer son destint - ainsi que celui d'un maximum de personne possible- et de découvrir ce qui est réellement arrivé à ses parents.
Passionnant !
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Séraphine. Les filles du siècle.
Marie DESPLECHIN

Paris, butte Montmartre.
1885.
Les parisiens sont affaiblis par la commune et le sacré coeur est en construction comme un rappel constant.
C'est dans ce décor que vit Séraphine (Fifi) qui a 13 ans habite chez Jeanne (une sorte de nourrice un peu brutale), veuve et couturière qui va initier Fifi aux travaux d'aiguilles.
Il faut remercier Jeanne d'avoir accepté de s'occuper de Fifi puisque sa mère est morte en couche et son père disparu.
Le premier a avoir sauvé la vie du Fifi c'est le père Jules Sarrault puisqu'il l'a confié aux soeurs juste après sa naissance.
Et Charlotte bien sûr, sa tante prostituée qui lui rend parfois visite et lui laisse entrevoir une autre facette de la vie.
C'est donc dans ce Paris-village que se déroule le quotidien de cette fillette entre pauvreté, petits boulots, famine, portraitistes et croyances.
La seule croyance de Fifi c'est Sainte Rita à qui elle confie toutes ses prières, tout ses espoirs d'une vie autre que couturière…et il semble que cette dernière l'écoute.
Encore un joli tome de cette série « Les filles du siècle ». le côté historique de la commune, de Louise Michel et des parisiens des années 1880 est très intéressant.
L'écriture est agréable et cette pauvre enfant attendrissante par son espièglerie et sa naïveté.
Je recommande cette série qui s'adresse autant au public jeunesse qu'au public adulte.
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critiques presse (3)
BoDoi
03 janvier 2023
Au sein d’une narration et d’une mise en scène plutôt classique, le récit se fait très touchant, formidablement bien illuminé par les couleurs subtiles d’Edith, de jour comme de nuit. Un album rayonnant.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LigneClaire
08 novembre 2022
Édith signe d’un tirait très personnel un album pas que jeunesse, émouvant et très bien construit, charmant. Avec l’aide de Sainte-Rita bien sûr.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
ActuaBD
19 octobre 2022
En reprenant le roman de Marie Desplechin, elle nous donne une vision de la condition humaine de cette fin de XIXe siècle à travers les yeux d’une héroïne attachante. L’efficacité du découpage et les ambiances colorées inspirent une ambiance romanesque et subtile en parfaite harmonie avec l’intention du récit.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Jeanne n’était pas ma tante, Jeanne n’était pas gentille tous les jours. Mais c’est cette femme-là qui me donnait à manger depuis que j’avais appris à marcher. C’est elle qui reprenait les robes et façonnais les paletots que je portais. […]
-Je me moque bien que tu m’aimes, me lançait-elle quand elle voyait que j’étais fâchée contre elle.
Aussi, souvent, je ne savais pas si je l’aimais. Mais l’amour n’avait pas d’importance. Je lui devais la reconnaissance des bêtes. Je n’allais pas la laisser œuvrer pendant que je bayais par la fenêtre en me tournant les pouces.
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Ce n'est pas qu'on n'a pas appris, a remarqué Eugène. Lire, si je veux, je peux le faire. C'est qu'il est plus agréable qu'on vous fasse la lecture. On prend tout le plaisir, sans en souffrir aucun effort.
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Vidéo de Marie Desplechin
"Le journal d'Aurore", Marie Desplechin, Agnès Maupré, éditions Rue de Sèvres
Conseil lecture d'un livre jeunesse par Stéphane Nappez, co-fondateur de l'association Baraques Walden.
Entretien mené à l'Abbaye de Jumièges (Département de Seine-Maritime)
Vidéo : Paris Normandie
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