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René R. Khawam (Éditeur scientifique)
EAN : 9782859405335
496 pages
Phébus (09/03/2000)
4.19/5   13 notes
Résumé :
Avec cette anthologie de référence, le traducteur des Mille et une nuits nous livre le fruit d'un demi-siècle de travaux rigoureux et obstinés. Fabuleux coup de projecteur sur une poésie qui chante l'amour d'abord et avant tout : courtois dès le VIe siècle avec Imrou'l-Quays le prince errant, sentimental chez le "Fou de Layla" (tel Pétrarque et sa Laure), souriant chez Ali Rabî'a, insolent avec le grand Abou-Now... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Qu'attendre d'un anthologie de poésie aussi vaste qui couvre tous les âges de la poésie arabe?
-de la poésie ? Alors là, le lecteur est évidemment comblé, c'est un florilège du meilleur, assurément, et on retrouve, selon les auteurs, le sens de la nature, le sens du sacré, l'amitié, le devoir, l'amour… rien ne manque et il suffit de se laisser bercer par les textes, tous traduits dans un langage fluide et si limpide qu'on a l'impression de s'abreuver directement à la source de montagne.
-le sens du sacré? Ah oui, en cette heure où le sens du sacré si chers aux croyants arabes est comme trahi, perverti par ces idéologies radicales, c'est un vrai bain de jouvence que de reposer son âme en lisant ces poètes qui ont su célébrer le sacré sans le dissocier du jardin où Dieu descend nous rencontrer. On trouve des mystiques qui s'enivrent d'un vin intangible et des croyants qui savent lire la parole de Dieu dans le bruissement des forêts ou le souffle du désert, dans l'épanchement mystérieux de tout ce qui vit et aspire au sublime.

Limpidité!
Mais ce n'est pas l'eau.
Subtilité !
Mais ce n'est pas l'air!
Luminosité !
Mais ce n'est pas du feu.
Âme charnelle!
Loin de tout corps de chair.
Omar Ibn al-Farid (1181-1234 du calendrier occidental)
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Un ouvrage incontournable pour les amateurs de poesie et les autres ce livre est un classique et vaut mille fois le detour un vrai bon recueil à devorer !
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Une anthologie assez éclectique, où l'on trouve quelques belles pages, certaines montrant d'ailleurs que la littérature arabe, notamment la poésie, a toujours été diverse, n'en déplaise aux censeurs d'hier et d'aujourd'hui !
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Je l'ai lu, une anthologie, très riche, très profond dans la recherche, est une référence incontournable pour ceux qui veulent mieux comprendre la poésie arabe depuis l'origine des temps.
En le lisant on découvre que certain auteur arabe, on inspiré bon nombre d'auteur français, c'est le cas du passage dans le poème, ''mabanou madjnoun laila'' dont on retrouve un semblant d'inspiration dans le fou d'Elsa d'Aragon, ou encore certains poème qui me font croire que Baudelaire et tant d'autres poètes on côtoyé la poésie arabe . Qu'il m'en soit pardonné une telle vision.
Lien : http://mabelhad.iggybook.com
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Mayy ZIYADA

Les Yeux

Ces yeux, où la prunelle monte la garde
pour protéger le visage contre l'indiscrétion
malveillante et la curiosité qui s'agriffe...
Ces flots mouvants qui ondulent
entre le bord des paupières
et l'extrémité des cils,
comme ceux des étangs qui s'expriment
par le murmure des vagues
et des peupliers alentour.
Les yeux... Ne sont-ils pas pour toi
un objet de stupéfaction?
Les yeux couleur de cendre, avec leurs rêves,
les yeux couleur de ciel,
avec leurs illuminations,
les yeux couleur de miel, avec leurs friandises,
les yeux couleur du café,
avec leur force attirante,
les yeux qui recueillent avec soin la force
et la douceur contenues
dans tout ce qui les entoure.
Tous les yeux,
ceux qui te rappellent
la limpidité du ciel,
et ceux où fait halte et se repose
la profondeur des mers,
ceux qui te montrent en eux
les déserts et leurs mirages,
ceux qui transportent en rêve
dans un royaume éthéré
fait tout entier de beauté,
ceux dans lesquels passent des nuages
zébrés d'éclairs, chargés de pluie,
ceux dont ton regard ne peut se détacher
sans chercher aussitôt où se trouve
le grain beauté sur la joue,
les yeux étroits, arrondis, les yeux
en forme d'amande allongée,
ceux qui s'enfoncent dans leur orbite
à force d'approfondir les mots
et de réfléchir leur sens,
ceux dont la vision est vaste
et le mouvement retenu,
ceux dont les paupières couvent la flamme
d'un mouvement calme,
comme déploient leurs ailes
les oiseaux blancs des Lacs du Nord,
ceux dont les langues de feu vertes
tournoient comme autant de vrilles
prêtes à s'enfoncer
dans les coeurs fascinés,
et d'autres, d'autres, d'autres encore.
Les yeux qui s'émeuvent,
les yeux qui méditent,
les yeux qui savourent,
les yeux qui cèdent à la pitié,
les yeux où établissent leur camp de guerre
haines secrètes et colères,
et ceux dont les eaux troubles
multiplient les secrets...

Lève-toi, va vers ton miroir,
penche-toi sur ces deux lacs pleins de sortilèges.
Les avais-tu seulement étudiés
avant ce jour ?...

Si tu veux me connaître,
moi, l'inconnue,
observe donc mieux tes prunelles.
Ton regard me retrouvera, malgré toi,
dans ton regard.


Mayy ZIYADA, poétesse palestinienne (1895-1941)
("Les yeux" extrait de "L'Efflorescence contemporaine") - pp. 376-378
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Le voyage


Extrait 4

Et avant de nous mettre en route,
  nous immolerons des agneaux,
l’un pour ’Achtaroûte, l’autre pour Adonis,
  et le troisième
pour Baal. Puis nous larguerons les amarres
et le jeune vaisseau sur la calme mer
  commencera son voyage :
  Alléluia ! Alléluia !
et bientôt disparaîtront à nos yeux
  les montagnes et les ports,
notre protection, et les demeures
  aux mains pleines de fleurs :
  Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !
Oui, que commence le voyage !


//Yousouf Al-Khal (1917- 1990)
//Traduit de l’arabe par René Rizqallah Khawam
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La voix des collines s’enroue…


La voix des collines s’enroue
au fond de votre gorge : la nuit
doit avoir blessé
son écho.

Les champs piqués d’amandiers
sont devenus des sanglots
dont la tristesse vous paraît comme allégée
par l’habitude du malheur.

Les fiers épis du maïs brillent
dans vos yeux où s’irise une larme
vierge qui pleure sur l’oubli des jours.


//Mahmoud Darwich (1941 - 2008)
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Racontez-moi mon pays…


Racontez-moi mon pays,
ce pays qui semble un rêve
où se perd, où se noie
l’horizon de ma vie.

Parlez-moi des vignes accueillantes
sans fin offertes au regard,
de la terre généreuse fouaillée par les labours
et d’où le vert toujours ressurgira ...

Le soleil danse de joie quand vient
l’heure de s’étendre sur elle
et les oiseaux à sa vue
accordent soudain leur chant.

Parlez-moi des nids au creux humide
de l’arbre, malmenés par la saison qui souvent
les disperse aux quatre vents...

du bruissement des mûriers
dans la cour de la maison, du parfum enfin
des mille et un aromates, ornements
des hautes pentes de nos vivantes collines.

Racontez-moi ! Car mon cœur
est une aire vide. Ecoutez-le soupirer,
se languir de la caresse des épis !

Remplissez ce lieu absent d’histoires
de mon pays : de ces histoires qui recèlent
plus d’or encore que les chansons.

Réveillez mon souvenir ! Et sachez qu’après un siècle,
je ne me trouverai toujours pas rassasié
par les rappels instants de la mémoire.


//Mahmoud Darwich (1941 - 2008)
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Le voyage


Extrait 3

C’est ici que nous embarquerons à bord de navires
portant cargaison de verre soufflé, de bois de pin,
  de tissus de soie,
lourds des vins de nos pays,
  de leurs fruits.
Nous crions : Ô navires, ô passerelle, larguez tout
après nous avoir accueillis et conduisez-nous
  à la rencontre de l’Autre !
de celui qui nous apportera ce qui plus que tout
  nous importe
et qui de nous pourra prendre
  mille douceurs...
Ô toi roulier, vois : nous sommes venus vers toi,
seuls, laissant derrière nous
nos compagnons, là-bas, dans les sables ;
  car ils ont préféré
la demeure, le repos sous la miséricorde
de la coutume, des provisions sagement amassées
mais sujettes à l’épuisement,
  de l’ennui...
alors que nous, nous avons choisi le voyage !
Les gardiens nous ont fait savoir
  dans nos montagnes
qu’il y a là-bas des îles que submerge la pluie,
que submergent les pâles nuées, dans une odeur
  d’ondée et de lavande,
des îles qui ne connaissent pas l’ennui !
C’est à elles, à un monde de couleurs inaperçues
  que rêvent
les grandes âmes au cours de leur jeune âge...


//Yousouf Al-Khal (1917- 1990)
//Traduit de l’arabe par René Rizqallah Khawam
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Videos de René R. Khawam (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de René R. Khawam
*INTRODUCTION* : _« S'il est une Puissance dont le pouvoir absolu se soit exercé d'une manière continue, avec une autorité souveraine et souvent tyrannique, sur les Arabes de toute origine et de toute condition, savants ou naïfs, belliqueux ou paisibles, sceptiques ou exaltés, c'est bien la Poésie, reine majestueuse et confidente attendrie, inaccessible Eloa [ange de la compassion] dont le visage voilé ne se découvre à ses fidèles serviteurs qu'après une période longue et difficile de probation passionnée. […]_ _Héraut inspiré, aède maintenu sous la tutelle d'une maîtresse exigeante et farouchement indépendante, le poète arabe entend les voix les plus secrètes du monde inanimé, interprète le langage mystérieux des bêtes, manifeste les sentiments profonds du peuple dont il est l'interprète conscient et superbe. […]_ _[…] La poésie arabe a son monde à elle et l'on n'y pénètre qu'en adoptant une attitude humble, en manifestant une disponibilité de tous les instants. Et la récompense est digne de l'effort, car les fruits cueillis au bout du chemin ont une beauté, une saveur qu'on rencontre rarement ailleurs._ _Nos poètes ont senti plus que d'autres le poids de la destinée. Malgré les contradictions inhérentes à toute vie humaine, ils ont cru en la Beauté, tout en la sachant fragile — et peut-être à jamais hors d'atteinte. […]_ _Au lecteur à présent de chercher où peut bien loger la Poésie, qui n'est ni l'affaire spécifique de l'Orient ni celle de l'Occident mais le pain de tous les hommes. […] »_ *René R. Khawam.*
*CHAPITRES* : 0:00 — _Introduction_ 0:24 — *Ab Labd Ibn Rab'a* 5:19 — *Djarir Ibn 'Atiyya* 6:17 — *Djaml* 7:19 — _Générique_
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : _ La poésie arabe, des origines à nos jours,_ anthologie établie, traduite et présentée par René R. Khawam, Paris, Phébus, 1995, « Libretto », 512 p.
*IMAGES D'ILLUSTRATION* : https://www.craiyon.com/
*BANDE SONORE ORIGINALE* : Loga Ramin Torkian (feat. Sinan Cem Eroglu) — Requiem https://www.facebook.com/sound/collection/?sound_collection_tab=sound_tracks&asset_id=225605329443379&reference=artist_attr https://www.youtube.com/channel/UC5Y4rc1LsP0t0GowBNUYzug
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0CB2FTQWF/ *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/jZ7Ro
*SOUTENIR* « LE VEILLEUR DES LIVRES » : https://www.paypal.com/donate/?hosted_button_id=2ZDT3XZ49SNYA
*CONTENU SUGGÉRÉ* : https://youtu.be/jcZ5-scLv2Y https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤56LE VEILLEUR DES LIVRES57¤££¤ https://youtu.be/Y3drYHZV-j8 https://youtu.be/554XmLUXydU https://youtu.be/9x_1GBvQ1OE https://youtu.be/_31BTC56jlk https://youtu.be/D0bh4T8aEj0 https://youtu.be/coQoIwvu7Pw https://youtu.be/MT5tLkAd7kk https://youtu.be/J0qLEDekh9w https://youtu.be/0V41L-sJ5og https://youtu.be/NM9okrNZQxc https://youtu.be/PMmLvYjstRA
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