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Joseph Majault (Traducteur)Éric Leguèbe (Préfacier, etc.)
EAN : 9782268015231
Les Editions du Rocher (25/05/1993)
3.78/5   18 notes
Résumé :
Eclaireur pour l'armée, Hondo Lane sillonne l'Ouest pour prévenir les conflits entre le gouvernement américain et les Apaches. Il croise sur sa route Angie Lowe, une courageuse mère de famille élevant seule son fils Johnny. Entre la femme et Hondo naît une passion amoureuse. Le valeureux cavalier fera l'impossible pour protéger sa bien-aimée des Indiens.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
La collection « L'Ouest, le vrai », éditée chez Actes Sud et créée par le regretté Bertrand Tavernier, nous permet de redécouvrir, dans des traductions inédites, les auteurs souvent oubliés d'un genre longtemps considéré comme mineur : le western.

C'est grâce à cette collection que j'ai découvert les romans sobres et puissants De W.R. Burnett, « Terreur apache », « Mi amigo » et « Lune pâle » ainsi que la plume moins sèche et plus sentimentale d'Ernest Haycox, auteur de plusieurs romans majestueux tels que « Des clairons dans l'après-midi » et « Le passage du canyon ». Je ne les citerai pas tous, mais grâce à ces auteurs tombés dans l'oubli, j'ai surtout compris que le western était aussi un genre littéraire, avant que le cinéma ne fasse entrer certains de ces ouvrages dans la légende d'Hollywood.

Publié en 1953, « Hondo » est le western le plus célèbre écrit par l'écrivain américain Louis l'Amour. le roman paraît en librairie le même jour que le film éponyme, où joue John Wayne, qui connut un succès fulgurant. Il s'agit en effet d'une novélisation du scénario, lui-même adapté de « L'Offrande de Cochise », une nouvelle de l'auteur qui nous est proposée dans cette nouvelle édition augmentée.

« C'était un homme vigoureux, aux larges épaules, le visage étroit et osseux d'un cavalier. Ses traits reflétaient la dureté. Une dureté profondément enracinée, qui, pour n'être pas cruelle, n'en paraissait pas moins redoutable. S'il y avait de la douceur en lui, il la cachait bien. »

En quelques mots, le portrait du héros Hondo Lane est posé. du sang apache coule dans les veines du guerrier solitaire, pour qui le désert et les Apaches n'ont pas de secret. Ces derniers ont repris le sentier de la guerre et Hondo tente de rejoindre le fort le plus proche. En chemin, il découvre un ranch isolé, où vivent Angie Lowe et son tout jeune fils. Tandis qu'Angie prétend que son mari est absent pour la journée, l'état du ranch raconte une autre histoire, celle d'un homme qui a fui ou a été tué par les Apaches.

Entre le cavalier solitaire et la belle Angie, naît une complicité immédiate et Hondo, qui vient de perdre son cheval tué au cours d'une escarmouche avec des membres de la tribu menée par le grand chef Vittorio, accepte de rester une nuit au ranch. Il reprendra néanmoins la route seul, car Angie a refusé son offre de l'accompagner au fort et préfère rester dans ce ranch construit par son défunt père, au risque de se faire scalper par une escouade d'Apaches en colère.

Louis l'Amour nous propose un voyage épique dans ce désert, qui est depuis toujours la terre des Apaches. L'auteur mêle habilement la guerre sans merci que se livrent l'armée américaine et l'une des toutes dernières tribus à résister à la conquête de l'Ouest, avec la destinée d'un tireur légendaire et d'une femme au caractère bien trempé. le chef apache Vittorio, qui mène la rébellion désespérée de tout un peuple contre les visages pâles, détient sans doute la clé de l'avenir d'Angie Lowe, qui espère secrètement le retour d'Hondo Lane.

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Si l'écriture de Louis L'Amour est parfois aussi sèche que le désert qui freine la progression des colons, l'originalité du roman tient au regard porté par l'auteur sur les Apaches. En dépit de la cruauté effrayante dont sont capables ces Indiens du désert, le roman reconnaît une véritable noblesse à ce peuple qui lutte pour sa survie, une noblesse incarnée par Vittorio, un chef qui sait se montrer magnanime, qui juge les hommes à leur courage et non selon la couleur de leur peau.

« Ils formaient le peuple. C'était leur nom. Quand les premiers Américains étaient venus, ils les avaient accueillis avec amitié. Et on leur avait fait la guerre. Alors, farouchement, ils avaient résisté. (...)
Les Apaches savaient que leur heure était passée. Ils savaient que les Blancs leur prendraient cette dernière terre, mais ils ne plieraient pas. Après avoir combattu jusqu'à la fin, ils chanteraient leur chant de mort, et mourraient. »

Si le héros Hondo incarne ce courage que respectent les Indiens, il est aussi un homme qui doute, et peine à admettre les sentiments qu'il éprouve pour Angie Lowe. Des sentiments qui pourraient bouleverser à jamais l'existence d'un guerrier du désert, qui envisage avec circonspection la vie de mari et père, qui pourrait devenir la sienne. Ses liens très forts avec les Apaches, auprès desquels il a vécu pendant des années, lui confèrent une profondeur et une humanité rares qui permet à l'auteur de dessiner une figure de héros originale, éloignée de la figure archétypale du cow-boy des westerns de mon enfance.

C'est lorsqu'il évoque avec Angie son mariage avec Destarte, sa défunte épouse apache, que l'armure du héros se fissure.

« - Destarte ! Un joli nom ! Que veut-il dire ?
- C'est un terme de Mescalero. Ça signifie : « matin », mais pas tout à fait. Les mots indiens sont plus précis. (...) Destarte veut dire : « le point du jour ». La première lumière qui illumine les buttes du désert gris. Mais aussi le bruit du ruisseau qui roule sur les roches, celui de la truite qui saute dans le ruisseau, celui du castor qui ronge, le bruit de l'étalon qui hennit avec les juments à la première bouffée du vent de l'aurore. Destarte, c'est encore le moment où vous vous levez à l'aube, et que vous êtes là, tous deux, l'aube et vous, et que vous sentez sur le visage le premier souffle du vent qui vient des hauteurs et annonce la neige. Ce mot ne se traduit pas en anglais. C'était son nom : Destarte. »

« Hondo » célèbre une vertu parfois oubliée, le courage qui unit les farouches guerriers apaches et les vétérans de la guerre de Sécession qui se combattent sans relâche. Ce western célèbre aussi le baroud d'honneur d'un peuple qui sait que son destin est scellé, mais préfère mourir les armes à la main plutôt que de se rendre. Louis l'Amour célèbre enfin la beauté du désert, ainsi que celle de la culture de ses premiers habitants, ceux que l'on nomme les indigènes, les autochtones, les natifs, en un mot : les Apaches.

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Voilà une rentrée littéraire comme je les aime, une de celles qui ne dédaignent pas quelques bonnes vieilles rééditions.
"Hondo" est un roman de Louis L'Amour, paru en 1953 et réédité, en ce mois d'août 2023, par les éditions "Acte Sud" dans une collection, "L'Ouest, le vrai", créée par Bertrand Tavernier.
Ce roman est la novélisation par Louis L'amour du film inspiré de "L'offrande de Cochise", un de ses premiers textes courts parus en juillet 1952 dans la revue "Collier's".
Ce roman est plus qu'un western, c'est le récit de plusieurs rencontres, c'est une histoire d'amour qui, peut-être n'en est pas vraiment une, c'est l'épilogue de plusieurs destins et les balbutiements d'un autre à venir.
C'est un récit passionnant et adroit, un western classique qui viendrait se muer en une tragédie intemporelle.
Je ne me souviens pas avoir vu le film de John Farrow avec Geraldine Page et John Wayne.
Je dois bien avouer n'avoir aucun goût pour le cinéma incarné par John Wayne et reconnais bien volontiers avoir toujours trouvé étrange l'admiration qui lui était porté.
Tout est peut-être dans le manque de nuances et de charisme.
Mais pour autant Hondo Lane ne m'est pas tout à fait un inconnu puisque, au début des années 70, il fût le héros d'une de mes séries préférées.
Que Dieu me savonne et que le virginien me pardonne !
Lorsque le temps était venu du samedi après-midi, lorsque la une était à nous au "SVP-11-11", que le choix était cornélien entre "Hondo" et "les bannis" ...
Ralph Taeger et son chien Sam ont alors fait la joie de plus d'un jeune téléspectateur.
Aujourd'hui encore, je donnerai tous les DVD de John Wayne que je n'ai pas contre un seul de la série télévisée qui, je crois, est malheureusement introuvable, sauf à parler couramment anglais ou italien.
Dans cette captivante et judicieuse réédition, au roman est ajoutée la nouvelle d'origine, "L'offrande de Cochise", ainsi qu'une postface explicative d'Hubert Prolongeau qui, lui, semble apprécier John Wayne et renvoie, un peu trop vite à mon goût, Ralph Taeger aux métiers de vendeur de voitures et de moniteur de tennis ...
Mais peu importe, ce roman est passionnant.
Ses personnages sont peints avec toutes leurs personnalités, leurs caractères, leurs faiblesses et leurs forces.
Louis L'amour réalise ici de magnifiques portraits, ceux des premiers rôles comme ceux des personnages plus secondaires, celui de cette courageuse femme seule qui aspire à un homme, celui d'un grand chef indien, Vittorio", qui sent d'ores et déjà le destin brisé de son peuple et celui bien sûr d'Hondo, cet homme étrange, à la fois dur et sensible, celui de ce chien Sam que personne ne nourrit, qui ne supporte aucune caresse et dont la fidélité ira pourtant jusqu'au sacrifice ultime.
La réédition de ce western, qui en vient un peu à déborder de son genre, est un livre magnifique qui, n'en doutons pas, aura fait revenir Hondo du désert dans lequel il semblait avoir été un peu oublié, et Ralph Taeger du purgatoire des comédiens injustement négligés ...




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Cette lecture m'a été incitée par la critique de Gill que je remercie au passage, parce que ça en valait vraiment la peine.
Hondo Lane, c'est le prototype même du cowboy taciturne et taiseux, il comprend les indiens, il est malin, fort, costaud, son caractère est dur en surface, parce que dans ce monde, il vaut mieux être bien endurci pour survivre, mais c'est en réalité un tendre et sentimental. Et il y a la belle femme abandonnée par un mari joueur, qui vit dans son ranch avec son fils de sept ans, Johnny, bien isolés dans la steppe alors que les Apaches sont en guerre.
Louis L'amour décrit des personnages justes, touchants, se servant des stéréotypes du western avec une certaine maestria, il faut le reconnaître : le chef indien, magnanime mais révolté, son jeune héritier, fougueux et cruel, les soldats aussi offrent une panoplie de caractères justes mais très variés, on est ébranlé à chaque soldat qui tombe. Les décors ne sont pas en reste, la steppe prend corps. L'intrigue n'est pas linéaire, ni outrageusement manichéenne, même s'il y a des méchants sans nuances comme Silva, l'indien cruel ou Ed Lowe, le mari débauché. Avec ces personnages, Louis L'amour développe une fresque romanesque et profondément romantique, on a la trame d'une oeuvre lyrique transposée dans l'univers du Grand Ouest sauvage : l'homme et la femme tombent amoureux, le mari est toujours vivant, il faudra l'écarter, mais autour d'eux c'est la guerre, le danger les encercle perpetuellement, c'est une histoire de destins qui se croisent, se percutent, maudits ou bénits. C'est aussi ça la force du western et du cinéma hollywoodien en général.
Le style d'écriture ou de narration s'apparente à celui de John Steinbeck, mieux vaut avoir de bonnes références, un style qu'on retrouve souvent dans le western, je pense à Ernest Haycox ou Pierre Pelot par exemple, mais il doit y en avoir d'autres encore : Les descriptions sont nombreuses mais jamais trop pesantes, c'est chargé de détails visuels qui rythment la narration, et les autres sens ne sont pas oubliés, le rythme du récit oscille entre les moments d'action et ceux où tout se pose. Tout ça n'est pas dénué d'élégance et de finesse.
Je l'ai lu dans la version des Éditions du Rocher. Gill, qui l'a lu dans la nouvelle édition de chez Acte-Sud semble avoir trouvé la postface trop orientée John Wayne, la version film de 1955, aux dépens de la série télévisée des années soixante. La préface d'Éric Leguèbe va totalement dans le même sens, il n'y en a que pour John Wayne, et le pauvre Ralph Taeger semble même n'avoir jamais existé. Les éditions Acte Sud dans la collection “L'Ouest le vrai” dirigée par Bertrand Tavernier, ont ajouté la nouvelle “L'offrande de Cochise”, une bonne idée que j'aurais aimé découvrir, c'est en effet la version qui a inspiré le film, le roman "Hondo" étant la réécriture sous forme de roman, une “novellisation” d'après le film, mais pas identique au film, Louis L'Amour garde sa personnalité, sa propre vision de l'histoire.
Je découvre depuis peu le western sous forme de roman, un genre que j'adore depuis toujours en films, séries et bandes dessinées, et bien, sous cette forme aussi j'apprécie beaucoup, c'est toujours du western.
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Louis L'Amour a su mettre dans son roman « Hondo, l'homme du désert », tous les ingrédients qui font non pas un bon, mais un excellent western. En premier lieu, parce que le personnage principal est l'incarnation parfaite du cow-boy solitaire tel que notre imaginaire le conçoit. Ici, l'homme du désert n'est pas enferré dans un manichéisme conventionnel, si souvent perceptible dans l'adaptation cinématographique de certains romans.

Hondo Lane, s'il est un éclaireur de l'armée américaine, est avant tout un homme de la plaine, du désert et de ses solitudes, et, qui plus est, qui a une part d'indien en lui, puisque il a vécu des années le mode de vie apache.

L'homme est donc ainsi mieux armé que quiconque pour comprendre et vivre sur cette terre sauvage, dans cet entre-deux-mondes, où il peut chevaucher aussi aisément au milieu des nouveaux conquérants que parmi les véritables hommes du désert et des montagnes. Ces fameux Apaches, qui incarnent sans doute le mieux, parmi les tribus amérindiennes, l'opposition au monde des Blancs, tant leur conception de la vie reste éloignée de celle du colon, armé de ses certitudes.

C'est un des intérêts principaux de ce livre que de nous livrer un peu de cette âme indienne, si éloignée de nos concepts. Comme le dit Hondo, on ne sais jamais ce que pense un Apache, ni ce qu'il va faire.

L'histoire se déroule en pleine révolte apache, on est à l'aube d'une ère nouvelle et au crépuscule d'un monde. Hondo arrive dans un ranch isolé, planté en plein territoire apache, où une femme de caractère et son petit garçon vivent seuls, le mari ayant fui ses responsabilités. Malgré la menace et la présence fréquente des indiens sur le ranch, la femme abandonnée refuse de quitter la terre de son père. Hondo, qu'elle perçoit comme un être d'exception, à part, s'il accepte sa décision -car il accepte la loi du désert, où chaque choix détermine la vie ou la mort, n'en est pas moins attiré par cette femme, dont la fragilité n'occulte pas la force morale et de caractère. Il se fera le protecteur de la mère et le maître de l'enfant, sans renier pour autant le grand respect qu'il éprouve pour le Peuple, les Apaches, conduits par Vittorio, pour mener leur dernier grand combat.

Le film, tourné en 1953, avec encore une fois le magistral John Wayne, se démarque du fait de son positionnement en faveur des Indiens et respecte en cela la trame et le message inscrit par Louis l'Amour. le roman « Hondo, l'homme du désert », est de la même veine que « la Flèche brisée », si l'histoire reste centrée sur des personnages « Blancs », ce sont les indiens qui tissent la toile de fond, et qui lui donnent sa valeur véritable.
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Nouveau Mexique, 1878. En pleine révolte Apache, l'ex-éclaireur de l'armée américaine Hondo Lane qui cherche à rejoindre un fortin est contraint de faire une halte dans un ranch isolé tenu par Angie, une jeune femme, et Johnny, son fils de sept ans. Abandonnée par un mari joueur, Angie sait qu'elle ne peut compter que sur elle-même et se croit en sécurité car elle entretient de bonnes relations avec les Apaches. Elle n'est pas insensible au charme de Hondo mais refuse de quitter sa maison. En repartant seul sur les pistes du désert, Hondo sait que son passé parmi les Apaches lui assure une écoute et un respect du chef Vittorio qui est sur le point de réussir l'unité indienne contre l'envahissant l'homme blanc. Il sait également qu'il doit se méfier du second de Vittorio, Silva, un indien violent et sans parole. L'affrontement sera terrible.
Pétri de bons sentiments et de loyauté, ce fascinant western de 1953 magnifie la lutte noble et légitime d'un peuple qui refuse de se soumettre. Les dialogues minimalistes, les descriptions précises, les scènes d'action bien pensées, les personnages : tout est parfait et chacun peut se projeter les images correspondantes. Cette histoire a été adaptée au cinéma par John Farrow avec John Wayne dans le rôle principal !
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critiques presse (1)
LeFigaro
21 novembre 2023
Traduction de l’un des nombreux westerns d’un Américain spécialiste du genre.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
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Né Louis Dearborn LaMoore dans une famille d'origine française et irlandaise installé dans le Dakota du Nord, Louis L'Amour (1909-1988) reprit son nom breton dès ses 15 ans et c'est avec lui qu'il passa à la postérité. Certains amateurs de littérature populaire se souviennent de la collection "Western" des éditions de la Librairie des Champs-Élysées et de la trentaine d'ouvrages qu’elles publièrent de lui dans les années 1960.

Malgré quelques incursions chez des éditeurs plus littéraires, L'Amour demeure largement méconnu en France en dépit d'une production impressionnante (une centaine de livres, dont près de la moitié adaptés au cinéma, sans compter les innombrables nouvelles) et un succès planétaire qui ne l'est pas moins, avec 250 millions de livres vendus à travers le monde. Le king du western, c'est lui.

Un de ses premiers romans, Hondo (1953), est aujourd'hui réédité dans la superbe collection "L’Ouest, le vrai", créée en 2013 aux éditions Actes Sud par Bertrand Tavernier, qui a voulu donner au public français un accès aux romans à l'origine des grands films tournés à Hollywood, qui sont souvent eux-mêmes des chefs-d'euvre du genre. On le sait, ces films sont souvent très éloignés des romans dont ils s'inspirent. Ce qui frappe, dans le cas de Hondo, c'est au contraire la concordance parfaite entre le livre et le film de John Farrow, Hondo, l'homme du désert (1953), avec John Wayne et Geraldine Page. Et pour cause! C'est d'une nouvelle de L’Amour, l'Offrande de Cochise (donnée avec le roman dans la présente édition), que le scénariste James Edward Grant tira le scénario et c'est à partir de ce scénario que l'auteur écrivit son roman.

Celui-ci se déroule en Arizona vers la fin des années 1870, lors d'un soulèvement apache mené par le grand chef Vittorio, et raconte l'histoire d'Angie Lowe, une pionnière abandonnée par un mari indigne, qui élève seule son enfant de 6 ans dans un ranch isolé, et de Hondo Lane, un éclaireur de la cavalerie américaine, qui, après avoir fait une halte chez elle, décide de lui porter secours, ce qui entraînera de nombreuses péripéties. Une histoire d'amour, bien sûr mais aussi une tragédie sur fond de morale traditionnelle, qui est celle de la plupart des westerns.

L'écriture de L'Amour est simple et limpide, avec des descriptions minutieuses et très documentées qui font tout le charme de l'ouvrage. Hondo Lane, qui a lui-même du sang indien et a passé cinq ans parmi les Apaches, sait lire tous les signes du désert et se fondre en lui sans laisser de traces, science de la survie quil enseignera au petit Johnny dans un chapitre magnifique qui n'a pas d'équivalent dans le film. Lorsqu’il s'émeut de l'enfant, on comprend du reste que cet aventurier taciturne et mélancolique est prêt à renoncer à sa vie de liberté par amour et désir de paternité, ce qui est le vrai sujet du livre, nous dit Hubert Prolongeau dans sa belle postface.

Olivier Maulin
Valeurs Actuelles N.4529



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Ils formaient le Peuple. C'était leur nom. Quand les premiers Américains était venus, ils les avaient accueillis avec amitié. Et on leur avait fait la guerre. Alors, farouchement, ils avaient résisté.
Tous savaient qu'ils luttaient en vain. Ils voyaient les Blancs se succéder sans interruption. Ils comptaient leurs nombreux soldats, leurs nombreux poneys, toutes leurs provisions, et toutes leurs cartouches. Les Apaches savaient que leur heure était passée. Ils savaient que les Blancs leur prendraient cette dernière terre, mais ils ne plieraient pas. Après avoir combattu jusqu'à la fin, ils chanteraient leur chant de mort, et mourraient.
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- C'est vrai, madame, j'ai du sang indien, et je peux vous flairer si le vent porte vers moi.
- C'est impossible.
- Ce n'est pas impossible [...] Vous avez cuit du pain ce matin, dit-il d'une voix très simple. Je sens sur vous le pain frais. Aujourd'hui, vous avez cuisiné du porc salé, je le sens. Et je sens aussi le savon: vous avez pris un bain. Dirais-je que vous sentez la femme ? Une femme qui a une odeur différente de celle de l'homme. Une odeur qui n'est ni vive ni forte, mais douce, riche, chaude. Je pourrais vous découvrir dans le noir, Madame Lowe, et je n'ai qu'un peu de sang indien.
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C'était assez pour elle de penser à son fils, assez de faire qu'il devienne fort et grand, qu'il devienne un citoyen de son pays, le père de ses enfants, qu'il apprenne à construire plutôt qu'à détruire, qu'il apprenne à protéger et à faire fructifier la terre plutôt que d'en gaspiller la richesse. C'était la mission qu'elle avait reçue.
Son père lui avait dit: "Nous ne sommes pas propriétaires de la terre, Angie.nous l'avons en prêt. Nous tirons d'elle ce dont nous avons besoin pour vivre, mais nous devons la laisser intacte pour nos fils, nos petit-fils et ceux qui viendront après eux."
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-Les Indiens racontent l'histoire, dit Hondo, d'un chasseur qui poursuivit un puma jusqu'à ce qu'il le rejoignit. Mais alors, ce fut le puma qui chassa le chasseur.
Mac Kay sourit.
-L'histoire est plus ancienne. On l'attribue à la première armée romaine qui lutta contre les Tartares. Le soldat romain se saisit d'un Tartare et cria. Son officier lui dit de revenir avec son prisonnier, et le soldat de répondre: il ne veut pas me lâcher!
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