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Philippe Bouquet (Traducteur)
EAN : 9782253150107
509 pages
Le Livre de Poche (14/02/2001)
3.98/5   101 notes
Résumé :
En 1742, à Madagascar, un vieux pirate à la retraite, entouré d’une garde d’anciens esclaves noirs qu’il a libérés, entreprend d’écrire ses mémoires. Ce pirate n’est autre que John Silver, l’homme à la jambe de bois, que le jeune héros de L’Ile au trésor dépeignait comme hâbleur et vaguement inquiétant. Un portrait qui n’a guère plu à l’intéressé… Et John Silver de rétablir sinon la vérité, du moins sa vérité. Il évoque alors sa vie, une vie d’aventures, de bagarres... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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S'il y a bien un personnage de « L'île au trésor » qui aura marqué les esprits, c'est bien celui de Long John Silver. Intelligent, rusé, excellent orateur, cruel parfois, ambiguë souvent, le pirate à la jambe de bois possède certainement la personnalité la plus complexe et la plus fascinante de tous les pirates mis en scène par Stevenson. Il paraît ainsi peu surprenant que d'autres auteurs aient depuis eu envie de s'emparer de cette figure légendaire de la piraterie. C'est le cas de Björn Larsson qui se plaît dans ce roman à imaginer un Long John Silver vieillissant ayant élu résidence sur une île isolée et pris par une soudain envie de relater par le menu l'ensemble de son parcours. de ses années de contrebande à son arrivée dans l'équipage de Flint en passant par son expérience de tenancier, ses quelques mois de servitude ou encore son amitié avec un célèbre écrivain : c'est toute la vie trépidante du vieux briscard qui défile au fil des pages de manière plus ou moins décousue. Si le rythme du récit connaît des hauts et des bas en fonction des chapitres, la personnalité de Silver ne déçoit pas. Épris d'une liberté qu'il revendique pour les autres mais avant tout pour lui même, capable du meilleur comme du pire, maniant les mots avec un brio tel qu'il parvient à se sortir des pires situations et à se faire apprécier de la plupart de ceux qui croisent son chemin : le Long John Silver de Larsson est au moins aussi ambiguë que celui de Stevenson mais également plus touchant.

Outre la qualité de son protagoniste, l'intérêt de l'ouvrage tient également à la réflexion poussée de l'auteur concernant le fonctionnement de la société anglaise de l'époque en général, et de la piraterie en particulier : qu'est ce qui pouvait pousser un homme à passer sous pavillon noir ? Quel regard la société posait sur ces hors-la-loi et quel était le sort qui leur était réservé ? L'auteur s'est de toute évidence abondamment documenté sur le sujet afin de nous livrer le reflet le plus réaliste possible de ce XVIIIe siècle et de la vie menée par ces « frères de la côte ». On voit d'ailleurs défiler un certain nombre de célèbres capitaines, fictifs ou historiques, comme Edward Teach (plus connu sous le nom de Barbe noire), Edward England (duquel Silver dresse un portrait élogieux), sans oublier bien sûr Flint. le roman multiplie aussi les références à quantités de mythes tissés autour de la piraterie : le trésor caché de l'équipage de Walrus, la colonie utopiste de Libertalia, Daniel Defoe auteur de l'« Histoire générale des plus fameux pirates »... Ce n'est pas pour rien si l'ouvrage figure en bonne place dans les recommandations proposées par Julie Proust Tanguy dans son essai consacré justement à la piraterie. La notion de liberté se trouvant au coeur du roman, la question de l'esclavage occupe également une part importante du récit, l'auteur décrivant notamment avec un luxe de détails les conditions de vie déplorables des captifs à l'occasion de leur traversée à bord de bateaux négriers.

Björn Larsson se réapproprie avec talent l'un des personnages phare de l'oeuvre de Stevenson et lui offre une nouvelle jeunesse, pleine d'aventures, de revers, de traîtrises et de surprises. Pour ceux que le sujet intéresse, d'autres médias se sont également emparés du personnage de Long John Silver, dont deux récemment avec une qualité toute aussi remarquable : une bande dessinée en quatre volumes publiée chez Dargaud (« Long John Silver » de Xavier Dorison et Mathieu Lauffray) et une série télévisée diffusé sur Starz avec l'excellent Luke Arnold dans le rôle de Silver (« Black Sails »). »
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Ce roman traîne dans ma PAL depuis dix ans, fait inexplicable tant j'apprécie d'ordinaire les récits de navigation et de flibusterie. Mais si j'en juge à l'aune de ma déception, ceci s'explique sans doute par un mauvais pressentiment. Car, en effet, je fais partie des lecteurs déçus par "Long John Silver".

Pourquoi ?

Premièrement, je m'attendais à un récit d'aventures dans la veine de "L'île au trésor" de Stevenson. Or, il n'en est rien ici. le narrateur - Long John Silver himself - est un vieil homme, pirate à la jambe de bois "retraité" qui finit ses jours à Madagascar entouré de son harem. Il livre ses mémoires d'écumeur des mers et raconte les raisons qui l'ont conduit à une destinée aventureuse et risquée en mer. de ce fait, ses considérations philosophiques et sociologiques prennent largement le pas sur l'aventure en elle-même, plutôt très répétitive.

Ce roman est donc davantage une photographie d'une époque - d'un âge d'or ? - au réalisme renforcé par la rencontre avec l'auteur Daniel Defoe qui s'est longtemps consacré à l'historiographie de la flibuste et des "gentilhommes de fortune". Ce roman que j'attendais trépidant s'est donc surtout révélé instructif et au final ennuyeux.

Dommage, un rendez-vous manqué sur la place des grands hommes.


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Cherchant un livre reposant ou peut-être parce que la maison des Ratons passe en ce moment par une phase pirate, je me suis laissée tentée par cette autobiographie de Long John Silver. J'ai lu L'Ile au trésor de Stevenson il y a bien longtemps, puisque je me souviens en avoir tiré une fiche de lecture alors que j'étais en 5ème, mais mes souvenirs sur ce livre ne vont pas plus loin que cela. Et ce n'est pas cette autobiographie, qui mêle allègrement personnages de fiction (Jim Hawkins n'a pas existé, n'est-ce pas ?) et personnages historiques tels que Taylor, England ou Defoe (oui, celui-là dépareille un peu dans le paysage, et ce malgré son Histoire des plus fameux pyrates), qui me dispensera d'une relecture du classique de Stevenson (lui on ne peut plus absent du livre, et c'est normal puisqu'il ne vivra qu'un bon siècle plus tard), car cet épisode est à peine survolé dans ce livre.
Il faut même, pour éviter les déceptions, dissiper d'éventuelles attentes infondées. Ce récit n'est pas un roman d'aventure, c'est un homme maintenant vieux et un peu gâteux qui se retourne sur sa vie, et qui essaie non pas de se justifier, mais d'en exposer le fil direct, le principe qui l'a guidé, et qui est le point sur lequel le Long John Silver vieillissant revient sans cesse. « Non, ma vie n'a été qu'une navigation à l'estime, mais peut-être vais-je avoir le temps de parvenir à déterminer ma position avec certitude avant de m'échouer. » (p. 227, Chapitre 19).
Il est ici question avant tout de liberté, de la liberté totale de vivre comme on l'entend, même si c'est au mépris, et souvent aux dépens des autres, parfois même au prix de leur vie. Anarchiste jusqu'au bout des ongles et au-delà, Long John Silver se révèle comme un être uniquement intéressé par son existence et son indépendance, l'or et les beuveries légendaires des pirates ne sont pour lui que secondaires. Calculateur, manipulateur, sachant attendre son heure, sachant ne pas se mettre en avant afin de toujours pouvoir mieux retourner sa veste, ce n'est pas un personnage sympathique que décrit Larsson, mais je n'ai pu me résoudre à le détester, tant sa soif inextinguible de liberté le rend paradoxalement attachant (comme personnage de roman, je ne m'aventurerais pas à en dire autant pour ce qui est de la vie de tous les jours !), et ce d'autant que Larsson replace Long John Silver dans le contexte de son époque, celui du florissant commerce maritime où la vie des marins comptait moins que la cargaison ou même que l'honneur du capitaine, celui de la belle époque du commerce triangulaire, avec son cortège d'ignominies et de maladies.
Dans ce monde, les pirates étaient ces marins qui avaient préféré vivre, même avec la potence pour seul horizon plutôt que de sauter à la suite de leur capitaine lorsque leur bateau était capturé. Et il est tout à l'honneur de Larsson comme de Long John Silver de porter un regard sans complaisance sur cette époque que l'on romantise souvent bien au-delà de toute vraisemblance. Les pirates, ce n'est pas seulement la vie insouciante et le rhum qui coule à flot, c'est un monde dur, dont un noeud coulant est plus que souvent l'issue. « Non, le temps des pirates est révolu et c'est très bien ainsi, croyez-moi. Ils étaient peut-être lancés à la poursuite de la fortune, mais je peux vous dire qu'ils sont bien souvent tombés à bas de leur coursier et se sont brisé la nuque. Ce n'est pas vraiment quelque chose qui vaille la peine de prendre autant de risques, si vous voulez mon avis. Et je vous le donne. Ils ont peut-être été heureux, d'une certaine façon, mais à quoi cela sert-il, maintenant ? Et c'est vrai pour tous, sans exception. Parce qu'ils avaient une règle, parmi eux, qui était que nul n'était supérieur aux autres, ni dans la vie ni dans la mort. », déclare sur le tard Long John Silver (p. 405, Chapitre 31).

Voici donc, sous couvert d'un roman léger, un livre plutôt sombre, qui veut donner une image honnête de la marine et de la piraterie du XVIIIème siècle. Il y a probablement quelques longueurs car le fil directeur de l'histoire, la volonté de liberté à tout prix, est vite exposé et trop souvent ressassé pour maintenir le souffle dans ce roman. Mais pour qui connait pas cette période et veut la visiter en compagnie d'un guide de toute première crédibilité et de grande franchise, c'est le livre qu'il faut.
Et malgré la pesanteur que peut avoir le sujet, je veux finir ces quelques lignes en me berçant de l'idée illusoire que Long John Silver, malgré son obnubilation pour sa liberté si chèrement conquise et défendue, pouvait s'appuyer au bastingage, parfois, en longeant une côte et se prendre à rêver, à seulement contempler le paysage. Peut-être dans une autre vie, dans un autre monde aurait-il pu être poète : « C'est un fait étrange – et pourtant avéré – que chaque océan a sa couleur, ses nuances différentes et particulières de bleu, de vert et de gris qui sont le fruit des courants, des vents., des tempêtes de sable, de l'inclinaison du soleil, des nuages et de la température, mélange qui donne la composition de chacune de ces mers. C'était bien pour voir cela et le découvrir que j'avais vécu. Cela ne s'oublie pas si facilement, dans une vie comme la mienne. » (p. 299, Chapitre 25).
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Nous sommes en 1742 sur une petite île prêt de Madagascar où un vieux pirate s'est retiré, entouré d'un groupe d'anciens esclaves noirs. Ce pirate n'est autre que John Silver, l'homme à la jambe de bois qui terrifiait et fascinait le jeune mousse Jim Hawkins dans le célèbre roman de piraterie de Stevenson. Vingt plus tard, bien à l'abri des autorités et des dizaines de condamnations à mort qui pèsent sur sa tête, l'ancien brigand se regarde vieillir et s'ennuie à mourir. Jusqu'au jour où il met accidentellement la main sur un récit signé par le petit Hawkins en personne, intitulé « L'Île au Trésor », et là, il pique une belle crise de rage, le vieux Silver. Non seulement, ce petit crétin d'Hawkins lui a piqué sous le nez le trésor de Flint, mais il ose maintenant l'exposer au grand jour, le ridiculiser et faire savoir au monde entier quelle terrible canaille était Long John Silver. Ni une, ni deux, le vieux pirate décide de rétablir la vérité, du moins sa vérité.

Qu'on ne s'y trompe pas, il ne s'agit pas là d'une confession ou d'un plaidoyer. Silver n'éprouve ni remord, ni regret et nullement le besoin d'excuser le moindre de ses actes. Il va raconter sa vie crûment et dans les moindres détails : brigandages, beuveries, rapines, violences eu tous genres… Une vie éprouvante et cruelle, certes, mais incroyablement bien remplie, il faut l'admettre.

Le résultat est épatant.

Commençant d'abord par le personnage de Silver qui est LA réussite du bouquin. Larsson parvient à lui donner une épaisseur stupéfiante, sans jamais tomber dans le piège de la réhabilitation. Il met en scène un personnage ambivalent, épris d'indépendance et de liberté, mais de celles qui brisent des vies et des coeurs sur leur passage. Déclaré « ennemi de l'humanité » par ses semblables, il en a allégrement pris son parti et a mené sa vie comme il l'entendait et au diable le reste du monde ! Sauvagement égocentrique, hâbleur, brillant, plein d'esprit et de morgue, bourré de vices et de qualités, Silver séduit et effraie à la fois. Autre point fort : le style. Larsson ne s'est pas contenté de donner un passé et des souvenirs à Silver, il lui aussi donné une voix et quelle voix ! le ton du bouquin regorgeant de sarcasme et d'ironie, le rend très plaisant à lire.

Sans compter qu'outre le fait d'être un roman d'aventure remarquable, « Long John Silver » est également un roman historique très bien renseigné. Si le capitaine Flint du roman de Stevenson est tout à fait fictif, Larsson fait naviguer Silver sous les ordres de pirates ayant réellement existé, tels qu'England et Taylor, et lui fait affronté tous les maux maritimes de son époque : traite des noirs, guerres, scandales commerciaux, naufrages et batailles célèbres… La vision qu'il donne de la piraterie est particulièrement frappante et montre bien la misère de ces hommes assoiffés d'indépendance et dépourvus de scrupules, condamnés à mourir sur la potence pour ne pas avoir été capables de s'adapter à leur époque.

Pour conclure et parce que cette étalage de gagatisme a déjà largement entamé ma journée : « Long John Silver » c'est un roman du tonnerre, pas seulement réservé aux fanatiques de piraterie, mais à tous ceux qui veulent se payer une bonne tranche d'aventure et respirer une grosse bouffée d'air marin. Et à tous ceux qui aiment les ordures charismatiques, bien entendu ^ ^
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J'étais enfant et je dévorai les histoires de pirates. Évidement, au bout de plusieurs histoires, j'ai entendu par de ce long John ! Et adulte, je suis content d'en lire enfin les mémoires ! Voyons ce que ça donne ! Nous sommes donc en l'an 1742 sur une île proche de Madagascar où le pirate le plus célèbre de l'histoire s'est retiré, entouré d'un groupe d'anciens esclaves noirs. C'est John Silver, l'homme à la jambe de bois qui fascinait tant le jeune mousse Jim Hawkins dans le célèbre roman de piraterie de Stevenson! On le rencontre au soir de sa vie, une dizaine d'années après ses coups de forbans : il se cache des autorités. Douze condamnations à mort qui pèsent sur sa tête ! Mais ça le laisse de marbre. L'ancien écumeur des mers écrit ses mémoires, mais s'ennuie à mourir, malgré les câlins de ses maîtresses noirs. Et il est gâté le vieux loup de mer : à coup de pipes et de vieux rhum au goulot, tout y passe. C'est alors, qu'il découvre au hasard d'une tournée de beuverie à Madagascar un récit d'aventure signé par le mousse Hawkins en personne ! intitulé " L'Île au Trésor ", il enrage ! Ce garnement de Hawkins qui lui a subtilisé sous le nez le trésor de son concurrent Flint, en a maintenant écrit un livre ! En plus, il le dénigre et dépeins Silver comme une canaille Long John Silver. Aaaaah ça non ! le vieux pirate ne peut pas passer ça, il décide alors de rétablir la vérité, sa vérité du moins !

Long John se met ainsi en tête de transformer son récit de mémoire en un plaidoyer pour la piraterie : contre l'autorité et l'esclavage. Mais Silver n'éprouve aucun remord pour ses tueries et n'a nullement le besoin d'excuser le moindre de ses actes. Il va raconter sa vie crûment et dans les moindres détails : piraterie, beuveries, rapines, bagarres. Une vie cruelle et dure, mais incroyablement bien remplie. Ce qui fera bien des envieux par la suite !!!
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Qui aurait pu croire que c'était cela qu'il fallait ? L'histoire mouvementée et véridique de Long John Silver, Barbecue pour ses amis, si tant est qu'il en ait eu, et pour ses ennemis qui, eux, ne manquaient pas. Foin des bouffonneries et des chimères. Foin des leurres et des bluffes. Cartes sur table pour la première fois. Rien que la vérité, du haut en bas, sans arrière-pensée ni coups fourrés. Ce qui s'est passé et rien d'autre.
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Quand il est parti, je ne savais toujours pas quoi penser de lui, mais il n’est pas impossible qu’il n’ait guère été plus avancé sur mon compte. J’ai délicatement écarté la conversation de ces dangereux parages ayant pour nom John Silver.Mais j’avais tout de même réussi à savoir que c’était la potence qui m’attendait si jamais je foulais le sol de Bristol. Non pas tant à cause de Trelawney. À ce qu’il m’avait semblé comprendre, il avait malgré tout tenu sa parole de ne pas me traîner devant les tribunaux par contumace, pour meurtre et mutinerie. Mais la découverte du trésor de Flint et le sort de celui-ci étaient maintenant largement répandus. Le fait que je sois libre, sans doute riche et peut-être heureux, était bien sûr une pilule amère à avaler pour tous les bien-pensants. Mais, avec la corde suspendue au-dessus de ma tête, je n’avais aucune raison de désespérer. j’étais une épine, et une grosse, dans le pied de beaucoup de gens, mais une épine… vivante. J’existais, c’était irréfutable, et même en plusieurs versions, et j’étais aussi loin d’être oublié que quiconque pouvait l’espérer dans ma corporation.
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J’ai tout de même compris que la solitude est le seul péché, sur cette terre, et le seul châtiment véritable pour ceux de mon espèce. Ceci, et uniquement ceci, est pire que la mort. Mais quant à avoir des regrets ? Je n’ai jamais rien promis à qui que ce soit jusqu’à que la mort nous sépare – même pas à moi. Je n’ai jamais contracté de mariage avec le reste de l’humanité et j’ai bel et bien été son ennemi. Je n’ai même pas été marié à moi-même. Et pourtant, j’ai survécu, j’ai échappé au châtiment, comme on peut le constater, et à qui pourrais-je en savoir gré, si ce n’est à moi ? Penser que Dieu ait eu son rôle à jouer dans cette affaire, ce serait aller dans la direction de l’espoir. Mais, si j’avais encore quelque chose à souhaiter, de ce côté-ci de la tombe, ce serait d’être accueilli au ciel. Rien que pour voir la tête de tous les bien-pensants et de tous les capitaines de droit divin en me voyant arriver !
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C'était en vérité une vie qui valait la peine d'être vécue. Il y avait de l'aventure et de l'inattendu, de la ruse et de la duplicité, des plaisanteries et très peu de sérieux - mis à part le vent et les caprices du temps - et aucune autre religion que celle qui dictait de rentrer chez soi sain et sauf et non sans ramener quelque menue monnaie. C'était la première fois de ma vie que je me sentais libre et que j'avais l'impression de pouvoir faire moi-même mon bonheur.
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J'ai suivi les cours du vieux Nick* et obtenu tous les diplômes possibles dans les sept arts que tout homme se doit de maîtriser, à la mer, à savoir jurer, boire, voler, forniquer, se battre, mentir et dire du mal d'autrui.


*Surnom traditionnel donné par les Britanniques au diable.
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