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EAN : 9782757830468
288 pages
Points (22/10/2015)
3.51/5   175 notes
Résumé :
Un éditeur charge Alejandra Varela, spécialiste de l'art urbain, de retrouver Sniper, gaffeur célèbre pour son talent exceptionnel et ses actions de rue à la limite de la légalité et de la guérilla. lui, n'a pas de visage. Il contrôle à distance sa guérilla urbaine sans que personne n'ait jamais réussi à mettre la main sur lui. Alejandra Varela, spécialiste d'art urbain, est lancée à sa poursuite, afin de lui proposer un marché juteux. Très vite, celle qui croyait c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,51

sur 175 notes
Excellent thriller que « La patience du franc-tireur ». Avec ce roman, Arturo Pérez-Reverte revient à ses origines. Je ne peux m'empêcher de faire des liens avec ses premiers titres comme « le tableau du maitre flamand » ou encore « le club Dumas », qui comptent parmi les premiers de l'auteur et ceux que j'ai lus tout d'abord. Toujours cet intérêt pour les arts, que ce soit la peinture, les manuscrits rares et, maintenant, les graffitis. Après avoir passé à travers la série complète des « Aventures du capitaine Alatriste », que j'ai aussi adoré, ça a fait du bien de replonger dans cet univers moderne, mystérieux et fascinant.

Alejandra « Lex » Varela est une spécialiste dans le monde de l'art urbain. Un grand éditeur désire publier un ouvrage dédié à cet art et lui demande de retrouver la trace d'un « artiste » célèbre mais autant énigmatique que reclus, Sniper (franc-tireur). Mettre la main dessus ne sera pas tâche facile. On reconnaît ses graffitis à sa signature : une ligne de mire peinte en rouge. Et il les appose partout, dans des endroits aussi visibles qu'inaccessibles. Surtout, sa renommée est telle que ses fans téméraires accourent par centaines pour bombarder de peinture les édifices ou les villes où il souhaite faire des coups d'éclat. À leurs risques et périls…

De Madrid à Lisbonne, puis de Vérone à Naples, Varela explore un univers qui m'est assez inconnu. L'auteur réussit à décrire ces lieux avec réalisme. J'avais vraiment l'impression d'y être. Et pas que des lieux de cartes postales, d'une beauté à rendre jaloux. Non. Des lieux malfamés, des quartiers pauvres ou, surtout, glauques. Des lieux où les graffiteurs vont la nuit tombée pour réaliser leurs oeuvres. Et ils ne sont pas tous fréquentables, certains sont tout bonnement dangereux. D'autant plus que d'autres tout aussi menaçants recherchent aussi Sniper, mais pour d'autres raisons. Bref, des pièges de tous les côtés, le suspense fonctionne à merveille.

Ce roman est l'occasion pour l'auteur d'exposer son opinion à propos de l'art. L'art moderne, contemporain, comme vous voudrez. Mais aussi l'art de rue. C'est que Varela s'informe tant auprès des éditeurs, des chefs de police, de galéristes, des artistes (graffiteurs convertis) que des jeunes des rues. Chacun exposant son point de vue sur la situation. le roman en lui-même devient presque un documentaire assez complet. J'ai beaucoup aimé « La patience du franc-tireur », comme tous les autres romans de Pérez-Reverte. Toutefois, la fin m'a un peu déçu. En général, les chutes inattendues me plaisent assez bien mais, de par le dénouement de l'histoire, j'ai un peu l'impression que l'auteur a triché cette fois-ci, qu'il n'a pas donné vraiment de chance à son lecteur pour essayer d'anticiper cette fin. Mais bon, ça reste tout de même du grand art.
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« L'art moderne n'est pas de la culture, il est seulement une mode pour snobs. Il est un énorme mensonge, une fiction pour des privilégiés millionnaires et imbéciles… »

Voilà comment Sniper s'exprime, ce « maitre » du graffiti, cette légende vivante qui détruit systématiquement les plus grands lieux du monde pour leur imposer sa loi, celle que le monde doit se détruire parce qu'il est moche et dégénéré. Lex, une journaliste espagnole, part à sa recherche pour les besoins d'un livre luxueux. Dans son sillage, elle entraine bien malgré elle des gens qui veulent la peau de Sniper.

Ce roman qui pose les bonnes questions sur les graffeurs mais aussi sur l'art moderne en général nous emmène de Madrid jusqu'en Italie, Vérone et puis Naples. Il se terminera de façon spectaculaire dont je ne vous toucherai pas un mot.

Disons que la première partie du roman s'attache beaucoup à nous informer sur ce milieu qui m'était totalement inconnu. C'est bien intéressant, mais je piaffais d'impatience car je m'attendais à beaucoup de suspens…qui se faisait attendre - avec panache, bien sûr, car l'écriture de Pérez-Reverte est une explosion de couleurs et de saveurs -.

J'ai donc rongé mon frein en m'instruisant, ce qui n'est pas à dénigrer, loin de là. Puis la fin m'a cueillie par surprise et a comblé ma patience…de lectrice.
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Pour les besoins d'un projet d'expo à New-York et de livre d'art, Alejandra « Alex » Varela est chargée par son éditeur de retrouver un graffeur mythique, le « Sniper ». « Sniper » s'est fait remarquer par la qualité de ses graffiti, mais aussi par son activisme auprès des autres graffeurs. Bombant des lieux toujours plus hauts, toujours plus surveillés, toujours plus risqués, il proclame « si c'est légal, ce n'est pas un graffiti ». Mais personne, hormis ceux qui ont participé à ses réalisations, n'a pu approcher « Sniper », qui reste un mystère. Alex retrace ses débuts à Madrid, où sa légende dans le milieu des graffeurs s'est bâtie. Mais suite à un accident mortel dans un des happenings que Sniper organisait, le père de la victime tombée d'un toit, le richissime Lorenzo Biscarrues, veut sa mort et engage des tueurs pour accomplir sa vengeance. Sniper, ou plutôt sa signature, dés lors ne réapparaît qu'occasionnellement. Alex suit sa trace à Lisbonne, à Vérone, à Naples. Mais manifestement elle n'est pas seule à vouloir retrouver Sniper. Et Sniper veut-il vraiment apparaître au grand jour comme un artiste comme les autres ?

Arturo Perez-Reverte profite des recherches d'Alex pour mettre en lumière cet art urbain qu'est le grafitti, ses liens avec les révoltes générationnelles, les désirs de liberté et d'affrontement avec la société. le graffeur, le vrai, celui qui n'agit que de façon clandestine, peut-il être récupéré par l'art, peut-il céder sa liberté pour devenir à son tour un tenant de l'art établi ? La problématique est remarquablement exposée, mais le livre n'emporte pas totalement.
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Une enquête qui se déroule dans le milieu des tagueurs.
Un éditeur propose à Alejandra Varela, historienne spécialiste du street- art de partir à la recherche du plus célèbre et mystérieux des graffeurs :
Sniper, un génie dont tout le monde parle mais que personne ne connait. Un surdoué qui peint des fresques monumentales dans des lieux improbables. L'éditeur veut lui consacrer un livre et une grande exposition de son oeuvre.
Une traque qui traverse Lisbonne, Madrid, Vérone, et Naples où nous assistons à un face à face final.
Un personnage, fascinant, mais direct et agressif, protégé par des gamins qui n'hésitent pas à mettre leur vie en péril pour le séduire. Un homme dont on essaie de comprendre le but, les objectifs tant sa radicalité surprend.
Que l'on connaisse ou non l'art urbain, ce livre est finalement plus intéressant par son côté documentaire car l'histoire n'est pas spécialement originale.
Mais on se laisse porter par l'ambiance de la rue, le monde troublant de la nuit, les couleurs, Voici une attachante peinture ( murale) de l'art urbain.
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Vous avez toujours considéré que les graffiti étaient davantage une pollution visuelle qu'un art véritable ? Vous êtes totalement étranger au monde des graffeurs et n'avez que peu d'intérêt à y pénétrer ? Figurez-vous que vous n'êtes pas les seuls et que le thème du dernier roman de ce cher Arturo Pérez-Reverte avait de quoi laisser plutôt perplexe après un ouvrage aussi langoureux que le tango de la vieille garde. Comme quoi les a priori, c'est comme les vêtements à la piscine, il vaut mieux les suspendre au vestiaire. Honnêtement, La patience du franc-tireur n'est pas le meilleur livre de l'écrivain espagnol mais visiblement très documenté il nous fait pénétrer dans un univers fascinant au point qu'on regrette de ne pas avoir de version illustrée du roman, histoire de changer son regard sur ces graffitis. L'intrigue en elle-même, une véritable traque de la star de l'art urbain, aussi idolâtré que controversé, n'est pas le point fort du livre. Pérez-Reverte en narratrice, on n'y croit pas trop, mais bon, on s'habitue. Non, l'intérêt du livre vient de la description de ce monde des graffeurs, milieu opaque, radical et anarchisant. Et plus largement de leur conception de l'art contemporain, depuis longtemps prostitué aux phénomènes de mode, happenings et exhibitions grotesques, dans l'habileté de certains marchands à faire passer des vessies pour des lanternes. Hum. Pour en revenir au bouquin proprement dit, on est un peu déçu quand se produit LA rencontre promise depuis les premières pages. Juste avant d'être estomaqué par le dénouement imprévisible et brutal, alors que Pérez-Reverte avait semé quelques indices auparavant qui se révèlent éclairants in fine. Une tournée de tequila (ou de coca zéro) au lecteur avisé qui aura découvert avant la fin comment se conclue ce roman ! C'est drôle mais après ça, on ne pourra regarder les graffitis de rue avec le même oeil courroucé. Tout au contraire.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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critiques presse (7)
LActualite
10 mars 2015
Le tao du tagueur est un livre transformateur qui ouvre les yeux du lecteur et le force à regarder ce qui se cache sous la surface des murs.
Lire la critique sur le site : LActualite
Chro
30 décembre 2014
Pour qui n’y connaît rien, l’aspect documentaire sur le matériel des tagueurs, leur mœurs et leur code d’honneur, est fort intéressant, sans lourdeur ni longueur ; seul le dialogue final, passage forcé sur l’art, l’illégalisme et la récupération marchande, paraît un peu didactique. Le livre est cependant sauvé par son twist final, qui rajoute une couche de mystère au moment où l’on pensait avoir tout éclairci.
Lire la critique sur le site : Chro
LaPresse
18 novembre 2014
Arturo Pérez-Reverte n'est pas un grand styliste et son récit emprunte des sentiers déjà encombrés, mais cette plongée dans l'art de rue et la vie des jeunes artistes qui le pratiquent est fascinante.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Chatelaine
12 novembre 2014
Les points forts : le style, enlevant, imagé. L’originalité du sujet. Rares sont les romans dits « populaires » qui mettent en avant l’art contemporain. Et cela, sans être trop pointu.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
LesEchos
29 octobre 2014
L'auteur met en scène avec brio la révolte de notre époque. La conclusion du livre est très inattendue et surtout déroutante. Un aperçu de l'absurdité humaine.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Lexpress
27 octobre 2014
Au terme de la poursuite, riche en réflexions sur l'art moderne, le lecteur sait tout de la communauté anarchiste et incorruptible des graffeurs. Un peu trop peut-être...
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
03 octobre 2014
Arturo Pérez-Reverte réussit une fois encore à nous surprendre. Sa réflexion sur l'art comme forme moderne de rébellion est on ne peut plus passionnante.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (71) Voir plus Ajouter une citation
- Il y a peu, à propos de Sniper, quelqu'un m'a parlé d'idéologie.
- Je ne sais pas si c'est le mot que j'emploierais, a répondu Topo après avoir réfléchi. Un jour, il a eu cette réflexion que, selon les autorités, le graffiti détruit le paysage urbain ; mais nous, on doit supporter les panneaux lumineux, les enseignes, la publicité, les autobus avec leurs annonces et leurs messages débiles... Ils s'approprient toute la surface disponible, m'a-t-il dit. Même les chantiers de restauration des immeubles se couvrent de toiles publicitaires. Et nous, ils nous refusent l'espace pour nos réponses. C'est pour ça, répétait-il, que l'unique art que je conçois est de foutre en l'air toute cette merde... En finir avec les Philistins... Il appelait ça en plaisantant le graffiti de Samson et des Philistins : qu'ils aillent tous se faire voir.
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J'aime Naples. C'est la seule ville d'Orient, Istanbul mise à part, qui se trouve géographiquement en Europe. Et qui est dénudée de complexes. Tandis que le taxi que j'avais pris à la Gare centrale longeait les vieux remparts espagnols noircis, la Méditerranée envahissait de sa lumière les rues saturées de bruit, de trafic et de gens, où un feu rouge, un panneau de sens interdit sont de simples suggestions.
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Le destin est un chasseur patient. Certains hasards sont écrits de longue date, comme des francs-tireurs aux aguets, un oeil sur le viseur et un doigt sur la détente, dans l'attente du moment opportun. Et ce hasard-là, sans aucun doute, l'était. Un de ces innombrables faux hasards planifiés par ce Destin retors, ironique, amateur de pirouettes. Ou quelque chose comme ça. Une espèce de dieu capricieux et impitoyable, passablement farceur.
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- Le pouvoir, l'argent et le sexe mènent le monde, a commenté Simple pendant que je photographiais leur œuvre. Le reste n'est qu'images à l'eau de rose. Nous, on ne croit pas à la fée Clochette de Peter Pan, aux petits lapins, aux jolis cœurs, à la poupée, à l'énergie positive et à toutes ces momeries... [...]
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Le graffiti est l'oeuvre d'art la plus honnête, parce que celui qui le fait n'en profite pas. Il n'a rien à voir avec la perversion du marché. C'est un coup de feu asocial qui frappe en pleine moelle. Et même si, plus tard, l'artiste finit par se vendre, l'oeuvre faite dans la rue y reste et ne se vend jamais. Elle peut être détruite, mais pas vendue.
Page 208
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Vidéo de Arturo Pérez-Reverte
Il n'avait ni patrie ni roi, mais une poignée d'hommes fidèles. Ils ne cherchaient pas la gloire, seulement à apaiser leur faim. Ainsi naquit le mythe. Ainsi se raconte une légende.
Après avoir été banni du royaume de Castille par le roi Alphonse VI, Ruy Díaz vend, au mieux offrant, les services de sa troupe de soldats dévoués. Dans cette lutte pour la survie en territoire hostile, sa force de caractère et ses faits d'armes lui vaudront rapidement le surnom de Sidi Qambitur, maître triomphateur.
Avec son talent habituel, Arturo Pérez-Reverte nous plonge dans l'Espagne du XIe siècle, celle des rois rivaux, des batailles sanglantes et des jeux d'alliances entre chrétiens et Maures. Loin du mythe manichéen du Cid patriote, Sidi est le portrait d'un chef de guerre hors pair, d'un formidable meneur d'hommes et d'un stratège au sens de l'honneur inébranlable. Un roman haletant, épique et magistral, une immersion au coeur de l'Histoire.
Traduit de l'espagnol par Gabriel Iaculli
« Un récit magnifique, du pur Pérez-Reverte. » El Mundo
Arturo Pérez-Reverte, né à Carthagène, Espagne, en 1951, a été grand reporter et correspondant de guerre pendant vingt et un ans. Avec plus de vingt millions de lecteurs, il est l'auteur espagnol le plus lu au monde, et plusieurs de ses romans ont été portés à l'écran. Il partage aujourd'hui sa vie entre l'écriture et sa passion pour la navigation. Il est membre de l'Académie royale d'Espagne.
En savoir plus : https://bit.ly/3ViUsSE
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