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Olivier Philipponnat (Préfacier, etc.)
EAN : 9782207259559
176 pages
Denoël (30/04/2010)
3.68/5   120 notes
Résumé :
Yves Harteloup est un rejeton déclassé de la grande bourgeoisie, meurtri par la guerre. En vacances sur la côte basque, il retrouve les matins radieux de son enfance et s'éprend de Denise, une femme mariée qui appartient à son milieu d'autrefois. Très vite, Denise l'aime et ne vit que pour lui. Mais à mesure que son amant se révèle mélancolique et fuyant, elle accepte, comme un passe-temps, la compagnie d'un autre homme et perd définitivement celui qu'elle aime. >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 120 notes
1926. Dans un éblouissant été de la côte basque où le soleil abolit toutes les zones d'ombre, Yves, vétéran de la première guerre mondiale, et Denise, jeune mère de famille bourgeoise, riche, gâtée, tombent amoureux. Aveuglés par la lumière radieuse et le sable dans leurs yeux, espièglement lancé par Francette, la petite fille de Denise, ils ne perçoivent aucunement les fossés qui les séparent. de retour à Paris en octobre, les choses se gâtent. Denise attend d'Yves ce qu'il ne peut lui donner, un Amour passionnel type Roméo et Juliette. Yves, souffrant des troubles post-traumatiques de la guerre, attend de Denise ce qu'elle ne peut lui donner : du silence, une main fraîche sur son front fiévreux, de la patience, du repos...Denise vit sa passion à fond, suspendue à la sonnerie du téléphone comme on peut l'être aujourd'hui à son portable, elle attend des signes, des rendez-vous...Et la fête, car nous sommes dans les années folles. Yves, grand bourgeois ruiné par la guerre, ne peut pas suivre. Il est fatigué, il doit travailler, il est dépressif, même. Denise pressent qu'elle ne lui suffit pas, elle qui rêve de façon enfantine à un amour total. Ils ne se comprennent pas.
Irène Némirovski, vingt-trois ans à l'écriture de ce texte très beau et très cruel, fait preuve d'une maturité exceptionnelle. Elle analyse la passion amoureuse comme une pensée profondément égoïste, très loin de l'amour, et la détresse de ses personnages qui en devinent l'existence mais n'ont aucune ressource pour y parvenir. Ce thème est rebattu, maintes fois traité, mais il nous étonne encore ici, avec cet art de la description de paysages qui s'insinue dans le caractère des personnages, créant un monde tangible devant nous, un monde que nous reconnaissons : les amours de vacances au soleil, la rentrée, la grisaille parisienne, la vie médiocre. Tout cela n'a pas pris une ride...Où sont maintenant les livres magnifiques qu'Irène aurait pu écrire dans sa maturité ? Ah l'impardonnable crime et tous ces vides laissés.
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Ce genre de roman,centré sur une histoire d'amour entre gens de la bonne société, plutôt à l'aise, ne m'attire guère, mais l'écriture de l'auteur si. Et il faut reconnaître qu'elle montre ici un incroyable don d'observation à seulement 23 ans . Et quelle belle plume ! Impossible de ne pas songer à deux autres premiers romans, Bonjour tristesse et le rempart des béguines, dont les auteurs étaient certes un peu plus jeunes, mais tout aussi observatrices et talentueuses. Mais contrairement à Françoise Sagan et à Françoise Mallet-Joris qui se contentaient d'observer et de dépeindre, finement, les milieux dans lesquels leur récit se déroule, Irène Némirovsky s'intéresse bien plus à ce qui fait d'Yves ce qu'il est devenu, bien sûr il y a son déclassement, parce qu'il est ruiné et doit travailler, mais il y a aussi les séquelles psychiques de la Grande Guerre, qui font d'Yves quelqu'un de désorienté, de désenchanté, ne trouvant plus grand sens à donner à sa vie et n'aspirant qu'au calme et au repos. Ce roman d'amour est loin d'être un remake de Madame Bovary, car si Denise a bien des points communs avec Emma, elle est aimée même si elle s'interroge. L'union, parfaite tant que cela ressemblait à un amour de vacances, se fissure quand l'été est fini. de points communs au quotidien, il n'y en a guère (et encore, Yves, originaire du même milieu que Denise, peut deviner ses attentes !), et leur amour s'étiole, se lézarde, se fissure. Les incompréhensions s'accumulent jusqu'au malentendu final, qui leur fera réaliser, mais chacun de leur côté, qu'ils ont été heureux. Un roman d'une lucidité incroyable sur les non-dits, les divergences mineures, les incompréhensions dans un couple. Un très beau premier roman.
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Yves et Denise sur la plage tombent amoureux
Le Pays Basque embrase leur rencontre de feu
Jeune et jolie mère, séduisant célibataire
Une variante de plus d'un banal adultère?
Pas du tout! Pour un premier roman, quel talent!
Belle écriture, fine analyse, oeil acéré,
L'auteure n'envisage pas une bluette d'été:
Denise s'angoisse dans son amour ardent,
Vivant dans une bulle de luxe, d'oisiveté
Mais Yves poilu blessé ne veut qu'apaisement
Ancien riche déclassé souffrant de travailler
Malentendu criant entre les deux amants
Chaque jour, à Paris, la fissure s'étend

...Elle se transformera en un grand trou béant.

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Le malentendu a été écrit en 1926 et c'est vrai que les rapports entre Denise jeune femme bourgeoise mariée et Yves Hauteloup homme déclassé, semblent dater et pourtant les états d'âme de ces deux personnages sont-ils si différents de ceux de 2021 ?
Oui ils seront décrits autrement, avec un autre vocabulaire et sans aucun doute un autre rythme mais au fond est-ce si différent ?
Que les relations amoureuses sont compliquées !! ce qui devrait être simple, aller de soi puisqu'il s'agit d'amour n'est en fait que souffrance, tourments et malentendus.
Malentendus car absence d'empathie et vanité.

J'avais déjà pointé dans d'autres romans d'Irène Némirovsky mon incompréhension devant des propos antisémites de la part de l'auteur pourtant elle-même victime. je ressens ici encore des propos racistes , ce qui reste gênant et même choquant.
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Histoire d'amour des années 1920. Ils se rencontrent sur la plage, ils sont beaux et sans souci. Elle est riche, mais il est pauvre.

Il est né dans une famille riche, mais qui s'est ruinée. Il tente de garder l'apparence de la richesse, il a conservé son bel appartement et sa bonne qui lui fait chauffer son bain. Avec son amante, son argent s'envole, mais il reste avec les soucis que son orgueil l'empêche d'avouer.

Elle est riche, elle a hérité de ses parents et elle a un mari fortuné. Elle n'a rien d'autre à faire de ses journées que de se morfondre en attendant son amant. Quant à son mari cocu, il est occupé par ses affaires et on ne sait trop si son aveuglement est volontaire.

Les amants n'ont pas la même façon de voir les choses. Elle veut l'entendre dire qu'il l'aime, mais il répond qu'il ne sait pas ce qu'est l'amour. Elle cherche l'aventure mais ce qu'il veut c'est se reposer auprès d'elle.

Un roman d'amour qui décrit un milieu social bien particulier. Mais aussi un roman sur les relations de couple, sur les choses qui ne sont pas dites.

Une des premières oeuvres d'Irène Némirovsky qui possède déjà une écriture maîtrisée et une observation fine de la société.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Elle se pencha vers lui, le prit par les épaules.
- Yves, est-ce que vous m’aimez ? demanda-t-elle, et sa voix ne ressemblait pas à celle d’une amoureuse qui murmure : « Tu m’aimes ? », comme une affirmation, divinement sûre d’avance de la réponse ; elle était pleine d’anxiété et de souffrance, au contraire. Tout de même, elle espérait. Il ne répondait rien. Il dit enfin :
- A quoi bon les mots, Denise ? les mots ne signifient rien.
- Dites-le moi quand même, je vous en prie… Je veux le savoir.
- C’est que, justement, je me demande si je peux aimer, aimer comme je voudrais, soupira-t-il. Et, cependant, Denise, je sens que vous m’êtes infiniment chère. Le désir que j’ai de vous est mêlé à une immense tendresse…
- Mais, c’est cela, l’amour, balbutia-t-elle, comme une imploration, le cœur serré, les yeux attachés sur lui.
Il répondit simplement :
- Si vous jugez que c’est l’amour, je vous aime, Denise.
Elle sentit, pour la première fois, une sorte de barrière entre leurs deux cœurs, comme une petite frontière mal définie, mais infranchissable. Mais elle ne dit rien ; elle préféra fermer les yeux, s’oublier, ne pas voir, ne pas être sûre, mais ne pas le perdre, surtout ne pas le perdre. Et, furtivement, tandis qu’il l’embrassait, elle essuya de la main deux grosses larmes qui débordaient de son cœur trop lourd.
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Il redécouvrait, avec une émotion profondément douce, des lignes, des nuances, le contour des montagnes, la surface miroitante du golfe,la chevelure vivante et légère des tamaris. Et quand il eut perçu de nouveau, dans l'air , ce parfum de cannelle et d'orangers en fleur qu'y apporte le vent d'Andalousie, il fut tout à fait réconcilié avec l'oeuvre du temps, et l'ancienne allégresse lui dilata le coeur.
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Sa présence seule lui était indispensable pour le moment ; sa longue chasteté, au lieu de lui peser, lui était précieuse comme une enfance retrouvée ; son désir d'elle lui causait une de ces souffrances exquises que l'on se plaît à faire durer, comme, au coeur de l'été, quand on a soif, on s'amuse à tenir longtemps sous ses lèvres, sans le boire, le verre d'eau glacé, embué de petites perles fraîches. Il avait assez vécu et senti pour reconnaître la valeur de son émoi ; il le cultivait égoïstement, jalousement, comme une fleur rare. (p.60)
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Aimer sans être aimé,
Etre au lit sans dormir,
Et attendre sans voir venir
Sont trois choses qui font mourir

dit-on à peu près.
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(...) c'était une torture quotidienne que cette attente près du téléphone, un lent supplice raffiné qu'elle ne pouvait pas expliquer, qu'il aurait dû, pourtant, comprendre. Et cette incompréhension, c'était justement une des preuves les plus terribles qu'elle manquait entre eux, l'étrange fibre sensible qui relie deux êtres, les noue en un seul, les fait mystérieusement jouir des mêmes joies et saigner des mêmes souffrances ; oui, il manquait quelque chose entre eux d'insaisissable, d'inexprimable, tout simplement, peut-être, ce qu'on nomme l'amour réciproque. (p95)
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Elle fut l'une des romancières les plus en vue des années 30 puis on l'a oublié après sa mort en déportation… jusqu'à sa redécouverte il y a quelques années. Son nom ? Irène Némirovsky;
« Suite française » d'Irène Némirovsky, c'est à lire aux éditions Denoël.
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