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Commissaire Maigret - Romans et ... tome 4 sur 103

Alain Demouzon (Préfacier, etc.)Jean Fabre (Éditeur scientifique)Danièle Racelle-Latin (Éditeur scientifique)
EAN : 9782507002800
1 pages
Luc Pire (15/10/2009)
3.64/5   228 notes
Résumé :
L'attention du commissaire Maigret, venu en mission à Bruxelles, est attirée par un individu suspect. Celui-ci est pauvrement vêtu, cependant, il glisse dans une enveloppe une forte somme d'argent liquide. Intrigué, Maigret le prend en filature. L'homme achète une valise bon marché, et Maigret achète le même modèle. L'homme prend le train pour Brême, où Maigret le suit, et, sitôt que l'occasion se présente, échange les deux valises. Arrivé à Brême, l'homme prend une... >Voir plus
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Un homme est pris en filature par le Commissaire Maigret. Les agissements suspects de celui-ci le tourmentent. Dès qu'il le peut, il substitue sa valise avec celle de cet anonyme. Lorsque ce dernier s'en rend compte, il se suicide. Maigret découvre dans la valise un costume taché de sang...

Ce n'est un secret pour personne, je suis friande des polars, notamment ce que j'appelle les classiques : Conan Doyle, Agatha Christie, Charles Exbrayat, Georges Simenon. Oui, je suis éclectique dans mes lectures et je le revendique ! Pourquoi Simenon pour ce billet ? Eh bien, la générosité du Papa Noël étant sans égal, j'ai reçu au pied du sapin (bon d'accord, sur ma table basse) les oeuvres de cet auteur en Pléiade. Tout n'y est pas encore (d'ailleurs ce titre n'en fait pas partie), l'auteur étant prolixe, mais cela m'a permis de compléter mes vieux livres de poche et m'a rappelé que je n'avais jamais fait de critique de celui-ci. Bref, voilà pour le contexte (qui a dit :"OUF" ???)

Le Pendu de Saint-Pholien est un roman qu'il faut lire absolument car il défie les règles du genre. En premier lieu, Simenon se base sur des choses réelles. le groupe d'étudiants et d'artistes que l'on croise dans le roman, Les Compagnons de l'Apocalypse, ne sont pas sans faire référence au groupe auquel appartenait l'auteur. de plus, il y a réellement eu un pendu à Saint-Pholien, église de Liège. Voilà qui confirme la "patte" de Simenon et lui confère un style tout particulier. Vient s'ajouter à ceci le rôle du Commissaire Maigret ici. En effet, habituellement, il y a une victime, un ou plusieurs coupables et ce n'est qu'à partir de là que le policier entre en scène. Or, ce n'est pas le cas dans ce roman puisque c'est Maigret lui-même qui va tout déclencher: un premier suicide puis un second... et l'affaire devient complexe...

Si vous êtes, comme moi, férus de policiers en tout genre, n'hésitez plus !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Terminant une mission en Belgique, Maigret remarque un jeune homme au comportement curieux.
Intrigué, le commissaire le suit et échange sa valise par jeu et pour voir sa réaction.
Las ! Quand il s'aperçoit qu'il n'a plus sa valise le jeune homme panique et se suicide !
La valise, ne contenait pourtant rien de valeur (a priori), le commissaire, bien embarrassé par ce suicide (qu'il ne pouvait, au demeurant anticiper) va mettre un point d'honneur à éclaircir ce mystère, à commencer par l'identité du jeune mort...

L'affaire est, une fois de plus, rondement menée par un Maigret très anxieux d'avoir le fin mot de l'histoire.
J'ai trouvé le dénouement assez inattendu, j'étais, comme l'adjoint Lucas, parti sur une autre piste.

le pendu de Saint-Pholien, paru en 1931, est l'un de ceux que je trouve les plus réussis, peut-être même le plus réussi, parmi la douzaine de titres que j'ai lu jusqu'à maintenant, avec un Jules Maigret aussi bon policier que fin psychologue, la formule "comprendre et ne pas juger", s'applique particulièrement ici.
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Publié en 1931, tome 4 de la série des Maigret, le Pendu de Saint-Pholien moins connu que beaucoup d'autres est un roman à découvrir .
George Simenon situe l'action de son roman à Liège, sa ville natale.
Venu en mission à Bruxelles Intrigué par le comportement étrange d'un homme dans le café où il s'est arrêté Maigret décide de le suivre. L'homme a fait un paquet dans lequel il a glissé une très grosse somme d'argent sans même garder un billet ,pourtant il semble être dans une misère noire. Il le voit acheter une valise fort modeste, allez savoir pourquoi il achète la même et par jeu il échange sa valise avec celle de l'homme ... le drame survient
Maigret culpabilise et se doit de comprendre pourquoi cet homme a mis fin à ses jours dans ce minable hôtel de Brême...
Brême, Paris, Liège, Reims, Liège et le mystère s'éclaircit et ... si tout cela n'était au fond qu'une histoire de gamins.

Du grand , du très grand Simenon ...




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Encore Simenon ? Commenter une fois encore du Maigret ? Pour évoquer les détails insolites de temps révolus regrettés ? Car je n'ai pas été enthousiasmé plus que de coutume par cette enquête des débuts du romancier liégeois. Et d'ailleurs je ne suis pas un féru du genre, je l'ai déjà affirmé à maintes reprises. Alors ?

Venez voir, je vous invite ! Au moins trois considérations loin d'être anecdotiques méritent que je vous entretienne du Pendu de Saint-Phollien.

La première est personnelle, car je vis depuis ma naissance à Liège, où se déroule une bonne partie de l'histoire. J'ai toujours manifesté un intérêt marqué pour les vieilles photos de ma ville. Les comparer aux sites actuels provoque chez moi un vertige, celui du temps peut-être, quelque chose qui me remue, qui relève de la nostalgie et de la méditation. Comme quand on regarde une photo de soi enfant. J'ai été cela ? Ma ville était cela ?
De plus, quand je lis un roman qui s'y déroule, une magie habite les pages. Les lieux connus acquièrent une dimension supplémentaire, une existence parallèle intemporelle. J'ai connu cela en lisant Pedigree (ce n'est pas de la fiction pourtant), La danseuse du Gai-Moulin et cette fois plus que jamais puisque le centre de Liège est parcouru depuis la gare des Guillemins jusqu'au fond de la rue Hors-Château, en passant par la Haute-Sauvenière. Et le quartier Saint-Pholien en Outremeuse, où on voit le 15 août fêter Marie avec une messe en wallon et un folklore arrosé bien liégeois. La scène finale, longue du quart du roman se situe dans un étage sordide d'une cour très discrète derrière l'église Saint-Phollien. Je me suis promené hier rue des Écoliers pour y retrouver l'impasse (désormais fermée) qui mène à ce lieu, dit la Caque, fréquenté occasionnellement par Simenon, où se retrouvaient dans les années 20 des jeunes gens, artistes et intellectuels partageant beuveries et exaltations farfelues.
Cette dernière scène, qui constitue un roman à elle seule, voit les aveux des chevaliers de l'Apocalypse qui sont une transposition romancée de la Caque. le suicide par pendaison d'un des ses membres, Joseph Kleine, le plus pauvre et toujours ivre, fut source d'inspiration pour l'auteur. Remarquez que ni la réalité ni la fiction n'ont vu le pendu suspendu aussi haut que sur la couverture du livre d'époque (le médiatique dépasse toujours facilement la mesure...).

Seconde raison pour insister sur ce livre : il s'agit d'un écrit charnière dans l'oeuvre de l'écrivain. Je n'ai pas eu l'impression de lire une enquête policière, ni un Maigret. Celui-ci attend d'ailleurs la prescription des faits avec indulgence pour n'arrêter personne au terme des aveux. La réalisme psychologique y est à l'oeuvre et annonce ses livres plus littéraires, ses romans "durs" (terme choisi par l'auteur pour les qualifier).
Dans une lecture en postface aux éditions Labor, Jean Fabre, Maître de conférences à l'Université Paul valery de Monptellier, décrit cela dans une remarquable analyse qui dépasse largement mon ressenti intuitif. Il souligne chez Simenon l'existence de deux mondes distincts et opposés venus de la personnalité de ses parents : l'un paternel, préposé à la sécurité, qui éclaircit tout et l'autre maternel, angoissant, angoissé et déséquilibré à l'image de sa mère aigrie et contrainte dans un catholicisme sans épanouissement. Ce dernier est celui des romans-romans, sombres et troublés tandis que l'autre, celui du roman policier avec le robuste commissaire, est porteur d'une lumière apaisante qui compense et exorcise l'autre. Les deux genres ont été indispensables à Simenon. le pendu de Saint-Pholien annonce la série de ces romans nobles que le relais d'Alsace inaugure la même année 1931.
...
Décidément ce pendu m'aura mené sur d'insoupçonnables beaux chemins de la connaissance !

(Chronique complète et photos sur le blog)

Lu en format ePub sur Sony T1
Lien : http://marque-pages.over-blo..
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Maigret attend son train. Il remarque un homme intriguant, le suit jusqu'à Brême. Quand l'homme se suicide, Maigret se sent coupable d'avoir interverti sa valise avec celle du voyageur.
De Brême, à Reims, en passant par Liège ou Paris, Maigret essaie de comprendre pourquoi la perte de cette valise qui ne contenait qu'un vieux costume tâché de sang a déclenché ce geste fatal. Pourquoi l'homme d'affaires rencontré à Brême ne cesse de le précéder dans toutes ses démarches ? Quel rapport avec un autre suicidé qui s'est pendu 10 ans plus tôt ?
Cette histoire est originale car cette fois c'est bien Maigret qui est le déclencheur de cette affaire avec son geste inconsidéré d'échanger les valises. Et d'ailleurs, en réalité, il n'y a pas d'affaire puisque le suicide ne fait aucun doute. Pourtant Maigret aiguillonné par la culpabilité a besoin de comprendre.
Sa carrure monolithique, sa placidité tenace et sa capacité d'analyse psychologique joueront en sa faveur pour obtenir les clés qui lui manquent pour interpréter le geste fou qu'il a provoqué.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... Ainsi [Maigret] put-il assister à l'ouverture de la valise, qui ne contenait que de vieux journaux.

Il vit le voyageur devenir livide à un point tel que cela faisait mal, tourner et retourner la valise entre ses mains tremblantes, éparpiller les journaux dans la chambre.

Les petits pains se trouvaient sur la table, toujours enveloppés, mais le jeune homme, qui n'avait pas mangé depuis quatre heures de l'après-midi, ne leur accorda pas un regard.

Il se précipita vers la gare en faisant des détours, en demandant dix fois son chemin, en répétant avec un accent qui déformait tellement le mot que ses interlocuteurs le comprenaient à peine :

- "Bahnhof ! ..."

Il était si nerveux que, pour mieux se faire entendre, il imitait le bruit du train !

Il arriva à la gare. Il erra dans l'immense hall, aperçut quelque part des bagages en tas et s'approcha comme un voleur afin de s'assurer que sa valise n'y était pas.

Et il tressaillait chaque fois que quelqu'un passait avec une valise du même genre.

Son compagnon le suivait toujours, sans détourner son regard pesant.

A minuit seulement, l'un derrière l'autre, ils rentrèrent à l'hôtel.

La serrure découpa la silhouette du jeune homme, affalé sur une chaise, la tête entre les mains. Quand il se leva, il fit claquer ses doigts dans un geste à la fois rageur et fataliste.

Et ce fut la fin. Il tira un revolver de sa poche, ouvrit la bouche toute grande et pressa la gâchette. ... [...]
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Maigret (...) se souvint que les experts, prévoyants, avaient dessiné sur le plancher de la chambre voisine les contours du cadavre.
Il s'y rendit sur la pointe des pieds, pour ne pas réveiller les locataires, peut-être aussi parce que le mystère lui pesait aux épaules, avec, à la main, le complet de la valise qui gardait ses faux plis.
La silhouette sur le sol, était difforme, mais mathématiquement exacte.
Quand il essaya d'y appliquer le veston, le pantalon et le gilet, il eut une lueur dans les yeux, mordit machinalement le tuyau de sa pipe.
Les vêtements étaient au moins de trois tailles trop grands ! Ce n'étaient pas ceux du mort !
Ce que le vagabond gardait si jalousement dans sa valise, ce à quoi il attachait un tel prix qu'il s'était tué parce qu'il l'avait perdu, c'était le costume d'un autre !
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C’était, en dix fois plus concentré ,l’atmosphère de la maison de Reims, où Maigret avait déjà imposé sa présence aux mêmes personnages. Et toute la masse du commissaire contribuait à donner à cette présence forcée une signification menaçante.

Il était grand et large, large surtout, épais, solide, et ses vêtements sans recherche soulignaient ce qu’il y avait de plébéien dans sa structure. Un visage lourd, où les yeux étaient capables de garder une immobilité bovine.

Il ressemblait ainsi à certains personnages des cauchemars d’enfant, à ces figures monstrueusement grossies et sans expression qui avancent vers le dormeur comme pour l’écraser
p70
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- Vous comprenez ! Moi, je ne suis installé ici que depuis six mois … Si j’avais fait ce costume là, on n’aurait pas eu le temps de l’user …
- Et Morcel ?
- A Robermont !
- C’est loin d’ci ?
Le tailleur rit, ravi de la méprise, expliqua : "Robermont, c’est le cimetière … M. Morcel est mort au début de l’année."
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Les pauvres sont habitués à réfréner l'expression de leur désespoir, parce que la vie les attends, le travail, les nécessités de tous les jours, de toutes les heures.
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Quel grand écrivain est l'auteur de près de 200 romans, l'inventeur de 8 000 personnages, et surtout, par quel livre pénétrer dans ce palais colossal ?
« La neige était sale », de Georges Simenon, c'est à lire au Livre de poche.
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