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EAN : 9782809823134
280 pages
L'Archipel (18/11/2021)
3.34/5   31 notes
Résumé :
L'épopée de la Révolte arabe, la personnalité énigmatique de T. E. Lawrence (1888-1935), dit Lawrence d'Arabie, l'aura de légende qui entourent son existence méritaient d'être démystifiées par le conteur talentueux qu'est Gilbert Sinoué.

Paris, 1962. L'historien Paul Savarus et sa femme sortent enthousiastes de la projection de Lawrence d'Arabie, le film de David Lean. Ils sont bousculés par un spectateur qui paraît hors de lui.

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Gilbert Sinoué a raccroché son roman à la période de sortie du film Lawrence d'Arabie de David Lean, avec Peter O'Toole dans le rôle-titre (1962) pour mieux rebondir sur la légende de celui que l'on surnomma bien improprement le "roi sans couronne d'Arabie" afin de mieux la contrer et mieux faire ressortir un débat qui avait encore cours à cette époque, depuis la parution en 1955 du livre de Richard Aldington intitulé : Lawrence of Arabia, A Biographical Enquiry et traduit en français chez un éditeur aujourd'hui disparu : Amiot Dumont, sous le titre assez violent de Lawrence l'imposteur et sur un vieux fond de rivalité franco-britannique qui permettait de s'en prendre aux Anglais à travers Lawrence et de ne pas battre notre propre coulpe, alors que nous avions exercé un mandat sur le Liban et sur la Syrie et que nous n'avions pas moins que Londres de responsabilité dans ce qu'est devenu le Moyen-Orient après le Premier Conflit mondial.

Le livre est bâti sur l'idée d'enquêter sur Thomas Edward Lawrence en se rapprochant de quelques-uns des derniers témoins de sa vie, mais l'angle choisi et les témoins retenus ne sont pas ceux qui permettraient de considérer le personnage le plus à son avantage. Malgré tout, on se laisse guider dans cette quête de savoir et cette soif de compréhension qui animent les héros du livre- imaginaires quant à ceux qui cherchent à creuser le sujet, mais bien réels pour ceux qui les aident dans ce patient jeu de piste- et on se surprend à être entraînés à leur suite dans l'entreprise qui est celle-là-même des personnages du roman de Sinoué, à savoir de se mettre à la recherche du manuscrit perdu en gare de Reading (entre Londres et Oxford) de son grand ouvrage, ses mémoires de guerre : les Sept Piliers de la Sagesse, que certains affirmeraient pouvoir être retrouvé, mais qui ne le fut finalement pas.
Mais là n'est pas l'essentiel du propos de ce roman, qui permet à son auteur de synthétiser tout ce que l'on sait sur Lawrence, quand sa biographie nous appelle à nous saisir d'une loupe pour regarder par grossissement tout ce qui demande des éclaircissements.
Et, c'est là que, moi qui suis un biographe de T. E. Lawrence, je trouve à la fois des mises au point bien conduites et assez convaincantes et des aperçus qui sont au contraire des redites paresseuses de choses qui me paraissent beaucoup plus contestables.
Sur le site Grégoire de Tours (Critiques de livres historiques), j'ai pu en effet rappeler quelques étapes de la vie de Lawrence : Né le 16 août 1888 à Trémadoc dans le Carnarvonshire (Pays de Galles), il est le fils illégitime d'un gentilhomme anglo-irlandais, Thomas Robert Tighe Chapman, qui a planté là son épouse et leurs filles, demeurées à South Hill en Irlande, pour s'installer dans une longue vie d'adultère et d'errance avant son installation définitive à Oxford avec Sarah Junner ou Maden, la gouvernante de ses premiers enfants et avoir avec cette dernière cinq fils à qui l'on essaiera pendant un certain temps de cacher leurs origines et que l'on tentera de faire passer pour la progéniture d'une famille tout à fait respectable alors que leurs parents osaient vivre dans le péché comme le définissait étroitement la très puritaine société victorienne et post-victorienne tout en se faisant passer pour des gens mariés. Pris parce qu'il lui ressemblait trop pour cible par sa mère, imprégnée d'une morale austère, malgré son concubinage, Ned (petit nom affectueux qui fut donné à Thomas Edward dans son enfance) dut être le seul des cinq frères à être battu par sa mère, par le martinet ou le fouet, et il en éprouva de la haine et de la rancoeur pour l'hypocrisie de ses parents, qui avaient l'intention de réparer leurs propres erreurs et leurs fautes en destinant leurs fils à un missionnariat chrétien et qui ne pouvaient rien changer à leur situation, dans la mesure où l'épouse réelle de Chapman, Édith Hamilton Boyd, refusait catégoriquement le divorce. Ned, qui découvrit involontairement le dessous des cartes, ressentit pour toujours le besoin de rester célibataire et maudit à jamais le commerce charnel en vue de la procréation, allant jusqu'à refuser tout contact physique avec qui que ce fût (homme ou femme, ce qui ne peut finalement avoir fait de lui qu'un homosexuel refoulé non actif). Tout cela est bien vu par Gilbert Sinoué, qui cependant maintient, c'est bien dommage, deux légendes à mes yeux dépassées :

1/ L'affirmation que Thomas Edward, engagé depuis la fin de 1916 aux côtés des Arabes entrés en révolte ouverte contre l'occupant turc, aurait été arrêté par l'ennemi à Deraa (localité située dans le sud de l'actuelle Syrie) et reconnu plus ou moins comme un Occidental à cause de sa peau bien blanche, alors qu'il tentait tant bien que mal de se faire passer pour un Circassien, qu'il aurait subi des sévices corporels de plusieurs genres : entre autres, la fouettée et, le laissant simplement deviner, ce qui pourrait être un abus sexuel, alors qu'en réalité il a selon moi tout inventé pour paraître indemne aux yeux des Arabes, grâce aux souffrances prétendument subies pour eux afin de justifier sans le dire et tenter d'excuser chez lui une certaine complicité silencieuse et partagée avec le gouvernement anglais d'une part des fausses promesses qui leur auraient été données d'accorder l'indépendance à certaines des provinces arabes de l'Empire ottoman, hormis dans la péninsule arabique, et d'autre part de la duplicité des Britanniques en pourparlers secrets avec les Français pour le dépeçage dans le dos des Arabes des dépouilles des secteurs arabophones de cet Empire turc (accords Sykes-Picot) . Cette trahison occidentale, connue assez tôt par Lawrence, contrairement à ce que disent certains, le mit en porte-à-faux vis-à-vis des Arabes (du moins de ses amis les Hachémites, et surtout de Fayçal, fils du chérif Hussein de la Mecque qui avait, avec le soutien des Britanniques, brandi contre les Turcs l'étendard de la Révolte arabe le 10 juin 1916). C'est en spectateur impuissant du sort que les Anglais et les Français réservaient à leurs alliés d'un moment que le lieutenant-colonel Lawrence assista à la Conférence de la Paix à Paris et à Versailles en 1919, au refus des Américains et de leur président Woodrow Wilson de se mêler de trop près des affaires arabes (échec final de la commission King-Crane), au partage réel enfin entre les puissances néo-coloniales française et britannique des restes de l'Empire ottoman lors de la conférence de San Remo en avril 1920 et de l'expédition subséquente des troupes françaises commandées par les généraux Gouraud et Goybet qui furent victorieuses des forces de Fayçal à Meyssaloun en juillet 1920. Soyons honnêtes en disant que si Lawrence ne se fit pas le défenseur des intérêts des Arabes mais plutôt celui de l'Angleterre en Palestine (plus tard État d'Israël) et en Mésopotamie (qui devait être rebaptisée Irak), il se montra généreux avec eux en essayant- bien en vain- de réserver la Syrie pour Fayçal mais que la France mit fin à ces espoirs.

2/Je m'inscris une nouvelle fois en faux contre l'affirmation qui fait du très adoré compagnon de Lawrence sur le chantier de fouilles de Karkemish, le fameux Dahoum, appelé aussi Salim ou Selim Ahmed d'après certains, l'unique dédicataire du très beau poème liminaire inscrit en ouverture des Sept Piliers de la Sagesse, le "mystérieux" S. A., connu seulement pour finir sous cette étrange abréviation. Dahoum serait mort de typhoïde pendant la guerre et Lawrence l'aurait douloureusement pleuré aux dires du mitrailleur Tom Beaumont qui aurait entendu Thomas Edward dire qu'il l'aimait ("Je t'aimais" sont en effet les premiers mots du poème). Tout semblerait indiquer que S. A. serait bien Dahoum, mais ce serait trop simple, oui ce serait bien trop simple, pour la bonne raison que Lawrence, s'adressant un jour à son "biographe" Robert Graves écrivit : "Vous avez pris mes paroles trop à la lettre, S. A. existe toujours, mais loin de moi car j'ai changé". Pour ma part, je pense à Lawrence lui-même, à un Lawrence que les Arabes appelaient El Aurens, bref à un hypothétique Sherif Aurens, titre aussi improbable que celui de" prince de la Mecque" ou de "roi sans couronne d'Arabie" dont on l'a aussi affublé. Rédigeant le poème des Seven Pillars of Wisdom, Thomas Edward préparait l'abandon du nom de Lawrence que ses parents avaient choisi d'adopter pour cacher leur identité et le fait qu'ils vivaient "à la colle" alors que son père s'appelait en réalité Chapman et que sa mère Sarah était officiellement désignée sous le nom de Junner- ou de Maden- bien que son père à elle, parti sans laisser trace de lui, se nommât effectivement Lawrence (John Lawrence). Thomas Edward avait la volonté manifeste de tirer un trait sur la vie et l'action du colonel Lawrence qu'il avait été, de ce Lawrence d'Arabie à la légende plus ou moins fabriquée, mieux de Lawrence tout court. Il allait bientôt adopter le nom de John Hume Ross, puis celui de Thomas Edward Shaw et endosser l'uniforme de simple soldat de la Royal Air Force puis du Tank Corps et enfin à nouveau de la R. A. F. en se départissant aussi de son grade de lieutenant-colonel.
Voilà ce que j'oppose à tous les écrivains- historiens ou romanciers- qui entretiennent le mythe romantique d'un "S. A." qui
aurait nom Salim ou Selim Ahmed (Dahoum). le poème dédié à S. A. est un adieu à Lawrence (El Aurens) et aussi peut-être à une mère tenue de plus en plus à distance : Sarah Lawrence (Aurens). L'énigme est, je le pense, résolue par cette explication que j'ai donnée dans mon livre sur Thomas Edward Lawrence, cet inconnu (ouvrage biographique).

Maintenant, ayant dit tout cela, je reconnais d'énormes qualités au roman de Gilbert Sinoué, et d'abord d'offrir un divertissement au lecteur, mais aussi une profonde réflexion sur cet homme, débarrassé en partie de sa légende, et qui n'en fut pas moins, n'en déplaise à certains, un héros incontestable et assurément pas le vulgaire imposteur que voulut en faire Richard Aldington.
On peut dire bien des choses à propos de Lawrence, mais assurément pas tout le mal que certains peuvent en dire.

J'ai passé quelques très bonnes heures de détente en lisant ce roman de Sinoué qui, pour n'être pas son meilleur ouvrage, n'en est pas moins fort intéressant.

François Sarindar, auteur de Lawrence d'Arabie : Thomas Edward, cet inconnu, Paris, L'Harmattan, collection Comprendre le Moyen-Orient (2010)
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voici le tout dernier roman de Gilbert Sinoué. Tout commence quand "l'historien Paul Savarus et sa femme sortent enthousiastes de la projection de Lawrence d'Arabie, le film de David Lean. Ils sont bousculés par un spectateur qui paraît hors de lui. L'homme s'appelle Alan Carswell et ne décolère pas. Ce film ? Un conte hollywoodien, à mille lieues de la vérité. Car lui a connu Lawrence, à Oxford, lorsqu'il était étudiant en archéologie. Il sait la vérité sur ce " prince aux deux visages ".À la fois abasourdi et intrigué, Savarus décide de se lancer sur les traces de l'auteur des Sept piliers de la sagesse".
Ce récit de l'enquête sur la vraie personnalité de Lawrence d'Arabie m'a intrigué et beaucoup intéressée. On y décortique minutieusement sa vie. Mais qui fut véritablement cet homme ? On ne le saura certainement jamais complètement car chaque personne a sa part de secret.
Bien que ce ne soit pas le meilleur ouvrage de cet auteur j'ai apprécié cette lecture fluide et bien documentée au sujet accrocheur.
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L'idée de départ est intéressante : en 1962, Savarus, historien, et son épouse psychiatre, assistant à la projection du film de David Lean, « Lawrence d'Arabie » se font bousculer par un autre spectateur, Alan Carswell qui juge que ce film est un tissu d'âneries, pur produit de Hollywood, car, lui, personnage important a bien connu Lawrence autrefois.

Il va éveiller la curiosité de Savarus, en le dirigeant vers des auteurs, biographes autoproclamés qui n'ont eu de cesse d'écorner l'image du mythe, en particulier la biographie de Richard Aldington. On va suivre le parcours de Savarus, à la recherche de la « face cachée », c'est-à-dire sombre peu glorieuse du héros.

L'auteur revient sur l'enfance de Thomas Edward Lawrence, fils de l'union illégitime de Thomas Chapman (marié et père de quatre filles, dont l'épouse refusera toujours le divorce) et de Sarah Junner, elle-même enfant illégitime. Il semblerait que le nom Lawrence soit celui du père de Sarah). Enfance compliquée, avec de multiples déménagements, chaque fois que l'illégitimité était arrivée aux oreilles du voisinage.

Deuxième de la fratrie, il a subi l'éducation ultrareligieuse de sa mère, toxique comme on dirait de nos jours, avec maltraitance physique et psychologique.

L'auteur, via Savarus et autres biographes, attribue à cette maltraitance le côté quelque, peu maladif de Lawrence, son attirance (attraction) pour les châtiments corporels, son rejet du corps, et ce qu'il pense, son homosexualité… il n'hésite pas à justifier ainsi un viol, en 1917 lors d'une mission à Deraa, ville de Syrie proche de la frontière jordanienne, mais ce viol a-t-il vraiment existé ?

On va suivre son épopée en Orient, où il embrasse la cause des Arabes, les poussant à se révolter contre le joug turc, révolte dont l'Europe ne se préoccupe guère, puisque sont scellés en traitre les accords de Sykes-Picot.

L'auteur, via ses protagonistes dont le but est d'écorner l'image du héros (cf. La réaction d'un des protagonistes à la sortie de la séance) nous propose ses pistes sur l'identité de Selim Ahmed, (alias Daoum), en se référant à la mystérieuse dédicace (S. A.) de l'ouvrage de T.E. Lawrence : « Les sept piliers de la sagesse », le présentant quasi comme l'amour de sa vie.

On sait bien que les politiciens n'ont pas respecté leurs promesses aux Arabes qu'ils considéraient comme des « tribus arriérées », et on suppose que T.E. Lawrence devait être gênant pour eux, mais de là à fantasmer sur son éventuel assassinat, il y a peut-être un pas ?

On rencontre de nombreux personnages de Churchill à Weizmann futur président de l'état d'Israël, qui a fui les pogroms tsaristes avec d'autres Juifs qui formèrent les premières colonies. Beaucoup de jeunes gens au début du XXe siècle ont eu des envies d'ailleurs, pour se rendre utiles, à une cause ou simplement une raison de vivre, Gauguin, Loti, Byron, Monfreid ou Alexandra David Neel et tant d'autres…

"Il fut un pathétique enfant du XXe siècle parce qu'il était imprégné de cette aspiration à être un autre et à être ailleurs, qui hanta la jeunesse de ce siècle."

J'ai aimé suivre ses traces et ses combats, ce qui m'a rappelé à quel point je connaissais mal l'histoire du Moyen-Orient. Par contre, le dossier à charge de T.E. Lawrence, visant à le faire descendre de son piédestal : ô Lawrence d'Arabie, film somptueux Peter O'Toole et Omar Sharif, aurais-tu faussé à jamais ma lucidité sur le Prince d'Arabie ? Quoi qu'il en soit, je préfère garder l'image de l'homme au Keffieh, qui lui sied à merveille, à la « prima dona névrosée » que nous propose Gilbert Sinoué.

Cette lecture a été plaisante, mais trop à charge pour moi et ma piètre maîtrise de cette période de l'Histoire, à part les accords Sikes-Picot (comme Yalta plus tard, les vainqueurs aimant se livrer à ce genre d'exercice) où France et Grande -Bretagne se sont partagé le gâteau et dont on a beaucoup reparlé avec les guerres et Syrie et Irak…

Par contre, Gilbert Sinoué dont j'ai apprécié les qualités du conteur et c'est ce qui explique ma note, m'a donné envie de m'y replonger et surtout de sortir de ma PAL (enfin !) le magistral livre de François Sarindar auteur bien connu des Babéliotes : Lawrence d'Arabie : Thomas Edward, cet inconnu…

Ce roman, au titre évocateur, comme tout roman historique, doit éveiller la curiosité du lecteur et le pousser à trouver d'autres sources d'information et à réfléchir par lui-même…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions L'Archipel qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur dont la bibliographie est plutôt conséquente…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Qui était Thomas Chapman, dit Ned, dit Ross, dit Shaw ? le savez-vous ? Eh bien je peux vous le dire, vous le connaissez c'est certain mais sous un autre nom. Celui de Lawrence d'Arabie.

Aux côtés du narrateur et de sa femme, Françoise, nous allons découvrir pages après pages qui était ce héros d'une autre époque.

Un héros ? Oui nous l'avons tous imaginé, seulement un héros, ça se fabrique aussi et surtout. " On a inventé un personnage qui correspondait aux idées que nous, Anglais, nous faisions d'un héros."

A la sortie du film de David Lean, Lawrence of Arabia, un soir de 1962, à Paris, alors que Françoise, psychanalyste et son mari, historien et romancier, sont encore sous le charme du désert, un homme leur échange quelques mots. de ces quelques mots vont naître des questionnements sans fin. L'archéologue Carswel ayant rencontré Lawrence à Gaford en 1908 en sait bien plus et au delà de l'histoire racontée à travers ce dernier film à la une.

Le prince aux deux visages, voici le tout dernier roman de Gilbert Sinoué. J'aime beaucoup lire L Histoire à travers la romance, et nous avons de formidables écrivains qui excelle en la matière. Gilbert Sinoué fait partie de ces plumes que je dévore avec délectation. Ce roman a le goût de l'aventure, l'intrigue nous mène en haleine, mais au final une petite déception, non pas sur le roman en lui même, mais sur le personnage enquêté, ou je devrais dire sur ce qui retient l'attention de ceux qui ont cherché qui était cet homme au delà du mythe.

Il y aura toujours à redire sur un personnage public...de L Histoire. Entre mystification, réalité ou rumeur, ou se cache la vérité ?.. Chacun essaye de faire la sienne et Gilbert Sinoué nous met justement face à tous les dires, les suppositions construites sur ce que fut Lawrence d'Arabie......mais tous les mystères, les zones d'ombres ne peuvent trouver de réponse.... c'est ce que je vais retenir de ce roman.

Un grand merci à la plateforme NetGalley et aux Éditions de l'Archipel pour leur confiance.
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J'ai eu des difficultés à lire ce roman biographique. L'idée de partir sur la base d'un historien qui sort enthousiaste du visionnage de “Lawrence d'Arabie” avec sa femme peut sembler une bonne idée. Il apprend d'un malotru qui le bouscule que ce film n'est qu'une fumisterie, une légende et ne correspond pas du tout à la réalité ni de l'histoire ni du personnage !

S'en suivent des enquêtes menées par le couple dans lesquelles on se rend vite compte que soit les personnes rencontrées ont une dent contre T.E. Lawrence soit il était mythomane ! En fait les deux propositions sont vraies !

Le tout est pour moi trop fouillis avec des retours en arrière trop fréquents et des sons de cloches différents. Bien que connaissant un peu l'histoire de cet homme équivoque et totalement déséquilibré, pour avoir pris la peine de chercher des infos il y a quelques années, j'ai trouvé que l'historien laissait un peu trop la place à la personne, lui ôtant par là-même le recul nécessaire pour une biographie relativement objective !

Quant à l'Histoire des pays du Moyen-Orient à cette époque coloniale, elle est très complexe et n'a pas facilité l'appréhension du rôle de Lawrence ! Un déroulement plus scolaire en respectant les temporalités aurait été beaucoup facile à suivre.

Pas une très bonne rencontre au final, même si je ne m'attendais pas du tout à des effets hollywoodiens !

#leprinceauxdeuxvisages #NetGalleyFrance

Challenge Multi-Défis 2022
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Le dégoût d’être touché me révoltait plus que l’idée de la mort, de la défaite ; peut-être parce qu’un horrible pugilat, dans ma jeunesse, m’avait laissé une aversion durable pour le contact ; ou peut-être parce que je respectais la maîtrise de mon esprit et que je méprisais tellement mon corps que je n’aurais pas préservé celui-ci pour tenir l’esprit en vie. Les sept piliers de la Sagesse
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Alors que se livraient ces batailles pour le moins sanglantes et que les Arabes payaient de leur vie pour chasser les Turcs, deux diplomates, un Français M. Picot et un Anglais, Mr Sykes, étaient penchés sur une carte de la région… Ces célèbres accords Sykes-Picot pourraient se résumer à une série de brûlots qui, des décennies plus tard, nous ont explosé au visage.
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Rien de toute cette histoire ne correspondait à ce que j’aurais imaginé de l’enfance d’un héros. Ça ressemblait plutôt à un roman inconnu de Charles Dickens, un Oliver Twist ou un David Copperfield inédits.
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« Aucune confiance n’a jamais existé entre ma mère et moi. Toutes les fois où nous étions ensemble, chacun de nous gardait jalousement sa propre individualité. Je me suis toujours senti assiégé par elle : elle m’aurait pris d’assaut si j’avais laissé sans défense la moindre fente dans les remparts… »
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Aucune confiance n’a jamais existé entre ma mère et moi. Toutes les fois où nous étions ensemble, chacun de nous gardait jalousement sa propre individualité. Je me suis toujours senti assiégé par elle : elle m’aurait pris d’assaut si j’avais laissé sans défense la moindre fente dans les remparts.
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