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EAN : 9782355846069
400 pages
Sonatine (14/06/2018)
  Existe en édition audio
3.61/5   448 notes
Résumé :
Nicolas Thomas vient de fêter son cinquante-deuxième anniversaire lorsqu’il passe les portes de la centrale de Clairvaux. Après trente ans d’incarcération, il est enfin libre. Personne ne l’attend. Tous ceux qu’il connaissait l’ont abandonné depuis longtemps, depuis le jour où il a été reconnu coupable d’avoir sauvagement assassiné quatre jeunes femmes dans des conditions terribles.
Sophie Ponchartrain est commissaire divisionnaire à Paris. Lorsqu’elle appren... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (133) Voir plus Ajouter une critique
3,61

sur 448 notes
J'ai eu la chance de pouvoir lire le dernier Jacques Expert quelques jours avant sa sortie en librairie.

De lui, je connaissais HORTENSE que j'avais beaucoup apprécié.

Dans son nouvel opus, Monsieur Expert m'a encore une fois poussé à bout !
L'intrigue se déroule dans les années 60, les années 90 et de nos jours.

On suit la sortie de prison d'un type qui se clame innocent depuis 30 ans et celle qui l'a fait mettre en prison reste convaincue de sa culpabilité.

La connaissance du milieu judiciaire de l'auteur rend cet ouvrage très précis, très réel. On dévore ce livre pour comprendre le pourquoi du comment. L'auteur sème le doute dés le début et on ne sait que croire. On sent bien que quelque chose cloche et au fil des pages, on ne croit plus personne !

Les personnages sont troublants et semblent tous cacher quelque chose.

J'aime cette façon qu'a Jacques Expert de nous livres des êtres troubles.

Et avec lui, rien n'est jamais tout blanc. Ni tout noir.

J'ai particulièrement apprécié de me faire manipuler durant ma lecture, l'auteur instillant le doute de manière fort judicieuse !

J'aurai peut être aimé me faire cueillir encore plus à la fin mais je ne boude pas mon plaisir, j'ai dévoré ce livre.

Il sort le 07 juin et si vous aimez Expert, je n'ai qu'un mot à dire : Sauvez- moi !

Heu, non en, fait … Foncez !!!

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Je suis toujours surpris à la lecture des critiques des amis babeliotes . Si Jacques Expert recueille de nombreux suffrages favorables quand on considère ses romans , il semble toujours lui manquer un petit " je ne sais quoi " pour faire de lui un grand de cette littérature particulière qu'est le roman noir . Personnellement , je n'ai jamais été déçu en lisant l'un de ses livres et c'est le cas , une fois de plus , avec " sauvez - moi ".D ' abord , il écrit très bien et son style fluide est un très gros atout . L'intrigue est particulièrement bien pensée et intelligemment menée à son terme . Tout est très logique , démontré , assumé . Il y a du rythme ,du suspense , un certain malaise qui s'installe au fur et à mesure que se développent les faits , pour déboucher sur une fin , peut - être un peu entendue et prévisible, mais cependant trés pertinente . Il est très intéressant de s'attacher à l'intrigue , mais aussi et , surtout , aux personnages de l'histoire .
Il y a Nicolas Thomas , reconnu coupable de l'assassinat de 4 jeunes femmes , Laforgue , un pépiniériste généreux qui accueille les condamnés sortant de prison , Guillaume Chambaraud , condamné après avoir reconnu des faits gravissimes , et puis une femme implacable et adulée par ses collaborateurs , une femme qui ne connait pas l'échec, une femme respectée pour qui seul le résultat compte , la très redoutée commissaire divisionnaire Sylvie Ponchartrain ...Et encore un personnage fade , soumis , sans envergure , admiratif , en la personne de Rachel , celle qui " porte le café " et baisse les yeux devant sa " patronne " qui l'éblouit au point de la soumettre à ses moindres désirs. Ce roman , c'est un jeu de personnages , un jeu de dupes où " le premier qui rira.....?". Un polar noir , machiavélique tant il reste implanté dans la vie quotidienne avec un dénouement dans les toutes dernières pages . Cetaines voix critiquent les choix et les parcours choisis par Jacques Expert , sans toutefois les rejeter totalement . Pour ma part , je dois reconnaitre avoir passé un bon moment à la lecture de ce roman , même si force est d'admettre que je n'ai pas autant vibré qu'avec d'autres auteurs . Cependant , je ne renoncerai pas à la lecture de cet auteur , il sait construire de beaux récits intelligents et originaux dont on se régale
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Chapitre court qui donne une lecture dynamique, Jacques Expert manipule son lecteur d'une façon magistrale.

Une histoire vue par les policiers et par le tueur ce qui donne une lecture addictive. arrivé à la moitié du roman, j'ai lu d'une traite les 200 dernières pages c'est bon signe...

En effet petit à petit le doute s'immisce, le dangereux psychopathe est-il le tueur?

La connaissance du milieu judiciaire permet à l'auteur de nous plonger en pleins coeurs des arcanes policiers et judiciaires.

Quelle tension dans ce polar psychologique d'où on ne ressort pas indemne!!!

Troisième roman de Jacques expert que je lis et ce ne sera pas le dernier...
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A 24 ans, Sophie Ponchartrain, jeune policière à Paris , extorque les aveux d'assassinats horribles commis par Nicolas Thomas.
Celui-ci passe 29 ans en prison dans des conditions très difficiles et clame son innocence. Il envoie régulièrement des lettres avec cette phrase " SAUVEZ-MOI" à cette même Ponchartrain qui les classe dans un tiroir et les ignore.
Devenue 29 ans plus tard commissaire divisionnaire, elle apprend que Nicolas Thomas est libéré et les mêmes crimes recommencent.
Pas de doute pour la policière, il en est l'auteur.
En même temps, un violeur sévit dans les parkings de Paris. Ponchartrain recommence son acharnement sur le présumé violeur.
En toute discrétion, Rachel, sa secrétaire dévouée va découvrir toute la personnalité de sa patronne.
C'est un roman policier mené avec une main de maître.
Jacques Expert laisse planer le doute jusqu'au bout et je dois avouer que j'ai spécialement aimé la fin.
Un tout petit bémol : il use d'un langage cru mais dans la police, je crois qu'on ne fait pas dans la dentelle: il faut bien supporter l'insupportable.
De plus, l'auteur n'a pas hésité à bien décrire les victimes mutilées mais là encore je vais reprendre pour lui et dire que il est dans la lignée des romans policiers.
C'est plutôt moi qui déraille un peu.
J'ai bien apprécié la structure du récit, la connaissance que l'auteur a du terrain, l'équipe d'enquêteurs, l'honnêteté de Rachel, la jeune secrétaire. L'antipathie que j'ai ressentie vis-à-vis de leur chef ,Sophie Ponchartrain, bien perturbée, a contribué largement à donner l'ambiance du récit.
Jusqu'à présent, "Hortense" est ma lecture préférée de Jacques Expert, un thriller celui-là.
J'en ai encore d'autres à découvrir de temps à autre.
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"Appelle la police je suis sequestree"
Ceci n'est pas un extrait du nouveau Jacques Expert.
C'est un sms que j'ai reçu au bureau il y a quelques années.
Ce message émanait d'une voisine et ancienne collègue qui avait pour particularité d'être bipolaire et d'avoir des épisodes de crises très violentes où, entre larmes et euphorie, elle perdait totalement pied avec la réalité.
Moi qui m'apprêtais à rentrer chez moi pour ma pause méridienne, autant vous dire que j'ai été totalement pris au dépourvu.
J'ignorais si c'était du lard ou du cochon, mais j'avais beau pencher pour un accès paranoïaque, je ne pouvais pas non plus rester les bras croisés.
J'ai donc composée son numéro, et elle m'a répondu en chuchotant que oui, son appel au secours était tout à fait sérieux. Elle était chez elle avec son ex-compagnon, je n'en n'ai jamais su davantage.
Je me suis donc rendu au commissariat le plus proche, j'ai montré au policier à l'accueil le mystérieux mot sur mon téléphone.
- Et votre copine, elle est du genre à faire des blagues ?
J'ai réfuté, expliquant qu'en revanche elle n'était pas toujours stable psychologiquement. Et une patrouille a donc été envoyée à son domicile.
Pendant tout ce temps j'ai patienté. Une demi-heure plus tard, j'ai été informé que "les deux tourtereaux allaient bien", et je suis reparti au bureau sans avoir davantage d'explication.
J'ai juste reçu un nouveau sms le lendemain qui me disait : "Merci de m avoir sauve la vie".
Et des messages comme celui-ci, on n'en reçoit pas tous les jours non plus.

Sauvez-moi est un leitmotiv récurrent dans les nombreux courriers que Nicolas Thomas enverra à la commissaire divisionnaire Sophie Ponchartrain.
Condamné à mort suite à son arrestation et à son jugement pour le viol et le meurtre de quatre femmes au début des années 60 , c'est finalement le général De Gaulle qui lui a accordé la grâce présidentielle.
La commissaire avait cependant encore la possibilité de le sauver de l'enfermement à perpétuité.
Il lui suffisait pour cela d'avouer qu'elle avait triché pour obtenir ses aveux.
"Il était catégorique : ces aveux avaient été extorqués."
Mais sa culpabilité ne laissait de toute façon aucune part au doute, et c'est en réussissant à manipuler cet homme qui proclamait pourtant son innocence que la carrière de Sophie Ponchartrain a décollé.
Elle s'est imposée grâce à ce coup d'éclat dans la police machiste de l'époque et sa carrière n'a eu de cesse d'évoluer.
Trente ans plus tard, Nicolas Thomas est libéré pour bonne conduite.
Il a été un détenu exemplaire, discret, solitaire, qui après de premières années difficiles a su s'adapter et ne jamais faire de vagues. Il était naïf et simplet, il ressort éduqué et prêt à démarrer une nouvelle vie.
Mais pourquoi, dans ce contexte où, à cinquante ans, il retrouve enfin l'extérieur, appelle-t-il encore au secours son ennemie jurée, celle qui l'a fait tomber et a toujours refusé de lui tendre le moindre petit doigt ?
"S'il savait comme je n'en n'ai rien à faire, de lui et de ses lettres, songe Sophie Ponchartrain."
Pourquoi écrire encore "Sauvez-moi" à la divisionnaire ? le sauver de quoi cette fois ? de ses pulsions ? D'un piège qu'on lui a tendu ?
Ou le message n'est-il qu'ironique, tel un bras d'honneur ?

En 1990, Sophie mène désormais d'une main de fer une équipe uniquement composée d'hommes au 36 quai des orfèvres et enquête actuellement sur une affaire de violeur en série qui sévit dans les parkings.
Elle a déjà un suspect bien en ligne de mire. Toute son équipe lui fait aveuglément confiance et lui obéit au doigt et à l'oeil.
"Au 36, il n'y a pas de commissaire aussi respecté que Ponchartrain."
Parallèlement, une nouvelle vague de meurtres a lieu.
Des femmes sont éviscérées, suivant un modus operandi tout à fait similaire à celui des meurtres effectués trente ans plus tôt par Nicolas Thomas, qui dès sa sortie de prison a d'ailleurs disparu dans la nature au lieu de se rendre chez son employeur.
De plus, il semble également mener une vendetta personnelle.
Sophie est-elle en danger ?
"Nicolas Thomas règle ses comptes. Et elle a été l'acteur principal de sa condamnation."
Ces deux vagues de crimes sont-elles liées ? Nicolas, qui n'a eu de cesse de clamer son innocence, a-t-il réellement été incarcéré à tort ? Et est-il également étranger à cette nouvelle vague de crimes ?
L'instinct de Ponchartrain qui pourchasse les criminels sans relâche avec une hargne démesurée est-il si infaillible ?
"Mon intuition ne m'a jamais trompé en plus de trente ans de police criminelle."
Des questions, vous allez beaucoup vous en poser tout au long de cette enquête qui ne manque pas de rythme le long de ses quatre-vingt quatre courts chapitres.
Les doutes vont vous assaillir. Vous remettrez en question l'efficacité policière sans pour autant toujours trouver d'alternative à proposer.

Après une incursion l'an passé dans un récit autobiographique, Ne nous quittons pas, Jacques Expert revient de nouveau chez Sonatine pour nous proposer un roman policier, davantage dans la lignée d'Adieu que d'Hortense.
Avec toujours cette écriture reconnaissable en quelques lignes seulement.
S'il s'agit cette fois d'un véritable polar et non d'un thriller psychologique, ça ne signifie pas pour autant que les personnages ne sont pas extrêmement fouillés.
Une fois n'est pas coutume, vous allez mépriser cette commissaire opportuniste et vous attacher à Nicolas Thomas, ce criminel apparemment injustement condamné.

Le roman touche à l'éthique policière, et de l'éthique Sophie n'en n'a pas beaucoup.
Rongée par l'ambition, imbue d'elle-même, exigeante, manipulatrice, sévère, impatiente, ironique, égocentrique, arrogante ... Autant de qualificatifs qui peuvent s'appliquer à la détestable Ponchartrain. Et pourtant, paradoxalement, elle inspire la confiance et de respect de son équipe et obtient des résultats.
Quant à son intuition, qui vire le plus souvent à l'acharnement, à vous de voir si vous le considérez comme une qualité ou un défaut.
C'est un personnage mystérieux dont les étranges sorties nocturnes parisiennes ne peuvent qu'intriguer.
"Qu'est-ce qui peut bien la pousser à sortir en cachette, loin de chez elle, en pleine nuit ?"
Si quelqu'un a la réponse d'ailleurs, je suis preneur...

A l'inverse, son assistante Rachel est particulièrement attachante. Cette jolie rousse qui fait tourner bien des têtes à la brigade est à la fois naïve, en admiration devant une patronne auprès de laquelle son rôle se limite presque à celui de larbin.
"Elle n'est rien dans ce service, une assistante, juste bonne à préparer des cafés."
Pour elle pas question de devenir flic, elle a besoin en outre d'équilibre pour pouvoir élever son petit Victor.
Et pourtant, s'il y a bien une personne dotée d'idées et de logique dans cette équipe, c'est bien elle.
Ses suggestions sont d'ailleurs toujours reprises par Pouchartrain pour son propre compte, ce qui amuse les premières fois ... mais provoque un comique de répétition assez lassant à force d'user cette ficelle jusqu'à la corde.

Le portrait de chaque homme de la brigade est également brièvement esquissé : ceux de Deltil, De Lassus, de Kassovic ... Des individus toujours loyaux, exécutant les ordres de leur tyrannique et vénérée chef, même si pour la première fois certains se posent des question sur son objectivité.

Quant à Nicolas Thomas, si on a envie de le prendre sous notre aile parce qu'il s'agit apparemment d'un innocent qui a injustement été enfermé trente années durant, il demeure un personnage ambiguë.
On a envie d'admirer cet homme qui a su s'adapter à la détention et la mettre à profit pour en ressortir plus instruit, mais il est finalement très peu présent dans le roman d'Expert après sa sortie de prison.
On sait simplement que l'image du vieillard inoffensif qu'il laissait aux gardiens était inexacte, et qu'il a disparu des écrans radars à peine dehors.
Alors coupable depuis toujours malgré les apparences ou simple victime du système judiciaire ? A moins que la prison ne l'ait transformé et en ai fait un monstre avide de revanche ?
"Bref, Nicolas Thomas a recommencé à tuer dès sa sortie, et il ne s'arrêtera pas là."

Malgré tout le travail psychologique effectué, j'ai eu à contrario l'impression que les protagonistes, et plus particulièrement Sophie Ponchartrain et son assistante Rachel, étaient stéréotypés à l'extrême, pas suffisamment nuancées pour leur apporter un quelconque crédit. Autrement dit, quelque chose sonne faux dans ces deux importants personnages, on a du mal à croire à leurs interactions, ils deviennent des caricatures aux traits exagérément grossis. Même si leur présence est importante dans le roman pour le message qu'il transmet au lecteur, ils empêchent de croire tout à fait à cette brigade criminelle. Les dysfonctionnements et l'hypocrisie y règnent bien entendu, mais à ce point sans que quiconque ne s'en rende compte ? Je suis sceptique.
En même temps, c'est un livre qui prend complètement à contrepied les romans policiers habituels dans le sens où nous n'avons pas affaire à une super équipe d'enquêteurs aux impressionnantes déductions, Jacques Expert s'attardant ici davantage sur les failles humaines et procédurières et présentant une dynamique d'équipe qui, à contrario, est peut-être plus proche de la réalité quotidienne vécue par les policiers que dans des polars plus classiques.

Je reprocherais quand même à ce roman un manque de rebondissements. Il n'en n'avait pas forcément besoin pour maintenir le lecteur en haleine, et j'ai quand même été surpris à plus d'une reprise par la tournure que prenaient les évènements, mais je n'ai pas eu de claque comme avec Hortense ou Adieu.

Malgré de petites maladresses, et quelques interrogations restées sans réponse, Sauvez-moi parvient tout de même à remplir son objectif.
Des questions, on s'en pose beaucoup durant la lecture, mais on s'en pause également après.
Loin de redorer l'image de la police et du système judiciaire, dont les rouages laissent eux même à désirer, Jacques Expert s'attarde donc sur des méthodes d'interrogatoire plus que discutables, sur l'acharnement que peut avoir la police sur un homme en fonction de simples présomptions.
Comme il l'avait déjà démontré dans La théorie des six, des liens entre les individus peuvent toujours être trouvés, mais ce faisceau d'indices est-il suffisant pour constituer une certitude, à défaut d'une preuve ?
Sauvez-moi évoque également la présence des innocents condamnés à tort et qui croupissent dans une prison qui finit par les transformer.
Ainsi que la réinsertion de tous ceux qui sont passé par la case incarcération / ne passez pas par la case départ / ne touchez pas 20.000 francs.
J'ose espérer que dans ce schéma à faire frémir, la divisionnaire Ponchartrain n'est qu'une exception et que les victimes collatérales d'un système faillible sont de plus en plus rares grâce aux avancées de la police scientifique.

A noter également que les deux maisons centrales ( sur les six que comptent la France ) dont il sera ici principalement question existent encore aujourd'hui.
La prison d'Ensisheim, dans le Haut-Rhin, compte 205 places.
Celle de Clairvaux, dans l'Aube, en compte 240 mais fermera ses portes en 2022.
Combien d'innocents peuvent encore y être enfermés aujourd'hui ?

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critiques presse (1)
LePoint
07 août 2018
Ce n'est sans doute pas le meilleur Expert, mais son amour du fait divers opère, et l'on retrouve le ton qui fait son style, factuel et journalistique, pour finalement avoir l'impression – glaçante – d'y être.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Peut-on rencontrer des gens bien en prison ?
Si un jour, par malheur, vous vous retrouvez ici, ne cherchez pas parmi les gardiens : ceux-là, du maton au directeur, sont des êtres mauvais. Ils ne savent que gueuler, brimer, tabasser, abuser de leur pouvoir. Vous êtes leur chose. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. En toute franchise, qui voudrait d'un boulot pareil, passer ses journées, sa vie, enfermé dans des coursives puantes à surveiller des pauvres types, avec la crainte permanente de prendre un mauvais coup ? Et tout ça pour un salaire de merde, et la répugnance à dire quel métier on fait. Même leurs gosses ont honte d'eux. Alors, si j'ai un conseil à vous donner : ne leur faites jamais confiance. Ils vous trahiront. Même ceux qui se la jouent gentils. Ceux-là ne vous veulent pas de bien, ils ne cherchent qu'à être peinards, à ne pas avoir d'emmerdes.
Ne vous fiez pas davantage aux éducateurs, aux curés de tout poil, aux visiteurs de prison. Pour les avoir un temps fréquentés, j'affirme qu'ils ont d'abord un problème à régler avec eux-mêmes. La taule attire les frustrés, les malades.
(p. 313)
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- C'est bien moi. Sa voix est toujours aussi douce : " Vous regardez mes cheveux ? Vous vous souvenez comme ils étaient autrefois ? Magnifiques, roux, flamboyants, ma seule fierté. C'était il y a vingt-huit ans, quand j'ai fui, avec notre secret. Il paraît que c'est psychologique...
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Elle impressionnait par ses performances au stand de tir. Elle qui avait toujours détesté boire, elle s’imposait sans en avoir l’air aux pots qui rythmaient la vie de la brigade. Elle se mit à parler leur langue, à rire à leurs blagues égrillardes. Son physique sans grâce et assez masculin la protégeait : grande, tout en muscles, les cheveux noirs coupés au carré qui lui donnaient un air sévère. Ils ne la voyaient ni comme une proie ni comme une rivale, et prirent l’habitude de lui faire leurs confidences, comme à une frangine, une bonne copine toujours disponible…
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"Qu'est-ce qui est clair, madame ?" demande timidement Rachel ?
Elle pense avoir compris, mais elle connaît sa patronne : elle n'aime pas trop qu'on comprenne trop vite.
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Les flics sont des fourmis, Rachel. Inlassablement nous poussons notre miette de pain jusqu'au nid et nous repartons en chercher une autre sans poser des questions, il faut juste retourner au charbon. C'est ainsi que nous nous nourrissons et que nous finissons par gagner. Miette après miette.
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