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EAN : 9782253143246
186 pages
Le Livre de Poche (15/04/2009)
3.82/5   34 notes
Résumé :
Lorsque les pluies diluviennes de juillet viennent gonfler la rivière Santa Cruz, qui traverse la petite ville frontalière de Tumacacori, il devient impossible de passer de l'Arizona au Mexique.

Donald, évadé de prison, a mal choisi le moment pour se réfugier temporairement dans le ranch de son frère Patrick Ashbridge, dit "P.M.". Rien n'a jamais rapproché les deux hommes, si ce n'est un goût immodéré de l'alcool et un étrange dégoût de la vie. Mais P... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
D'origine modeste, P.M a, surtout grace à un beau mariage, atteint une certaine position sociale dans le milieu fermé des propriétaires de ranches en Arizona à la frontière avec le Mexique.
Mais voilà que son frère, évadé en cavale, se réfugie chez lui en attendant de pouvoir traverser la frontière...

"Le fond de la bouteille", roman dur "doublement américain", puisque écrit aux Etats-Unis et se situant dans ce pays est un drame familial comme Simenon savait si bien les écrire.
P.M n'avait vraiment pas envie de voir arriver ce frère encombrant qui pourrait remettre tout ce qu'il a obtenu en question.

Cette histoire de fratrie "honteuse" prend tout son sens quand on sait que le créateur du commissaire Maigret avait lui aussi un frère cadet, Christian, qui lui causa du soucis quand il choisit pendant la seconde guerre mondiale le camp rexiste (les fascistes belges menés par Léon Degrelle)
A la libération, Simenon se vit reprocher ses succès sous l'occupation et préfèra s'expatrier (précisement aux Etats-Unis) et fit sortir son frère De Belgique...
Il est clair que cet épisode, sans doute aussi douloureux qu'embarrassant a inspiré ce roman tragique et poignant.
Du grand Simenon.


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Les Belges forment un peuple plein d'humour, créatif, talentueux et beaucoup plus subtil que l'imagerie populaire nous le représente. Il suffit de citer Jacques Brel, Hergé et Georges Simenon pour en être convaincu. Bref j'ai beaucoup de sympathie pour les Belges, j'aime leur simplicité et leur modestie qui contraste avec l'arrogance française. Sans faire de bruit ce petit pays parvient à se faire une place honorable dans le concert des grandes nations. Citons par exemple son classement à la 12e place au classement mondial de la liberté de la presse réalisé par reporter sans frontière, à comparer à la 34e place attribuée à la France. Son classement suivant l'indice de développement humain (IDH) est également remarquable, 17e en 2019, alors que la France pointe à la 24e place. Concernant un sujet d'actualité, le salaire des infirmiers à l'hôpital, le constat est encore en faveur de la Belgique, classée 12e parmi l'ensemble des pays de l'OCDE, alors que la France est en queue de peloton 26e sur 29 ! Et pour les frites, bien évidemment, les Belges sont meilleurs que nous. Mais rassurons-nous, compte tenu des décisions récentes de notre gouvernement, la France devrait occuper la première place concernant le nombre de médailles accordées au personnel de santé pour les remercier de leur engagement dans la lutte contre le covid 19.

 Revenons à la littérature. Parmi les grands auteurs Belges on peut citer : Émile Verhaeren, Maurice Maeterlink, Henri Michaux, Françoise Mallet-Joris, Amélie Nothomb et le plus célèbre, et le plus prolifique de tous Georges Simenon (1903-1989), un monument de la littérature mondiale. Sa puissance créatrice est phénoménale, il est très difficile de dresser un catalogue précis de toutes ses oeuvres, on dénombre plus de deux cents romans, ainsi que des dizaines de nouvelles et d'articles parus sous vingt-sept pseudonymes, le tout traduit en 57 langues, et publiés dans 44 pays ! Ses romans se partagent en deux catégories, la série des "Maigret" et les romans "durs" (Ses plus nombreux romans sont ceux ou Maigret n'apparaît pas).

 Ce forçat de l'écriture rédigeait environ trois pages par jour, mais tous les jours sans exception. À cette cadence il pouvait produire quatre livres par an. Faulkner le comparait à Tchekhov, Gide disait de lui : « Simenon est un romancier de génie et le plus vraiment romancier que nous ayons dans notre littérature d'aujourd'hui. ». En considération de l'ampleur et de la qualité de sa production beaucoup l'ont désigné comme le Balzac du XXe siècle. Qu'en est-il ? En effet, la dimension de l'oeuvre De Balzac et de celle Simenon sont comparables, avec toutefois un avantage pour Simenon car il a vécu 86 ans soit 35 ans de plus que Balzac. Balzac l'emporte peut-être concernant le nombre de personnages mis en scène, quelques centaines pour Simenon, plus de deux mille pour Balzac. Tous les deux sont les témoins d'une réalité bien ancrée dans leur société mais il y a plusieurs différences. Balzac a conçu son oeuvre comme un tout cohérent où chaque roman se relie à d'autres, il a inventé le retour des personnages. Simenon n'avait pas d'intention d'ensemble, il a écrit ses romans les uns après les autres sans établir de liens entre eux. Les personnages De Balzac forment des types humains fortement marqués, Rastignac représente l'ambition, Gobsek l'avarice, le baron Nucingen personnifie le monde de la finance, le père Goriot symbolise l'amour paternel.

Balzac avait l'ambition de décrire tous les tempéraments et tous les groupes sociaux de son époque. Il a fait oeuvre non seulement de romancier mais aussi de sociologue et d'historien en décrivant les moeurs de la société de la première moitié du XIXe siècle. Les personnages de Simenon ont parfois moins d'épaisseur, moins d'autonomie et n'appartiennent pas tous à des catégories bien définies. Dans Balzac c'est la puissance et la volonté des personnages qui provoquent et conduisent l'action, dans Simenon c'est la société qui s'impose aux personnages qui doivent composer avec leur passé où se frayer un chemin dans les vicissitudes de la vie. C'est un schéma un peu réducteur mais qui permet de mieux comprendre la différence entre ces deux monstres. Simenon, qui avait une grande admiration pour Balzac, déclarait d'ailleurs « Je ne me crois aucun point commun avec le romancier de la Comédie humaine, sinon, peut-être, l'abondance ».

 "Le fond de la bouteille" est un roman à part dans la production de Simenon. Il y a une grande part autobiographique, non pas dans les détails de l'histoire mais dans l'esprit.

 L'action se passe en Arizona dans les années 1940, à la frontière du Mexique. Ambiance Cow boy du XXe siècle : des chevaux, des shérifs, des bagarres, des poursuites, du Whisky mais pas seulement. Il y a aussi une vraie intrigue et une méditation sur la condition humaine et les relations familiales en particulier entre deux frères. Un soir d'orage, P.M. (Patrick Martin) légèrement alcoolisé, rentre chez lui et a la désagréable surprise d'y trouver Donald son frère en rupture de ban. Ils ne se sont pas vus depuis longtemps et ne s'entendent guère. Donald veut que P.M. l'aide à traverser la rivière Santa Cruz pour qu'il puisse rejoindre sa femme et ses enfants sans ressources qui l'attendent à Nogalès. La région est isolée à cause de pluies torrentielles qui ont gonflé la rivière, les habitants de plusieurs ranchs sont réduits au confinement forcé pour plusieurs jours. Les deux frères vont devoir cohabiter le temps que le niveau d'eau baisse. Auprès de sa femme et de leurs relations, P.M. invente une fausse identité pour ce frère dont il a honte, lui qui a réussi dans la vie en se faisant une place dans la bourgeoisie aisée n'accepte pas cette situation qui lui rappelle un passé médiocre. La tension monte entre les deux hommes au milieu de soirées passées avec la petite communauté de ranchers qui trompent l'ennuie en organisant des soirées alcoolisées. Au fil des chapitres l'intensité dramatique monte et l'on découvre au travers de nombreux dialogues et de quelques flash-back, l'histoire des deux frères que tout oppose. L'avocat d'un côté, le repris de justice de l'autre. C'est l'histoire de Caïen et d'Abel.

 Le récit est d'autant plus poignant qu'il correspond à une réalité vécue par l'auteur. Les parents Simenon ont toujours préféré Christian à son frère Georges, le mal aimé. Mais c'est Georges qui va le mieux réussir dans la vie en devenant l'écrivain que l'on connaît, tandis que Christian, petit fonctionnaire sans envergure, sombrera dans l'alcoolisme et la collaboration. Au début de 1946, Christian rencontre son frère et lui demande de l'aider. Georges lui conseille de s'engager dans la Légion étrangère pour échapper aux représailles de l'épuration et se faire oublier. Christian se résigne à cette perspective. Quelques années plus tard, début 1948, Georges reçoit l'avis de décès de son frère tombé dans une embuscade au Tonkin. Simenon se sent responsable. Il exprimera ses regrets en écrivant "Le fond de la bouteille" quelques mois après ce dramatique évènement. Je précise toutefois que ce livre, dont la fin est également tragique, se termine différemment.

 La mise en scène de l'histoire est envoûtante, Simenon maîtrise parfaitement l'art d'écrire et parvient avec une économie de moyen remarquable à retenir l'attention du lecteur de la première à la dernière page. Comme tous les grands écrivains, il déforme la réalité pour la rendre encore plus intense et plus troublante.

Bibliographie :

- "Le fond de la bouteille", Georges Simenon, Belfond (1997), 184 pages avec une postface de Pierre Assouline.

Adaptation au cinéma :

- "The Bottom of the Bottle", film américain réalisé par Henry Hathaway, sorti en 1956, avec Joseph Cotten et van Johnson.
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N°382– Décembre 2009
LE FOND DE LA BOUTEILLE – Georges SIMENON – Éditions Belfond..

Un roman de Simenon reste une oeuvre de suspense, même si le commissaire Maigret n'y est pas.

C'est toujours pareil, dans chaque famille il y a un raté dont les autres membres, ceux qui ont réussi, parlent à voix basse, avec un air gêné ou compatissant... Mais les histoires de famille n'en finissent jamais et ce sont toujours les mêmes qui viennent demander des comptes parce qu'ils ont été les mal aimés, parce qu'on les a laissés pour compte. Ce sont des créances inextinguibles et prégnantes qui empoisonnent définitivement les relations entre les fratries, composées d' êtres qui devraient pourtant bien s'entendre mais qu'en définitive tout sépare, un sentiment de culpabilité envers celui qui a été délaissé, victime des injustices familiales...

C'est que cette histoire est, comme le dit Pierre Assouline est « un roman d'une rare vérité sur deux frères que tout oppose mais que l'adversité réunit », une histoire d'un homme ( Patrick Martin Ashbridge dit P.M. ce qui fait plus parvenu) qui a réussi parce qu'il a travaillé, est devenu avocat et qu'il a eu de la chance, notamment celle de rencontrer Nora, une femme veuve et plus riche que lui, et qui est devenu une sorte de notable respecté... Elle croise un jour celle de son frère (Donald) que la vie n'a jamais avantagé, que ses parents ont délaissé, qui est devenu un criminel en fuite et que sa famille attend au Mexique. Il vient demander de l'aide à ce frère et notamment pour passer la frontière parce qu'il habite une ville (Los Nogales) partagée en deux par une grille et surveillée par des gardes qui le connaissent. D'ordinaire, c'est dans l'autre sens que se font les passages parce que le Mexique ne peut nourrir tous ses enfants et qu'ils doivent chercher du travail aux USA. Pour Donald, la Terre Promise est simplement différente, a un autre visage, celui de la liberté!

C'est que cette ville est aussi divisée en deux par une rivière, à sec une grande partie de l'année à cause de la sécheresse, mais que les fortes pluies transforment en torrent infranchissable pendant de longs jours. P.M. habite un ranch isolé, du mauvais côté de la ville et un déluge d'eau s'est abattu sur la région, rendant le passage vers la frontière impossible! Dans ces contrées, on se méfie des étrangers et la venue de Donald n'est pas vraiment une bonne nouvelle pour P.M. qui le fait passer pour un ami et entoure sa visite de mystère. Il sert cependant de caution malgré lui au fugitif qui a quelque chose d'attirant pour les femmes, parce « qu'il a quelque chose de triste ». (Cette remarque revient au cours du récit et cette affirmation d'une femme finira par faire éclater la vérité qu'on voulait cacher). Pour autant, les distractions sont rares, le jeu d'argent fait partie du décor comme l'argent lui-même, la crue alimente les conversations, justifient les rencontres entre voisins, arrosées de whisky comme il se doit et le décor prend des allures de microcosme. Là comme ailleurs, l'alcool délie les langues, des choses sont révélées qu'on aurait voulu à jamais oubliées, enfouies dans le passé de l'enfance, dans les affres de la pauvreté... Donald, redevenu lui-même et qui présente donc un risque pour cette société en raccourci, s'enfuit et une chasse à l'homme se met en place comme au pire temps des westerns...

Cette opposition entre les deux frères a quelque chose de biblique, le combat de Caïn contre Abel, d' Esaü contre Jacob, du faible contre le fort, mais c'est toujours le faible, celui qui perd, qu'on bénit et dont on se souvient ! L'histoire se présente donc comme une répétition pour eux, mais pas exactement cependant puisque c'est lui, P.M. , le plus fort des deux qui, pour une fois n'est pas le meilleur et au terme d'une quête nocturne, dangereuse et surtout inattendue parce qu'à l'inverse de ce qu'on peut attendre de sa part, trouve une mort que l'auteur nous présente comme rédemptrice! (« Il y a des moments dans la vie où on est poussé inexorablement à faire le contraire de ce qu'on voudrait faire »). C'est lui qui, en quelque sorte volontairement, rachète les injustices qui ont été faites à ce frère. Donald, c'est le faible, le malchanceux, le raté de la famille, mais c'est lui qui s'en tire, et finalement pas si mal.

Ce roman consacre, s'il en était besoin, le pouvoir cathartique de l'écriture, parce qu'ici, il y a plus qu'une relation romanesque entre l'auteur et ses personnages. le décor est celui où Simenon a vécu. D'évidence, lui, c'est P.M., celui qui a réussi mais que ses parents, sa mère en particulier (ce qui explique sans doute sa relation avec les femmes, celles du roman et toutes les autres), a toujours renié alors que Donald, c'est son frère, Christian, le préféré de sa mère, mais celui dont on ne parle jamais, celui qui n'a pas réussi, le médiocre, l'être peu recommandable qu'on aime voir loin de soi, parce qu'il dérange, parce que sa seule présence est un danger pour les autres. Il y a aussi une culpabilité judéo-chrétienne dans ce récit, au point que P.M. accepte de purger une dette qu'il n'a pas personnellement contractée face à un frère définitivement considéré comme perdu!

Le titre peut paraître étonnant. Il est beaucoup question d'alcool dans ce coin des États-Unis qui jouxte le Mexique et chaque habitant a une longue histoire avec lui. C'est aussi une allégorie, celle d'une querelle familiale longue et longtemps occultée qu'on vide enfin, comme le contenu d'une bouteille et que la mort seule vient purger, une sorte d'effet exorciste peut-être?

©Hervé GAUTIER – Décembre 2009.http://hervegautier.e-monsite.com
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"Le fond de la bouteille" - écrit en 1948 depuis les Etats-Unis par notre écrivain liégeois universel - est un récit pluvieux, un sombre récit-lisière entre Mexique et Arizona. Quand la Santa Cruz est en crue, les ranchers se regroupent et s'alcoolisent les uns chez les autres pour y tromper leur ennui (et pour certaines dames, leurs maris, cela arrive...). L'un d'entre eux, Patrick - Patrick Martin Ashbridge, dit "P.M." - voit, un soir, débarquer dans sa vie son frère Donald, son cadet, un "raté" dont il est sans nouvelles depuis des années : évadé d'un pénitencier, il s'est d'abord réfugié chez leur soeur, beaucoup plus complaisante et moins jugeante que son aîné rancher... Durant toutes ces années où Donald se déclassait et s'enfonçait dans l'irrémédiable, "P.M.", lui - à force d'efforts et du "hasard" d'un mariage gratifiant - réussissait matériellement sa vie... le choc de leurs retrouvailles en est d'autant plus violent - d'autant que l'alcool les happe tour à tour. Abel et Caïn se battent puis s'apaisent... "P.M." promet d'aider Donald à passer la frontière - à savoir les eaux boueuses et dangereuses de la rivière. Car "P.M." est un homme de devoir...

La tragédie d'un homme ordinaire.

Pierre ASSOULINE, en sa monumentale biographie "Simenon", avait montré comment "Le fond de la bouteille" retraçait psychogiquement le sauvetage - par Georges - de Christian, son cadet chouchouté par sa mère étant enfant, bientôt parfait "raté" de sa famille, devenant fier collabo "rexiste" durant l'Occupation de son pays, dûment poursuivi pour collaborationnisme et crimes de guerre à la Libération : l'homme fuyant la Belgique s'évadera de France grâce à l'aide matérielle de son frangin, "écrivain célèbre richement pourvu" et très embêté..., puis disparaîtra dans les sables de la Légion étrangère sous un nom d'emprunt...

Non seulement, le sous-texte du roman est passionnant mais la montée des passions dans ces pages de double enfermement alcoolisé - quand la pluie violente bat au dehors sur les sols détrempés, face au désert embrumé - forme un ensemble inoubliable.
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M. P. est un parvenu. Issu d'une famille pauvre, il a étudié le droit, est devenu avocat et a épousé Nora, riche héritière d'un ranch en Arizona à la frontière mexicaine. Il n'a jamais parlé à personne de sa famille. Dans la société des ranchers de la vallée de la Santa Cruz, on le croit sans histoire jusqu'au jour où apparaît son frère Donald. Donald s'est évadé d'un pénitencier où il purgeait une peine de vingt ans pour le meurtre d'un policier. Il demande à son frère de lui faire traverser la frontière pour rejoindre sa femme et ses enfants qui l'attendent au Mexique. M. P. présente son frère sous un faux nom à sa femme et à ses voisins; et Donald comprend que M. P. ne l'aidera pas: il est trop lâche pour risquer sa position sociale. Donald a trop bu et tente seul la traversée désert. Les gros propriétaires de la vallée réalisent que Donald est un hors-la-loi, un fugitif, un homme armé. Une chasse à l'homme s'engage. M. P. arrivera-t-il à sauver son frère, à lui démontrer qu'il n'est pas aussi couard qu'il le pense?...

Le lecteur suit le développement psychologique de M. P., ses doutes, ses remises en question, jusqu'au grand show down, jusqu'à la confrontation tragique entre lui et son frère.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Or c'était pis. Donald était un raté. Il n'y avait pas d'autre mot. Il avait tout raté. P.M., au contraire, s'était tracé une route ambitieuse dont rien ne l'avait fait dévier.
Il laissa sa voiture dehors, comme d'habitude, s'assura que ses chevaux étaient au complet dans le pré, poussa la porte et tout de suite, fronça les soucils. Une bonne odeur de café et de bacon venait de la cuisine en même temps que les bruits de voix.

[Georges SIMENON, "Le fond de la bouteille", Presses de la Cité, 1949 : édition de poche "Presses Pocket", page 35]
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Les voitures étaient arrêtées. tout le monde en descendait. Les phares éclairaient la rivière qui était vraiment fascinante, avec son flot brun qui courait vertigineusement à la hauteur où l'on voyait d'habitude le toit des automobiles.
Quelqu'un dit à Donald :
-- Vous assistez à un des rites de la vallée.
C'était exact. Dès que les eaux étaient grosses, on était sûr de rencontrer les gens de la vallée quatre ou cinq fois par jour à cet endroit. Certains y revenaient à onze heures du soir ou à minuit, avant de se coucher. Pas dans l'espoir de passer, mais pour voir, simplement.
Raoul, le chef cow-boy de Pemberton, était là aussi, sous un arbre, avec son cheval blanc qui se tenait immobile dans la pénombre. Raoul était venu voir comme les autres. Il y avait peut-être une heure qu'il était là, à regarder l'eau charrier des branches et des troncs d'arbres.
On parlait de la rivière, c'était inévitable. toujours les mêmes histoires.

[Georges SIMENON, "Le fond de la bouteille", Presses de la Cité, 1949 : édition de poche "Presses Pocket", page 111]
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Il y a des moments dans la vie où on est poussé inexorablement à faire le contraire de ce qu'on voudrait faire 
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