AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques sur le theme : bande dessinée (53)
Classer par :   Date   Les plus appréciées

Chumbo

Dans ce gros pavé de 364 pages, qui a nécessité quatre années d'écriture, Matthias Lehmann, auteur de bande dessinée franco-brésilien, déroule une enquête familiale à la fois intime et politique, qui se déploie sur 70 années d'histoire brésilienne, de 1937 à 2003. On y suit le destin tourmenté de la famille Wallace, dont le père dirige une mine (au départ) prospère dans la région du Minas Gerais. L'album s'attache en particulier aux parcours contrastés des deux frères, que tout oppose : Séverino, sensible et introverti, qui deviendra journaliste, opposant politique et écrivain ; et Ramires, plus grand, plus fort et plus brutal, qui s'adonne à tous les petits trafics, vit aux crochets de sa famille et s'alliera sans états d'âme avec la junte militaire au plus fort de la répression.
Cette fresque ambitieuse, ample et spectaculaire embarque son lecteur dans tous les plis et replis de l'histoire contemporaine du Brésil, avec une bonne dose d'humour et un vrai souffle baroque. Issu du fanzine, Matthias Lehmann nous offre un dessin vigoureux, expressionniste et taillé à la serpe, dans un noir et blanc saisissant. Son trait, qui évoque tout autant la gravure sur bois que la BD indé tendance Robert Crumb, impressionne par sa précision et sa force d'évocation. Une oeuvre forte, singulière, captivante.
Commenter  J’apprécie          10
Creuser voguer

Quand l'absurde fait plus (et mieux) qu'un long discours, pour dénoncer la précarité…
Raoula, Plopine et Minouche sont dresseuses de pijaunes, pêcheuses de bardes ou conductrices de bibinettes. le temps d'une saison, elles quittent tout pour occuper ces emplois précaires, accomplir ces tâches absurdes, répétitives, assurant ainsi le confort des plus riches et la survie de leur propre famille. Dans un style très simple, reprenant les codes du documentaire, Delphine Panique dresse le portrait de dix femmes exerçant dix métiers, farfelus ou ubuesques. Dix témoignages pour dénoncer les conditions de travail de ces travailleuses de l'ombre, ouvrières précaires, isolées, invisibilisées. Dix portraits qui rendent aussi hommage à l'humanité de ces femmes.
D'abord charmés par la poésie et la fantaisie qui se dégage de cette histoire, on commence par sourire, avant de se rendre compte que le réel n'est pas très loin. Questionnant, à travers ce projet, la mode et la légitimité de la bande dessinée documentaire, Delphine Panique se joue des codes du reportage : témoignages, textes informatifs, détails circonstanciés et statistiques… le tout parsemé d'un vocabulaire imaginaire et réjouissant qui n'est pas sans rappeler les albums de Claude Ponti. Dans la lignée de ses précédents ouvrages, elle cherche à rendre visible ce qui ne l'est pas, en nous offrant une représentation du monde poétique et fantaisiste mais paradoxalement plus efficace et plus juste.

Commenter  J’apprécie          10
Des maux à dire

Au sein de sa famille, Véra , petite fille sage, doit rassurer sa maman. En effet, celle-ci voit des démons, consulte des rebouteuses et soupçonne son entourage. On découvre d'abord les symptômes de sa maladie, on suit le parcours jusqu'au diagnostic et on comprend enfin les sombres secrets à l'origine de ce mal. La dépression, l'alcool , les hallucinations de la mère pèsent sur la famille. Mais chaque membre réagit différemment . le père se réfugie dans le travail, le frère, qui subit la paranoïa de sa mère, est en colère, reste la fillette qui assume comme elle peut. C'est aussi l'histoire du lien filial qui résiste malgré les crises et les manquements.
Beatriz Lema, autrice espagnole, nous livre avec pudeur, à l'aide de procédés graphiques originaux, l'histoire de sa famille et plus particulièrement celle de sa mère. Elle alterne des planches faites de tissus cousus et brodés en couleur, d'autres tissés d'un simple fil noir, et enfin de dessins enfantins aux feutres. Ceux-ci indiquent judicieusement les points de vue des personnages, conscients ou délirants, illustrent leurs univers mentaux et leurs émotions. Ils signalent aussi les sauts dans le temps et le passage du récit de l'enfance de l'autrice à celui de sa mère. En plus d'être une évocation de l'enfance, le procédé est un hommage à la transmission familiale de la couture. A côté des éléments du réel, une iconographie religieuse faite de démons et de madones mettent à distance la violence du propos et nous livre à la fois le monde imaginaire de la fillette et les hallucinations délirantes de la mère.
Pour la beauté des illustrations, la force du récit et la réussite du rapport texte/image.
Commenter  J’apprécie          30
Dum dum

Dans les années 1930, dans un Berlin ultra-moderne, dont l'urbanisme et le mode de vie semblent avoir été conçus par des ingénieurs, Stan Wojciechowski, qui tente de trouver une place professionnellement est embauché dans un cabinet d'ingénieurs pour dessiner et élaborer le réseau de transports de la ville. Ce personnage porte un lourd passé. Polonais de naissance, il a participé à la première guerre mondiale dès l'âge de 14 ans mais dans le camp des Prussiens, car à cette époque, la Pologne ""n'existe plus"" et est rattachée à la Prusse. Il prend la place de son frère, exécuté à 16 ans pour avoir refusé d'être enrôlé. Sa mère, déjà veuve, tombe dans le désespoir. Stan reviendra brisé psychologiquement. Souffrant de choc post-traumatique lié aux combats, il sera en incapacité de retrouver une vie normale malgré l'aide de son cousin et d'une amie qu'il s'est faite à Berlin. Il continuera à souffrir de comportements autodestructeurs et restera prisonnier de ses démons intérieurs.

Architecte de formation Lukasz Wojciechowski utilise le logiciel dessin assisté par ordinateur AutoCAD, pour nous offrir une expérience de lecture très originale, surprenante, et forte. le dessin, minimaliste en noir et blanc, est un parti pris graphique formel très fort. Il rend à la fois parfaitement compte de l'architecture déshumanisée de Berlin dans les années 30, prémisse de l'arrivée du nazisme; mais aussi, paradoxalement fait ressentir avec beaucoup de puissance les bouleversements émotionnels vécues par Stan Wojciechowski. Ce personnage est en fait l'arrière-grand-père de l'auteur, dont il nous conte l'histoire. Dum Dum (nom de balles destructrices utilisées pendant la première guerre mondiale) est un roman graphique historique bouleversant à la fois par son sujet et son traitement formel.
Commenter  J’apprécie          10
Radium Girls

En 1918, les bienfaits du radium découvert 20 ans plus tôt par Marie Curie sont vantés partout aux États-Unis : en cure, en cosmétique, son pouvoir phosphorescent qu'on dit régénérant s'étale dans toutes les publicités. Mollie, Grace, Edna, Katherine, Albina et Quinta, ouvrières de la United State Radium Corporation, le peignent sur des cadrans de montres destinés à briller dans le noir : avec la méthode du "lip, dip, paint", elles enduisent 250 cadrans par jour, lissant à chaque mouvement le pinceau entre leurs lèvres. Mais ce geste, dont elles ignorent le danger, creuse irrémédiablement la tombe de ces "ghost girls", fantômes phosphorescents et bientôt l'ombre d'elles-mêmes jusqu'à la mort. La révélation tardive de la cause des décès successifs de leurs collègues les poussera à intenter des procès à leurs anciens employeurs, ouvrant la voie à des lois cruciales sur la protection des travailleurs américains.
Pas une oeuvre chorale mais vraie BD sororale, cette histoire remet au jour la lutte acharnée de femmes victimes d'une industrie meurtrière, condamnées mais déterminées à obtenir justice et pourtant oubliées de l'histoire. Au fil de leur amitié, c'est aussi un pan de la condition féminine de l'époque que l'on lit. Entièrement portée par des nuances de violet profond et de vert luminescent dans un univers Art déco, cette BD réalisée aux crayons de couleur met aussi en lumière la virtuosité de son autrice, Cy.
Commenter  J’apprécie          61
Alice Guy

De nos jours, avoir « sa bande dessinée » est devenu le signe d'une reconnaissance, cela inscrit définitivement une existence dans l'inconscient collectif et la grande Histoire. Il est donc tout à fait légitime et heureux qu'Alice Guy, première femme cinéaste, reprenne vie sous les mains de la dessinatrice Catel et de l'auteur José-Louis Bocquet. Leur travail hyper documenté restitue librement l'histoire de cette femme pleine de fougue, intelligente et déterminée, qui a collaboré avec tous les grands noms liés à l'invention du cinématographe : Georges Demenÿ, les frères Gaumont et les frères Lumière, Georges Méliès… de sténodactylo chez Gaumont à ses propres tournages aux États-Unis, Alice Guy fait ses armes et ses preuves au milieu de tous ces hommes, « légitimée » par sa finesse d'esprit, sa répartie et son intérêt immense pour le cinéma dont elle comprend très vite les enjeux artistiques et économiques.
Il n'est pas une vignette où Alice Guy ne soit présente, tel un fil rouge au coeur de chaque événement historique. Évincée pendant des décennies de l'histoire du cinéma, Alice Guy retrouve enfin sa place au Panthéon du 7e Art parmi Méliès, Feuillade, Chaplin ou Keaton.
Commenter  J’apprécie          30
Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Parmi les temps forts du festival d'Angoulême 2023, nous avons été particulièrement sensibles à l'exposition "elle résiste, elles résistent " sur les femmes résistantes d'hier et d'aujourd'hui à travers le monde. Elle a été conçue autour de la bande dessinée "Madeleine, résistante" qui raconte la vie hors du commun de Madeleine Riffaud, résistante pendant la seconde guerre mondiale et tout au long de sa vie. Cette première partie d'une trilogie porte sur les années d'enfance, marquée par un accident avec un obus datant de la Première guerre mondiale, la maladie et les débuts de l'engagement dans un réseau de résistance dès 1942 .
Ce début de série est une réussite en tout point. le dessin, bien que classique, rend parfaitement l'atmosphère crépusculaire de l'époque grâce à l'utilisation du bleu nuit. Et surtout le scénario transmet avec force le témoignage d'une femme au courage exemplaire grâce à la place qu'elle occupe dans les commentaires en off et les dialogues. Alors tendez l'oreille et jetez un oeil à cette bande dessinée !
Commenter  J’apprécie          40
Peau

Esther et Rita se rencontrent dans un atelier d'art. L'une, jeune artiste, vit entourée de ses phasmes – ces insectes filiformes qui se fondent dans la couleur des branchages - et donne des cours de dessin. L'autre, plus âgée, pose comme modèle nu pour occuper son temps. Toutes deux vont se lier au travers de cette relation si particulière qui unit une artiste à son modèle. de son côté, chacune mène sa vie comme elle le peut. Esther entame une relation avec Nico, rencontré un soir dans un club, quand Rita tente de se rapprocher de sa fille. Les deux femmes font de leur mieux pour avancer, dans une vie troublée par le passé et les insécurités.
Clement et Versyp nous livrent un album sensible et délicat. Au travers de la mise à nu des corps, les autrices évoquent le rapport à la beauté, au vieillissement, à la honte et à la sexualité, avec beaucoup de poésie. Les aquarelles vertes et délavées qui colorent les corps élégants soutiennent à merveille le récit. Bien que l'oeil soit constamment saisi par la beauté des planches et les expérimentations graphiques, les auteurs nous offrent des respirations avec des pages très aérées qui invitent à la contemplation. « Peau » nous plonge avec douceur dans un univers mélancolique qui accompagne le lecteur pour longtemps.
Commenter  J’apprécie          40
Khat : Journal d'un réfugié

A ces figures anonymes que l'on croise, errantes, sur les rives de nos ports européens, et que l'on désigne par l'euphémisme de « migrants », Ximo Abadía redonne une voix et une identité, à travers Natan, un jeune réfugié érythréen qui nous raconte son histoire. A quatre ans, il fuit la dictature de son pays avec son père pour se rendre en Ethiopie, laissant derrière lui sa mère, qui aide d'autres personnes à partir, et qu'il ne reverra pas. Natan, par des mots simples, décrit son quotidien, la faim qui tord le ventre, l'exclusion, la violence de la rue et l'oppression des régimes autoritaires, la débrouille pour survivre, mais aussi la solidarité, les copains, la radio trouvée dans une décharge, qui apporte la joie dans le foyer de tôles et de cartons. Un jour, il faut de nouveau fuir, c'est une question de vie ou de mort : quitter son père, gagner la Libye, et traverser l'océan jusqu'en Europe.
Le trait est enfantin, de grands aplats de couleurs vives tracés au pastel, qui épousent la simplicité d'un discours dénué de pathos. Les sensations et les états intérieurs dominent: le orange, à la fois soleil brûlant du désert et feu vital, le noir qui obscurcit les pages suggérant la torture physique, et la désespérance morale du personnage. Sans ce choix d'un dessin naïf et presque abstrait, l'histoire serait insoutenable. A travers la couleur, c'est l'humanité qui l'emporte encore.
Commenter  J’apprécie          10
Céleste, tome 1 : Bien sûr, monsieur Proust

Pour le centenaire de la disparition de Marcel Proust, laissez-vous charmer par la bande dessinée de Chloé Cruchaudet : « Céleste », prévue en deux tomes. le quotidien de l'écrivain y est raconté du point de vue de Céleste Albaret, sa gouvernante et secrétaire. En 1956, Céleste se souvient de son arrivée au service de "Monsieur" juste avant la 1ere guerre mondiale. À cette époque, jeune mariée, venue de la campagne, inactive et peu encline aux tâches ménagères, elle jouera pourtant un rôle grandissant dans la vie de l'écrivain comme dans son oeuvre.
Nous retrouvons tout le talent de l'autrice pour conter avec subtilité et humour la rencontre de ces deux êtres décalés que tout oppose en apparence. Les dialogues sont savoureux. Graphiquement, elle multiplie les trouvailles pour représenter l'univers feutré et délicat de l'écrivain, la musicalité de sa prose, les surgissements de l'inspiration, les fantômes obsédants qui peuplent son univers. Voici un livre qui permet d'approcher avec légèreté un auteur souvent jugé difficile et dont la stature de Grand Écrivain peut intimider.
Commenter  J’apprécie          60
Les petits Monarques

Etats-Unis, année 2101, l'Humanité est au bord de l'extinction suite à la catastrophe climatique qui a provoqué la maladie du Soleil. Seul espoir pour les survivants : fabriquer un sérum à partir des écailles des papillons Monarques. Flora, biologiste, accompagnée d'Elvie, une enfant de 10 ans, suivent leur migration à travers l'Ouest américain, ce qui n'est pas sans péril !
Raconté du point de vue de la fillette, le ton ne manque pas de légèreté. le récit mêle journal intime, carnet de voyage et scènes d'aventures. L'angoissante question du réchauffement climatique est abordée comme une quête initiatique et le traitement du sujet sous l'angle de la science-fiction permet de s'adresser à un large public. La thématique est grave mais ce road trip post-apocalyptique constitue paradoxalement un véritable hymne à la vie.
Commenter  J’apprécie          20
La baleine bibliothèque

Il était une fois une baleine, une vieille dame de l'océan renfermant dans son ventre une immense bibliothèque. Un jour, elle entre en collision avec un facteur - car oui, il en existe aussi sur les mers - un jour, ou plutôt une nuit, parce que pour échapper aux baleiniers, elle ne remonte à la surface qu'une fois le soleil couché. Mais l'homme n'est pas un chasseur, et de sa rencontre avec cette baleine bibliothécaire naissent un échange littéraire et une amitié sincère.
Écrite en vers libres, cette histoire n'est pas celle que vous penserez lire. Vous y trouverez des anecdotes sur la poste maritime, un échange de feuilles d'automne, le récit d'une naissance, mais aussi celui d'une rencontre et de ses terribles conséquences entre une espèce prédatrice et la mémoire vivante de l'océan. Un livre qui aborde avec poésie le sujet de la préservation des espèces, au coeur de notre époque. A mettre entre les mains des petits comme des plus grands !
Commenter  J’apprécie          40
Merel

Femme libre et indépendante, Merel vit de l'élevage de canards et de quelques articles dans la presse locale. Dans le village, elle connaît tout le monde et chacun l'apprécie : du club de foot au bar du coin, elle promène sa bonne humeur sans encombre. Mais le climat dégénère lorsque Merel ose une mauvaise plaisanterie sur la nudité imaginaire du mari d'une voisine. La rumeur se répand : elle couche avec tous les hommes du village, elle n'a aucune moralité. Les adultes se méfient, se montrent agressifs ou s'éloignent. Les enfants, influencés par leurs parents, lui jouent de mauvais tours… Petit à petit, Merel devient la proie de toutes les aigreurs.
Merel décrit parfaitement la vie d'une petite communauté rurale et de ses habitants qui mènent une vie paisible entre travaux du quotidien et retrouvailles entre amis. Clara Lodewick saisit avec finesse la manière dont les commérages font basculer ses personnages, la rumeur qui s'étend et avec elle le soupçon et la méchanceté. Devenue leur bouc émissaire, Merel est montrée avec ses doutes et ses craintes et affronte comme elle peut les regards en biais et les coups bas. Cette chronique psychologique et sociale est servie par un dessin à l'encre et à l'aquarelle qui décrit parfaitement les fragilités de ses personnages, traversés de sentiments contradictoires.
Commenter  J’apprécie          40
Le secret de la force surhumaine

Inconditionnelle du sport, la narratrice Alison raconte comment ce dernier est entré dans sa vie. Depuis l'enfance, elle est initiée par sa famille à l'endurance. Dès l'adolescence, elle prend conscience que les sports lui servent à s'affirmer, mais plus tard, ils lui permettent aussi de nourrir son inspiration en tant qu'écrivaine. le sport la rapproche de la nature et de la littérature comme celles et ceux qui ont poursuivi une quête de soi, des transcendentalistes à Jack Kerouac. Au fil des âges et des relations amoureuses, l'autrice assouvira-t-elle sa recherche d'apaisement ? Découvrira-t-elle ce qu'elle nomme « le secret de la force surhumaine » ?
Alison Bechdel aborde ici un thème peu commun en littérature, celui du sport comme essence de la vie et auquel on s'adonne sans compter. Ce récit haut en couleurs s'apparente à un manuel technique d'initiation aux sports. Sur le mode de l'autobiographie, l'autrice se confie sur ses angoisses, à l'image des tomes précédents relatant le parcours de ses parents. Agrémenté de références littéraires, comme à son habitude, le récit composé par l'autrice est celui de la recherche d'une voie intermédiaire et réconciliatrice entre le corps et l'esprit.
Commenter  J’apprécie          30
La fille maudite du capitaine pirate, tome 1

En 1728, la fille maudite du capitaine pirate part à la recherche de son père inconnu : direction les mythiques mers d'Omerta, royaume maritime des flibustiers dont la férocité fait trembler les enfants de bonne famille et l'entourage du gouverneur de Port Elisabeth. Des plages de la Jamaïque aux profondeurs sous-marines, de la cabine d'un cruel capitaine à la cale d'un navire en perdition, la quête de cette jeune héroïne plonge le lecteur dans un univers peuplé de perroquets-poissons et de chevaliers-espadons, de forbans emperruqués et de matelots poètes.
Le style graphique choisi par l'auteur américain Jeremy A. Bastian répond particulièrement bien aux enjeux narratifs de cette série en trois volumes, entre fantasy et récit de piraterie : le dessin en noir et blanc, aux traits incroyablement détaillés – tant pour les personnages et l'action principale que pour les scènes et décors d'arrière-plan –, rappelle les gravures anciennes de Gustave Doré ou les fantasmagories de Francisco de Goya, mais aussi les tatouages et symboles associés aux pirates dans nos imaginaires.
Commenter  J’apprécie          10



{* *}