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EAN : 9782707323859
384 pages
Editions de Minuit (04/09/2014)
3.52/5   301 notes
Résumé :
Rencontrer une fille tatouée au Japon, sauver la vie d’un homme sur un paquebot en mer du Nord, nager avec les dauphins aux Bahamas, faire l’amour à Moscou, travailler à Dubaï, chasser les lions en Tanzanie, s’offrir une escapade amoureuse à Rome, croiser des pirates dans le Golfe d’Aden, tenter sa chance au casino en Slovénie, se perdre dans la jungle de Thaïlande, faire du stop jusqu’en Floride. Le seul lien entre les personnages est l’événement vers lequel ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (61) Voir plus Ajouter une critique
3,52

sur 301 notes
«On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait.» (Nicolas Bouvier, cité en épigraphe)

Le neuvième roman de Laurent Mauvignier paru en septembre 2014 aux éditions de Minuit avance comme une vague d'un personnage à l'autre, racontant des fragments de vie de quatorze personnages dans toutes les régions du monde, qui ne partagent rien si ce n'est le moment du récit, autour du 11 mars 2011, date du tsunami à Fukushima.
Les protagonistes d'«Autour du monde», pris dans le mouvement perpétuel d'une société globale devenue si creuse, semblent par moments rechercher un point fixe dans leurs racines, en se demandant par exemple à l'instar du mexicain Guillermo en voyage au Japon : «Quelle heure il peut être chez moi ?»

Mais il ne faut rechercher ici aucun écho d'un portrait à l'autre, les histoires n'ont volontairement aucun lien entre elles. Surfant sur les questions de la mondialisation et d'une société humaine uniformisée par les voyages et le tourisme de masse, la lecture d'«Autour du monde» semble soulever si peu de questions, que le lecteur se demande si ce vide-là n'est pas le reflet de cette évidence, l'effondrement de la pensée dans une société mondialisée où la solitude des hommes est si grande.

Par moments l'écriture est belle et les personnages prennent en quelques pages une profondeur charnelle, comme autant d'amorces de romans, puis on glisse dans le portrait suivant dans un bain moussant de clichés qui nous laisse, lecteur déçu, dans le creux de la vague.

«Depuis trois semaines qu'il est parti de Mexico, Guillermo a passé son temps à parcourir seul le sud et l'ouest du Japon, et, à force de passer d'une ville à l'autre, d'un village à l'autre, il ne sait plus trop où il est. Dans un pays où la langue est aussi abstraite qu'une toile de Pollock, une langue qui lui semble ne pas avoir de grammaire, d'ordre établi, qui parle par éclats explosant à ses oreilles comme des milliers de faisceaux lumineux irradiant l'espace dans tous les sens, il se dit que c'est aussi mystérieux et poétique que la forme parfaite d'un cercle.»

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J'irai droit au but : voici un roman comme je les aime ! Un roman généreux, un roman qui voit grand et qui a du souffle, un roman qui nous ouvre les portes du monde, tout en invitant à réfléchir sur sa nature et sur notre place en son sein.

En nous projetant successivement dans la vie de quatorze personnages saisis en divers points du globe, Laurent Mauvignier nous offre des instantanés qui composent comme un vaste portrait de notre monde.
Loin d'apparaître comme un patchwork hétéroclite et désordonné, ce récit prend au contraire une profonde cohérence par le truchement d'un événement dramatique relayé en temps réel par les médias de tous les continents. le livre s'ouvre en effet en mars 2011 au Japon sur la catastrophe de Fukushima, dont les autres personnages vont avoir connaissance - ou pas, s'ils sont eux-mêmes happés par des événements graves d'ordre personnel ou collectif - et qui va les toucher - ou pas.

Ce faisant, Mauvignier distille de nombreux éléments révélant à quel point nous vivons dans un monde de plus en plus globalisé, avec des références culturelles et commerciales communes, et où les pays émergents ne sont guère plus que des bassins de ressources mises à la disposition des pays riches, soit en constituant le décor paradisiaque des vacances de leurs habitants, soit en fournissant une main-d'oeuvre bon marché qui permettra aux multinationales de toujours plus prospérer. Qu'il s'agisse du clown offrant son piètre sourire à l'entrée des MacDo, des baskets Nike que l'on voit jusqu'aux pieds d'Africains vivant dans des villages traditionnels, des parcs d'attraction Disney ou des iPhone qui permettent de téléphoner, prendre des photos aussi bien que d'écouter de la musique, ce sont autant de produits qui parlent à chacun de nous, qu'on y ait financièrement accès ou non, d'ailleurs, et qui participent d'une certaine uniformisation du monde.

La structure du texte traduit parfaitement cette notion de mondialisation : nul chapitre, pas de césure, pas de frontière nette. Seule la reproduction d'une photo en noir et blanc permet de repérer visuellement le tournant pris par le récit, très habilement construit sur des fondus-enchaînés.

Tout y est : la vaste palette des sentiments et des comportements humains, les petits gestes de la vie quotidienne aussi bien que les conflits internationaux, dont les moindres détails nous sont livrés chaque jour à la radio, à la télévision ou dans les journaux. C'est pourquoi on entre si facilement dans ce livre où tout nous semble si familier.

Avec pour matériau l'infinie diversité du monde, Mauvignier parvient à composer une image cohérente et saisissante, souvent touchante, parfois bouleversante et toujours empreinte d'humanité. Servi par une écriture précise et fluide, ce roman tout à la fois ambitieux et humble s'adresse à chacun d'entre nous. Il serait vraiment dommage de passer à côté !

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Laurent Mauvignier nous embarque dans un terrifiant et foisonnant "Voyage autour du monde". le tsunami qui frappa le Japon en mars 2011 est aussi bien le point de départ que la destination finale du roman. C'est aussi le fil directeur de toutes les histoires qui se succèdent sur 400 pages : les personnages apprennent la tragédie qui vient de se produire en écoutant la télévision ou la radio. Mauvignier nous entraîne aux quatre coins du globe, en partance pour un long voyage qui fera se succéder 14 micro-histoires, comme autant d'escales. Elles n'ont aucun rapport entre elles, si ce n'est qu'elles mettent en scène des gens qui voyagent, que ce soit pour le travail ou pour le plaisir.

Au tsunami originel s'ajoutent d'autres drames. Simultanément a lieu une explosion kamikaze à Tel-Aviv, en même temps que se télescope dans la tête de Luli le souvenir d'une catastrophe plus ancienne, celui de l'extermination des juifs par les nazis. Ces trois événements convergent comme les trois plaques tectoniques qui ont déclenché le tsunami. le chaos n'est pas seulement extérieur. Quelque chose craque dans le monde et en même temps dans la vie des personnages, si bien que Luli "ne comprend pas ce qui la sidère le plus de sa journée vécue ou de ce qu'elle voit à la télévision, ou les deux, la conjonction des deux". Mauvignier donne à voir par bribes la violence à laquelle les hommes sont confrontés. Il met en avant leur petitesse et leur impuissance face aux forces de la nature, au risque des attentats, face à leurs semblables ou à eux-mêmes. Chaque histoire submerge le lecteur comme une gigantesque vague qui le heurte de plein fouet. On ne ressort pas indemne d'une telle lecture.

Mauvignier nous invite à plonger dans "ce grand corps grouillant qu'est le monde globalisé", un monde où tout circule à toute vitesse : les personnes, les services, les techniques, l'information. Mais la surmédiatisation du tsunami ne rencontre parfois que l'indifférence. Luli laisse ainsi défiler les images du journal télévisé sans y prêter attention. Les touristes se croisent "dans ce monde où tout un chacun semble être un voyageur permanent", sans se connaître. Syafiq, ingénieur, "travaille à ce que les réseaux s'interconnectent, qu'ils se fluidifient, se rencontrent, échangent plus vite encore sur des autoroutes et des ponts qui abolissent les distances". L'impression de flux continu est accentuée par la structure du roman. Les 14 histoires s'enchaînent sans pause, sans chapitrage, au moyen de transitions évoquant le procédé cinématographique du fondu-enchaîné : les récits se superposent et l'on passe d'un personnage à l'autre, d'une situation à l'autre, sans frontière. Mauvignier a l'art de nous immerger rapidement dans une nouvelle intrigue. Quelques mots suffisent à créer une nouvelle ambiance, à nous donner accès à l'intériorité d'un nouveau personnage. Les phrases se font tantôt brèves, tantôt amples, au rythme des situations et du caractère des personnages. Cette suite ininterrompue d'enchaînements est rendue infinie par la construction narrative circulaire, la fin nous faisant revenir au point de départ, au tsunami. Ainsi rien ne se termine, tout continue.

Le souffle romanesque est puissant. Et pourtant. Pourtant je n'ai pas été transportée, bien au contraire. Tous les personnages sont d'une affligeante banalité et se ressemblent par leur médiocrité, "comme si la médiocrité [de chacun d'eux] révélait l'essence de quelque chose dont il serait un exemplaire parfait à défaut d'être unique". Les personnages sont quasiment interchangeables. On ressent une impression d'uniformisation des sentiments, des vies. Les individualités s'effacent, à tel point que l'on ne se souvient plus guère des noms des personnages après avoir refermé le livre. Dans cette succession de vies standardisées, on gagne une croisière en grattant un ticket de supermarché et on admire la mer du haut de son paquebot, derrière une grande baie vitrée. On ingurgite la nourriture d'un Mac Donald's "comme [on] pourrait le faire partout dans le monde". Les jeunes "ont décidément partout [la même tenue] : un iphone, des rollers, des jeans et des nikes"... Un sentiment d'écoeurement s'installe peu à peu. La nausée du voyage en mer houleuse, sans doute.

Tous ces personnages aux âges, sexes, origines, métiers variés sont tellement seuls ! Et si tristes. Avec leur téléphone qui ne sonne pas, leurs amis qui n'en sont pas vraiment et leur égoïsme qui les empêche de faire attention aux autres. "Chacun semble ignorer l'autre, pris dans sa propre solitude, enfermé dans sa propre angoisse". Ils gagnent une croisière, nagent avec les dauphins, séjournent dans un hôtel de luxe, projettent une soirée au Casino, mais ils ont "l'air toujours tellement... insatisfaits". Leurs plaisirs sont artificiels et illusoires : ils ont la "sensation d'avoir l'univers à disposition" parce qu'ils viennent d'installer l'application google sky sur leur iphone. S'accumulent services, marchandises, voyages, luxe... à en vomir. Il faudrait à cette humanité déshumanisée "une bouteille pour se remettre - non pas de ses émotions, mais de leur absence".

Bref, je comprends parfaitement où Mauvignier veut en venir, mais le regard qu'il porte sur l'humanité est trop amer, trop désabusé pour que j'adhère pleinement à son récit. Aucune lueur d'espoir et de foi en la capacité de l'homme à créer, malgré tout, des liens solides, sincères, désintéressés, humains. Si bien que je ne me suis guère attachée aux personnages. Je n'ai éprouvé ni admiration, ni empathie, ni compassion à leur égard.

L'homme serait-il réellement voué à se laisser engloutir par un tsunami de nouvelles technologies, d'objets toujours plus sophistiqués, d'internationalisation des échanges, du travail et des loisirs ? Serait-il exclusivement voué à la superficialité, à l'égocentrisme et finalement à la solitude et à la souffrance ?
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Une amie m'avait conseillé « Continuer », autre roman du même auteur, mais à la bibliothèque il n'y était pas ; par curiosité, j'ai donc emprunté celui-ci. Je suis un peu déçu, certes l'écriture est limpide, précise et vivante. Mais ce texte n'est pas vraiment un roman, c'est plutôt un recueil de nouvelles, dont le fil conducteur serait le tsunami qui provoqua la catastrophe de Fukushima le 11 mars 2011. Sauf que ce lien ne sert que de fondu-enchainé pour passer d'une histoire à une autre, et tous ces récits de vie sont très différents les uns des autres ... en apparence (Une rencontre lors d'une croisière en mer du Nord, le safari en Tanzanie de riches australiens, un couple illégitime à Rome, une attaque de pirates dans le golfe d'Aden, des vieux ritals qui veulent gagner au Casino, un autostoppeur qui rejoint son frère en Floride ... En tout, une quinzaine de tranches de vie). Alors il faut chercher un autre lien entre ces histoires. Peut-être est-ce « l'ultra moderne solitude » et son synonyme : le manque d'amour ? Où serait-ce la complexité des rapports humains toujours et partout, l'incompréhension mutuelle, nos peurs obscures et nos égos quelque soit notre langue, notre culture, notre pays ; Que l'on soit pauvre ou riche, homme ou femme ? Nous sommes tous des enfants face au tumulte du monde et à nos inquiétudes intimes ; comme cette petite japonaise en vacances à Paris dont l'histoire clos ce roman, et à qui l'on cache la catastrophe pour ne pas lui avouer la mort certaine de ses grands-parents. Finalement un beau roman mais un peu inégal, comme le monde qu'il dépeint. Allez, salut ; Et bonnes vacances à tous.
P.S. Avec la même ambition de raconter le monde en une seule journée Olivier Rolin a écrit un merveilleux roman ; L'Invention du monde, une somme affolante sombre et drôle qui raconte le 21 juin 1989 dans le monde. Je vous le recommande vivement.
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Partant du tsunami qui ravagea les côtes japonaises en 2011, Laurent Mauvignier décline quatorze tranches de vies autour du monde, plus ou moins reliées par l'événement.
Plutôt moins que plus d'ailleurs, car si le tsunami est bien au coeur de la première et de la dernière histoire, les autres n'y sont reliées que par l'écho que les personnages en reçoivent par les médias, voire ne perçoivent pas du tout, tout occupés qu'ils sont d'eux-mêmes et d'eux seuls, qui en Russie, qui en mer, qui en Thailande, qui en Tanzanie, qui aux Etats-Unis...

La forme de ce roman est assez déroutante, passant sans crier gare en quelques courtes lignes de transition d'une scène de vie à l'autre, et il faut accepter le principe qu'une histoire laisse la place à la suivante sans aller jusqu'à son dénouement.

Mais une fois passé cet écueil, et si l'on accepte de se laisser porter comme par une vague d'une scène à l'autre et de se couler dans la profondeur propre à chacune, ce roman a quelque chose d'assez envoutant. La qualité de l'écriture amplifie la perte de repères, et on le referme sur un point non final avec le sentiment d'avoir vécu une expérience littéraire originale et enrichissante.

J'ai particulièrement aimé le clin d'oeil à Houellebecq dans la scène sur le bateau de croisière, ainsi que l'ultime rencontre amoureuse entre deux hommes en Russie pendant que l'un deux est en train de devenir père.
La dernière scène (ou tranche de vie? ou nouvelle? je n'arrive pas à me décider sur le bon terme), où une petite fille japonaise à Paris cherche à communiquer avec sa grand-mère emportée par la vague dans son village à l'autre bout du monde, est particulièrement belle.
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critiques presse (7)
LActualite
15 décembre 2014
Le jour où le tsunami frappe Fukushima, 14 voyageurs en ressentent les secousses de façon bien personnelle. Qu’ils soient à Moscou, en Thaïlande, à Jérusalem ou en Tanzanie, ces personnages en quête d’aventures héroïques ou sentimentales partageront aussi une expérience commune.
Lire la critique sur le site : LActualite
LaLibreBelgique
25 novembre 2014
Dans "Autour du monde", Laurent Mauvignier mêle quatorze destins le jour où le tsunami frappa Fukushima. Des gens en voyage tout autour de la planète.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Bibliobs
15 septembre 2014
Il avait le don d'identification, il a celui d'ubiquité. Son regard caméra était endoscopique, il est devenu télescopique. A 47 ans, Mauvignier prend de la hauteur, il lâche du lest, et on a le vertige.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
05 septembre 2014
Quelle que soit sa teneur, Laurent Mauvignier rentre dans la densité de chaque histoire, nous plonge jusqu'au cou dans les petits détails bien sentis. Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Culturebox
04 septembre 2014
Le roman de Laurent Mauvignier emporte le lecteur, chaque récit sa propre intensité, le tout formant une belle construction, rythmée par une écriture qui claque, coule, glisse, frappe ou engloutit. Une écriture parfaitement usinée pour dire ce qu'elle a à dire.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Telerama
27 août 2014
Le point fixe de Laurent Mauvignier reste la littérature. Jamais fabriquée, à la fois instinctive et très maîtrisée, la langue est sa terre d'attache. Et sa nécessité d'écrire, tellement palpable, tellement absolue, fait de chacun de ses romans un kit de survie infaillible.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
25 août 2014
S'il faut saluer l'ampleur du projet et si l'auteur a l'ingéniosité de varier la forme du récit, Autour du monde souffre d'une certaine uniformité d'écriture et fait trop souvent penser à un recueil de nouvelles artificiellement reliées les unes aux autres. Mais le souffle de l'ensemble et la puissance de nombreux passages finissent par gagner la partie - preuve que l'ensemble des destins l'emporte toujours sur les cas particuliers.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (88) Voir plus Ajouter une citation
Une maestria époustouflante

Laurent Mavignier écrit quelque chose que je n'ai jamais encore vu: un roman qui glisse d'une histoire à l'autre avec une souplesse de transition de virtuose. Il s'agit du jour du tsunami au Japon, le 11 mars 2011, et c'est l'axe autour duquel s'organise la rotation, sous nos yeux étonnés, de toutes ces bribes de monde que Mauvignier photographie, en boucle, enchainées l'une à l'autre, sans que l'on ressente la moindre rupture ou secousse. On est en Italie, en Thailande, à Paris, à Moscou, aux Bahamas...dans une série d'histoires en quelques pages racontées, des couples, des solitudes, des chiens abandonnés, des amours...et le seul lien est cette journée, dont nous avons tous souvenir.
Un seul regret: que les petites photos qui accompagnent le livre et scandent les histoires parfaitement accomplies soient si petites, quelquefois presque indiscernables.
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De toute façon, nul besoin de participer aux excursions : il suffisait d'accepter de regarder les photographies que l'un ou l'autre lui tendait avec une générosité toute particulière. Et c'était alors comme s'il avait vu de ses propres yeux les montagnes enneigées, les maisons rouges toutes simples et strictes, les ours blancs empaillés, les plaques d'égout, les trolls norvégiens.Tout ça était un peu pénible. Le soir, il fallait bien une bouteille pour se remettre - non pas de ses émotions, mais de leur absence.
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Mais il n'aurait pas cru, si lui-même ne l'avait pas, si on lui avait seulement raconté que les Philippins dans les arrières-cuisines du monde entier, dans les soutes des grandes croisières, à demi cachés, presque effacés et invisibles au regard de ce monde où tout un chacun semble être un voyageur permanent, que seuls des milliers de Philippins infiniment négligés et infiniment précieux faisaient vivre et tourner ce grand corps grouillant qu'est le monde globalisé.
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Et puis il y a cette autre passion, vraie et ancienne, aussi vieille que des souvenirs d'enfance, le Japon. Une belle passion jamais démentie depuis qu'il l'avait découvert réellement, autant que le sexe, l'alcool - des passions disparates et futiles, la défonce sous à peu près toutes ses formes et, plus intimement, les chansons de Bob Dylan et la voix triste et douce de Chet Baker.
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Parce que tout ce qui était arrivé était bien la faute de sa femme, toujours boudeuse, renfrognée, triste, amère, comme il en tombe parfois dans la vie d'un homme pour le briser ou le ridiculiser et qui finit toujours, par son obstination à sa refuser à lui, par le pousser dans les bras d'une ou de toutes les autres.C'était plutôt lui qui aurait dû partir. Mais il était fidèle au mariage, à défaut de l'avoir été à son épouse.
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Videos de Laurent Mauvignier (52) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurent Mauvignier
Place au théâtre dans le débat, nos critiques passent en revue la réinterprétation de "L'opéra de quat'sous" par Thomas Ostermeier et la première mise en scène de Laurent Mauvignier, d'après son texte "Proches".
#théâtre #critique #culture ________________ Livres, films, jeux vidéo, spectacles : nos critiques passent au crible les dernières sorties culturelles par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrosjQHaDUfeIvpobt1n0rGe&si=ReFxnhThn6_inAcG une émission à podcaster aussi par ici https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture
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