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EAN : 9782856204795
157 pages
Mengès (30/03/2007)
2.4/5   5 notes
Résumé :

" Nul ne fut, en son temps, plus admiré et plus dénigré que lui. Oscar Wilde appartient à la race malheureuse des sceptiques, des fainéants, des esthètes. Mais ce n'est ni un cynique ni un fripon. Oscar le pitre ou Wilde le martyr ? Toujours tenté par la dernière extrémité, imbu et un peu las de soi sans être dégoûté du monde, le trublion de l'Angleterre victorienne a été gris... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Livre que j'ai emprunté au hasard en compagnie de textes de fiction d'Oscar Wilde et d'une biographie, et par lequel j'ai commencé parce qu'il me paraissait le plus facile à lire de toute la pile (eh oui, ma paresse légendaire s'affirme de jour en jour). Ça commence mal, car que vois-je en ouvrant le livre ? "Collection dirigée par Eric Koehler et Olivier Poivre d'Arvor" (la collection s'appelle "Destins", au fait, ce qui me rappelle des machins sur les familles royales européennes). Bref, il se trouve que dans la famille Poivre, je confonds tout le temps Olivier et Arnaud, Arnaud m'ayant traumatisée au début des années 2000 avec sa série pseudo-historico-documentaire intitulée Babylone (notez que j'ai dû effectuer des recherches pour retrouver le nom, vu que ça n'a pas trop marqué les esprits). C'était donc une série hautement fantaisiste, et comme je confondais le neveu et son oncle, je me suis dit qu'une collection dirigée par Olivier Poivre d'Arvor (que je prenais pour Arnaud, si vous suivez bien) était tout sauf gage de qualité. Là-dessus, je m'en vais consulter la fiche du livre sur Babelio. Et là, c'est le drame ! Quatre notes et une moyenne de 2,5/5, assorties de deux critiques qui expliquent les nombreux défauts de l'ouvrage, et n'en dégagent que très peu de qualités. Ah, me voilà bien ! Tant pis, je persévère. Et là, dès les deux premiers chapitres, je comprends la déception des auteurs des deux critiques. Vais-je continuer ? Allez, oui, ça fait en gros cent pages, si on ne compte pas les illustrations.


Je rejoins donc les deux autres membres de Babelio sur la structure du livre. C'est un genre hybride, qui ne relève pas tout à fait de l'essai, clairement pas de la biographie, et pas de la monographie. Et le manque de fil chronologique est flagrant. Pour une fois, on peut à peu près se fier à la quatrième de couverture (et vous connaissez ma passion pour les quatrièmes de couverture !), qui nous dit : "Tout entier sous le charme de cet écrivain cabotin et agaçant, Frédéric Ferney en offre au lecteur un portrait passionnant." Laissons de côté "passionnant", qui est clairement de trop, et concentrons-nous sur le terme "portrait". C'est effectivement ce qu'est cet ouvrage, avec une dose de subjectivité assumée et en général expliquée. Mais cent pages d'un portrait relativement superficiel, ça me paraît un tantinet excessif.


Non pas que la chronologie soit à proprement parler inexistante. On peut la retrouver dans certains chapitres, si ce n'est dans tous. Mais les lacunes, touchant aussi bien à la biographie qu'à l'oeuvre, sont bien trop nombreuses pour que la lecture soit aisée si l'on ne connaît pas déjà en bonne partie la vie et les écrits d'Oscar Wilde. Or il s'agit là d'un ouvrage qui me semble conçu pour apprendre à connaître Wilde. Ça n'a pas grand intérêt si on est déjà bien informé, car pour approfondir le sujet, on se dirigera vers des biographies ou des essais plus conséquents. Et compliqué de s'y retrouver si on ne connaît pas assez Wilde, vu que le livre ballotte le lecteur d'une époque à une autre, d'une thématique à une autre, sans prendre grand soin d'ouvrir un chemin qu'on puisse suivre sans tomber sur des embûches tous les trois pas. La chronologie, ça sert quand même à quelque chose. Et parler à mots couverts de la pièce salomé, qui n'est pas la plus connue d'Oscar Wilde, ça sert à quoi si le lecteur ne l'a pas lue et ne comprend donc pas que les "fines" allusions de Frédéric Ferney y font référence ? le type de lectorat visé par ce livre reste un mystère pour moi.


Un truc que j'ai trouvé également assez.... Nan, je reprends. Un truc qui n'a cessé de m'agacer pendant à peu près la moitié du livre, c'est le style de Frédéric Ferney et ses insertions d'expressions anglaises pour donner une espèce de ton british à l'ensemble , censé coller parfaitement à la personnalité d'Oscar Wilde. Exemple à la page 24 (mais ils sont fort nombreux) : "Oscar, dès son plus jeune âge, a sa place, avec son pouf et son coussin, parmi les grandes personnes qui se pressent au salon : il y a là un pasteur, un officier de la garnison, un confrère du Dr Wilde, une tante ou peut-être une cousine de passage, qui somnole sur son napperon. Moustaches et cols de dentelle. Tea ou brandy, my dear ? [en italique] Les dames rêvent, les hommes fument, les jeunes filles s'ennuient. On se croirait dans un roman de Smollett ou dans une pièce de Tchékhov. Londres est si loin, presque aussi loin que Moscou." Voilà, c'est comme ça pendant à peu près 45 pages. Et c'est horripilant, sans parler du fait qu'évidemment, Frédéric Ferney n'a jamais foutu les pieds dans le salon des Wilde (sauf si c'est un vampire, mais c'est pas précisé dans sa bio, donc j'en conclus que non), et qu'il fait donc fonctionner son imagination à plein régime. Je pense que, du coup, ça vous explique mieux pourquoi ce livre est rangé dans la catégorie des "portraits". le factuel est ici souvent agrémenté de moult falbalas.


Ferney se calme tout de même un chouïa arrivé au mitant du livre. Il y parle davantage de l'oeuvre. Il n'est pas toujours très tendre avec Wilde, mais après tout, ça nous change des hagiographies obligées ; deux de mes (nombreux) traumatismes littéraires ont été provoqués, non pas par Arnaud Poivre d'Arvor, ni par son oncle Olivier, mais par les biographes de Sarah Bernhardt et de Virginia Woolf dans la collection Folio Biographies, où toutes les vacheries que lesdites Sarah et Virginia avaient pu commettre étaient présentées comme naturellement excusables, parce qu'après tout, on a le droit de se comporter de façon odieuse quand on est connu (on va bientôt nous dire que la sociopathie, c'est la normalité tant qu'on a de l'argent ; en fait, je suis bête, on nous le dit déjà...) Ici, rien de tout ça, Frédéric Ferney n'étant pas un adorateur inconditionnel et honteusement partial De Wilde et de son oeuvre. Il explique ses réticences, et sur le comportement d'Oscar Wilde en public, et sur ses oeuvres. Il faut dire qu'à par les quatre grandes pièces De Wilde, y'a pas grand-chose qui trouve grâce à ses yeux, tant il estime qu'Oscar Wilde s'est contenté d'imiter les symbolistes et les décadents, sans se montrer suffisamment original. Il est clair que Ferney n'est pas un adepte du symbolisme, mais ses argument peuvent s'entendre, même pour une aficionada, comme moi, du symbolisme pictural et du théâtre symboliste de Maeterlinck (après tout, j'oblige pas les autres à aimer le symbolisme), et même pour les fervents admirateurs du Portrait de Dorian Gray.


Mais tout ça se résume à bien trop peu de pages, et on finira par une conclusion parlant de Beckett, sans que ce soit le moins du monde cohérent (Ferney essaie d'ailleurs de se justifier sur ce point, mais pas très adroitement). On gardera donc essentiellement en tête le souvenir d'un livre pas très bien fichu, avec beaucoup de fioritures. Un portrait, pourquoi pas ? Mais encore fallait-il qu'il soit réussi, ce qui impliquait à mon sens un texte bien plus condensé, avec un contenu plus riche et moins de fantaisies inutiles, le tout reposant sur une structure ayant du sens.
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En fouinant dans les étagères de la bibliothèque, je tombe nez à nez avec Oscar. Ah, mon Oscar, ça faisait longtemps! Alors je ne regarde même pas de quoi parle le livre, je le feuillette simplement, il y a beaucoup d'images, un beau papier glacé, ça me semble fort intéressant... Mais, mais, mais, mais...

Cent pages de texte seulement, et pourtant j'ai pensé plusieurs laisser tomber. Mais bon, si je ne suis même plus capable de venir à bout de cent pages, c'est vraiment la fin des haricots! Alors j'ai poussé jusqu'au bout.
Ce livre n'est pas une biographie, bien loin de là, puisque pour pouvoir en apprécier toute la teneur il faut plutôt bien connaître le personnage, et finalement je ne le connais pas si bien que cela.
Plutôt un essai, mais à propos de quoi? Des déviances et de la folie de cet homme qui se sera précipité de lui-même en Enfer? Quelque chose comme cela.
Il n'y a pas de chronologie, les faits sont étudiés de façon presque aléatoire (en tout cas je n'en ai pas compris l'architecture), l'auteur se pose beaucoup de questions sur son rapport à Wilde, et finalement nous ne sommes que spectateurs de cette réflexion qui semble avoir été écrite par l'auteur, pour l'auteur.

J'ai peut-être le cerveau ramolli, mais très honnêtement je n'ai pas compris le but de cet ouvrage. Dommage.
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Ce livre sur Wilde est dans son aspect extérieur, je parle de la maquette comme de l'iconographie, un ouvrage un peu bâtard. Il ne s'agit pas d'un beau livre que l'on achète pour son format, sa reliure, la richesse des images et la qualité de leur reproduction... il ne s'agit pas non plus d'un essai ou d'une biographie dont une édition moins richement illustrée n'aurait pas amoindrie la portée mais d'un peu tout cela à la fois, donc de rien de tout cela de manière satisfaisante.
L'iconographie est certes variée mais on reste un peu sur sa faim, une demi-douzaine de photos De Wilde lui-même, c'est peu... et elles sont toutes parmi les plus connues de l'auteur. Quelques portraits de personnages importants dans la vie De Wilde – bonne idée –, des décors de ses pièces ou des peintres qui l'inspiraient. Mais, là aussi, assez anecdotiques. À chaque fois, on aimerait en voir plus.
La biographie n'a rien de très fouillé, ce n'était sans doute pas le but mais alors pourquoi s'étendre ? L'aspect "essai" de l'ouvrage reste le plus convaincant. Ferney y parle de son rapport à Wilde, s'interroge sur ses motivations à écrire sur lui, ses sentiments mêlés (entre dégoût et admiration). Il y dit des choses très justes sur la portée De Wilde et sur son oeuvre (sans concession hagiographique et même une certaine sévérité). de plus il le dit bien. Avec un peu de préciosité, ce qui ne nuit pas.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Dans sa chambre parisienne, devant l'affreuse pendule en zinc et le papier à grosses fleurs magenta – et dieu sait, s'il aime le rose et le rouge, qu'il a toujours détesté le magenta, how revolting ! – il agonise et il murmure : "Décidément, l'un de nous deux devra partir."
Sans fleurs ni couronne.
Une ultime dérobade, une ultime délicatesse.
C'est peut-être cela qui, malgré ses poses et ses prestiges surannés, le rend si proche, si moderne : avec lui, on frise toujours le pastiche et la parodie. Il nous met le nez dedans.
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Frédéric Lenoir, "Un chemin vers soi avec Jung" Roger-Pol Droit, "Un voyage dans les philosophies du monde" Ysé Tardan-Masquelier, "Yoga, l'encyclopédie" Abdennour Bidar, "Génie de la France" Brian Fagan et Nadia Durrani, "Une histoire horizontale de l'humanité" Frédéric Ferney et Jean-Jacques Vincensini, "Eros, l'encre du désir" Irvin D. Yalom et Marilyne Yalom, "Une question de mort et de vie" Elsa Godart, "En finir avec la culpabilisation sociale" Frédéric Gros, "La honte est un sentiment révolutionnaire"
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