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EAN : 9782210989795
48 pages
Magnard (05/10/2012)
3.67/5   360 notes
Résumé :
« Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne qui avaient sept enfants, tous garçons… »
Dans cet ouvrage, le conte traditionnel de Charles Perrault est magnifié par les œuvres de papier d'Emmanuel Fornage. Le texte, classique et restitué dans son intégralité, est mis en valeur à la fois par les illustrations et par les découpes ou les ombres chinoises qui viennent en contrepoint du récit.
À la fin du livre sont proposées les deux versions de l'hist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 360 notes
La question sans cesse se pose, avec les grands hommes, de savoir s'ils sont L'Exception ou au contraire, la suprême représentation d'une Tendance. Dans le premier cas il faut les imaginer tels de gigantesques acacias au milieu des platitudes arides de la savane. Dans le second, il convient de les percevoir comme n'ayant rien d'exceptionnel mais simplement comme d'éminents représentants enchâssés dans les volumes d'une forêt épaisse.

Force est de constater que souvent l'histoire a la mémoire courte et que, de la lame injuste de son amnésie, elle a l'habitude de tronçonner tous les congénères qui croissaient auprès des grands chênes majestueux. Tant et si bien que, des années plus tard, l'imaginaire populaire perçoit tous ces grands chênes, survivants du déboisement de l'oubli, comme des acacias dans une savane.

Il en est ainsi de Shakespeare qui trône bien seul dans le pourtant foisonnant théâtre élisabéthain, mais également de Darwin dans la mouvance des évolutionnistes d'alors, ou même, dans un tout autre registre, de Jésus parmi les multiples clivages du judaïsme de son époque. C'est comme ça, l'histoire oublie les seconds, sauf Raymond Poulidor.

Si l'on en vient à parler du conte en tant que genre littéraire, c'est-à-dire bien après les origines mêmes du conte, forme orale par excellence, et dans la tendance qui a consisté à en proposer une forme écrite, on est bien obligé de reconnaître que Charles Perrault n'a rien d'un initiateur. On peut sûrement même défendre qu'il est un suiveur tardif qui s'est adonné, de plus ou moins mauvaise grâce, à un effet de mode qui faisait fleurir et s'épanouir ce genre littéraire au XVIIème siècle.

Pourtant, de nos jours, aussi loin qu'on se souvienne, aux origines du conte, il y a CE conte. Cet éternel Petit Poucet, l'archétype du conte avec tous les ingrédients d'une recette savoureuse : un opprimé, sorte de personnage récurrent qui campe le petit malheureux, qui cumule sur ses maigres épaules le poids de lourdes injustices, il y a le parent impitoyable, chez Perrault se sera vraisemblablement un homme, chez les frères Grimm une marâtre, il y a la forêt effrayante et le cortège de fantasmes terrifiants qui l'accompagne, notamment la possibilité de tomber nez à nez avec un loup (dans la tradition orientale, il s'agit presque toujours d'un tigre) ou des brigands, il y a le personnage imaginaire et ses pouvoirs magiques comme ici l'ogre, mais qui peut également être une fée ou une sorcière et enfin, il y a l'accessoire décisif, ici, les bottes de sept lieues.

Quand on fait, comme je viens de le faire, le compte des ingrédients constitutifs de ce conte, l'on ne s'étonne plus qu'il fasse figure de référence, de point origine des abscisses et des ordonnées du repère où évoluera désormais ce genre littéraire bien particulier.

Pourtant, l'on a tort de croire que le conte doive se résumer à cela, à une version plutôt enfantine ou au merveilleux. C'est d'ailleurs ce que Maupassant a bien compris en exploitant ce filon. Si l'on considère attentivement une histoire comme Madame Baptiste, est-ce si différent d'un conte de Perrault ? Là aussi tous les ingrédients sont réunis, mais on s'y laisse prendre car l'auteur a rendu floue la frontière entre conte et nouvelle et, surtout, il ne s'adresse pas à des enfants.

Il en est de même pour les contes philosophiques, qui s'inscrivent pleinement dans la tradition de Charles Perrault, mais qui, eux, mettent davantage l'accent sur la double lecture et la moralité, qui est pourtant l'un des grands talents de Perrault, notamment quand on le compare à la sombre balourdise des versions que les frères Grimm ont proposées de ses contes, dépouillés de la finesse et de l'ambiguïté d'interprétation qui en faisait le charme.

Je ne vous apprends rien probablement en précisant que ce conte, l'un des plus connus de Charles Perrault, est le géniteur direct de l'un des plus connus de Jacob et Wilhelm Grimm, à savoir, Hansel et Gretel. Vous ne serez probablement pas surpris non plus d'apprendre que ma préférence va à celui-ci plutôt qu'à sa doublure, et ce sans chauvinisme aucun.

En outre, souvenez-vous. Qu'est-ce que tout ça ? Une suite de petits cailloux blancs qui ne mènent qu'à mon avis, c'est-à-dire, point grand-chose.
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"Le petit poucet", est un bien joli petit conte, de Charles Perrault !
Certes, l'histoire, est connue de tous ; mais la saveur des contes, est aussi là : on aura beau raconté des dizaines de fois l'histoire, on ne s'en lassera pas.
Avec "Le petit poucet", Perrault nous livre un conte en apparence simple, mais profond, avec des réflexions sur la famille, l'altérité, le mal, le bien, le racisme, et la nature humaine, des réflexions, qui y bien y regarder, sont étonnamment modernes. Et les réflexions de Perrault, malgré le folklore enfantin, sont souvent bien sombres, sombres, dans un monde très symbolique, qui plairait beaucoup à Freud, qui y trouverait beaucoup à interpréter.
C'est un conte très court, l'un des plus brefs du recueil des "Contes", de Charles Perrault, l'un des moins féminins aussi, l'un de ceux où les femmes, ont le rôle, le moins important.
C'est aussi le conte le plus violent et le plus noir de Perrault, plus violent et plus noir, encore, que "Barbe-Bleue", un conte, qui dépeint des actes monstrueux, au sein même, de ce que la société, considère, comme le théâtre, de l'amour, par excellence : la famille.
C'est aussi une grande oeuvre littéraire, rédigée avec une très belle plume, dans laquelle, on sent bien que Perrault, était un grand écrivain, du XVIIème siècle.
Intemporel !
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Un livre où l'un ne vaut pas mieux que l'autre !!!
- Les parents du Petit Poucet, des laches qui ne valent pas la corde pour les pendre...
- L'ogre qui veut manger les enfants...
- le Petit Poucet qui fait en sorte que l'ogre mange ses propres filles... aussez tordu quand même... Petit Poucet deviendra grand et surement psychopathe...
- Petit Poucet et ses frères, assez cons pour retourner vers leurs parents au lieu de leur faire la peau une bonne fois pour toute....
-- Voilà mon interprétation de l'histoire --
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Les éditions Mic Mac restituent le Petit Poucet dans sa présentation d'origine du texte adapté par Charles Perrault.

Les parents de Poucet sont trop pauvres pour arriver à nourrir ses sept garçons. Ils sont contraints de les abandonner. Mais le petit dernier, malingre et bouc émissaire va tout mettre en oeuvre pour sauver sa famille...

Découvrez à votre tour, la manière dont le texte était présenté en 1861.

Le format, les couleurs, les illustrations et leur mise à part du texte, tout est réalisé pour que nous revivions la surprise et la modernité de ce conte et de son écrin.

Onze dessins se succèdent qui semblent réalisés à partir de traits minutieux qui font entrer le fantastique avec beaucoup de réalisme. Les forêts sont particulièrement saisissantes et contribuent à créer une atmosphère sombre.

Mais on découvre aussi un vrai travail sur la lumière et la mise en perspective des éléments de ces tableaux qui figurent et font vivre à chaque fois une scène de l'histoire.

Le texte est rigoureusement identique à ce qu'en avait conservé ma mémoire : beau et terrifiant à la fois avec comme fil le thème de la dévoration et de la ruse.

Un conte intemporel qui fait parti des textes pour grandir et dont il faut apprécier cette somptueuse mise en valeur.
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Cet ouvrage ne correspond absolument pas à celui que j'ai lu. Il s'agissait de l'édition illustrée par Gustave Doré. Pourtant c'est bien celui demandé qui apparaissait en premier quand j'ai indiqué l'ISBN.
Je vais faire comme si...
Un grand classique que je connaissais comme tout le monde, mais que j'ai pris beaucoup de plaisir à relire et surtout à découvrir les illustrations de Gustave Doré qui n'ont rien à voir avec celles des adaptations plus récentes .
Qu'il s'adresse aux adultes ou aux enfants, Gustave Doré ne transige pas.
D'ailleurs, les contes originaux de Charles Perrault et des frères grimm sont souvent très sombres et j'attendrai pour les lire à mon petit-fils de 4 ans.
Il risquerait de faire des cauchemars avec ces parents qui abandonnent leurs enfants, leur peur d'être perdus dans cette foret profonde, les loups qui hurlent, l'ogre qui veut les manger tout crus et ses filles auxquelles il coupe la gorge !
Heureusement qu'il y a le mignon et malin Petit Poucet, David triomphant de Goliath à notre grand soulagement !
Bien que Bruno Bettelheim soit à prendre avec des pincettes (ses théories fumeuses sur l'autisme ont fait des ravages), je lirais bien son ouvrage "Psychanalyse des contes de fées".
Que les féministes me pardonnent, mais j'ai bien aimé ce petit trait d'humour noir de Charles Perrault :
"Mais quand elle arriva en haut, elle poussa un cri d'horreur. Elle venait de voir ses sept filles égorgées. Elle commença par s'évanouir (ce que font toujours les femmes en pareil cas)".
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Mais quand elle arriva en haut, elle pourssas un cri d'horreur. Elle venait de voir ses sept filles égorgées. Elle commença par s'évanouir (ce que font toujours les femmes en pareil cas).
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On ne s'afflige point d'avoir beaucoup d'enfants,
Quand ils sont tous beaux, bien faits et bien grands,
Et d'un extérieur qui brille ;
Mais si l'un d'eux est faible ou ne dit mot,
On le méprise, on le raille, on le pille ;
Quelquefois cependant c'est ce petit marmot
Qui fera le bonheur de toute la famille.
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Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne qui avaient sept enfants, tous garçons. L’aîné n’avait que dix ans, et le plus jeune n’en avait que sept. On s’étonnera que le bûcheron ait eu tant d’enfants en si peu de temps ; mais c’est que sa femme allait vite en besogne, et n’en faisait pas moins que deux à la fois.
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Ils se mirent à Table, et mangèrent d'un appétit qui faisait plaisir au Père et à la Mère, à qui ils racontaient la peur qu'ils avaient eue dans la Forêt en parlant presque toujours ensemble. Ces bonnes gens étaient ravis de revoir leurs enfants avec eux, et cette joie dura tant que les dix écus durèrent.
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L'ogresse (...) fut bien surprise lorsqu'elle aperçut ses sept filles égorgées et nageant dans leur sang. Elle commença par s'évanouir (car c'est le premier expédient que trouvent presque toutes les femmes en pareilles rencontres).
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Vidéo de Charles Perrault
Ouvrir un livre de contes commence toujours par un amusement. On se réfugie sous sa couette à la venue d'un ogre menaçant, on fait de longues promenades dans des bois inquiétants, on est subjugués par l'éclat d'une baguette magique, mais aussi invités à de somptueuses fêtes… tout semble alors pensé pour notre distraction. Il arrive pourtant que l'aventure aille un peu plus loin et que l'on en tire quelques morales qui nous seront bien utiles, tout au long de la vie…
Conte de Charles Perrault, lu par Julia Boutteville. Ce texte fait partie des Histoires ou Contes du temps passé également connus sous le nom des Contes de ma mère l'Oye, publiés en 1697.
"Les Contes scintillants, histoires de bijoux", une série originale de la Bibliothèque Nationale de France, en partenariat avec l'École des Arts Joailliers, soutenue par van Cleef & Arpels. Coordination scientifique : Charline Coupeau Coordination éditoriale : Constance Esposito Réalisation, et générique original : David Federmann Aide à la réalisation : Benjamin Orgeret Illustrations © Artwork Elisa Seitzinger
Pour aller plus loin, rendez-vous sur le site des Essentiels de la BnF : https://c.bnf.fr/TRC
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Les Contes de Perrault : Morales

La curiosité malgré tous ses attraits, Coûte souvent bien des regrets ; On en voit tous les jours mille exemples paraître. C'est, n'en déplaise au sexe, un plaisir bien léger ; Dès qu'on le prend il cesse d'être, Et toujours il coûte trop cher.

Le Petit Poucet
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