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EAN : 9782226481795
240 pages
Albin Michel (23/08/2023)
3.47/5   17 notes
Résumé :
Derrière les heures ce sont les paysages.
Le temps qui se tient derrière le temps c’est la rotation des paysages.
Le printemps, l’été, l’automne, l'hiver.
Les paysages sont les visages inoubliables du temps originaire qui fuse.

Donner une forme imprévisible à sa propre vie et s'y tenir quelle qu'elle soit devenue, tel est le but de l'ascèse.

À l'intérieur de l'énigme de chaque vie, chacun devient alors l'indice d'un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Du grand Pascal Quignard avec ce douzième tome du Dernier Royaume. Ici encore, il couche en vrac et dans de très nombreux chapitres courts ses pensées, ses réflexions, des fragments de récits autour de la thématique de la nature. Mais on y retrouve aussi bon nombre de digressions sur le bonheur, son amitié E. Bernheim, sa passion pour L Histoire. C'est un texte dense et intéressant. Ce texte est un ovni : inclassable et unique.
Cependant, en dépit de quelques grands moments d'écriture et de pensées, Les Heures Heureuses demeure très pompeux. Il n'y a pas de fluidité dans la lecture. On a bien du mal à suivre tous les sauts de puces que l'esprit de l'auteur nous offre. Difficile de se laisser porter par ce texte tant les changements de rythmes, de styles sont fréquents.
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Une succession de chapitres, plus ou moins longs, se référant à une période de l'histoire ou à une anecdote avec le temps qui passe et les « heures heureuses » qui l'accompagnent. Erudition et charme poétique sont à l'oeuvre comme toujours dans l'écriture de l'auteur.
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Un très grand livre, suprenant, déroutant, qui mélange différents genres, témoignages, réflexions, poésies, contes, autobio…
Le livre n'a pas vraiment de fil narratif, ils pensent les heures, le temps, en différents chapitres d'équivalence relativement égale, dont l'ordre importe assez peu (on peut d'ailleurs se demander pourquoi il les a numérotés, si ce n'est pour la coquetterie de recourir aux chiffres romains). Et même à l'intérieur de chaque chapitre, l'ordre n'est pas si important. le livre invite à porter l'attention à toutes choses, petites et grandes (le baton de rouge à lèvres, le chewing-gum rose, des photos de chats, y en a toutes les pages).
Le livre célèbre les virtuoses, les sages, les “rares” (“Rares ceux qui ont abandonné la sonnerie du réveile-matin qui pince le cerveau autant qu'elle malmène le mouvement du coeur”). C'est d'une grande érudition, et l' auteur ne prend pas toujours son lecteur par la main. Et parfois, quand le livre n'est pas à son meilleur, l'auteur ne semble pas bouder la compagnie des puissants (Mitterand cité à quatre reprises dans le chapitre XXXVIII…), et effectue un peu de ‘name dropping' (“Épicure et Lucrèce ont connu cette sensation […]. La Boétie et Montaigne la connurent. Schopenhauer et Nietzsche la connurent. Esprit et La Rochefoucauld la connurent.”) mais c'est mineur.
C'est un livre rempli de cabalistiques apophtegmes, si vous n'appréciez pas il est peu probable que ce livre vous convienne.
“Passé et futur ne sont que matin et soir entre ciel et terre.
Ne sont que rêves dans la nuit où la conscience s'effondre.
Si l'on considère le présent du point de vue du souvenir, on l'appelle passé.
Si l'on considère le passé du point de vue du futur, on l'appelle mort.”
Pour celleux qui l'ont lu, je signale que le podcast La Gêne Occasionnée a consacré près de 1h30 d'émission sur ce livre.
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critiques presse (5)
Liberation
06 décembre 2023
[L]e mouvement du retour est un élément signature de l’écrivain, qui se couple à sa vision de la mémoire : cette circularité, comme un ressac, est une propriété qu’il confère au temps dans les Heures heureuses, en en refusant la linéarité qu’on lui attribue habituellement.
Lire la critique sur le site : Liberation
Bibliobs
28 septembre 2023
Dans ce recueil d’épiphanies, où même l’érudition est joyeuse, Pascal Quignard interroge : « Qui sait ce que le passé réserve à l’avenir ? » Un livre somptueux…
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
22 septembre 2023
Pascal Quignard lance les fragments comme des balles. Réflexions, aphorismes, souvenirs, citations, microrécits sont mélangés dans de courts chapitres dont l’enchaînement est musical.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
01 septembre 2023
Au fil des mots, des pages, Quignard raconte et surprend. Une sorte de plénitude qui dépasse de loin l’état du cœur.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
30 août 2023
Dans « Les Heures heureuses », le romancier se plonge dans l'énigme du temps qui fuit à travers une magnifique méditation poétique et philosophique sur la valse des saisons, des chiffres et des dates.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
L’Yonne
extrait 1
  
  
  
  
Le matin ne rayonne pas. Il arrive invisiblement en faisant apparaître. Il devance le disque d’or rouge de l’astre. Le matin éteint si insensiblement la forme de la lune qui ne s’efface pas encore tout à fait au fond du ciel. Sa fraîcheur engendre les nuages qui se délinéent dans le ciel qui s’ouvre. Son blanchiment fait naître la pénombre qui devient ombre, fait luire le bord des toits de tuiles, fait luire l’eau de l’Yonne qui passe et les premières vagues qui la plissent sous l’effet du vent qui se lève ; le bleu pâle de la touffe du chardon apparaît ; puis le buisson d’églantier aux petites cosses rouges, la maison, tous les petits habitants de la rive, la barque plate noire, les noisetiers. L’aube unifie encore les êtres sans ombres dans sa pâleur. Soudain la pâleur extrême des astres s’appauvrit en petits points, en petits puncta, en punctula, en punctilla, sur la voûte céleste. L’aurore arrive au sein de l’aube….
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L’Yonne
extrait 2
  
  
  
  
L’aurore désunifie les contours des choses à l’aide de ses rayons ; rayonne ; dévêt l’obscurité de la nuit qui, elle, décolorait tout, déformait tout, fusionnait, rassemblait. Si après l’aube, c’est l’aurore, après l’aurore, c’est le matin : en un instant très bref, qui n’est qu’un minuscule fragment de l’heure, le soleil qui s’est levé s’élève, dégage les formes sur la terre, les déshumidifie, les entoure de répercussions d’ombre au-delà du silence, de faiblesse et même de brume que la première chaleur de l’étoile produit en transformant la surface de l’eau en vapeur. L’aube n’apporte pas avec elle la couleur. La vraie couleur, ce n’est même pas le matin qui la donne, c’est le jour. L’aube n’est pas plus le jour que le matin n’est l’aurore. L’aube, alba, encore dans la nuit, est ce blanchissement en amont de toutes les couleurs que le blanc contient peut-être. L’aube est le Jadis des couleurs qui apparaît dans le ciel avant qu’elles ressuscitent.
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j’ai dû être cerf ou lièvre jadis. J’ai toujours su fuir à toute allure.
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C’est à cet instant pile du zénith que l’homme ne peut avaler ; c’est à cet instant que le morceau de pomme resta fixé à sa gorge, surgissant à son cou comme le premier vestige du temps, l’empêchant de déglutir.
Le premier vestige du temps est la pomme d’Adam, c’est l’angoisse, qui serre la gorge, qui se tient juste au-dessous du langage.
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Il est possible de vivre deux fois. C’est-à-dire : il est possible d’écrire.
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Vidéo de Pascal Quignard
Donner une forme imprévisible à sa propre vie et s'y tenir quelle qu'elle soit devenue, tel est le but de l'ascèse. À l'intérieur de l'énigme de chaque vie, chacun devient alors l'indice d'une chance, d'un heur qui est comme tombé du ciel. J'ai eu l'heur de vivre. Bon heur : bonne pioche. Mal heur : mal chance, mauvaise étoile.
« Derrière les heures ce sont les paysages. Le temps qui se tient derrière le temps c'est la rotation des paysages. Le printemps, l'été, l'automne, l'hiver. Les paysages sont les visages inoubliables du temps originaire qui fuse. » Pascal Quignard — Les heures heureuses
À lire – Pascal Quignard, Les heures heureuses, Albin Michel, 2023.
Son : Adrien Vicherat Lumière : Iris Feix assistée de Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Marilyn Mugot
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