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Joël Cornuault (Préfacier, etc.)
EAN : 9782742716852
227 pages
Actes Sud (04/06/1999)
4.05/5   38 notes
Résumé :
Cet ouvrage de vulgarisation géographique, rédigé en 1875-1876, soit six ans après Histoire d’un ruisseau, s’adresse au public jeune et au public populaire.
Comme dans son précédent ouvrage Histoire d’un ruisseau, Elisée Reclus mêle ici l’étude scientifique, climat, géologie, flore, faune, à une réflexion morale et politique sur le progrès et le bonheur. L’exploration de la montagne se fait en compagnie d’un berger. Un classique. Originalité du sujet, charme ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Savez-vous qu'une montagne ça vit et bouge ? Ca s'écroule sur elle-même, ça reforme des pics, ça coule, ça joue avec les brouillards, les neiges sur ses pentes, et avec les nuages, qu'en fonction des pressions qu'elle exerce, selon les différentes profondeurs, elle fabrique du schiste, du marbre et du calcaire, bref que c'est un organisme vivant ? Ce magnifique petit ouvrage de géologie géographie d'Elisée Reclus, que j'ai lu dans une autre édition de poche chez Libertalia, est une petite merveille de vulgarisation à la portée de tous. Merveilleusement écrit, poétique, mais également d'une grande précision scientifique, cet ouvrage rend intelligent. Elisée Reclus montre une prescience des ravages à venir de l'espèce humaine sur la nature et ses merveilles, telles que les montagnes, ces Olympes d'où descendent tous nos dieux, et que nous n'avons de cesse de dégrader et de trivialiser. La démocratisation de l'escalade, de l'alpinisme fait qu'aucun pic désormais n'échappe à la présence humaine : trains, téléphériques, pistes de ski, tunnels pour passer des marchandises dessous, routes des cols par-dessus, et bien sûr tourisme "de l'extrême" Elisée Reclus l'anarchiste, le libertaire, avait prévu tout cela. Auteur du XIXe siècle, il était considéré comme démodé. Il revient à la faveur de la prise de conscience écologiste, et c'est une excellente nouvelle.
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Description de la montagne, de sa roche, neige, faune, flore, etc. Publié en 1880, il me semble un peu obsolète aujourd'hui, puisque nous la connaissons en direct ou par les images. Paolo Cognetti y fait souvent référence.
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Un livre très différent de ceux que j'ai lus jusqu'à présent

Elisée Reclus était un anarchiste ayant passé du temps en prison pour avoir participé à la Commune de Paris. C'était également un géographe reconnu.

Histoire d'une montagne est un traité géographique sur la montagne et ses paysages écrits de manière poétique. le récit est rédigé à la première personne ce qui permet de solliciter l'imagination du lecteur. Il peut s'identifier au narrateur.

Si l'édition que j'ai lue date de 2006, le livre a été publié pour la première fois en 1880. Et pourtant, il est intemporel. La vision que Reclus avait de la montagne a très peu changé malgré les nombreuses années qui se sont écoulées. « Vue de la plaine, la montagne est de forme bien simple ; c'est un petit cône dentelé s'élevant, parmi d'autres saillies d'inégale hauteur, sur une muraille bleue, rayée de blanc et de rose, qui borne tout un côté de l'horizon. »

Reclus nous présente un portrait très singulier des paysages montagnards. Des paysages tous plus différents les uns des autres en fonction du point d'observation. « de chaque pointe, de chaque ravin, de chaque versant, le paysage se montre sous un nouveau relief, avec un autre profil. » J'ai voyagé en lisant ce livre.

Ce qui me chagrine, c'est qu'en cinq ans d'études de géographie, pas une seule fois on ne nous a recommandé de lire cet ouvrage alors qu'il fut un temps où on l'offrait à tous les élèves des écoles de Paris. Mais pour ceux qui se poseraient la question, il n'est pas nécessaire d'avoir fait des études de géographie pour comprendre cette histoire et se laisser transporter par le récit. Il était destiné à un public de jeunes lecteurs. le vocabulaire et le style font qu'il est compréhensible pour le plus grand nombre.

Je conseille vivement à toutes les personnes avides de voyages et de découvertes de lire ce volume.
Lien : http://fievrelitterairededel..
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J'étais tombé un peu par hasard sur l'Histoire d'un ruisseau dont j'avais grandement apprécié les qualités littéraires et une réelle poésie. Lorsque j'ai découvert que cet anar du dix-neuvième avait commis pareille ode à la montagne, je me suis précipité.
Seulement voilà, il apparait que ce qui fonctionne pour le côté lacustre des choses ne convient peut-être pas aux éminences dressées vers le ciel.
En fait, je me suis aperçu que le problème était d'ordre scientifique et il se fait sentir dès les premières pages lorsque Elisée tente d'expliquer la formation des montagnes. Il faut croire qu'il y a 150 ans on ne savait pas encore expliquer leur existence et leur développement, qu'on ignorait purement et simplement la tectonique des plaques. Bien que la géologie devrait être en toute logique la première des sciences puisque c'est par elle que tout a commencé, fait exception de la physique, il faut bien admettre qu'elle est la dernière, du moins en ce qui concerne les avancées scientifiques.
Heureusement, ces deux ou trois chapitres trop rationnels et donc, obsolètes, sont bien vite effacés par le lyrisme aérien qui prévalait dans l'Histoire du ruisseau. Et on se plait à parcourir des pages entières au rythme de la montagne, de remarques pertinentes en odes savamment tournées. Elisée Reclus passe en revue tous les aspects liés à la montagne, sa végétation, son climat, ses Dieux (longtemps ces hautes cimes furent leur domicile et il était interdit d'y poser le moindre orteil), enfin ses hommes. Entre beauté et grandeur, entre splendeur et menaces (avalanches), le voyage permet de respirer le pur air salvateur des altitudes.
Un régal pour tous ceux et celles qui arpentent régulièrement les monts, bien au-dessus de la médiocrité ambiante, mais surement une évasion tentatrice pour tous les néophytes.
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Un texte publié pour la première fois à la fin du 19ème siècle. Un texte qui n'a pas pris une ride et qui reste quasi intemporel. Une ode poétique à la montagne.
L'auteur nous conte la montagne « couche par couche » : la roche, les fossiles, les éboulis, le brouillard et les orages, le glacier et j'en passe pour terminer par l'homme.
Des chapitres à déguster comme autant de pralinés d'une boîte de friandises… le dernier chapitre (l'homme) est un peu moralisateur et celui qui a le plus mal vieilli. Sinon les autres restent très actuels et plaisants! Une belle découverte !

De plus la réédition de ce texte aux éditions Reliefs, agrémentés des illustrations de Clément Vuillier, est un magnifique ouvrage, je l'ai d'ailleurs choisi sur un coup de coeur juste en le voyant dans la vitrine de ma librairie…

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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
La montagne résume en elle toutes les révolutions géologiques. Elle a cru pendant des milliers de siècles, décru pendant d'autres milliers, et dans ses assises se succèdent sans fin tous les phénomènes de croissance et de décroissance, de formation et de destruction, qui s'accomplissent plus en grand pour la grande Terre. L'histoire de la montagne est celle de la planète elle-même ; c'est une destruction incessante, un renouvellement sans fin.
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Pour nous, malheureux citadins, qui sommes condamnés à une atmosphère souillée, qui recevons dans nos poumons un air tout chargé de poisons, respiré déjà par des multitudes d'autres poitrines, ce qui nous étonne et nous réjouit le plus, quand nous parcourons les hautes cimes, c'est la merveilleuse pureté de l'air. Nous respirons avec joie, nous buvons le souffle qui passe, nous nous en laissons enivrer. C'est pour nous l'ambroisie dont parlent les mythologies antiques. A nos pieds, loin, bien loin dans la plaine, s'étend un espace brumeux et sale où le regard ne peut rien discerner. Là est la grande ville! Et nous pensons avec dégoût aux années pendant lesquelles il nous a fallu vivre sous cette nappe de fumée, de poussière et d'haleines impures.
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Si, dès mes premiers pas dans la montagne, j'avais éprouvé un sentiment de joie, c'est que j'étais entré dans la solitude et que des rochers, des forêts, tout un monde nouveau se dressait entre moi et le passé; mais, un beau jour, je compris qu'une nouvelle passion s'était glissée dans mon âme. J'aimais la montagne pour elle-même. J'aimais sa face calme et superbe éclairée par le soleil quand nous étions déjà dans l'ombre; j'aimais ses fortes épaules chargées des glaces aux reflets d'azur, ses flancs où les pâturages alternent avec les forêts et les éboulis; ses racines puissantes s'étalant au loin comme celles d'un arbre immense, et toutes séparées par des vallons avec leurs rivelets, leurs cascades, leurs lacs et leurs prairies; j'aimais tout de la montagne, jusqu'à la mousse jaune ou verte qui croît sur le rocher, jusqu'à la pierre qui brille au milieu du gazon.
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Ce que j'ai appris, je le dois à la collaboration de mon berger, et aussi, puisqu'il faut tout dire, à la collaboration de l'insecte rampant, à celle du papillon et de l'oiseau chanteur.
Si je n'avais passé de longues heures, couché sur l'herbe, à regarder ou à entendre ces petits êtres, mes frères, peut-être aurais-je moins compris combien est vivante aussi la grande terre qui porte sur son sein tous ces infiniment petits et les entraîne avec nous dans l'insondable espace.
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Si, dès mes premiers pas dans la montagne, j'avais éprouvé un sentiment de joie, c'est que j'étais entré dans la solitude et que des rochers, des forêts, tout un monde nouveau se dressait entre moi et le passé ; mais, un beau jour, je compris qu'une nouvelle passion s'était glissée dans mon âme. J'aimais la montagne pour elle-même.
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