AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques (919)
Classer par :   Date   Les plus appréciées

La plus secrète mémoire des hommes

Diégane Latyr Faye est un jeune auteur sénégalais, exilé à Paris et en quête de succès, de reconnaissance, d'accomplissement, aussi bien artistique que personnel. Lorsqu'il découvre l'oeuvre mythique d'un auteur africain disparu, devenu mystérieusement maudit, du nom de TC Elimane, sa quête devient alors une obsession. Un véritable voyage dans le temps et dans le monde que nous allons suivre avec une galaxie de personnages qui tour à tour deviennent narrateurs et narratrices de ce fantastique destin. Dès le préambule, emprunté à Bolaño avec le titre de l'ouvrage en prime, l'ambition du roman est visible mais ne deviendra jamais pesante. A coup d'inventions stylistiques, de recherches lexicales, de métaphores foisonnantes, l'auteur exige de son lecteur une attention sans limite, mais le récompense avec ce magnifique voyage en histoire et en littérature, jamais pédant, jamais gratuit. Une oeuvre utile, sinon salutaire, qui fait du bien au cerveau, à l'âme et au coeur.
Commenter  J’apprécie          120
Hors gel

Été 2056, quelque part dans un village d'altitude. Lucie vit seule dans une grange d'alpage quand sa soeur jumelle qu'elle n'a pas vue depuis 30 ans ressurgit dans sa vie. Une soeur fantasque, magnifique et destructrice à l'image du glacier dominant la vallée et qui menace de rompre, emportant tout sur son passage. le roman est fait d'aller-retours entre présent, au temps d'un régime écologique autoritaire, et passé, décrivant une progression inexorable vers la démesure et la folie.
En s'inspirant de la catastrophe de Saint-Gervais-les-Bains de 1892, Emmanuelle Salasc (Emmanuelle Pagano qui a abandonné son pseudonyme) nous offre un drame familial et écologique poignant. Comme dans ses précédents romans, l'eau est partout présente, porteuse de rédemption et de destruction, et se matérialise dans une écriture fluide qui construit deux magnifiques personnages de soeurs à la fois fusionnelles et opposées, comme deux images inversées de la montagne qui les surplombe.
Commenter  J’apprécie          120
Là où chantent les écrevisses

En 1952, dans un marais côtier de Caroline du Nord, les enfants Clark se retrouvent avec leur père violent après le départ de leur mère. Quand ses frères et soeurs partent, Kya reste avec son père qui lui apprend à naviguer et à pêcher mais se montre cruel. Fascinée par les oiseaux, elle se réfugie dans les marais, peignant et collectionnant toutes sortes d'objets. Mais une lettre envoyée par sa mère va déclencher la colère du père et entraîner son départ. A 10 ans, Kya est alors livrée à elle-même et doit apprendre à survivre. Quand elle rencontre Tate, ils s'apprivoisent, unis tous deux par un même amour de la nature et une connaissance parfaite du monde animal et végétal qui les entoure, superbement décrit par Delia Owens, zoologue. On voit grandir Kya sur vingt ans, indépendante et combative. le récit alterne passé et présent, s'ouvrant sur la découverte du corps d'un homme dans les marais en 1969, et met en place deux intrigues parallèles dont on découvre peu à peu les liens. Un premier roman magnifique qui s'inscrit dans le genre du “nature writing” et relève à la fois du roman de formation, avec ses épreuves et ses rencontres bonnes ou mauvaises qui accompagnent l'évolution du personnage, et du roman policier, avec l'enquête et ses rebondissements et un procès mémorable.
Commenter  J’apprécie          121
De pierre et d'os

Tout commence par un craquement énorme sur la banquise, qui retentit au coeur de la nuit : la glace se fracture et engloutit une jeune femme inuit dans la brume arctique. Séparée de sa famille, Uqsuralik tâche de survivre dans des conditions extrêmes de froid, de fatigue et de faim, jusqu'à croiser la route d'un autre groupe auquel elle se joindra pour échapper à une mort solitaire. Dans ce paysage instable de fjords et d'icebergs, peuplé d'animaux terrestres et de créatures marines, dans ce désert immense où le froid brûle la peau et les âmes, notre narratrice grandit et chemine. Habile dans l'art de chasser, résistant aux dangers et aux esprits qui rôdent et vivent parfois dans les êtres qu'elle croise, elle surmontera l'absence de ceux qu'elle aime, les deuils et les affronts, et découvrira la puissance d'enfanter, en s'initiant aux pouvoirs chamaniques guérisseurs.

Ce roman, achevé au cours d'une résidence d'écriture au Muséum national d'histoire naturelle, est tout à la fois une initiation et un voyage. Ponctué de chants qui font entendre la voix de différents personnages et qui approfondissent la poésie du texte, de pierre et d'os nous plonge dans la tradition d'un peuple et d'une culture grâce à un minutieux travail de documentation. Mais sa force se trouve bel et bien dans ce rythme propre de l'imaginaire qui assoit, dans la rudesse d'une longue nuit polaire, la métamorphose d'une femme, d'une mère, qui se bat pour que continue d'éclore une vie fragile mais toujours renouvelée.


Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          120
Les dames de Kimoto

A Wakayama, au sud de la baie d'Osaka, il est une légende qui se transmet de mère en fille : il est de mauvais augure de remonter le fleuve pour se marier. Respectueuse des coutumes ancestrales, Toyono a élevé sa petite fille Hana dans la plus pure tradition japonaise et arrangé un mariage avec un riche propriétaire terrien. Installée de l'autre côté du fleuve Ki, Hana est à son tour une épouse modèle, entièrement dévouée à son mari. En réaction, sa fille Fumio aspire à une existence libérée de tous carcans, résolument tournée vers le monde moderne. C'est sa fille Hanako, la dernière née, qui parviendra, enfin, à relier les valeurs des femmes qui l'ont précédée. A travers quatre générations, Les dames de Kimoto nous immerge intimement dans un Japon en pleine mutation. En racontant l'histoire du point du vue des femmes, Sawako Ariyoshi dresse un portrait saisissant et raffiné de la condition féminine au tournant du XIXe siècle. Portant fièrement leur lignée, Hana, Fumio et Hanako sont le magnifique miroir d'une société en mouvement, à la recherche d'un équilibre tissé entre transmission et émancipation.
Commenter  J’apprécie          120
Voyage avec un âne dans les Cévennes

Ce n'est pas une aventure très exotique que cette randonnée d'une quinzaine de jours que relate Robert Louis Stevenson dans Voyage avec un âne dans les Cévennes. Et pourtant, ce journal d'une traversée de la Lozère et du Gard reste un des récits de voyage les plus populaires du XIXe siècle. Ce succès jamais démenti, Stevenson le doit avant tout à un personnage secondaire étonnant, l'ânesse Modestine, têtue mais affectueuse... Mais aussi à la façon pittoresque dont il décrit la campagne française en cette fin de siècle, qui offre aujourd'hui un dépaysement à la fois spatial et temporel absolument irrésistible !
Commenter  J’apprécie          120
La Vie mode d'emploi

Il n'est pas indispensable de maîtriser toutes les subtilités du bi-carré latin ou de la polygraphie du cavalier, deux des contraintes qui président à l'agencement de la Vie mode d'emploi, pour en apprécier le génie. Car on pourra tout aussi bien apprécier l'improbable diversité des romans en germe que contient chaque chapitre et la peinture hyperréaliste d'un immeuble bourgeois - comme jamais ne l'auraient rêvé Balzac ou Zola -, ou se réjouir de déceler quelques motifs récurrents comme celui du puzzle, symbole de création comme de brouillage du sens.
C'est là le signe de la générosité et de la gourmandise du Perec romancier : empruntant aussi bien à des règles mathématiques complexes qu'au registre du jeu, il offre au lecteur, dans l'espace d'une maison de poupées, un terrain d'investigation vaste comme le monde.
Lien : https://balises.bpi.fr/litte..
Commenter  J’apprécie          120
Jane Eyre

L'enfance de la jeune orpheline anglaise, Jane Eyre, débute difficilement auprès de la famille Reed et se poursuit au pensionnat de Lowood. Après huit années passées dans cet établissement strict, Jane décide de partir. Un travail lui est alors offert au manoir de Thornfield où elle fait la rencontre d'Edward Rochester, le propriétaire du lieu. Leur relation débute mal mais, au fil du temps, des sentiments amoureux naissent. Malheureusement, d'étranges événements au manoir, les secrets de Mr. Rochester mais aussi leur différence de condition sociale viennent semer d'embûches leur histoire d'amour.
Dans ce roman, qui s'apparente à une autobiographie, l'autrice dépeint le parcours d'une femme cherchant à mener sa vie comme elle l'entend, en s'affranchissant de sa condition sociale qu'on ne cesse de lui rappeler. Un véritable récit initiatique, à l'écriture intense, empreint d'une tragédie sentimentale qui nous bouleverse à chaque page.
Commenter  J’apprécie          110
La carte postale

Une carte postale anonyme sème le trouble et ravive la mémoire familiale. Quatre noms y sont inscrits. Débute alors le dialogue entre une mère et sa fille autour de ceux qui ne sont plus, grands-parents, oncle et tante, depuis leur enfance en Russie, puis leur fuite vers la Lettonie, la Palestine et la France. Alertés à plusieurs reprises de la montée du nazisme, ils ne peuvent se résoudre à quitter le pays, confiants dans les idéaux français. Conduits dans les camps de transit, ils périront dans les camps allemands. Seule la grand-mère de l'auteure, Myriam, a survécu, cachée lors de l'arrestation. Anne Berest raconte ensuite le couple de Myriam avec le fils Picabia, la résistance. Qui, alors, pourrait avoir écrit cette carte ?
Dans ce roman de l'émotion et de la filiation, hommage à une famille fortement endeuillée par les camps, l'auteure décrit précisément leurs faits et gestes, leur psychologie, jusqu'aux réminiscences dans le présent. À la manière d'une généalogiste, elle construit un récit sans concession sur les camps français, sur la déportation et les pratiques du gouvernement de Vichy. Soixante-dix ans après, elle traque des secrets historiques farouchement préservés jusqu'ici.
Commenter  J’apprécie          110
Histoires de la nuit

Dans le hameau des Trois Filles seules, la famille Bergogne mène une existence simple, loin de l'agitation du monde. Patrice, éleveur, a repris l'exploitation familiale, où il vit avec sa femme, Marion, et leur jeune fille, Ida, à deux pas de leur unique voisine, Christine, artiste peintre venue se mettre au vert.
Mais la vie à la campagne n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Très vite, la sérénité apparente se fissure. Lettres anonymes reçues par Christine, frustrations de Fabrice, indifférences de Marion, méfiance larvée entre les deux femmes… jusqu'au coup de théâtre qui fait basculer le récit social dans le polar : l'intrusion dans la maison, au cours de la soirée d'anniversaire de Marion, de trois hommes qui semblent surgis de nulle part.
Histoires de la nuit, c'est le titre du livre de contes que lit Marion à sa fille, le soir, avant qu'elle ne s'endorme. Des histoires terrifiantes, comme celle qui frappe les personnages de ce huis-clos oppressant, magistralement orchestré. Mauvignier construit un thriller efficace, tout en brossant un portrait sans concession de la vie rurale, de l'intimité domestique et de la violence sociale. Récit au rythme lent, phrase qui serpente et se cherche, disséquant les pensées et états d'âmes des personnages dans de longues digressions, mais suspense insoutenable: l'auteur réussit la gageure de faire d'un roman Minuit un véritable page turner.
Commenter  J’apprécie          110
Thésée, sa vie nouvelle

Après le suicide de son frère, le premier réflexe de Thésée est de fuir. Quittant la France pour Berlin, il espère faire table rase, se délester d'un passé familial trop lourd à porter. Mais les quelques cartons d'archives qu'il a emportés s'imposent à lui avec une force renouvelée. Explorant les lettres, les journaux et les photographies, Thésée va tenter de faire parler les morts, et de comprendre, depuis le drame fondateur du suicide d'un ancêtre, la nature du fardeau passé dans sa famille de génération en génération.
Comme le héros grec défiant le destin, l'alter ego de Camille de Toledo dans cette nouvelle variation autobiographique cherche à conjurer le sort. Mais les forces auxquelles il fait face sont celles qui ont déchiré l'Europe tout au long du XXe siècle. Mettant en oeuvre une véritable poétique de l'archive, d'où émergent les regards et les pensées de tous ces ancêtres aux existences heurtées, Camille de Toledo compose un grand roman de la réparation, une enquête familiale à la tonalité lyrique, funéraire, comme une vaste oraison pour tous les morts des grands traumatismes du siècle passé.
Commenter  J’apprécie          110
Les Racines du ciel

Dans les années 1950 au Tchad, un homme fait circuler une pétition pour empêcher le massacre des éléphants, décimés par milliers. Lorsqu'il prend les armes, incendie des dépôts d'ivoire et tire sur des chasseurs, c'est la stupeur dans l'administration coloniale. Que veut vraiment cet homme, très vite érigé en héros par certains ? Agit-il uniquement pour la préservation de la faune africaine, ou a-t-il d'autres ambitions politiques, à un moment où l'idée d'indépendance commence à faire son chemin en Afrique Equatoriale Française ? Alors qu'une traque s'organise, les nombreux personnages de ce roman polyphonique prennent partie pour ou contre Morel, objet de tous les fantasmes et de toutes les rumeurs. Tantôt tourné en ridicule, haï, traité d'idéaliste ou de misanthrope, tantôt porté aux nues, incarnant par son combat la liberté et l'humanisme le plus audacieux, cet ardent défenseur de la nature renvoie tous les protagonistes à leurs contractions, à leurs conflits d'intérêt et bien souvent, à leurs fragilités personnelles. Son obstination farouche les questionne et les pousse à agir. Avec ce roman foisonnant qui embrasse des thématiques écologiques et politiques sur fond de colonialisme, Romain Gary dessine un personnage inoubliable, et montre que le respect des animaux n'est pas incompatible avec les exigences du progrès. Un prix Goncourt 1956 d'une actualité confondante.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          110
Le Chemin des âmes

Canada, 1919. Alors qu'il revient brisé de la guerre 14, le jeune Indien Xavier Bird retrouve sa tante Niska, une Indienne Cree qui continue de vivre dans la forêt selon les traditions et croyances de son peuple. A mesure que le canoé descend la rivière qui les ramène en Ontario, le roman nous plonge dans les souvenirs des deux personnages, alternant le récit que fait Niska à son neveu blessé pour le maintenir en vie et les cauchemars de Xavier qui le renvoient dans l'horreur des combats. Il repense à son enfance dans un pensionnat, contraint d'oublier sa culture et sa langue puis, sauvé par sa tante, à son apprentissage de la forêt et à son don pour la chasse. Il se remémore surtout son meilleur ami Elijah, excellent tireur, parti au front avec lui. Où est Elijah, que lui est-il arrivé ? On le découvre progressivement dans des passages terrifiants sur la vie des tranchées et la folie meurtrière qui s'empare des hommes. En tant qu'Indiens, les deux amis subissent les préjugés puis en tant qu'excellents snipers, l'admiration et la peur. Pourtant, Xavier, vite écoeuré par tant d'atrocités, comprend qu'il perd son ami qui lui est fasciné par les tueries. Formidable roman de guerre, réflexion sur la violence infligée aux tribus indiennes, l'histoire personnelle contée par Niska renvoie à la tragédie de tout un peuple, à l'assimilation forcée et à la disparition d'un mode de vie. Ses souvenirs évoquent une vie en harmonie avec la nature, des pouvoirs magiques et des esprits et soulignent l'importance des histoires qu'on raconte et qu'on transmet. A la fois très documenté sur la guerre et sur les conditions de vie des Indiens Cree, Joseph Boyden livre un roman magnifique qui rappelle le pouvoir qu'ont les histoires à apaiser les souffrances et à maintenir vivant le passé.
Commenter  J’apprécie          113
L'Ile mystérieuse

Alors qu'ils ont fui en ballon la guerre de Sécession qui fait rage aux Etats-Unis, Cyrus Smith et ses quatre acolytes sont pris dans une violente tempête. Jetés sur les rives d'une île déserte au milieu du Pacifique, ils décident de s'installer le plus confortablement possible en espérant des secours. Mais leur rationalité se heurte à d'étranges événements qui leur donnent l'impression que l'île agit selon sa volonté propre, et qu'une force inconnue veille sur eux...
L'Île mystérieuse est une des robinsonnades les plus rigoureuses qui soient, presque un manuel de survie à avoir sur soi en cas de naufrage. Débrouillards et versés dans toutes les sciences, les cinq héros s'improvisent aussi bien forgerons que chimistes, agriculteurs ou encore architectes et recréent à eux seuls une micro-société industrielle, finalement bien éloignée des rudimentaires constructions de Robinson. Éloge de la camaraderie et du travail, l'Île Mystérieuse porte des valeurs très ancrées dans son époque mais brille du talent de conteur exceptionnel de Jules Verne, chantre de la technologie et du génie humain.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          113
Le royaume de Kensuké

Après le licenciement de ses parents à l'usine, le jeune Michael et sa famille partent s'installer dans le sud de l'Angleterre. Passionnés de voile, ils ne résistent pas longtemps à l'appel du large et embarquent bientôt à bord d'un voilier pour un grand voyage autour du monde ! A onze ans, Michael découvre les joies de la navigation aux côtés de son père, sa mère et sa fidèle chienne Stella. Chaque jour, il consigne ses souvenirs dans son carnet de bord, qui garde la trace de leur traversée. Mais un soir de tempête, Michael tombe à la mer, emporté par la houle déchaînée. A son réveil, il se retrouve échoué avec sa chienne sur une île luxuriante, peuplée d'animaux sauvages. Alors qu'il s'imagine abandonné au milieu du Pacifique, Michael comprend peu à peu qu'une mystérieuse présence veille sur lui. Cette présence, c'est Kensuké, un vieil homme japonais naufragé quarante ans auparavant, et que le jeune garçon va devoir apprivoiser, comme sa nouvelle vie.
Parfaite robinsonnade des temps modernes, le royaume de Kensuké captive par sa profonde humanité - celle qui se transmet entre les êtres et qui se tisse avec la nature. En revisitant le mythe de Defoe, Michael Morpurgo signe une magnifique ode à l'amitié et à la beauté du monde.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          110



{* *}