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EAN : 9782072562044
Gallimard (28/08/2014)
3.2/5   38 notes
Résumé :
Qu'est-ce qui décide de notre destin? Pourquoi les choses arrivent-elles? Quelle est la part de la volonté, du hasard et de la fatalité dans l'accomplissement d'une vie? Dans ce roman autobiographique, Jean-Marie Rouart s'interroge sur le mystère de la destinée et tente d'en comprendre les rouages secrets. Il met son c?ur à nu et avoue ses faiblesses : une adolescence à l'horizon bouché, un bac inlassablement raté, l'amour pour une jeune fille qui ne cesse de le tro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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«  Je n'ai trouvé de solutions pour me sauver de ma généalogie embrouillée et des tiraillements qu'elle impliquait que de me livrer à la seule activité qui permette l'alliance des contraires, l'harmonisation des contraires , l'harmonisation de mes contradictions : écrire ..... »
Un extrait de cette autobiographie qui dépeint la palette des rêves , des émotions , des histoires et des ivresses qui ont ponctué le destin de cet homme.
Qui décide de son destin ?
ET quelle est la part de volonté , de hasard ou de fatalité dans l'accomplissement d'une vie?

À l'aide d'une écriture soignée , piquante , désabusée , alerte , de chapitres courts, l'auteur nous balade au gré de portraits incisifs de personnalités connues François Nourrissier , un sacré spécimen , Jacques Vergés, partagé entre deux mondes , aimant le luxe, méfiant à l'égard des hommes, amoureux des causes désespérées, déchiré entre plusieurs origines : les déclassés , les bâtards , les renégats , les apostats et les défroqués , Franz - Olivier Giesbert le brumeux, amoureux de la politique , vachard, Maurice Reims , Louis Malle, Jean Guitton, et surtout Jean D'Ormesson , qui a donné le titre au livre, Jean, le chanceux , fêté, honoré, qui trainait toujours derrière lui un parfum de succès .
Il nous conte son adolescence à l'horizon bouché, un bac incroyablement raté plusieurs fois,,. son enfance à Noirmoutier , chez Jeanne et Japonais où la nature pourvoyait à tout, l'amour pour Solange , une jeune fille qui ne cessait de le tromper , l'humiliation des livres refusés à l'Académie Française ...
Un ouvrage agréable à lire ,piquant , à l'ironie douce, au fond mélancolique, riche d'émotions et de souvenirs , magnifiquement écrit .
Merci à Reine pour le prêt .
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Ce roman autobiographique est ma première lecture de Jean-Marie Rouart et probablement pas la dernière car j'ai été charmée son écriture, magnifique et pleine d'humour.
Au travers de courts chapitres, Jean-Marie Rouart énumère quelques épisodes de jeunesse, son bac obtenu par l'opération du Saint-Esprit, quelques uns des hommes passionnants qu'il a rencontrés (Jean Guitton, François Nourrissier, Maurice Rheims, Jean-François Deniau, Jacques Vergès, Franz-Olivier Giesbert, Jean d'Ormesson, qui lui a inspiré le titre), et surtout ses histoires d'amour et les femmes de sa vie, belles et inconstantes…
Léger, plein d'autodérision ce roman se lit très facilement et surtout très agréablement car Jean-Marie Rouart manie la langue française avec une élégance qui se fait de plus en plus rare !
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Fils d'une famille de peintres proches de Degas et Manet, Jean-Marie Rouart (de L Académie Française) est un esthète vaguement dilettante et qui sait comme tous les dilettantes faire preuve de profondeur. Ne pars pas avant moi a été écrit alors que son auteur venait d'échapper à la mort. Et c'est peu dire que la richesse d'une vie parcourt ce roman biographique, comme supendue genre Damoclès et son fil du temps en forme d'épée.

Moi qui me suis passionné pour la folle question de la destinée-pourquoi cela arrive-t-il?-pourquoi ceci n'arrive-t-il pas?-j'attendais de la mort qu'elle se manifestât avec un peu plus de majesté, des estafettes, des clairons. Napoléon, dans ses derniers instants, espérait que sa fin serait accompagnée de l'apparition d'une comète, à l'instar De César. La comète n'a pas été au rendez-vous. Philosophe, Napoléon s'est exclamé:" On peut tout aussi bien mourir sans comète."

Néanmoins roman Ne pars pas avant moi nous permet de croiser le plutôt hautain François Nourrissier, Jacques Vergès entre deux mondes, Franz-Olivier Giesbert torturé. Maurice Rheims, finement appelé "un Mazarin en espadrilles". Et surtout l'ombre du héros de Jean-Marie Rouart, devenu son ami, qui est aussi l'un des miens tant cet homme insupportable a su, si talentueux, si bien écrire et si bien vivre, et surtout, chose rare, ne jamais m'ennuyer. J'ai nommé Jean d'Ormesson, si pimpant et si cabotin, mon Papy Jean.

Mais Rouart nous conte aussi sa jeunesse. Il n'a pas toujours été le séducteur comblé, l'homme aux bonnes fortunes que l'on connait. Peu doué pour le bac et souvent trompé par ses conquêtes, le jeune Jean-Marie se réfugie dans la littérature. Ca prendra un peu de temps, les cases journalisme et critique littéraire le retiendront un moment. Mais il finira par rejoindre Jean d'Ormesson au Quai Conti. Ne pars pas avant moi parvient à émouvoir en faisant sourire, rappelant le bonheur de vivre et sa fragilité comme le titre de son ainé, C'était bien.
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Je me demande pourquoi ce livre est qualifié en page de couverture de roman, alors qu'il s'agit d'une suite de tableaux de la vie de l'auteur où celui-ci, au gré de ses souvenirs, restitue des lieux et des moments et dresse des portraits d'écrivains, Frantz-Olivier Giesbert, François Nourissier et Maurice Rheims notamment ou d'autres personnalités connues telles que Jacques Vergès. le fil rouge semble être les amours de Jean-Marie Rouart avec Solange, jeune fille qu'il séduit d'abord avec une nuance de pitié car, malgré un corps magnifique, sa beauté se trouve déparée par une cicatrice à la lèvre, puis qu'il trompe et qui le trompe, mais avec laquelle il finit toujours par renouer. Curieux et ambitieux, l'auteur veut s'évader de son milieu d'origine, bohême et pour lequel seuls comptent les artistes, en particulier les peintres impressionnistes. Il est fasciné par celui des amis de la soeur de Solange, le nec plus ultra social à ses yeux, dont fait partie Jean d'Ormesson qu'il finira par rencontrer et dont il deviendra un ami proche. Alors qu'il vient d'échapper à la mort, il trouve sur son lit d'hôpital un mot laissé par ce dernier : "ne pars pas avant moi". Mis à part "Jean d'O." dont il est un inconditionnel, Jean-Marie Rouart ne témoigne pas d'indulgence particulière dans les portraits dressés et n'hésite pas devant le trait cruel pour évoquer le physique, le moral ou l'intellectuel de la personne concernée. La prose est élégante, mais le propos pas aussi léger qu'il n'y paraît au premier abord. Même si l'auteur se veut détaché, on le sent atteint par les échecs qu'il subit, qu'il s'agisse de son bac raté ou de ses premières tentatives infructueuses pour être élu à l'Académie française. Même si la plupart des scènes se passent chez les nantis, Jean-Marie Rouart évoque aussi un séjour d'enfance au sein d'une famille de pêcheurs de Noirmoutier ou une tournée nocturne parmi des bénévoles distribuant des préservatifs et offrant du réconfort aux prostituées. L'une d'elles demande à prier et l'auteur restitue avec une émotion sincère ce moment d'intensité.
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Premier livre que je lis de Jean-Marie Rouart. Un bon exercice de modestie : tellement de noms que je ne connais pas agrémente les pages de ce récit autobiographique. D'Ormesson, Vergès, Giesbert ça va, c'est dans ma sphère de connaissances mais alors les autres...Edith Wharton, Calderon, Rheims, Deniau, Gianni Agnelli, Paule de Beaumont même Nourissier...je maîtrise pas.
Au moins je sors de ce livre en ayant appris ou version plus négative, ce livre montre tout le chemin qui me sépare d'une culture générale et finalement rien ne sert de lire, je rattraperai jamais les lacunes et je n'appartiendrai jamais au cercle des amis de Solange ^^.
Même un mec qui a foiré son bac se retrouve à l'Académie française, alors que moi je l'ai eu du premier coup et je n'y suis pas ! Cela m'accable terriblement finalement 😄. Cette institution d'ailleurs se montre guère à son avantage avec les souvenirs de Rouart : tout ça est beaucoup de copinages, les critères de sélection semble être totalement farfelus et soumis à l'humeur des membres déjà dotés de l'habit vert...
Je lirais sûrement les feux du pouvoir de cet auteur. Les coulisses de la Vème, voilà un sujet qui a priori m'intéresse.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Quand le nom de sa bru apparaissait dans la conversation, son œil d’un bleu profond se fronçait comme la mer sous l’orage. On y voyait passer des lueurs de crime , de vengeance .Des sentiments de vindicte cuits et recuits filtraient dans dans l’alambic de son âme dépourvue de compassion , l’assaillaient , la hantaient , l’obsédaient . C’était une haine pure, totale , absolue , comme l’était son amour pour sa petite - fille, tout aussi primaire, aveugle , irréfléchi .
Le reste, loin de lui être indifférent ,n’était qu’intérêts , calculs, tractations manœuvres pour étendre son empire dans le bocage » ....
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«  La Provence s’empara de moi comme un coup de foudre. L’intense lumière blanche, le soleil triomphant faisaient paraître pâles et chlorotiques les ciels que j’avais connus .
La chaleur sèche rendait l’ombre désirable et douce.
Quelque chose de pimpant dansait dans l’air. Le parler chantant des habitants , la flèche sombre des cyprès , le parfum doucereux de la lavande , l’haleine poivrée de la garrigue bruissante de criquets et de cigales , tout m’enchantait » ..
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Il affectait en tout le beau style qui enveloppait sous des formes raffinées la brutalité de ses provocations. Comme une kalachnikov dans un sac Hermès. C'est ainsi qu'il s'aimait, et il s'aimait beaucoup, vouant un culte à son intelligence, à son courage et à ce caractère double et trouble qu'il imprimait à tout ce qu'il entreprenait : entre deux eaux, entre deux races, entre deux mondes. Surtout, entre le bien le mal dont les frontières instables le laissaient songeur.
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Ces marins avaient une mentalité différente de celle des paysans.La fréquentation de la mer, élément instable par excellence, le frottement de leur cervelle à des cervelles étrangères dans les différents ports où ils relâchaient, l'omniprésence du danger leur conférait la religion de la solidarité, mais aussi je ne sais quelle douce tolérance envers autrui. Pour eux, ni les frontières, ni les langues ne signifiaient grand-chose. Les champs, les prés sont bornés et suscitent la convoitise, tandis que la mer ignore les clôtures et ne se laisse pas découper en parcelles enfermées dans un cadastre. Le paysan lègue une terre dont les enfants se disputeront les acres arides avec une âpreté jalouse. Le marin-pêcheur laisse la mer pour héritage à ses enfants, autant dire l'infini: un domaine qui décourage la spéculation et le procès.
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Si je cueille à la dérobée un instant de bonheur, il est troublé par la mémoire de ces jours de séduction , d’enchantement et de délire » ...

«  Chateaubriand » .
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Videos de Jean-Marie Rouart (44) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Marie Rouart
Jean-Marie Rouart vous présente son ouvrage "La maîtresse italienne" aux éditions Gallimard. Entretien avec Jean-Claude Raspiengas. Rentrée littéraire janvier 2024.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2979979/jean-marie-rouart-la-maitresse-italienne
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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