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EAN : 9782913897779
156 pages
Editions AO - André Odemard (01/10/2018)
3/5   1 notes
Résumé :
Dora-Suarez-leblog présente…
ENFANTILLAGES

« L’enfant est l’être le plus malchanceux de l’univers »
Julio Cesare Giacobbe

Et pour cause ! Dans ce recueil, suivez les exploits d’enfants prodiges, tel Amin-le-footballeur, d’enfants terribles, de (trop) grands enfants - 40 voire 80 ans ! - dont les jeux d’enfants devenus adultes révèlent les pires enfants-rois. Des enfantillages qui sont loin d’être anodins, comme diraient le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Tout à l'heure je me rends au salon du livre de Bondues. J'ai hâte.
Les plus grandes stars de la littérature seront là : Nelson Monfort, Mireille Dumas, Nathalie Marquay ( prix Miss France 1987, plus prestigieux encore que le Goncourt ).
Mais je vais m'y rendre surtout pour croiser des auteurs plus modestes, et me réjouis de croiser de nouveau Amélie Antoine, Arnaud Codeville, Magali Collet, Solène Bakowski ou de rencontrer Maud Tabachnik, Christophe Royer, Ophélie Cohen avec laquelle j'ai déjà eu le plaisir d'échanger sur Babelio au sujet de son roman Héloïse, Noémie Adenis, Alex Türk ou encore Xavier Massé.
Xavier Massé dont j'ai les quatre romans ( Répercussions, L'inconnue de l'équation, Némésis et le très récent 30 secondes... ). Mais ne voulant pas venir les mains pleines en lui disant "Je ne vous connais pas mais j'ai confiance en vos histoires", quand je suis tombé par hasard sur internet sur ces Enfantillages contenant une de ses nouvelles pour un prix somme toute très modique, petit recueil lu en quelques heures à peine et qui m'a permis de faire brièvement connaissance avec l'auteur.

J'aime les livres. Je n'y peux rien, c'est génétique. Mon père en a quasiment autant que moi, avec des goûts parfois similaires aux miens, parfois totalement différents.
Je vis dans un appartement de 62 mètres carrés et j'ai six mille bouquins. Quasiment tous en version papier, un tiers en grand format. Et ils décorent quasiment tous les murs de mon appartement qui commence à peiner pour leur trouver de petites places restantes.
J'aime lire aussi, bien évidemment, en règle générale l'un ne va pas sans l'autre. Mais je suis aussi un acheteur compulsif. Certains romans je sais à coup sûr qu'ils seront lus rapidement, pour d'autres c'est plus aléatoire ou moins urgent.
Je ne suis même pas sûr d'en avoir lu la moitié.
En fait je vis un peu dans ma propre bibliothèque municipale. le concept de "Pile A Lire" est très abstrait pour moi.
Comment j'en suis arrivé là ? Je suis peut-être un peu fou mais je suis un collectionneur. Alors non, pas d'incunables chez moi, pas de première version des Misérables de Victor Hugo ni de seconde de Thérèse Raquin d'Emile Zola. Presque que des livres récents en réalité, édités après 1950 et pour leur grande majorité après les années 1980 si on excepte la collection "Angoisse" chez Fleuve noir : 261 numéros que j'ai mis un temps fou à rassembler au gré des brocantes, des bouquinistes et des quais de Seine au début des années 2000. Après il y a eu internet et j'ai déniché avec une facilité déconcertante le seul numéro qui me manquait. J'ai tous les Bob Morane également en édition originale. Tous les pocket terreur, et j'en passe. Certaines collections se terminent mais ne le sont pas encore tout à fait, comme les néos fantastiques. Et puis je collectionne certains auteurs aussi, et ça n'est pas évident de réunir leur bibliographie complète quand on les découvre alors qu'ils sévissent depuis un demi-siècle. Je crois avoir tous les romans de Serge Brussolo, auteur que j'ai par ailleurs logiquement le plus lu, il me manque deux Franz Bartlelt devenus totalement introuvables. Et le premier Thilliez dont je parle souvent, Conscience animale. Et de fil en aiguille, à des prix donnés ou plus difficilement abordables, s'est construite ma grande arche du fantastique, de l'horreur, du thriller, du roman noir, avec quelques exceptions également.

Tout ça pour dire que lorsque je me suis rendu compte que ce livre était le sixième d'une collection, ni une ni deux il a fallu que j'aille voir sur internet pour m'y intéresser de plus près et éventuellement acquérir les exemplaires manquants. Présentés par Dora-Suarez-leblog, qui comme son nom l'indique est un blog de littérature noire de Ludovic Francioli, dont le nom fait référence au chef d'oeuvre de Robin Cook, il existe huit recueils en tout. Celui-ci s'achève par trois chroniques des auteurs ici présents, faisant le lien entre ces nouvelles inédites et le site internet concerné. Il existe par ailleurs un prix Dora Suarez depuis 2013 qu'ont remporté Barbara Abel, Bernard Minier, Victor del Arbol mais aussi un bon nombre d'auteurs qui seront présents dans ces courts recueils, à l'instar de Xavier Massé pour son premier roman Répercussions, mais aussi Julie C. Combe, Gaëlle Perrin-Guillet, Philippe Setbon, James Holin, Nicolas Zeimet. Signalons aussi les présences de Ian Manook ou de Cédric Cham dans au moins un de ces livres : Un petit noir, A table !, Au fil de l'eau, Irresponsable ?, Jusqu'à la lie, le diable vous emporte et Kintsugi.
Bon, le premier de ces recueils ayant été édité en 2016 il ne devrait pas être difficile à trouver.
Eh bien si en fait. Totalement introuvable. Sans doute édité en peu d'exemplaires tous vendus depuis longtemps. C'est mal parti pour la collection. Ma bibliothèque va faire la gueule. Je devrais réussir à réunir les numéros 3, 5, 6, 7 et 8 et les vilaines langues qui regarderont mes collections se moqueront de moi en disant "Han, il lui manque trois numéros, bis bis la galette" ( les gens sont méchants ).

Et pour l'anecdote, j'aurais pu en avoir un sixième. A table !, le second volume de la collection.
Vendu par Recyclivre ( qui lutte contre l'illettrisme, et j'ai cru un moment ne plus savoir lire à cause d'eux ) : 1 972.93 €. Ancien support de bibliothèque en plus. Hallucinant.
Bon, sur un autre site ils le proposent à 400 €. Mais bon, ça reste ahurissant. Pour un livre plastifié, étiqueté, lu et relu, et qui n'a aucune valeur intrinsèque !
Enfin c'est l'offre de la loi et de la demande. Ils sont les seuls à le proposer donc ils suffit d'un acheteur potentiel et c'est le jackpot.
C'est toujours amusant de faire des petits tours sur internet comme ça et de constater les prix démentiels de livres récents inconnus. Pour le coup on est loin d'un livre imprimé en 1640 et dont la valeur est cotée. Je me surprends aussi parfois à constater que j'ai moi même des romans rares, épuisés ou jamais réédités qu'un commerçant tente de vendre la peau des fesses. Je me demande toujours si parmi mes livres aux quatre cinquièmes sans la moindre valeur se cachent réellement des petits trésors ou si les vendeurs sont fous et ont perdu le sens des réalités.
Enfantillages vaudra-t-il cent fois le prix auquel je l'ai acheté d'ici un an ou deux ?
Voilà voilà, je pense que j'ai tout dit.

Ah non, mince, je n'ai pas parlé du livre !
Eh bien le recueil se divise en deux nouvelles sur l'enfance, et deux autres sur l'adulte resté ou retombé en enfance.

Xavier Massé, dans Pour maman, évoque ce que trois adolescents de 20,18 et 15 ans sont prêts à faire pour sauver leur mère qui ne survivra pas sans greffe de rein. Mais aux Etats-Unis la sécurité sociale ne fonctionne pas très bien et pour rassembler les 150 000 dollars demandés par l'hôpital, ils n'auront pas assez de livres à vendre sur internet et vont envisager de cambrioler la maison d'un riche propriétaire.
Tout ne ne passera évidemment pas comme prévu.
Un texte de facture assez classique mais qui propose une fin que j'ai beaucoup aimé, comme un nouveau commencement.

Patrick Cargnalotti propose quant à lui "Amin", prénom de son footballeur africain.
"Il y avait lui et il y avait les autres, sans discussion possible, une élégance naturelle et une intelligence de jeu hors norme pour son âge."
Pas du tout convaincu au départ par l'histoire tirée par les cheveux de cet enfant jouant sur un simple terrain vague et rêvant d'intégrer la Juventus de Turin ou Manchester United, qui reçoit l'amulette d'un féticheur pour lui assurer la gloire et lui éviter les blessures, le récit devient bien plus intéressant quand l'homme blanc arrive chez Amin pour se servir et s'emparer de ses richesses.
"L'atmosphère du village n'était plus que vacarme des compresseurs et de générateurs à gasoil."
"Puis une fois le gisement exploité : Ne restaient que la terre empoisonnée, l'eau toxique et les herbes brulées."
Et quand Amin devient migrant pour fouler les terres européennes des pays qui l'ont chassé et pourquoi pas venir jouer au racing club de Lens, la noirceur du texte entre en parfaite opposition avec l'innocence un peu niaise de son début.

Céline Laurent-Santran nous donne quant à elle plutôt le sourire avec Maille à partir, texte dans lequel son héroïne Marthe, tueuse en de rares occasions, devient aveugle et doit être placée en maison de retraite.
Ses vieux démons la rattrapent tandis qu'elle partage sa chambre avec une petite farceuse de 84 ans passionnée de tricot.
"Annie, une mégère décatie qui se complaît dans une pathétique régression enfantine."
Avec son handicap, parviendra-t-elle à ses fins ?

Et pour conclure, Ludovic Bouquin a concocté "Histoires d'os", texte dans lequel deux amis d'enfance se retrouvent trente ans plus tard. Les parents de Laurent ne voulaient plus que celui-ci côtoie Frédéric qui avait une passion pour le moins originale : Reproduire une cité lacustre miniature en faisant de la sculpture sur dents. Son père étant dentiste il avait accès à de la matière première issue de la bouche des patients mais le travail n'avançait pas assez vite à son goût.
A quarante ans aujourd'hui il est probablement passé à autre chose.
Ou pas.
Une nouvelle qui se lit vite et bien mais sans la moindre surprise finale ...

Rien à dire de plus, un très court recueil plaisant présensant quatre auteurs avec des nouvelles noires inédites très lisibles mais sans beaucoup d'ambition. Avec au rendez-vous humour, noirceur, immoralité, chutes.

Me voilà prêt en tout cas à tenir une conversation de trente secondes avec Xavier Massé cet après-midi, mission accomplie !


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