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EAN : 9782020875318
618 pages
Points (30/11/-1)
3.38/5   447 notes
Résumé :
Je m'appelle Gabriel.
Je suis né en 1883 à Levallois, capitale des chevaux. Louis était mon père, très gourmand de mariages. Moi, depuis plus d'un demi-siècle, j'aime deux sœurs, Clara, la longue, photographe de shtetls, et Ann, la blonde, une femme d'affaires qui ne se donne que debout.
Grâce à elles, ma vie aura ressemblé à une exposition coloniale : un faux empire, des rêves trop grands, un spectacle pour les familles ...

Grâce à ell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,38

sur 447 notes
Roman d'amour et d'aventures, avec un humour parfois déconcertant.

Des amours difficiles dans la famille. Celle de la grand-mère Marguerite n'a duré qu'une semaine, mais elle a toujours gardé la nostalgie de son hidalgo en élevant son fils Louis, puis son petit-fils Gabriel, le héros du livre.
La mère de Gabriel, elle, a quitté son mari à la sortie de la maternité et n'a plus jamais revu son fils par la suite. Louis, le père, aura ensuite une vie de séducteur et d'amours éphémères, attendant toujours de tomber sur la bonne personne.
Quant à Gabriel, il est amoureux de deux soeurs, il en a épousé une, ce qui ne l'empêche pas de faire l'amour avec l'autre. Et aussi avec bien d'autres rencontres.

Gabriel a aussi une passion insolite : le caoutchouc. Il deviendra « pneumatologue », spécialiste des pneus. Son engouement pour le caoutchouc s'exprimera par une balle qu'il fait rebondir aux moments de stress, mais le fera voyager jusqu'aux forêts d'hévéas du Brésil. Son parcours à travers le 20e siècle l'amènera aussi à Londres, à Vienne et même en Indochine.

Un livre qui faisait 701 pages dans l'édition que j'avais en main et j'avoue avoir trouvé la lecture longue et parfois insipide. Peut-être parce que je n'ai pas développé d'émotions positives pour les protagonistes dont les comportements et les relations amoureuses frôlent la psychopathologie. Peut-être aussi que des pointes d'humour trop typiquement françaises m'ont échappé.

Un avis mitigé pour ce roman, même si j'ai apprécié les aventures et la trame historique.
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On ne résume pas l'odyssée insolite issue de l'imagination débordante d'Erik Orsenna qui, avec enthousiasme, s'amuse à tricoter les fils d'une histoire qui s'écoule de la fin du 19ème siècle à la fin des années 50.

Orsenna se moque gentiment de ses personnages. le héros assez fantasque du roman s'appelle Gabriel Orsenna, né en 1883, à l'époque de la conquête coloniale, narrateur amoureux de deux soeurs indissociables qui sont sans cesse présentes puis disparaissent avant d'apparaître à nouveau. Le narrateur, grand voyageur pour l'époque, parle souvent à la première personne mais également à la troisième personne.

Orsenna est un romancier du dépaysement, par petites touches il accumule les anecdotes et les péripéties sur 700 pages mais je n'ai jamais été porté par ce flot d'aventures où l'ironie et l'humour sont pourtant toujours présents. Avec ses interminables longueurs, ce soporifique prix Goncourt 1988 est une réelle déception.
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J'ai acheté ce livre il y a plusieurs années - il était déjà sorti en poche - alors que je me trouvais encore dans la région parisienne. On me l'avait autant recommandé qu'on l'eût fait d'une lettre à la poste. J'ai cédé, je me suis dit : "Pourquoi pas ?"

Et j'ai essayé. Une première fois. A haute voix parce que ça me paraissait un livre à lire ainsi. Gagnée par une lassitude incompréhensible - ce livre avait bien reçu le Goncourt 1988 ou faisais-je erreur ? - je n'ai pas dépassé les quarante premières pages et me suis même endormie. Je précise tout de suite que rarissimes sont les livres sur lesquels je me suis jamais endormie et que c'est, en général, un très mauvais signe - pour le livre en question et son auteur.

Le temps et mon entêtement personnel ayant accompli leur oeuvre, je décidai de reprendre "L'Exposition Coloniale." A haute voix, toujours.

... Cette fois-ci, je suis allée un peu plus loin en me cramponnant à chaque mot. Mais pas beaucoup plus loin - deux pages tout au plus : je n'ai toujours pas réussi à le terminer. Je pense d'ailleurs ne jamais y parvenir. Avec un style il est vrai bien différent, Erik Orsenna parvient à produire sur moi le même effet que Marguerite Duras dans certains de ses textes. Je m'écroule dans une sorte de transe hébétée et je n'ai plus qu'une idée : me sortir de "çà" - de toute cette glu - à tous prix.

Chez Orsenna, je n'ai vu qu'auto-complaisance (ça crève même les yeux), longueurs inutiles, personnages sans profondeur réelle, auxquels on ne croit pas un seul instant, onirisme tellement chanté qu'il se ravale à un réalisme de très mauvais goût. Quant à la manière d'écrire, ma foi, je vous accorde qu'elle se révèle tout de même mieux que celle de Christine Angot et BHL réunis. M. Orsenna me paraît en outre un homme cultivé et qui a encore toute sa tête à lui. A part ça, il n'est certainement pas - et ne sera jamais - de ces écrivains (pour ne pas dire ici écrivaillons) dont je partage l'imaginaire. Pire : non seulement je ne le comprends pas, mais en plus je n'arrive pas à le percevoir avec netteté. Et tout ce battage autour de cette "Exposition coloniale" me semble surtout dû au fait qu'Orsenna était un proche d'un certain François M ... à l'époque où il reçut le Goncourt.

Il y a même pire que le pire que je viens d'indiquer. D'habitude en effet, je ne me sépare jamais d'un livre, chef-d'oeuvre ou pas. Mais celui-là, franchement, si quelqu'un y tient, je suis prête à le lui céder avec joie ... Peut-être serons-nous passés l'un à côté de l'autre - cela arrive, c'est certain et je l'ai souvent dit et redit ici - mais tant pis : c'est irrémédiable. Pour moi, "L'Exposition coloniale," malgré son titre pléthorique, ne sera jamais qu'une coquille vide. ;o)
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Bonsoir,

Je dois avouer que je ne me suis pas ennuyé à la lecture de cette saga d'une famille "bien française".
J'ai lu cet ouvrage comme on feuillète une collection de vieux albums de souvenirs, de photos nous rappelant un monde définitivement passé. Contemplation qui fait penser : cette histoire, c'est celle de ma famille, c'est la mienne.
Comment, à travers 100 anecdotes, l'auteur fait croiser l'histoire d'une famille avec la grande histoire de la France et de ses colonies. L'exposition coloniale n'étant que l'une d'elles.
Ce qu'il y a d'inhabituel : l'amour pour deux femmes dont celle qu'il épouse l'abandonne alors qu'ils arrivent tout juste au Brésil pour l'inspection des plantations d'hévéa. La description de l'Amazonie, l'exercice d'un métier pour une entreprise emblématique de la France, Michelin, l'histoire du caoutchouc et du pneu, de la gastronomie française.

L'entretien dans un café durant la grande guerre, comment en réparant les bus parisiens le personnage permet les rafles et l'acheminement des juifs au Vel d'Hiv, comment, arrivé à Londres, ce français approvisionne la Grande-Bretagne en caoutchouc pour la préparation du débarquement de Normandie, les souvenirs de l'Indochine. Et cette manière de rendre hommage à tous ces petits français qui ont fait la grande histoire.

Cet ouvrage m'a laissé un souvenir si agréable que j'ai regretté qu'il ne s'agisse pas d'une biographie authentique.
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L'exposition Coloniale, d'Erick Orsenna. Que penser de ce roman qui a remporté le prix Goncourt en 1988 ? Certes primé, ce roman pourtant ne fit pas unanimité dans le jury. Ce prix lui aurait été attribué au sixième tour par 5 voix contre 4. Il ne fait d'ailleurs pas davantage unanimité auprès des lecteurs Babelio qui ont fait connaître leur évaluation 3,5 /5. Sans attendre je lui attribue 4/5, ce qui est un excellent roman mais pas un chef d'oeuvre. Je peux à présent me laisser aller à une critique en demi-teinte. N'attendez rien du titre, l'exposition coloniale de 1931 n'est qu'anecdotique. L'aventure de Gabriel dans le caoutchouc ou Gabriel et son amour pour Ann et Clara, deux soeurs ou encore Gabriel, le centre du monde des années 1900, seraient davantage suggestifs. Il faut bien le reconnaître et c'est sans doute la raison de sa récompense, certaines pages sont d'une qualité littéraire qui n'a rien à envier aux auteurs classiques. En revanche cette qualité n'est pas constante et il faut bien un tiers du livre pour la mise en place de l'intrigue. Cette longueur peut lasser un lecteur pressé qui ne cherche pas ce moyen pour s'endormir. Donc amis lecteurs ne vous découragez pas, refermez le livre temporairement, reprenez-le et soyez patients... L'auteur aime l'humour et la métaphore et en use tout au long de son oeuvre, toujours subtiles, des qualités que j'ai beaucoup appréciées et qui ne vous échapperont pas. Puisqu'il ne convient pas de résumer et encore moins raconter au risque de détruire le plaisir du lecteur, je vous donne quelques pistes pour vous donner davantage d'envies. Etant auvergnat d'adoption à l'instar de Gabriel, il y a quelques pages sur Clermont, les auvergnats, la Manufacture que j'ai tout particulièrement appréciées. Mais aussi, la supériorité des français et leur réputation comme amant...notamment le séjour de Gabriel sous la véranda... La description de la forêt lors du périple sur le fleuve Amazone... La femme debout... le prestige des pilotes... Les espoirs et succès du "rebondi".... L'art de Gabriel pour évaluer les pistes... L'âge et son oeuvre... Gabriel qui se prend pour un hévéa... et bien d'autres pages qui justifient à elles seules la lecture de l'ouvrage.
Plutôt que poursuivre une liste, un court passage donne une sorte de couleur dominante : "- Orsenna ? Une seconde, une seconde, ce nom me dit quelque chose, une seconde, tout cela est si loin.... Là, il faut se taire, ne pas brusquer, permettez-moi ce conseil, quelqu'un qui remonte dans le passé est comme somnambule, un réveil brutal le tuerait. A peine pouvez-vous risquer un mot, pneumatique, une date, les années 20, pas plus, de nouveau tendez l'oreille et souriez, surtout souriez, le sourire qui ouvre toutes portes, 50% jeunesse, 50% nostalgie. -Et ça vous intéresse à votre âge, cette préhistoire ? dira tout ému, le vieux monsieur, levant vers vous ses yeux transparents. Oui voilà, il me revient, Orsenna, Gabriel, un garçon consciencieux, inventif et comment dire ? rebondi. C'est cela, maintenant je le tiens, inventif et rebondi. C'était d'ailleurs son surnom, le rebondi. Un vrai sorcier de la gomme. Il savait chausser une voiture comme personne...."
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critiques presse (1)
LeFigaro
20 juillet 2022
L'Exposition coloniale n'est pas une forme de chef-d'œuvre : c'est un chef-d'œuvre tout court, un bondissant et rebondissant chef-d'œuvre.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
Au commencement, donc, était la librairie. C'est là que je fus conçu, dans un environnement favorable aux bougeottes: récits de voyages, cartes marines, manuels d'hygiène tropicale. Mes parents se connaissaient depuis peu, et la passion qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre était violente. Or mon père, qui vivait chez sa mère, ne pouvait recevoir. Comme, en outre, il détestait la campagne et que sa fiancée refusait les promenades en fiacre et les chambres à la journée, ne restait que le magasin.
- L'acte auquel tu dois la vie fut trop bref, m'a-t-il confié, bien des années plus tard. Aurais-je duré plus longtemps que peut-être tu serais moins petit... Mais j'avais des circonstances atténuantes, le rideau de fer n'était pas baissé, tu comprends, un client pouvait se présenter à tout moment... Excuse-moi.
Excuses acceptées. Adieu prestance. N'en parlons plus.
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Et plus tard, quand son fils ou d'autres lui demandaient pourquoi elle n'avait jamais voulu recommencer à aimer, Marguerite répondait avec toujours les mêmes mots : il était tout, la tristesse et la gaieté, la mer turquoise et la poussière des chemins, la haine des voyous américains et le respect de l'Académie française, la guerre et les maisons fraîches, le besoin d'Empire, le goût des bateaux, il était une main et un corps, j'ai vécu dans l'arche de Noé de l'amour, pourquoi voulez-vous que j'aille chercher, après le déluge, un morceau de sentiment là, un autre ici ?
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Il vit en rêve des Auvergnats sautillants, comme montés sur ressort. Il vit en rêve des cathédrales élastiques dont le porche gothique s'arrondissait jusqu'au roman pour laisser entrer la grande foule du dimanche matin. Il vit une colère de Blaise Pascal : il n'arrivait à rien. Chaque fois qu'il lançait un solide par la fenêtre, pour mesurer je ne sais quelle pression de l'air, ledit solide, à peine touché le sol, rebondissait et revenait narguer le savant droit dans les yeux. Il vit la Tiretaine prendre une couleur ocre et se couvrir de pirogues.
Au réveil, il avait compris : le caoutchouc était le jardin secret, la nostalgie des austères Clermontois. Le caoutchouc et Clermont étaient complémentaires, faits l'un pour l'autre. Il fallait être aveugle pour ne pas s'en rendre compte.
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C'est dur d'écouter une femme qui marche, surtout dans le vacarme de la ville : il faut toujours la précéder d'un demi-pas, pencher le buste de son côté puis tendre l'oreille en tournant la tête d'au moins quarante-cinq degrés, de telle manière que les mots passent directement de ses lèvres à votre ouïe, le tout sans perdre l'équilibre, sans lui écraser les bottines, sans paraître importun ni gauche, mais attentif et désinvolte, charmant compagnon ; bref, je n'ai jamais su.

(p. 204)
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Dites-moi, monsieur , pourquoi la ville de Clermont aime-t-elle tant le caoutchouc ?
- C'est très simple.
Suivi une interminable histoire de généalogie d'où ressortait entre deux questions (-Vous aimez ma tourte ? Qu'est-ce que vous pensez de ce râble ?) que l'épouse Elisabeth Pugh Baker du premier cofondateur de la Manufacture clermontoise de machines agricoles était la nièce du savant écossais MacIntosh, lequel avait découvert la solubilité du latex dans la benzine et subséquemment inventé l'imperméable moderne...
Un Italien aurait conclu : la réponse à votre question, la raison qui fait de Clermont la capitale mondiale du caoutchouc, mais c'est l'amour, jeune homme !!
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• Objectif Terre : L'urgence climatique au coeur des réflexions de nos invités, Erik Orsenna, Marion Cotillard, Alain Juppé, Thomas Pesquet ou encore Julian Bugier. • Vivre deux cultures : Quand l'historien Benjamin Stora ou le réalisateur Alexandre Arcady nous ont confié leurs souvenirs d'Algérie, l'exil forcé, le déracinement et leur nouvelle vie en France, à laquelle Enrico Macias n'en finit pas de faire des déclarations d'amour.
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