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EAN : 9782234081352
296 pages
Stock (31/08/2016)
2.75/5   18 notes
Résumé :
Paris, 1897. Le poète grec Constantin Cavafy a 33 ans et c'est son frère aîné qui, à cette époque, est considéré comme l'artiste de la famille. Il mûrit son oeuvre mais il se sent entravé par sa poésie encore incertaine, le carcan de la rime, son homosexualité refoulée et l'affection tyrannique de sa mère. Ces trois jours à Paris se révèlent être un catalyseur décisif pour sa vie.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Constantin Cavafy et son frère John ont quitté Alexandrie et leur famille pour faire un tour d'Europe. Alors que l'affaire Dreyfus secoue encore Paris, Constantin essaie de faire publier ses poèmes par Jean Moréas. Mais ce dernier, en trois mots, prononce une sentence douloureuse que le poète ressasse jusqu'à la nausée. Ses efforts et son acharnement ne semblent pas porter de fruits. « Ça faisait si longtemps qu'il travaillait sur ce poème et voilà qu'il lui fallait de nouveau se pencher dessus. Non, il ne pouvait pas le jeter. Il y avait de la force là-dedans. Il était remarquablement conçu. » (p. 33) Pendant des nuits entières, dans sa petite chambre et à la lueur des bougies, il reprend les mêmes vers, les mêmes mots et travaille avec obsession. « Il aspirait plus que tout à s'affranchir du lyrisme et des fioritures, à extirper le superflu, à trancher dans le gras pour aller droit à l'os. » (p. 63)

Autre chose l'obsède et le tourmente, la beauté des hommes. de cet homme surtout, si jeune, si lumineux, aperçu un soir et jamais oublié. L'évocation de ce souvenir est alors puissamment érotique et sensuelle. « On pourrait les mordre ces lèvres et elles pourraient vous le rendre passionnément, et ensuite comme on se retirerait pour les contempler, repérer un infime soupçon de débauche se dessiner aux commissures, les marques invisibles d'un probable vice. » (p. 128) Constantin passe d'un extrême à l'autre, entre morosité trouble et exaltation dangereuse, à la fois poussé et freiné par ses désirs. « Qui sait s'il ne se promenait pas dans le même quartier. Si leurs trajectoires ne les rapprochaient pas l'un de l'autre à chaque instant. Une si douce nuit. Les poèmes pouvaient attendre. » (p. 159) Mais le beau garçon a été avalé par Paris et le poète reste seul avec son désir qui est tellement lié au souvenir de sa mère, image horrifique de femme vieillissante en quête d'affection.

Constantin maudit les maîtres qui l'écrasent par leur talent, comme si leur présence tutélaire bloquait son inspiration. Mais il ne cesse jamais de chercher, même quand le désespoir guette et s'insinue dans chaque instant. « Et cependant il y avait des poèmes qui se concentraient simplement sur un infime détail, songea-t-il. Ils attrapaient un fil, une petite trame du cycle de la vie. Une chose presque inexistante dans le fatras général des passions et des évènements. Ils l'attrapaient et le décortiquaient. Et ces compositions qui s'inspiraient d'un rien s'avéraient être parfois des chefs-d'oeuvre. Ils l'attiraient, ces poèmes-là. » (p. 155) Il est souvent pris d'une envie de tout détruire, de faire table rase et d'annihiler son oeuvre. Éternellement insatisfait, Constantin est près de céder la tentation du néant pour ne pas subir la douleur du rejet, aujourd'hui ou demain. « Que l'oeil de quelqu'un tombât sur un vers inachevé, un poème en cours d'écriture, l'eût fait bondir hors du tombeau. » (p. 230) Finalement, que retiendra l'histoire de Constantin Cavafy ?

Je ne connaissais pas ce poète largement reconnu en Egypte. le portrait qu'en fait Ersi Sotiropoulos est tourmenté, flamboyant, digne des poètes maudits français. Je regrette un peu qu'il n'y ait pas plus de ses poèmes dans le roman. Les quelques vers qui sont présentés montrent une inspiration familiale profonde, une sorte de mythologie des origines. Tant que ça ne tombe pas dans l'autofiction qui me déplaît tant, ce substrat littéraire m'intéresse beaucoup. Je vais chercher à en savoir un peu plus sur ce poète et ses écrits.
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Ce roman me laisse partagé. J'avais été attiré par le titre mais le contenu ne m'a pas fait la même impression.
C'est le récit des trois derniers jours du voyage à Paris du poète grec d'Alexandrie Constantin Cavafy en 1897. le poète a la trentaine. Il est en proie au doute et se demande s'il a une chance de réussir comme écrivain, écrasé par les modèles de Baudelaire et Rimbaud. Les quelques événements, assez banals, sont racontés avec beaucoup de détails et de redites. Ce qui est plus intéressant c'est le déchirement entre Orient et Occident, Constantinople et Alexandrie d'un côté, Liverpool et Paris de l'autre, et Marseille au milieu. Et aussi les tourments de l'homosexualité, qui ne trouve pas à s'épanouir.
Même si le livre se laisse lire sans peine, le style est vraiment trop explicatif et répétitif. On a l'impression que l'auteure a peu à dire et doit donc l'étirer.
Il reste quelques évocations réussies du Paris de la Belle époque et l'envie d'aller voir les écrits de Cavafy. C'est déjà quelque chose, mais ce n'est pas beaucoup.
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Il y a si longtemps, fascinée par le Quatuor d'Alexandrie de Lawrence Durell, j'ai rencontré Cavafy, le poète d'Alexandrie. Et quand j'ai visité la ville, j'ai cherché à marcher sur les traces de Justine, visité de Cecil hôtel, traîné devant les cafés, cherché les terrasses de cafés, cherché des traces grecques sur les vieux murs délavés...


Plus tard, au cours de nos voyages dans les Iles grecques, souvent avec Durrell pour guide, j'ai retrouvé Cavafy. Éblouissement que son Ithaque que j'aime entendre en Grec, que j'ai écouté en boucle. Puis découverte En attendant les Barbares....

Cavafy me fascine.

Et voici que, par les hasards de Facebook, je trouve sur le blog de L'ivresse Litteraire le titre Ce qui reste de la nuit, sur les pas de Cavafy à Paris. Je l'ai téléchargé en négligeant l'avis très mitigé de Sandrine qui ne l'a pas beaucoup apprécié.

Certains livres, même si ce ne sont pas des chef d'oeuvres littéraires, tombent à pic dans l'humeur du moment. Constantin Cavafy et son frère John passent quelques temps dans le Paris de l'Affaire Dreyfus, en 1897. Autre sujet qui m'intéresse. Encore une coïncidence, je suis en train de suivre le MOOC Oscar Wilde. Ce dernier sorti de prison est justement venu en France, est ce que Cavafy le rencontrera dans le roman? Il aurait pu. En tout cas, les considérations esthétiques du jeune poète rencontrent celles de l'auteur du Portrait de Dorian Gray.

"Wilde avait été le précurseur de l'anti-mimesis[...]l'archiprêtre de l'anti-mimésis"



Dans ce Paris de la Belle époque, la vie artistique est brillante et les deux Alexandrins, pilotés par un compatriote, Mardaras, secrétaire du poète symboliste Jean Moreas, vont traîner du Boulevard des Italiens, à Montmartre, des Tuileries à la Place Clichy, à la recherche des endroits où il faut être où dînent ou soupent les célébrités.

"C'est ici-même, au rat mort que Rimbaud avait poignardé Verlaine en présence du poète Charles Cros..."

Quelles émotions pour un poète!

Baudelaire, Rimbaud, Hugo, vous me broyez. "Votre stature m'écrase"

"Et la merveilleuse métaphore de Baudelaire allant de l'oiseau marin au Poète" [....] "Tout homme, et pas seulement le Poète, ne se voyait-il pas condamné à vivre cloué au sol." inspire le jeune Constantin qui a hâte de rentrer dans a chambre d'hôtel pour écrire des vers qu'il déchire, le matin venu.

Promenades dans Paris, allusions à Alexandrie, bien présent. Recherches poétiques. Mais aussi déchirures dans la société causées par l'Affaire Dreyfus, curieusement comparées aux querelles byzantines :

"Iconomachie. Iconolâtres et iconoclaste. Une fumée épaisse montait de l'atrium de Sainte-Sophie"[...] "vois-là une preuve supplémentaire de ce fanatisme qui animait l'Empire byzantin"



L'amour des garçons sous-tend le récit, amour coupable, inavoué et inassouvi. Tension insoutenable après la rencontre avec un jeune danseur russe. Scène très pénible (pour la lectrice dans une pissotière). Un aspect interlope comme cette visite dans une Arche, lieu de perdition mondain où les hommes de la bonne société s'encanaillent après avoir traversé la zone.

Une lecture très riche, qui tombe au bon moment!














Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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C'est un roman qui malgré sa brièveté est exigeant, sans concessions à la facilité et plaira aux lecteurs de littérature peu pressés.
on est bien loin du roman de gare ou de plage…
Ces journées dans la capitale française, qu'il passe avec son frère John. Ils errent dans un Paris encore par l'affaire Dreyfus, déboussolé par l'avant-garde artistique, ébranlé et léthargique en même temps, cette ville frénétique où la distinction est de s'ennuyer au milieu des fêtes les plus sophistiquées. ..peu avant de retourner en Egypte, Cavafy est plongé dans une crise existentielle, il est enclin à la solitude et plutôt introverti, littéralement onaniste, un peu misanthrope et surtout absorbé dans ses réflexions poétiques, souvent quelque peu angoissantes comme l'angoisse des influences» :
Baudelaire, Rimbaud, Hugo, vous m'accablez. Votre stature m'écrase », médite le Grec ).
Et le voilà confronté à ses démons les plus intimes : l'incertitude face à un style qui cherche encore à s'affirmer, le tourment d'être homosexuel et de savoir qu'il est incompris, et l'affection tyrannique d'une mère qui l'empêche de se développer et de vivre pleinement sa vie. le candidat poète erre sans sommeil dans Paris, évite les présences indésirables, corrige des poèmes, doute de sa vocation, rivalise secrètement avec son frère, désespère. Il passe un mauvais moment, et savoir qu'il passe un mauvais moment à cause des absurdités et de la vanité ne fait qu'empirer les choses… Tout le nourrit mais tout lui fait mal au coeur.
Ce sont des jours de carrefour personnel, de dilemmes intérieurs, ou il réfléchit sur sa vocation au milieu d'une existence où il sent ses sens s'élargir ou rétrécir au fil des heures : "La nuit était si douce… Les poèmes pouvaient attendre…"
L'agitation du personnage est contagieuse pour le lecteur, et c'est un malaise de nature créative mais aussi érotique, plein de souvenirs, de désirs, de mauvaise conscience, de rechutes… Presque tout ce qui se passe dans ce roman se passe à l'intérieur du personnage, dans sa psychologie (mais cela se passe aussi dans la langue, très riche), même si l'intrigue semble se diriger avec le personnage vers un lieu ambigu appelé "l'Arche" où se produisent des choses imprécises et mystérieuses...
Ainsi, s'il veut sauver la poésie qu'il sent venir, une décision aussi difficile qu'exhaustive s'impose : couper les liens avec tout ce qui, tant aimé, tant détesté, contraint, limite, paralyse : Qu'il s'agisse de la famille, ou d'une Alexandrie qui se sent provinciale face à ses désirs d'universalité et de cosmopolitisme.
Je précise toutefois qu'en aucun cas ce roman n'est une biographie. Si le protagoniste n'était pas un poète important en formation mais un personnage parfaitement anonyme et inventé, le roman fonctionnerait quand même , y compris les réflexions méta poétiques : "Sotiropoulos" avait besoin d'un personnage en voyage, hors de sa routine, en reconstruction, et elle l'a trouvé en Cavafy quand il commençait à être Cavafy, avec ses doutes, sa faim de gloire, ses projets, ses insécurités ses envie et ses auto répressions
Comment le génie cohabite-t-il avec le quotidien, avec cette usure persistante du quotidien qu'il faut imposer pour porter ses fruits ? Comment sortir des rigidités, des obstacles, mais aussi des liens qui empêchent le progrès ? le prix de la liberté artistique est toujours élevé, mais cette violence contre soi-même et contre le monde qui nous entoure semble être une étape incontournable. le beau roman d' "Ersi Sotiropoulos" tente de répondre à toutes ces questions.

#henrimesquida #cinemaetlitteraturegay
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Constantin et John sont deux Egyptiens en escale à Paris à la fin du XIXeme siècle. Ils s'adonnent tous deux à l'écriture de poèmes. Mais si John semble être en mesure de se détacher du poids de la création, Constantin est quant à lui obnubilé par le processus créatif et ne tend qu'à être reconnu. Lorsqu'il prend connaissance des trois mots "sentences" écrits par Jean Moreas au sujet de ses travaux, Constantin s'enfonce d'autant plus dans les méandres de la création. le monde semble alors l'envahir et les rendez-vous qu'il honore avec Madaras en compagnie de son frère ne sont que prétextes à l'observation, la contemplation: des pigeons, une enfant, une vieille mendiante...Et il en est de même des évènements politiques puisque c'est ainsi qu'il appréhende l'affaire Dreyfus : "C'était le mécanisme qui l'intéressait, la trame du complot, si complot il y avait. Non pas le rôle joué par les protagonistes mais par ceux qui agissaient en coulisse. Combien de figurants dans cette histoire. Et bien sûr cet aspect du « seul contre tous » ou du « tous contre un seul » au moment où le scandale avait éclaté, se révélait passionnant. Si l'innocence de Dreyfus était démontrée en fin de compte, songea-t-il, l'affaire risquait de perdre son charme. du moins d'un point de vue littéraire."
Même les frustrations de Constantin, notamment son désir pour les hommes qu'il semble vouloir occulter sont sources de création.C'est d'ailleurs dans ces moments de tensions sexuelles que ses pensées seront les plus lyriques et qu'il trouvera un élément clé à sa création.

L'auteur retranscrit à merveille les idéations de Constantin, rien ne nous échappe de son ressenti. Pourtant, au fil des pages cette accumulation m'a gênée, je me suis parfois sentie oppressée par les phrases, sans aucune distance avec les mots du poète qui m'envahissaient. J'aurais souhaité pouvoir reprendre mon souffle pour mieux replonger dans ses tourments.
(SP)
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Vous n’êtes pas dans le même ordre de grandeur ou plutôt vous vous situez sur deux plans différents de la nature humaine, mais le point de vue de Constantin, je le sais car nous en avons causé ensemble un nombre incalculable de fois, a beau sembler rude à entendre, il n’en est pas moins solidement fondé sur les bases de l’Histoire. En réalité d’ailleurs vous êtes mus par des idéaux qui sont comparables. C’est l’amour pour la Grèce qui l’anime lui aussi.
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« Et cependant il y avait des poèmes qui se concentraient simplement sur un infime détail, songea-t-il. Ils attrapaient un fil, une petite trame du cycle de la vie. Une chose presque inexistante dans le fatras général des passions et des évènements. Ils l’attrapaient et le décortiquaient. Et ces compositions qui s’inspiraient d’un rien s’avéraient être parfois des chefs-d’œuvre. Ils l’attiraient, ces poèmes-là. » (p. 155)
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La Terre semblait encore plate alors et la nuit tombait d'un coup jusqu'aux confins du monde, là où quelqu'un de penché vers la lumière de la lampe pourrait voir des siècles plus tard le soleil rouge s'éteindre sur des ruines, pourrait voir, au-delà des mers et des ports dévastés, ces pays qui vivent oubliés du temps dans l'éclat du triomphe, dans la lente agonie de la défaite.
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Il huma encore une fois cette odeur qui le rendait fou. Vite, lentement, vite, se dit-il. La boucle de cheveux du jeune homme se trouvait tout près de lui. Lentement, plus lentement. Sa paume demeura immobile tout en poursuivant sa légère pression. Il sentait les broderies du brocart en relief dans sa peau. Quelque chose de dur, un fil d’or saillit, plus gros et comme enduit de colle. Il tendit un doigt – sous les broderies la surface était lisse, uniforme, il n’y avait pas de fil. Il tâta alentour, le rencontra, le perdit, le retrouva. C’était une veine qui traversait le tissu et qui régulièrement s’interrompait. Il la parcourut de deux doigts en tâtant à l’aveuglette. Un ferme ornement brodé chatouilla son toucher. Son émoi ne fit que croître et son pouce tritura l’étoffe avec rage.
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Comme si l'on pouvait interpréter de mille manières ces trois mots misérables ! Comme s'ils ne signifiaient pas sa mise au ban littéraire, songea-t-il et il les revit sous ses yeux tracés au crayon rouge sur l'enveloppe posée sur le bureau de Moréas. Style pauvre Maladresses. John au moins trouverait le moyen de l'apaiser. Il ne pourrait pas supporter une nouvelle nuit blanche.
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Video de Ersi Sotiropoulos (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ersi Sotiropoulos
Ersi Sotiropoulos - Eva .Ersi Sotiropoulos vous présente son ouvrage "Eva" aux éditions Stock. Rentrée littéraire 2015. Traduit du grec par Marie-Madeleine Rigopoulos. http://www.mollat.com/livres/sotiropoulos-ersi-eva-9782234076198.html Notes de Musique : ?Athena feat. André Coelho & DJ X-Acto? (by M-PeX). Free Music Archive.
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