C'est 1789, c'est 1792 qui ont fait la France actuelle. Le pays devient une nation en proclamant la République et en inscrivant au fronton de ses monuments : Liberté, Égalité, Fraternité. Idéal trahi dans les faits ? Tous les mythes finissent par être trahis dans la réalité et ce n'est peut-être pas cet échec qui importe le plus. Une fois créé, le mythe continue d'agir, de se développer, et tous les rêves d'une république universelle, égalitaire et fraternelle en découlent.
Espagnol, je le suis redevenu en France par fidélité à mes origines. Aussi, se fondant sur mon nom et sur le fait que j'ai situé beaucoup de mes livres en Espagne, certains me considèrent-ils comme un auteur étranger d'expression française. Erreur excusable, mais erreur tout de même.
Sa musique pleure et rit en même temps, ses danses miment l'abandon et le refus, le bonheur et le malheur de vivre, la joie d'aimer et l'impossibilité d'aimer vraiment ; ses poètes, dans une langue qui allie la précision à la plus haute abstraction, le trivial au sublime, célèbrent l'amour éperdu des formes et de ses illusions.
Les idées ne divisent pas, elles ne partagent pas : elles excluent. Car il ne saurait y avoir deux vérités. Dès lors qu'on possède « la » vérité, le reste n'est que folie, aberration, perversion intrinsèque.
La défaite et la perte des colonies, en les délivrant de l'enchantement, leur rendirent brusquement la vue. Et ce qu'ils découvrirent acheva de les désespérer. Ils eurent si mal à l'Espagne, à des degrés divers, qu'ils n'en guérirent jamais tout à fait.
Michel del Castillo vous présente son ouvrage "Mamita" aux éditions Fayard.