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EAN : 9782290148686
249 pages
J'ai lu (07/10/1999)
4.03/5   193 notes
Résumé :
Géologue, naturaliste d'une longévité et d'une endurance peu communes, Théodore Monod parcourt depuis soixante ans sa terre de prédilection : le Sahara. Le jeune savant nous entraîne ici dans ses premières Méharées : au cours de ces longs raids à dos de chameau, il va couvrir jusqu'à six cents kilomètres à travers la Mauritanie ou le sud marocain. Mais bien plus que la performance, c'est la nature qui l'intéresse : falaises, sables et pierres ; scorpions, serpents o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Théodore Monod, océanographe devenu saharien nous fait partager sa passion du désert. Demeurant navigateur mais ayant changé de monture ; troquant son bateau pour les méharis, il traverse cet univers impitoyable.

Chercheur de cailloux, de traces laissées par les hommes, de tessons de poterie, « Sautillant pieds nus dans des touffes de cram-cram, généreusement chargées d'épillets mûrs à point aux mille aiguillons barbelés, les poches gonflées d'excréments secs et crayeux de crocodiles en guise de pièces à conviction. »

Explorateur infatigable, il nous raconte son désert avec humour et beaucoup d'humilité. Il nous parle cette vie sauvage, élémentaire, dépouillée, désagréable, mais saine. Une vie qui ne confond pas l'accessoire et l'essentiel, comme dans nos sociétés « civilisées ».

Le désert est pour lui aussi la joie de la découverte. Il veut y aller voir de ses yeux, avec son marteau, son calepin et son anéroïde. Voyageur qui apprécie l'immensité, les horizons sans limites, qui lui donnent un sentiment de liberté.
Ce marcheur du désert reçoit en échange de ses efforts une leçon d'humilité. L'homme est remis à sa juste place, cohabitant avec les bêtes, combattant l'hostilité de la nature, spectateur et non « Roi de la création ».

J'ai aimé découvrir cet homme humble, drôle, tolérant et profondément humaniste, ainsi que sa passion pour ce désert qui sait rester beau dans son extrême dépouillement ; « un endroit qui est propre et qui ne ment pas ».

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« Alors la nuit quand je dors
Je pars avec Théodore
Dehors, dehors, dehors, dehors
Marcher dans le désert
Si loin de la nature ici
Le coeur durcit

Chercheur de trésor
De brindilles et de phosphore
D'amours humaines et d'effort
Chercheur de trésor
Il faut un minimum
Une bible, un coeur d'homme
Un petit gobelet d'aluminium. »

(Alain Souchon- »La vie Théodore »)

Le livre culte du légendaire Théodore Monod (1902-2000), homme de science, géologue, botaniste, paléontologue ; son camp de base était le Muséum d'Histoire Naturel à Paris.

Homme de Dieu, son Église fut le désert saharien qu'il vénéra au fil de ses explorations avec cet humanisme profond.

Le grand homme a plus de 90 ans marchait encore dans le désert. Il marchait, marchait, pour retrouver une fleur aperçue une fois par hasard, aussi à la recherche d'une météorite fabuleuse qui aurait percuté la Terre du côté de Chingetti en Mauritanie...

On pense à cet « Homme qui marche », sculpture de Giacometti, telle que Lydie Salvayre l'a approchée le temps d'une nuit dans son « Marcher jusqu'au soir ».

« Mais quel est celui qui marche en plein soleil
Noir et d'autant plus que forcit la lumière ?

Courage : l'homme c'est ça
L'Atroce qu'ont eut appelé
pour un peu l'Albatros

Pures plaines de juin vents nomades
Brunes terres frayées que nous avons gravies

Altérées d'une infime étincelle de mont Thabor

Mais qu'est ceci qui tout bas vagabonde et frétille
Comme frisson qui nous viendrait d'un autre monde ?

Courage : la mort c'est ça
Dans le coquelicot
et dans la fine fine camomille »

(Odysseus Elytis « Axion Esti suivi de L'arbre lucide et la quatorzième beauté »- « A rebours » p. 203 et 204)

Théodore Monod retranscrit avec « Méharées » des flagrances et méditations issues de ses lumineuses explorations au long cours dans le Sahara, pendant ces années 20 et 30 du siècle précédent ; cette immense région était encore largement « terra incognita » au début de ce siècle. « Le travail scientifique en est encore au stade de l'exploration. » (p. 59)

Une chose est de dessiner des cartes, une autre est de connaître in vivo le terrain. « Il faut reconstituer l'histoire du sol » (p. 160), collecter les «pièces à conviction ». Il fut ainsi le premier avec ses compagnons à traverser le grand reg du Tanezrouft en 1936 dans un itinéraire de 400 kms sans eau.
Grâce à ses investigations, la connaissance de ces territoires immenses progressa considérablement. Il demeure ainsi établi que le Sahara ne fut pas toujours ce désert infini et qu'il connut un environnement où une vie végétale, animale, humaine purent prospérer dans des conditions beaucoup plus favorables. (« Les preuves de ce changement abondent. » p. 120 et 121) Ce constat d'impermanence, comme dirait un sage bouddhiste, ne peut manquer d'interpeller profondément tout esprit éveillé, tant sur le plan scientifique qu'à un niveau spirituel.

On se glisse dans ces horizons d'absolu, on est envoûté, même si on sait que chaque jour n'est pas fête ; maintes anecdotes rappellent que ce sont des territoires extrêmes, farouchement hostiles ; la dureté, la précarité des conditions de (sur)vie sont le quotidien. Mais ce qui rend aussi attachant l'homme sur ce point, c'est que ces anecdotes sont écrites avec humilité, humour, pas du tout pour prendre la pose du guerrier. L'homme n'est que toléré, il n'y a pas d'espace pour les egos boursoufflés.

« Là-bas, (dans le monde « contrôlé » par l'homme) c'est une nature dont nous exigeons un esclavage, une nature élaguée, mutilée, muselée, taillée, alignée, asservie ; ici, nous ne sommes que des hôtes, sans la moindre voix au chapitre, ignorés avec une sereine indifférence, ou provisoirement tolérés ; ici, ce n'est pas en notre honneur que fonctionne la machine et nous y sommes guère le centre du monde ; il est bon, parfois, de se l'entendre répéter par quelque coin de la nature sauvage, vierge et qui ne ment pas. » (p. 176)

« Leçon d'humilité, cette existence de cloporte collé au sol, cette fraternelle cohabitation avec les bêtes desquelles nous reprenons place (…) nous sommes simplement spectateurs d'une pièce qui ne nous est nullement destinée. Une fameuse douche sur notre naïf orgueil de « Roi de la Création »…. » (p. 305)

Et le ciel peut consoler de la terre :

« Sur le sol, oui, mais sous le ciel : à la ville, entre nos parquets et nos toits, on n'a ni l'un ni l'autre ;
ici on a l'un et l'autre, le second, par la splendeur de ses consolations, vous venge parfois du premier qui manque, à tous les sens du mot de tendresse. »
(p. 305)

En cheminant dans ces pages de Théodore Monod, impossible de ne pas penser, ressentir la présence d'Isabelle Eberhardt (1877-1904) qui avait également fait du désert saharien sa patrie, son lieu d'éveil.
Certes, sa porte d'entrée pour sillonner le désert ne fut pas la science, certes son Dieu ne fut pas le même (?) que celui de Théodore Monod... mais dans ses illuminations, ses extases, sa quête d'absolu divin et jusque dans son style d'écriture, un jeu de miroirs, une quasi mise en abîme entre les deux sages !! (notamment p. 32, 33, 34)
On rêve d'une rencontre qui n'eut pas lieu, Isabelle est décédée ce 21 octobre 1904, à 27 ans (oui comme nos rock stars légendaires…) à Aïn Sefra en Algérie, emportée par un violent débordement de l'oued. Morte noyée dans le désert….Elle y repose toujours pour l'éternité. Nul doute qu'ils se seraient fraternellement reconnus. Curieusement, elle n'est pas mentionnée dans « Méharées », en revanche ce drame d'Aïn Sefra est expressément cité (p. 190).

En lisant cet ouvrage, impossible aussi de ne pas constater, s'il en était besoin, qu'en dépit d'un matraquage médiatique, ce n'est pas Sylvain Tesson qui a créé le personnage de l'explorateur-écrivain-méditatif, comme s'il était devenu LA référence dans cette catégorie.

Outre Théodore Monod, on peut légitimement lui préférer pour plusieurs raisons, Alexandra David Neel (1868-1969), Isabelle Eberhardt, Jacques Lacariére (1925-2005), ce dernier également authentique marcheur, auteur notamment du magnifique « Eté grec », traducteur de Sophocle
Aujourd'hui les explorateurs, style Sarah Marquis (cf. « Sauvage par nature »), « performent », doivent justifier les financements de leurs sponsors. La Nature n'est devenue qu'un faire valoir pour honorer leurs contrats marketing.

Déjà, Théodore, visionnaire, pressentait les dérives marchandes, les individus en quête de gloire :

« La recherche scientifique au Sahara a désormais besoin d'un plan de travail, et l'effort prolongé que l'exécution de celui-ci implique, exige une solide organisation. Elle doit échapper à la fantaisie des initiatives individuelles. (…)
Faute de quoi « le plus beau désert du monde » risque de demeurer longtemps encore le monopole de touristes en mal d'exotisme, de journalistes en quête de papiers « sensationnels », des automobilistes pourchassant les « records » ou de vaillants Nemrod massacrant les dernières gazelles, fermé au travail scientifique sérieux, méthodique et compétent. Dommage. » (p. 61)

Alors que nous traversons un désert spirituel dans notre société contemporaine, les assoiffés de lumière médiatique, d'honoraires à tout va, sont priés de passer leur chemin.

Marcher dans notre désert...avec Théodore et quelques autres...
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Je ne suis ni un trekkeur ni un navigateur solitaire et pourtant Monod m' a emmené dans l'immensité, la chaleur de ses voyages.

Fait de chroniques disjointes, ce livre nous fait traverser les déserts et nous entraîne dans des contrées colorées, sèches et aventureuses. La traversée, pourtant monotone, ne se répète pas, émaillée d'anecdotes, de descriptions toujours variées.

Le vocabulaire sophistiqué, technique ou exotique contribue à nous dépayser. le style donne sa place à la dérision, clin d'oeil pour nous rappeler que l'auteur n'est pas un surhomme.
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Marin, c'est sur les dunes qu'il a choisi de naviguer. Savant, il a contribué à à éclaircir le mystère saharien. Histoire, botanique, géologie, il a grandement comblé le vaste blanc qu'était le Sahara des cartes des années 1930. Comme un vrai Saharien, il a choisi le seul véhicule capable de le franchir sans (trop) d'encombres : le chameau.
Il nous livre ses premières pérégrinations désertiques, ses découvertes parfois surprenantes (le Sahara fut un jour vert et lacustre), les problèmes qui surgissent (eau, blessures...) avec un humour discret et parfois un peu d'autodérision. Et surtout son amour du désert, vie à l'opposée de celle d'Europe, qu'il juge futile, coupée de la nature (destruction des fonds océaniques, déjà ; claustration), sur la voie de la surconsommation (nourriture, objets.) Ces réflexions, datant des années 1930, m'ont semblé très contemporaines (écologie, nature, nourriture) Il est pour un mode de vie plus frugal, presque végétarien, plus de respect et de contacts avec la nature.
80 ans plus tard, voyez où nous sommes...

PS : la carte du Sahara de mon édition (Arthaud poche) est quasi illisible. Ce n'est pas très agréable, d'autant que je ne connais pas la topographie des lieux. J'espère que celle de l'édition Babel est mieux imprimée...
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Incontournable! (je déteste cet adjectif) . Comment, après plusieurs voyages en contrées désertiques, ai-je pu passer à côté de ce livre? peut être étais-je impressionnée par l'envergure de l'auteur.
C'est avec un plaisir sans mélange que je goûte cette lecture.
si la monotonie du désert effraie certains, ce livre est tout sauf monotone! Chaque chapitre est écrit sur un ton, un style différent. Tour à tour, le géologue, le naturaliste prend la parole et jamais de façon pédante, toujours accessible et souvent drôle; Puis il convoque la Bible, dans ce qu'elle livre de plus documentaire sur la vie des nomades qui n'a pas tellement changé, Ensuite l'ethnologue cherche les pétroglyphes parfois des graffitis modernes, interroge des touaregs sur des langues en voie d'extinction. Tantôt il raconte un service militaire comme méhariste avec l'absurdité militaire sous la plume d'un pacifiste. Roman d'aventure, ce celui qui rencontre des crocodiles, collectionne leurs crottes fossilisées, prend un bout de bois pour une vipère mais se fait piquer par un scorpion.
que d'aventures divertissantes!
Il va bien falloir que je rende le bouquin à la bibliothèque, mais je crois que je vais l'acheter!
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Ils ne comprennent pas, ils ne peuvent pas comprendre que l'on puisse se préoccuper d'autre chose que de ce qui se mange ou se vend; l'hypothèse est absurde, invraisemblable. Alors ? Alors, ou bien, de ces cailloux, le mystérieux voyageur, qui échappe aux classifications usuelles - n'étant ni caporal, ni capitaine, ni boutiquier - va tirer de fabuleuses richesses, de l'or, une fortune, ou bien, tout simplement c'est un 'majnoun', un fou.
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Au lieu de chercher dans la prohibition islamique prétexte à plaisanteries plus ou moins spirituelles, au lieu de nous réjouir publiquement, avec une presse vendue à la cause du vin "national", des progrès de la consommation des boissons fermentées ( c'est à dire en français, de l'alcool et de l'alcoolisme) en pays musulman, sachons admirer un grand exemple et renonçons au fallacieux espoir que la vue d'un sous-officier ivre soit toujours de nature à rehausser, aux yeux de l'indigène saharien, le prestige du "chrétien" et du "civilisé".
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Dans tous les pays du monde, et de tout temps, les gamins , les désœuvrés, les amoureux et les artistes ont tenu à décorer les murailles, naturelles ou non, les troncs d'arbres, les bancs , les pupitres, les portes, les piliers, les nefs - d'église et de mer - , toutes les surfaces disponibles.
Des gribouillis de l'écolier...à Michel-Ange... en passant par les silhouettes de bisons tracées par les hommes des cavernes...la tentation artistique est irrésistible.
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Je fis halte et interrogeai,
mais à quoi bon interroger
Des choses muettes et immuables
qui parlent un langage inconnu ?

Labib BEN RABI'A

" ... Autre bienfait du désert : un certain retour à la nature, mais sans romantisme, sans effusions lyriques, sans niaiseries sentimentales.
Un changement de rythme d'abord : après celui de la vie " civilisée " - ou prétendue telle -, artificiel, décalé, celui que le soleil impose à tout le monde vivant, avec la régulière alternance de la lumière et des ténèbres.
A ce rythme nous obéirons nous-mêmes, nous endormant la nuit, nous levant avec l'aurore.
Présence retrouvée aussi de l'écorce terrestre, au ras de laquelle nous allons vivre; marchant, assis, couchés, nous conservons avec le sol un contact direct, sans intermédiaire : il faut avoir pataugé dans le sable, à longueur de journée, s'être déchiré les doigts de pied dans la caillasse, avoir dormi à même le roc, pour comprendre ce que cela signifie. Aussi, le point de vue du piéton n'est-il pas celui de l'aviateur, qui voit les choses de plus haut, et, celles de la terre, plus mal.
Leçon d'humilité, cette existence de cloporte collé au sol, cette fraternelle cohabitation avec les bêtes dans les rangs desquelles nous reprenons place, pour découvrir, dans notre combat contre l'hostilité d'une nature terriblement inhumaine, que nous sommes simples spectateurs d'une pièce qui ne nous est nullement destinée. Une fameuse douche sur notre naïf orgueil de " Roi de la Création "

Sur le sol, oui, mais sous le ciel: à la ville, entre nos parquets et nos toits, on a ni l'un ni l'autre; ici, on a l'un et l'autre, le second, par la splendeur de ses consolations, vous vengeant parfois du premier qui manque, à tous les sens du mot, de tendresse.
Le ciel consolant du sol ? Seulement ? C'est peu dire s'il faut y voir la constatation résignée d'une irréductible hostilité. Les beautés du ciel venant éclairer, adoucir les rigueurs d'un sol qu'il s'agit non d'oublier mais d'accepter et de vaincre, le sol transfiguré par le ciel ? A la bonne heure ! Cette fois nous sommes d'accord. Et le programme, d'ailleurs, ne s'appliquera plus au seul Sahara ... "
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D'aussi prodigieux changements dans l'aspect d'un pays donnent à réfléchir et parlent singulièrement à l'imagination : le vertige du temps, comme celui de l'éternel devenir des choses matérielles, vous prend aux entrailles. Oui, comme dit l’Écriture, "la figure de ce monde passe..."
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