C'est en lisant le synopsis qui me paraissait intéressant que j'ai eu envie de découvrir cette autobiographie. Je l'ai donc achetée et je peux vous dire que je ne regrette absolument pas mon choix. Que la personne qui me l'a vendue en soit remerciée car sans sa publication sur une célèbre application, je n'aurais jamais entrepris cette lecture puisque je n'en connaissais pas l'existence.
Je situais bien évidemment
Abd al Malik « l'artiste » au style musical mêlant rap, jazz et slam mais pas l'écrivain au talent indéniable. Faute avouée est à moitié pardonnée…
L'auteur, de son vrai nom Régis Fayette-Mikano, retrace son parcours d'enfant d'immigrés noir, élevé par sa mère, catholique, avec ses deux frères dans la cité du Neuhof à Strasbourg.
Au commencement, il nous explique que bien que né en 1975 à Paris d'un père haut fonctionnaire congolais, il a vécu dans un premier temps avec sa famille à Brazzaville. Son enfance faite d'insouciance va basculer lorsque ses parents divorcent après un retour en France en 1981 où ils intègrent un appartement HLM dans la région Alsacienne.
En quête d'argent facile, son quotidien alterne entre les vols, le deal, les problèmes de drogue et son groupe de rap. On pense, dès lors, que la grande délinquance lui est fatalement promise avec un aller sans retour, si j'ose m'exprimer ainsi. Ce ne sera pas le cas. Pourquoi ? Tout simplement, parce qu'il a une chance : Il est doué pour l'école et aime ça. On apprend que cet excellent niveau scolaire doublé d'un travail intense lui a permis de fréquenter les meilleurs collèges et lycées privés catholiques mais aussi de se démarquer de ses collègues de quartier.
Quelques années plus tard, il décide de se convertir à l'islam quand il voit la majorité d'entre eux disparaître dans les abîmes de l'alcool, de la drogue dure, de la maladie ou de la prison.
Dans la deuxième partie qui parle de sa reconversion, notre écrivain nous offre une plongée dans les différents courants de cette religion. Il nous révèle qu'après avoir pratiqué un islam fondamentaliste, aidé par son amour pour la littérature et la philosophie, il va prendre du recul et réfléchir sur son cheminement spirituel pour embrasser finalement le soufisme.
La suite vous tend les bras…
Une fois n'est pas coutume, je vais aborder en premier le point de cet essai qui est, à mon sens, négatif :
Même si l'exposition de son parcours religieux est intéressant et indispensable à la bonne compréhension de l'histoire, je l'ai trouvée un peu longue et je me suis ennuyée par moment.
Plus de concision aurait été bénéfique.
Passons au positif :
Ce récit est avant tout une victoire contre l'adversité et un appel à vivre ensemble.
J'ai été charmée par l'authenticité de son discours vis-à-vis de la France.
Je reconnais avoir vu l'islam autrement quand il précise que c'est grâce à lui qu'il aime son pays.
« Soyons tous ensemble en harmonie que l'on donne ou qu'on reçoive que l'on reste ami
Pour toi et moi je prie que Dieu bénisse la France c'est un si beau pays ». Dans cette citation, tout est dit.
J'ai aimé la sincérité de sa foi basée sur l'amour.
Au fil des pages, on découvre des paroles « sages », sans polémiques, extrêmement réfléchies et sensées.
Ce monsieur est quelqu'un de très intelligent. Il porte un regard aiguisé sur les comportements humains et notre belle nation.
J'ai été impressionnée par la qualité de l'écriture avec un style qui me rappelle un peu celui de
Grand Corps Malade dans son livre « Patient » Plume claire, limpide, sans fausse pudeur. Un peu poétique.
Je vous incite vivement à découvrir cet hymne à la tolérance. Même par curiosité, allez-y, vous ne serez pas déçus !
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