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EAN : 9782226173126
204 pages
Albin Michel (28/02/2007)
3.63/5   161 notes
Résumé :
Il a connu tout ce qu'un fils d'immigrés, Noir, pauvre, élevé par une mère seule avec six frères et soeurs, peut connaitre, de la délinquance des cités : vols et trafics en tous genres, argent facile, frime et rapports de force, sans oublier les proches tués par balles, morts d'overdose, ou qui ont sombré dans le fanatisme. Converti à l'islam - ou plutôt à cet islam obscurantiste qui sévit dans certaines banlieues -, il a parcouru les routes de France pour prêcher d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Abd al Malik est un artiste talentueux, animé par une passion évidente et communicative que l'on ressent dans toutes ses prestations médiatiques.

de lui, plus que sa discographie, que je connais que trop parcimonieusement, j'avais lu il y a quelques années Qu'Allah bénisse la France qui retracait son histoire et son parcours du slammeur de la cité du Neuhof au Zénith de Paris. Une édifante et convaincante histoire vraie qui servait une vision personnelle et sincère, inscrite dans l'éternelle course à l'authenticité du récit de banlieue.

A la fois manifeste contre les épreuves et l'adversité et un appel à vivre ensemble dans une France pas toujours tolérante envers ses générations d'immigrés, ce livre est une belle réussite!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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On quitte le roman petit à petit pour entrer dans le témoignage et achever dans la profession de foi qui recolle, par son côté mystique au récit ; c'est tant mieux, les chapitres du centre m'ont paru trop quotidiens pour que je puisse m'y engager. Le mode de découverte de l'universel est surprenant et original - et l'auteur a dix ans d'avance sur Augustin qui n'a eu sa révélation qu'à quarante ans... Il est par ailleurs saisissant que, de ce que l'auteur en dit, le comportement qu'il a eu dans son adolescence indique qu'il a toujours su ce qu'il a découvert et su verbaliser plus tard. Le livre donne une version plus sereine, peut-être plus libre, plus ouverte, que celle que j'avais d'Al Ghazali... - même si l'on garde une gêne de cette manie à insérer des "psl" à toutes les pages. Les rapports entre les communautés musicale et islamique en France sont aussi intéressants à aborder et révèlent sans doute une complexité immense qui n'est que synthétisée ici, on comprend l'avertissement de départ - un texte intéressant même si l'ensemble reste centré sur l'auteur dans une forme d'autosatisfaction et d'attraction - que doit sans doute produire toute personne qui vit de sa production artistique. A lire comme un roman, pour que l'on mette de la distance sans laquelle la lecture perd tout intérêt à mon sens (et pose la question de la délinquance, de la situation actuelle de l'auteur, de la véridicité, etc. toutes ces questions qui viendraient réduire le texte en l'insérant trop dans la réalité).
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Récit autobiographique d'un enfant qui a grandi en grande partie en France dans une cité de Strasbourg.

C'est un parcours extrêmement intéressant que livre l'auteur sur les valeurs qui traversent les gamins de ces quartiers. le parcours argent/délinquance qui évolue vers la rédemption/religion/intolérance . Pour lui en plus il y a l'école et la musique puisque brillant il a pu être mis à "l'abri" dans une bonne école. Sa rencontre sa recherche spirituelle au travers de l'Islam occupe une grande partie du livre et j'ai retrouvé au bout du bout, après des détours vers un islam sectaire, celui des convertis et de ceux qui se béquillent dans l'intolérance, cet islam généreux que j'avais découvert avec Hampaté Ba dans Amkoullel l'enfant Peul .

Athée et républicaine convaincue ainsi que vieille institutrice à la retraite, je lis aussi autre chose dans ce récit. Il y a une faille politique dans l'échec de ses gamins qui meurent à la pelle et je ne crois pas que ce soit qu'une question d'argent . Il y a sans doute plusieurs causes, l'éclatement des familles sur de nouvelles normes culturelles et sociales et le manque d'accompagnement des familles. Les MJC, les colonies de vacances , emmener gamins et familles au théâtre , tout cela semble bien rare. L'école piétine et ne réussit pas à mettre en avant ceux qui réussissent ni à éviter ceux qui échouent .Et puis après l'aide financière, l'accompagnement culturel et social et l'école, il reste quelque chose qui échappe à la raison immédiate, pourquoi lui et pas ses frères, quelle rencontre, quelle relation , quel désir posé sur lui a fait qu'il a pu se servir de son intelligence ...
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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C'est en lisant le synopsis qui me paraissait intéressant que j'ai eu envie de découvrir cette autobiographie. Je l'ai donc achetée et je peux vous dire que je ne regrette absolument pas mon choix. Que la personne qui me l'a vendue en soit remerciée car sans sa publication sur une célèbre application, je n'aurais jamais entrepris cette lecture puisque je n'en connaissais pas l'existence.
Je situais bien évidemment Abd al Malik « l'artiste » au style musical mêlant rap, jazz et slam mais pas l'écrivain au talent indéniable. Faute avouée est à moitié pardonnée…
L'auteur, de son vrai nom Régis Fayette-Mikano, retrace son parcours d'enfant d'immigrés noir, élevé par sa mère, catholique, avec ses deux frères dans la cité du Neuhof à Strasbourg.
Au commencement, il nous explique que bien que né en 1975 à Paris d'un père haut fonctionnaire congolais, il a vécu dans un premier temps avec sa famille à Brazzaville. Son enfance faite d'insouciance va basculer lorsque ses parents divorcent après un retour en France en 1981 où ils intègrent un appartement HLM dans la région Alsacienne.
En quête d'argent facile, son quotidien alterne entre les vols, le deal, les problèmes de drogue et son groupe de rap. On pense, dès lors, que la grande délinquance lui est fatalement promise avec un aller sans retour, si j'ose m'exprimer ainsi. Ce ne sera pas le cas. Pourquoi ? Tout simplement, parce qu'il a une chance : Il est doué pour l'école et aime ça. On apprend que cet excellent niveau scolaire doublé d'un travail intense lui a permis de fréquenter les meilleurs collèges et lycées privés catholiques mais aussi de se démarquer de ses collègues de quartier.
Quelques années plus tard, il décide de se convertir à l'islam quand il voit la majorité d'entre eux disparaître dans les abîmes de l'alcool, de la drogue dure, de la maladie ou de la prison.
Dans la deuxième partie qui parle de sa reconversion, notre écrivain nous offre une plongée dans les différents courants de cette religion. Il nous révèle qu'après avoir pratiqué un islam fondamentaliste, aidé par son amour pour la littérature et la philosophie, il va prendre du recul et réfléchir sur son cheminement spirituel pour embrasser finalement le soufisme.
La suite vous tend les bras…
Une fois n'est pas coutume, je vais aborder en premier le point de cet essai qui est, à mon sens, négatif :
Même si l'exposition de son parcours religieux est intéressant et indispensable à la bonne compréhension de l'histoire, je l'ai trouvée un peu longue et je me suis ennuyée par moment.
Plus de concision aurait été bénéfique.
Passons au positif :
Ce récit est avant tout une victoire contre l'adversité et un appel à vivre ensemble.
J'ai été charmée par l'authenticité de son discours vis-à-vis de la France.
Je reconnais avoir vu l'islam autrement quand il précise que c'est grâce à lui qu'il aime son pays.
« Soyons tous ensemble en harmonie que l'on donne ou qu'on reçoive que l'on reste ami
Pour toi et moi je prie que Dieu bénisse la France c'est un si beau pays ». Dans cette citation, tout est dit.
J'ai aimé la sincérité de sa foi basée sur l'amour.
Au fil des pages, on découvre des paroles « sages », sans polémiques, extrêmement réfléchies et sensées.
Ce monsieur est quelqu'un de très intelligent. Il porte un regard aiguisé sur les comportements humains et notre belle nation.
J'ai été impressionnée par la qualité de l'écriture avec un style qui me rappelle un peu celui de Grand Corps Malade dans son livre « Patient » Plume claire, limpide, sans fausse pudeur. Un peu poétique.
Je vous incite vivement à découvrir cet hymne à la tolérance. Même par curiosité, allez-y, vous ne serez pas déçus !

Lien : https://www.instagram.com/li..
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Ce livre retrace le parcours du rappeur connu sous le nom d'Abd al Malik , de son enfance en tant que fils de parents congolais dans la cité du Neuhof près de Strasbourg jusqu'à l'âge adulte et sa conversion à l'Islam.

Abd al Malik dévoile ici les interrogations et les doutes qui l'ont poussé à chercher à tout âge des réponses, qu'il a pour la plupart trouvé en embrassant l'islam.
Son chemin est particulier. A la fois jeune délinquant des cités et élève brillant passionné par la philosophie et la lecture en général, puis musulman tout en étant rappeur.
Ces dualités semblent l'avoir rendu plus critique par rapport au monde qui l'entoure et lui ont permis plusieurs fois d'éviter de sombrer dans des extrêmes qu'il a pourtant côtoyés et dans lesquels il a vu se perdre certaines de ses connaissances: enfer des drogues, islam radical ...
D'un autre coté ces dualités le déchirent, il ne trouve sa place nulle part , jusqu'à sa rencontre avec le soufisme dans lequel il trouvera l'ouverture d'esprit et le message de paix et de spiritualité qu'il cherchait depuis longtemps.

J'avoue ne pas avoir tout compris de la dernière partie sur le soufisme, car je ne connais pratiquement rien de ce courant , mais je comprends bien le cheminement intérieur qui a fait d'Abd al Malik ce qu'il est aujourd'hui et ce qu'il exprime à travers ses textes (de rap).
Cet homme représente à lui seul une grande diversité : français issu de l'immigration , ancien jeune des cités, rappeur, philosophe, musulman ... et je le remercie pour son texte, cette grande ouverture d'esprit et son esprit critique avisé mais pas nullement condescendant.
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Je me rappelais le silence interloqué du juif Ioubavitch à qui nous nous étions adressés quand nous étions perdus. Oui, en vérité, c’était bien un juif à qui j’avais demandé pour la première fois le chemin de la mosquée !
Jusqu’alors, les juifs étaient une réalité et une culture trop éloignées de moi pour que je m’y intéresse, et jusqu’à présent je n’en connaissais quasiment aucun, à part ceux que j’avais rencontrés dans le monde de la production musicale, et avec lesquels je m’étais d’ailleurs très bien entendu. Il m’était arrivé de capter dans certaines mosquées des propos plus ou moins antisémites, mais je n’y prêtais pas plus attention qu’aux autres manifestations de la bêtise humaine, comme les propos anti-turcs, anti-asiatiques ou anti-noirs que j’entendais quotidiennement. J’avais bien eu l’occasion de lire Primo Levi, étrangement, je n’avais jamais fait le lien dans mon esprit entre cette horreur absolue de la Shoah et l’antisémitisme verbal que j’avais pu constater chez mes compagnons de jadis. Au cours du séminaire de Paris, cependant, j’avais compris que l’anéantissement d’un peuple s’origine dans des actes et des paroles qui paraissent tout à fait banals et qui véhiculent en fait une idéologie mortifère.
[181/182].
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Je comprends à présent . Je comprends qu’être une femme ne soit pas évident. Qu’être rabaissée, réduite, bafouée en permanence d’un regard, d’une parole ou d’un sous-entendu graveleux, soit tout simplement intolérable. L’homme s’octroie la force et le pouvoir : la belle affaire ! Ma mère avait quitté en larmes sa famille, ses amis, un travail, pour débarquer par amour dans un pays qu’au départ elle n’aimait absolument pas et dans lequel elle s’était ensuite retrouvée seule, sans situation, à élever plusieurs enfants sans jamais se plaindre. Même dans un dénuement extrême, elle avait toujours pu trouver en elle la force de ne jamais baisser les bras et d’inculquer des valeurs à ses enfants qui, ainsi armés de l’amour d’une mère contre les pressions de la rue, allaient malgré tout s’en sortir. Elle a réussi spontanément, faisant front contre ses propres tourments, là où beaucoup d’hommes ont échoué, là où de nombreux hommes ne parviennent qu’après une longue vie passée à assumer péniblement leurs erreurs. Combien d’hommes peuvent être à la fois un père et une mère pour leur enfant ? Ma mère l’a été comme de nombreuses autres, par nécessité, à travers le globe… Je l’aime, ma maman.
[p143/144].
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La vie de ces expatriés du Congo et du Zaïre oscillait entre vice et vertu, entre espoir et résignation. Pour la plupart la France était un théâtre, une scène figée, où ils étaient à peine acteurs ; eux n’étaient plus que des bouts d’Afrique vidés de son esprit et jetés à la dérive. C’est sur le terreau de la cité, en me nourrissant de cette culture aliénée, que je devais grandir.
Après le départ définitif de mon père et la naissance de Stéphane, il devint rapidement évident que c’était dans ce quartier où cohabitaient plusieurs communautés - principalement marocaine et turque - que le destin de ma famille allait se jouer. Aussi, désormais loin du Congo, ma mère se rapprocha de sa terre d’accueil ; elle voulait que l’on aime ce pays parce qu’elle savait que nous n’allions plus revoir le sien. Elle me répétait souvent que, si je l’aimais sincèrement, la France ne pouvait que m’aimer en retour : « C’est seulement dans l’amour que pourront naître les opportunités », avait-elle aussi coutume de me dire. Sans doute croyait-elle qu’à travers moi pourraient se réaliser certaines de ses espérances…
[p20/21].
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Ce jour-là, je déambulais dans les rues du Plessis-Robinson où vivait ma « famille parisienne », et j’exposais à Frédéric ma théorie sur le malheur des cités. Le Plessis n’était pas la zone, il constituait pour moi un répit émotionnel et physique, et pour la première fois, je me penchais ouvertement sur moi-même, sur mon sort et sur celui des miens. Il faudrait réfléchir à ce qu’est vraiment la cité, expliquai-je en substance à mon cousin, il faudrait comprendre et faire comprendre la désolation, la misère intérieure de ceux qui l’habitent. Je ne dis pas qu’il leur est impossible d’y vivre des moments heureux ; mais tous sont en souffrance, parce qu’ils n’ont pas choisi leur situation et qu’elle leur semble fixée pour toujours. Le drame de la cité, c’est le déterminisme, la conscience d’un destin indépassable, de là découle son malheur. La quête effrénée de l’argent, dans laquelle tous les coups sont permis, vient de là : il ne fait certainement pas le bonheur mais il donne le choix.
[p81].
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Tout me préjuge j’ai peur d’ennuyer donc je reste seul
Mais comme je sais pas vraiment ce que je recherche je feins le fun
Spleen grave et la donne rien ne me sourit
C’est comme si rien n’avait de sens qu’est-ce qui changerait ma vie
J’ai passé trop de nuits à pleurer, quand le jour va se lever ?
Comme si quelque chose en fait m’était occulté
Ce à quoi je m’accroche en sorte ne sont que des spectres
Je respecte mais ma quête va au-delà
Je suis si jeune pourquoi je me prends la tête comme ça
Quand tu penses que la plupart vit dans l’insouciance
Je suis dos au mur feignant de jouer mon propre rôle
Désaxé par rapport au pôle
J’ai peur de devenir fou par manque d’amour
La conscience n’a-t-elle pas fait sauter mon tour
Ma vie c’est juste un vêtement pour faire comme et surtout pas autrement.
[p194/195].
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