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EAN : 9782221249109
350 pages
Robert Laffont (05/11/2020)
3.93/5   47 notes
Résumé :
L’opposition entre de Gaulle et Mitterrand met dos à dos un homme qui lutte contre l’effondrement d’une civilisation et un individu qui se moque que celle-ci disparaisse pourvu qu’il puisse vivre dans ses ruines à la façon d’un satrape. Le premier donne sa vie pour sauver la France ; le second donne la France pour sauver sa vie. L’un veut une France forte, grande et puissante, à même d’inspirer une Europe des patries ; l’autre la veut faible, petite et impuissante, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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De Gaulle est né en 1890, Mitterrand en 1916
Les deux vont commencer à sortir de l'ombre vers 25 ans: le premier dans les tranchées en tant qu'officier brillant, blessé deux fois puis terminant la guerre de 14 en tant que prisonnier. le deuxième apparaît dans les années 1935 , royaliste catholique , sympathisant du mouvement d'extrême droite de la Cagoule
Le 17 juin 1940, le général refuse l'armistice, émigre à Londres et lance son fameux appel du 18 juin puis commence à organiser la résistance tout en faisant continuer le combat sur les terres africaines françaises
Mitterand le traite de déserteur et rejoint le gouvernement de vichy: il sera décoré de la francisque par le Maréchal Pétain puis deviendra résistant en .....1944!!!

J'arrêterai là la biographie historique qui serait bien trop longue et surtout accablante pour l'homme de droite François Mitterrand et trop laudative pour le général qui formera le premier gouvernement de la France libre avec les communistes, ordonnera (enfin?) le vote des femmes en 1944, graciera le Maréchal Pétain, inventera la sécurité sociale, donnera beaucoup de pouvoirs aux syndicats, ordonnera la décolonisation à marche forcée dés son retour au pouvoir en 1958 et proclamera l'autodétermination du peuple algérien (Mitterrand était un ardent défenseur de l'Algérie Française) puis se retirera en 1969 après avoir perdu un référendum où il voulait ancrer la participation dans la constitution et donner plus de pouvoir aux régions
Mittérand, élu président en 1981, mènera une politique socialiste pendant 22 mois avant de constater son échec et de nommer Laurent Fabius comme premier ministre qui enclenchera une politique économique ultra libérale; "la désinflation compétitive"

Michel Onfray organise son essai par thème ce qui, obligatoirement, engendre de nombreuses redites tant les sujets choisis sont parfois très proches.
Mais je reproche surtout à l'auteur de ne pas avoir mis en avant les zones d'ombre du général comme il l'a fait avec Mitterrand. Pourquoi avoir balayé le destin des harkis, l'émigration très mal préparée des français d'Algérie, et la répression meurtrière de la manifestation de "charonne" en 1961?
Il y a une telle différence de valeurs , de grandeur, de probité et surtout d'amour de la France et de son peuple qu'il me semble contre productif d'avoir fait de cet essai une hagiographie si manichéenne

Mais ce n'est que mon humble avis
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Implacable.
Michel Onfray nous propose un portrait croisé particulièrement instructif de Charles de Gaulle et François Mitterrand. le résultat était attendu. Il se révèle néanmoins d'une inégalable cruauté. Sa conclusion : « L'homme de Colombey était une ligne droite ; celui de Jarnac un noeud de vipères. L'un a laissé une trace dans l'histoire ; l'autre pèse désormais autant qu'un obscur président du Conseil de la IVe République. L'un a fait la France ; l'autre a largement contribué à la défaire. » Miterrandolâtres s'abstenir, Tontonmaniaques, passez votre chemin !
De Gaulle exerce une puissante fascination sur Onfray. Y a-t-il à redire à l'action qu'il a menée pendant un demi-siècle ? Il sauve l'honneur de la France en juin 40, organise la Résistance, tient tête aux Anglais et aux Américains. Il reconstruit le pays dès 1944, réunissant toutes les forces politiques derrière lui. Il redonne une force à la France avec la Constitution de la Ve république. Il décolonise, rend à la France son rang dans le concert des nations. Il développe le pays et propose une politique inspirée par le socialisme français et le catholicisme social : la participation. De Gaulle tombera en 1969, victime d'une « union des médiocres » : la droite bourgeoise, affairiste et européiste, le parti communiste, le parti socialiste « déjà instrumentalisé par Mitterrand qui veut être calife à la place du calife ».
Onfray convoque Malraux, l'ami génial du Général. Il définit un « corpus gaulliste transcendental », marqué notamment par une mystique de la France, une radicalité démocratique, un souverainisme exigeant, une école d'énergie positive, une éthique de la moralité pratique du chef et une volonté de grandeur.
Comparativement, Michel Onfray a bien du mal à définir le moindre point de doctrine mitterrandienne. On déplore en effet l'insigne pauvreté des sources à ce sujet. Triste conclusion : l'assimilation du mitterrandisme à l'opportunisme de Mitterrand paraît la définition la plus pertinente. le mitterrandisme est une aventure personnelle.
Mitterrand a été proche de l'extrême-droite avant-guerre, ce qu'il a toujours nié. Il fut pétainiste, vichyste, giraudiste. Il s'est ensuite prétendu résistant, a défendu l'Algérie française avant de déclarer avoir été anticolonialiste. Il a été anticommuniste avant de faire alliance avec le parti communiste. Il a craché sur la Constitution de la Ve république avant d'en jouir goulûment pendant quatorze ans. Il a traité de Gaulle de dictateur avant de refuser de se retirer quand, à deux reprises, les électeurs l'ont désavoué. Il a menti sur son passé, sur sa santé, sur ses familles, sur ses fréquentations, sur ses affaires. Au pouvoir, il n'a mené une politique de gauche (d'ailleurs désastreuse) que pendant 22 mois.
Onfray distribue de multiples coups de griffe. Il moque les conversations philosophantes de Mitterrand avec un vieux penseur vichyste (Jean Guitton) ou avec une « envoyée spéciale de Nostradamus » (Elizabeth Tessier). Il distingue particulièrement les journalistes serviles (Elkabbach, Duhamel, Benamou…), les politiques stipendiés (Jean Monnet), les courtisans dévots (Charasse, Lang…), les intellectuels complaisants (Sollers, Duras, Le Clézio, Kundera, Sagan…).
Par-delà les multiples témoignages et les anecdotes inénarrables, au-delà de la sévérité de ce portrait croisé, Michel Onfray constate amèrement la disparition du gaullisme. Il exprime son mépris pour les successeurs du Général (Pompidou, Chirac, Sarkozy), qui se prétendent gaullistes mais qui multiplient les renoncements de souveraineté au profit d'une Europe supranationale, libérale et pro-américaine. L'Europe gaullienne est une Europe au service des nations. L'Europe de Maastricht est un instrument de dilution des nations, dirigée par des technocrates qui écartent les peuples du pouvoir.
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Il y a longtemps que je connais le vrai personnage de cet essai : Michel Onfray. Et longtemps que je redoute de le lire. Et il y a des jours, comme ça, où l'on tente quand même. Des jours faits d'un « je ne sais quoi » (pour reprendre la formule qu'Onfray aime à montrer qu'il connaît), cet autre chose que la raison… un espoir ? Celui de trouver chez cet amoureux de lui-même plus encore que de la philosophie dont il fait son gagne-pain, quelque chose d'inédit ? Bref je m'y suis collé.

Et effectivement, attention : ça colle aux doigts… tout ce sucre dont il se badigeonne.

Et pourtant… Je ne suis on ne peut plus d'accord avec lui sur l'imposture Mitterrand comme « grand homme de notre histoire » : c'était une fichue crapule qui n'a eu de cesse de louvoyer pour atteindre le sommet, sachant se positionner selon l'angle de la lumière pour apparaître, chaque fois, en plein jour et sourire de son rictus carnassier. (Pour l'anecdote, que ne connaît pas Onfray, Mitterrand s'était fait limer les canines supérieures car elles étaient fort pointues… d'où le fait qu'en langue des signes il a d'abord été désigné par cette distinction physique). Mais la vilénie du bonhomme est depuis fort longtemps établie. Et bien mieux qu'à longueur de répétition comme le fait Onfray (si ça amuse quelqu'un, je luis propose d'essayer de dénombre les références à la francisque qu'il reçut sous Vichy… bob courage, c'est plus long que le pèlerinage de Compostelle).
Quant à De Gaulle et le paquet de cirage qu'il lui tartine à longueur de comparaison avec l'infâme, j'en suis gêné pour lui. A triple titre : 1. Une fois de plus, là non plus nous n'apprenons rien qui n'ai déjà été dit et même bien mieux rapporté ailleurs (à cet égard la comparaison avec Julian Jackson est irréalisable tant la distance entre les deux 2. Bien plus grave, nombre de faits sont passés sous silence en ce qui concerne les deux personnages, à commencer par De Gaulle ; quand ce ne sont pas des interprétations complètement délirantes qui tiennent lieu d'analyse (de Gaulle qui file à Baden Baden en 68 pour demander à Massu ce que la jeunesse veut c'est soit à hurler de rire soit à pleurer ; le contre sens sur la position de de Gaulle comme grand libérateur de l'Algérie est tout aussi grotesque – si le général n'était pas atlantiste comme chacun sait, sur ce sujet il était tout ce qu'il y a de plus attentiste (ok je sors) et a pris largement le temps de voir d'où venait le vent pour se positionner). Et 3. J'ai le sentiment que même De Gaulle (aussi imbu de lui-même que l'était Mitterrand, ne nous méprenons pas) aurait méprisé ce genre : qui ne relève pas de la biographie (on ne se décrète pas historien quand on ne fait que pomper ce que d'autres ont dit) ni du pamphlet (trop grossier), tout juste d'un essai… je préfèrerais à vrai dire, du brouillon.

Bref, on apprend bien peu (les 50 pages ont quasiment dit tout ce qu'Onfray avait à dire sur le sujet) et finalement on ne fait que lire à quel point le prétendu biographe (bien qu'il essaie de nous faire croire qu'il a cédé aux avances répétées de son mentor Jerphagnon – là aussi quel manque de modestie c'est pitoyable), est d'une prétentions rare et d'un élitisme puant : ses références littéraires, philosophiques, culturelles, ses jugements de valeur surtout, d'ailleurs eux aussi très répétitifs sont une mise à distance de son lecteur qui frise l'injure. Non seulement on apprend bien peu mais Onfray n'est pas plus historien que biographe : ses prises de positions sur la résistance et les communistes par exemple sont à proprement ce qu'il n'hésite pas à qualifier chez les autres de négationnisme : Thorez n'est pas le parti communiste ; le pacte germano-soviétique n'est pas la preuve d'une convergence des idéologies et des intérêts… c'est tellement inepte qu'on ne se sait même plus pas quel bout commencer… Si peut-être quand même : monsieur Onfray, et si vous lisiez, VRAIMENT, les bons historiens sur la question ? Et après les avoir lu, juste vous taire puisque le vrai boulot aura été fait ! Ah mais j'oubliais, Onfray doit écrire ! Pensez donc, le bonhomme est tellement fier de dire qu'il a plus de 100 ouvrages à son actif… il paraît que certains disent que le nombre de pages ou de mots le fait se rapprocher de la Comédie humaine… mais pour paraphraser Marx, je serais tenté de dire que « l'histoire (à entendre ici comme discipline) se répète toujours deux fois, la première comme une tragédie, la seconde comme une farce »… en l'espèce ce serait même une grosse bouffonnerie.
Et pour continuer encore avec Marx : « j'ai dit ce que j'avais à dire, mon âme est en paix ».
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De Michel Onfray, né en 1959, philosophe libertaire et médiatique, souverainiste se définissant comme un athée chrétien, je n'avais jusqu'ici rien lu – et cela ne me manquait pas. Mais voici que j'ai reçu cet ouvrage en cadeau, connaissant mon tropisme pour le Général et mon opposition viscérale à François Mitterrand.

Bien évidemment, je n'ai pas eu de révélation sur les turpitudes de celui qui fut président de 1981 à 1995. J'avais lu dès leur parution deux ouvrages où tout était dit de la pensée profonde de celui que le Général qualifiait d'arsouille : le Noir et le Rouge de Catherine Nay (1984) et surtout Une jeunesse française de Pierre Péan (1994). J'avais même en mémoire un fait pendable qui m'avait été transmis par la fille d'une personne déportée mais dont je n'ai jamais entendu parler ailleurs ...

La surprise a été de trouver tout au long de ce livre une ferveur quasi mystique avec laquelle l'auteur traite De Gaulle. D'un penseur qui se veut classé très à gauche, cela surprend …

Mais ce livre, paru l'année de célébration du cinquantenaire de sa disparition (on oublie pas le marketing !), lui permet de régler ses comptes avec un certain nombre de personnages et de distribuer des éloges à d'autres. Il aime Malraux, il exècre Mitterrand, Jean Monnet, Claude Guy, Jacq Lang et Claude Estier, Maurice Thorez et le PCF, Sartre et Beauvoir, "Thénardiers de la philosophie" … parmi d'autres et, par-dessus tout, il vomit le traité de Maastricht.

Que disent de l'auteur ses contemporains et de son évolution philosophique ? Evelyne Pieiller estime que « l'athée farouche qu'il fut est désormais tout imprégné d'une spiritualité aussi vague que confuse ; le rationaliste qu'il se veut chante la louange de l'instinct silencieux ; le libertaire qu'il se proclame est devenu le héraut du respect des traditions. » Pour Raphaël Enthoven « Michel Onfray enfonce des portes ouvertes avec le sentiment grisant de prendre la Bastille. »

Le tout enrobé de notions philosophiques peu accessibles au grand public : le vitalisme, l'ontologie … et agrémenté de grossières erreurs typographiques – p. 306, il massacre les prénoms de Daladier et Herriot (deux Edouard !) et ampute le patronyme de Roger Frey p. 383. Glissons …

La construction choisie par thèmes tels que successivement vécus par les deux hommes conduit hélas à de multiples redites et à une orgie d'anaphores (comme dirait François Hollande, jamais cité ici). Si ma génération a eu le privilège de vivre en direct et gardé en mémoire les événements auxquels il est fait allusion, il n'est cependant pas inutile à de plus jeunes lecteurs de parcourir ces pages foisonnantes de détails, abondamment sourcées. J'ai même trouvé tout à fait opportun de définir la contextualisation de certaines paroles du Général qui ont en leur temps fait polémique car souvent mal interprétées.

En somme, pour ceux qui l'ignoraient encore, « De Gaulle a laissé une trace dans L Histoire ; François Mitterrand pèse désormais autant qu'un obscur président du Conseil de la IVème République ? L'un a fait la France ; l'autre a largement contribué à la défaire. » C'est l'auteur lui-même qui l'écrit sur la quatrième de couverture de son pamphlet.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Cet opus de Michel Onfray est sorti en librairie pour le cinquantième anniversaire de la mort de Charles de Gaulle.
Comme l'indique bien le titre, l'auteur nous raconte en parallèle des points saillants de la vie des deux anciens présidents de la République.
A l'occasion de la lecture de cet ouvrage, j'ai découvert que Michel Onffray était un admirateur du Grand Charles ... et très critique sur Mitterrand.

Le moins que l'on puisse dire, en effet, et que Mitterrand est descendu en flèche par Onfray. Il n'y a pas grand chose de positif à retirer de ce triste personnage. Bilan très négatif. Onfray nous montre que Mitterrand avait été un disciple de l'extrême droite (la remise de la francisque par Pétain n'était pas un incident de parcours) et n'est jamais devenu l'homme de gauche qu'il a prétendu être. Personnage immoral et imbu de sa propre personne.

Bilan par contre très admiratif du Général, que je connaissais mieux. le livre m'a rappelé des éléments de la vie de ce Grand Personnage de notre Histoire.

18 chapitres mettent les deux hommes face à face sur différents thèmes.
Quelques exemples donnent le ton global :
- le conjoint : l'époux (De Gaulle) et le libertin (Mitterrand)
- le malade : le probe (De Gaulle) et le menteur (Mitterrand)
- La résistance : le résistant (De Gaulle) et le pétainiste (Mitterrand)
- L'Algérie : le décolonisateur (De Gaulle) et le guillotineur (Mitterrand)


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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"De Gaulle aime...les oreilles de cochon grillées ! On ne fait pas plat plus modeste et pauvre, plus paysan et terroir que celui-ci. L'adage qui dit que "dans le cochon tout est bon" se vérifie ici puisque, outre sa viande et ses fameux jambons, on mange sa couenne et son groin, ses pieds et ses intestins, sa queue et son sang, ses poumons et son foie. C'est le plat ancestral des Gaulois qui se nourrissaient, on le sait, de sangliers que les chasseurs appellent toujours cochons. C'est également un plat clivant entre l'Europe chrétienne et occidentale et les peuples qui, pour des raisons religieuses, s'interdisent de consommer sa chair- juifs et musulmans."p.358
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Depuis la mort du général, ce sont les idées de Giscard qui gouvernent le pays: aucun président de la République depuis n'a dérogé à sa politique qui, via l'Europe maastrichtienne, fait le bonheur des Etats-Unis, donc le malheur de la France
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Le général avait dit que le peuple avait choisi d'être un petit peuple, il eut donc de petits gouvernants. Le plus petit de ceux-là eut à coeur de détruire tout ce qu'avait fait le général de Gaulle ; ce fut sa seule constance : faire que ce qui avait été grand devint petit, comme lui - il s'appelait François Mitterrand.
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Mitterrand au congrès d'Epinay qui, par exemple, en appelle à la fin du capitalisme, c'est du Feydeau ou du Labiche, comme on voudra ! le pire, c'est que la gauche prenait cette pantomine pour du Sophocle...
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"Il est dans l'ADN de l'extrême droite d'être plus souvent bravache que brave. " p.300
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Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
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*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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