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Richard Comballot (Éditeur scientifique)Olivier Girard (Directeur de publication)
EAN : 9782843440830
443 pages
Le Bélial' (25/09/2008)
3.94/5   77 notes
Résumé :
Science-fiction, fantastique et fantasy... Catherine Dufour aborde l'ensemble de ces domaines avec un égal bonheur et s'affirme ici comme une nouvelliste de tout premier plan. Au programme: des préfaces signées Richard Comballot et Brian Stableford, vingt récits dont sept inédits, une postface de Catherine Dufour, un entretien, une bibliographie exhaustive. L'Accroissement mathématique du plaisir, qui réunit vingt nouvelles dont "L'Immaculée conception", lauréate du... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Catherine Dufour, c'est l'Arsène Lupin de la littérature.

Je ne veux pas dire par là qu'elle subtilise les idées des autres, naaan ! Je veux dire qu'elle est capable de s'installer dans le style de n'importe quel auteur et de faire aussi bien voire mieux que lui.
Ce recueil de nouvelles ne contient pas moins de 21 récits plus ou moins courts. Aucun n'est le bis repetita d'un autre. Chacun a son ton, son aura qui colle à son histoire. J'en suis déconfit ! Si j'avais dû lire ces nouvelles en aveugle, jamais je n'aurais trouvé qu'elles étaient du même auteur.

Forcément, avec cette diversité on ne trouve pas son compte à tous les coups. Mon ressenti s'est pris pour une boule de flipper qui roule, bousculée de tous côtés. Parfois j'ai carrément tilté de dépit, d'autres fois j'ai fait claquer des parties gratuites de plaisir.

Parmi les tilts, je compte « Confession d'un mort », superbement écrite dans le style d'Edgard Poe mais lui ressemblant trop (je ne suis pas fan de Poe). Les circonvolutions descriptives m'ont fatigué et je l'ai parcouru en diagonale. Pire encore, « Kurt Cobain contre Dr No » que j'ai lâché dès la deuxième page, beaucoup trop allumé pour moi. J'ai également un ressenti assez moyen sur les nouvelles qui ne possèdent pas une once d'Imaginaire comme « le cygne de Bukowski » ou « Valaam ». Ben oui, quand je lis un recueil publié chez Folio SF, je veux de l'imaginaire. J'avais aussi reçu ces petites frustrations avec « Les pommes d'or du soleil » de Ray Bradbury. Ca n'empêche pas ces nouvelles d'êtres bien écrites, hein.

Parmi les réussites, il y a les histoires qui s'inscrivent dans des décors connus, marrantes et cependant un peu amères. Je pense à « Une troll d'histoire » qui est tellement dans le ton d'Alerston et Tarquin que je m'attendais à voir débouler Lanfeust ou Cixi ; à « La perruque du juge » qui nous plonge dans le monde de Peter Pan en proposant une filiation à vous faire tomber par terre avec un chanteur célèbre des années 1980 (Beat iiiiiiiiit !) ; ou au « Poème au carré » dont l'Alice rendrait des points de logique à Lewis Carroll et ferait marrer John Lennon.

Et puis il y a les deux claques. « L'immaculée conception » qui vous entraine dans le quotidien d'une femme atteinte d'une maladie non souhaitée que l'on nomme « maternité ». Au début c'est drôle, mais rapidement, sans changer de ton, ça tourne à l'aigre puis à l'horreur. Il faut avoir les nerfs bien accrochés là. Et « Mémoires Mortes », où dans un monde où toutes ses données personnelles appartiennent à des multinationales et où l'on n'a pas le droit de fermer les yeux devant les pubs (marrant, j'ai vu hier le 2ème épisode de la saison 1 de Black Mirror et c'est tout à fait pareil) une fille perd son frère dans un jeu en ligne, enquête et découvre l'horreur de l'enfance malmenée (du moins le croit-elle). Terrible !

Je crois que là où Catherine Dufour est la meilleure, c'est quand elle nous dépeint le futur proche avec un cynisme percutant. Je comprends pourquoi elle est pote avec Alain Damasio. le cynisme, c'est son Magnum 357 à elle. Il vous achève.

J'ai beaucoup apprécié ces balades. J'en remercie boudicca, Siabelle et le fantôme Walktapus qui ont fait le chemin avant moi et l'avait bien balisé.
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De Catherine Dufour, je n'avais jusqu'à présent expérimenté que deux ou trois nouvelles disséminées ici et là dans quelques anthologies. L'auteur a pourtant su s'imposer depuis plusieurs années, au point de figurer aujourd'hui parmi les auteurs incontournables des littératures de l'imaginaire. J'ai donc entrepris il y a peu de combler mon ignorance grâce à cet « Accroissement mathématique du plaisir », et quelle lecture !

Le recueil propose un assortiment de vingt-et-une nouvelles relevant tour à tour de la fantasy, du fantastique et de la science-fiction, trois genres avec lesquels Catherine Dufour semble être parfaitement à l'aise. On se plonge avec délice dans chacun des récits qui regorgent tous d'idées plus originales ou farfelues les unes que les autres. Vous êtes vous par exemple déjà demandé ce que donnerait le procès de Peter Pan (« La perruque du juge ») ? Ou le sort que subirait Alice si elle poursuivait ses aventures au Pays des Merveilles une fois l'âge de raison atteint (« Le poème au carré ») ? Ou encore ce qu'il arriverait si, tel le héros de Richard Matheson, vous vous retrouviez être le dernier homme dans un monde peuplé de vampires (« Je ne suis pas une légende ») ?

Là où Mélanie Fazi entend dévoiler la face cachée de lieux ou personnages apparemment anodins avec beaucoup de poésie (« Serpentine » ; « Notre-Dame-aux-écailles »), Catherine Dufour, elle, opte en quelque sorte pour la stratégie inverse : un ton souvent cru, des ambiances oppressantes, et surtout une cruauté sous-jacente qui donnent chaque fois un petit côté glauque ou tragique à l'histoire. C'est le cas pour « Le sourire cruel des trois petits cochons », conte de fée déjanté pour lequel il faudra vous passer d'happy-end, mais aussi de « Mémoires mortes » mettant en scène une héroïne bouleversante, ou encore de « Un temps chaud et lourd comme une paire de seins », nouvelle remarquable dans laquelle l'auteur procède à une nouvelle distribution des rôles homme/femme.

Si aucune des nouvelles présentent au sommaire ne m'a déplu, certains textes volent évidemment malgré tout la vedette aux autres. C'est le cas ici pour quatre d'entre eux. « L'immaculée conception », nouvelle la plus longue de l'ouvrage récompensée en 2008 par le Grand Prix de l'Imaginaire, figure incontestablement parmi les meilleurs et nous relate le calvaire de Claude, vieille fille tout ce qu'il y a de plus ordinaire, qui se découvre enceinte. Miracle ou malédiction ? Phénomène surnaturel ou délire paranoïaque ? Catherine Dufour maintient jusqu'au bout l'ambiguïté et nous fait refermer cette nouvelle avec un certain malaise, le lecteur comme le personnage étant incapables de déterminer ou s'arrête le réel et ou commence le fantastique.

Parmi les bonnes surprises figure également « Le jardin de Charlith », petite nouvelle au doux parfum de nostalgie consacrée à la fascination de quelques garçons pour l'une des filles de leur groupe, la belle et triste Charlotte. Une jeune fille que l'on ne découvre que par les yeux d'un autre le temps de quelques pages mais qui parvient malgré tout à émouvoir le lecteur. Avec « Confession d'un mort », l'auteur rend également un vibrant hommage aux récits d'Edgard Allan Poe et réussit à merveille à retranscrire cette ambiance si particulière qui imprégnait tous les romans du maître du fantastique. Ma préférence se tourne cela dit vers « Mater Clamorosum », une nouvelle très courte consacrée à la tragédie vécue par une mère et son fils. A la fois touchant et glaçant.

« L'accroissement mathématique du plaisir » est un recueil qui ne manquera pas de ravir tous les amateurs de littérature de l'imaginaire. SF, fantasy, fantastique..., Catherine Dufour ne fait pas de jaloux et jongle avec habilité entre les trois genres. Voilà une auteur que je suis ravie d'avoir enfin découvert et dont j'entends bien, dès que possible, lire les autres ouvrages.
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J’ai découvert cette auteure par «Walktapus», en regardant dans son immense bibliothèque. Je le remercie de m’avoir parlé de cette auteure avec passion. Il a piqué ma curiosité. Cette auteure m’avait intriguée par son côté direct, son style osé. Elle est assez audacieuse dans son écriture. Ce livre est un recueil qui contient 21 nouvelles. C’est une écrivaine française qui se démarque par ses nouvelles timbrées où elle joue avec merveille avec le fantastique, la fantaisie et la science-fiction.

J’adore aussi sa page couverture, elle se différencie par son bonhomme rouge avec des fils qui se relient à son cerveau. Elle amène déjà le lecteur dans un monde imaginaire où qu’il y a juste Catherine Dufour qui peut exercer un attrait irrésistible. Attention : j’avertis les cœurs sensibles car c’est univers un peu acerbe et loin du romantisme…

C’est un recueil de nouvelles un peu complexe, un peu macabre et parfois déjantée. C’est une lecture de plaisir mais c’est aussi compliqué à saisir par moment. Je sors complètement de ma zone de confort car je ne suis pas habituée à lire ce genre littéraire.

Il y a plusieurs nouvelles qui se distinguent du lot. Il y a : «Je ne suis pas une légende» qui parle de survie, dans un contexte spécial. Je crois que «Immaculée conception» parle de ses deux grossesses et elle exagère un peu la situation. Tout est une question de regard. J’affectionne aussi la nouvelle : «La lumière des Elfes» par sa subtilité, sa noirceur et sa projection. Il y a celle-ci qui ressort : «Rhume des foins» par son atmosphère lourde, l’allergie amplifiée et où tout devient irrespirable. J’adore le contexte et l’image est très détaillée. C’est un bonheur pour le lecteur. Je mets une citation : «On me ramassa au petit matin, trempé de rosée et bouillant de fièvre, la joue balafrée et enflée. La plaie s'infecta, mes poumons s'encombrèrent. Chacun tomba d'accord qu'outre une grippe interminable, je venais de déclarer une épouvantable allergie au pollen et je fus envoyé loin, dans un endroit sans fleurs, sans lune et sans parfums. Ma joue désenfla, mais j'étais désormais interdit de séjour là-bas. Le spectre en corsage étroit m'a donné le rhume des foins, d'un coup de rose.»

Il y a aussi trois nouvelles qui sont mes trois coups de cœur. Je les nomme :
La première est dédiée à Edgar Poe. C’est «Confession d’un mort». Elle est remplie de mystère, de peur et de découverte. Tout est une question d’interprétation.
La deuxième nouvelle que j’aime est «La perruque du juge». J’apprécie son côté fantastique, ses personnages attachants et son histoire un peu folle. Tout est une question de perception. Elle dit aussi que c’est un hommage à la Michael Jackson.
La troisième nouvelle qui m’enchante c’est «Le poème au carré». C’est une histoire réinventée d’Alice au pays des merveilles à la façon de Lewis Carrol. C’est ma préférée et j’ajoute une citation : « Oh ! » fit-elle. Au-dessus du tilleul, d'immenses nuages glissaient contre le bleu du ciel et ils étaient positivement oranges, avec des nuances ici et là comme des croissants plus sombres, qui
ressemblaient exactement à des zestes confits. « Je n'ai encore jamais vu des nuages si bizarres » , dit Alice en se rasseyant. Elle était en train de lisser à nouveau ses cheveux quand un lièvre coiffé d'un entonnoir passa juste à côté d'elle puis disparut dans un taillis à sa droite. Alice se leva avec un soupir et s'approcha du taillis, au-dessous duquel s'ouvrait un terrier d'allure familière.
Pour une fois, me voilà contente d'avoir grandi : il est tout à fait impossible que je tombe à nouveau jusqu'au terrain de croquet de la Reine , songea Alice. Non qu'elle n'aimât pas le croquet, mais celui-là était très difficile à jouer, surtout parce que les flamands roses et les hérissons n'étaient guère obéissants.»

Il y a des nouvelles pour tous les goûts. Il y en a qui retiennent votre attention et d’autres un peu moins. C’est fait pour ça un recueil de nouvelles pour partir à la découverte des histoires et découvrir en même temps l’essence même de l’auteure.

Pour terminer, j’ai appris qu’elle a gagné deux prix pour ses ouvrages que je cite :
- L’immaculée conception 2006
Grand Prix de l’imaginaires 2008
- L’accroissement mathématique du plaisir 2008
Recueil de nouvelles

Je crois que ce recueil est fait pour découvrir cette excellente auteure Catherine Dufour. On raconte comment elle fut découverte, il y parle de son cheminement. À la fin, il y a même une entrevue avec elle pour connaître encore plus son univers. C’est très intéressant et très pertinent, j’aime avoir un aperçu de l’auteure et comprendre sa thématique.

J’ai vu à sa fiche qu’elle a aussi gagné d’autres prix pour ses romans et ses nouvelles. Je vois qu’elle est vraiment polyvalente et qu’elle touche à tout.

Le mot de la fin… qu’est-ce que c’est une nouvelle ? Elle dit que pour écrire, ça ne prend pas grand-chose… il suffit d’une simple idée ou d’une image et la question à se poser pour écrire : par quel bout la prendre ?

Je crois qu’elle a su capté mon intérêt et je vais me relancer dans une autre aventure à la Catherine Dufour… et je remercie «Walktapus» pour cette belle découverte où les sens sont en alertes...


P.S : la critique de Walktapus elle est excellente, je la recommande !




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C'est le premier recueil de nouvelles que je lis de Catherine du four, et évidement, je n'ai pas été déçu.Tout le monde le sait pourtant, je préfère les romans de SF aux nouvelles, où je trouve que l'auteur a toujours beaucoup de mal à poser son univers et/ou son action, à cause évidement du manque de pages.Pourtant, ce recueil-ci m'a scotché.Est-ce que je fais la liste exhaustive des nouvelles avec (comme elle le fait en post-face, ce que j'ai trouvé parfaitement génial) un petit mot pour chacune ? Allez, je le fais ! En fait, je vais carrément recopier le sommaire (issu de la Noosfere : http://noosfere.org/icarus/livres/niourf.asp?numlivre=2146566057)1 - Richard COMBALLOT, Catherine Dufour, le talent au cube, pages 13 à 16, Préface, trad. Pierre-Paul DURASTANTIBen une préface quoi2 - Brian STABLEFORD, Avant-propos, pages 19 à 23, IntroductionEt un avant-propos par un maître de la SF, qui jette évidement des lauriers au jeune auteur.3 - Je ne suis pas une légende, pages 27 à 43Tout de suite, ça part fort, avec ce que le titre nous dit évidement être un contrepoint de qualité au fameux [b:Je suis une légende|2509803|Je suis une légende|Matheson R|http://ecx.images-amazon.com/images/I/41tAXFvvbLL._SL75_.jpg|2517174]. La nouvelle est intéressante, mais la chute plutôt molle (peut-être parce qu'attendue).4 - le Sourire cruel des trois petits cochons, pages 45 à 59J'ai bien aimé le début de celle-là, avec cette histoire de sortilège qui passe d'une main à une autre, pour atterir dans un cimetière. J'ai trouvé que ça en exaltait parfaitement l'esprit que j'aimerais y trouver. Mais la fin m'a apru un peu .... curieuse.5 - L'Immaculée conception, pages 61 à 125Rho.La vache.Alors là, celle-là, franchement, ça m'a scotché. J'ai failli aller demander pardon à ma femme pour les grossesses que je lui ai fait subir. Mais quelle horreur que cette chose. Remarquez bien, les hommes comme les femmes se doutent un peu qu'en fait, sous tout ce vernis maternant, la grossesse, c'est le parasitage le plus abject qui soit, pire même qu'Alien (parce que contrairement au monstre extra-terrestre, le monstre humain fait comme si on pouvait s'y attacher). Bref, géniale, du début à la fin.6 - Vergiss mein nicht, pages 127 à 136Ca c'était très "mignon" (dans une veine [a:Catherine Dufour|848604|Catherine Dufour|http://www.goodreads.com/images/nophoto/nophoto-U-50x66.jpg], hein, mignon comme une tête de mort joliment plantée, quoi). Mais la toute fin expliquant la raison du truc m'a paru superflu. J'aurais préféré rester dans une ambiance fantastique plutôt que d'avoir droit à un truc à la men in black.7 - La Lumière des elfes, pages 139 à 148Très bonne nouvelle également, critiquant aussi bien le fameux milieu artistico-prout-prout parisien que le poncif qui dit que l'oeuvre ressemble à l'artiste. Cette nouvelle se torche avec ce foutu poncif, et j'en suis personnellement content.8 - Rhume des foins, pages 151 à 158Je n'ai pas forcément tout compris à ce qui semblait être une histoire de fantômes, sans pour autant que ce soit une mauvaise nouvelle. C'était simplement le genre de cas où je ne suis clairement pas le public pour cette oeuvre.9 - le Jardin de Charlith, pages 161 à 170Rho.J'ai bien cru que j'allais soit me pâmer, soit défaillir (vite, les sels), soit pénétrer violement le jardin et Charlith (ce ne sont évidement qu'une seule et même chose) pour en piétiner les roses (dans tous les sens du terme). J'ai eu l'impression d'une tension érotique terrible, un truc à s'en péter le frein, mais décrite avec tellement de métaphores si habilement filées qu'à la fin, je ne savais même plus pourquoi je m'excitais. Surtout au vu de la conclusion ... qui vient casser tout ce charme plus obscur que clair.10 - Mater Clamorosum, pages 173 à 181BrrrrTerrifiante celle-là. Je ne sais pas où est ce pont, mais l'auteur oui, et c'est ça qui fait courir le frisson sur mon dos : la façon dont elle semble nous montrer précisément les traces de doigt dans le mortier.11 - Confession d'un mort, pages 183 à 207Alors là, si vous voulez du pastiche soigneusement alourdi dans chacun de ces traits de l'oeuvre d'[a:Edgar Allan Poe|5756|Edgar Allan Poe|http://photo.goodreads.com/authors/1183237044p2/5756.jpg], jetez-vous sur cette nouvelle qui vous fera respirer la brume nauséabonde d'un cimetière brumeux, dans lequel la tourbe ne peut que cacher les os poissés de sang de quelque vagabond ignomineusement massacré.12 - Valaam, pages 209 à 221Drôle de voyage dans une russie semble-t-il réaliste, qui m'a essentiellement permis d'imaginer la frêle lumière de la Baltique13 - le Cygne de Bukowski, pages 223 à 233Sacré voyage chez l'inspirateur de Barfly. J'y ai retrouvé cette ambiance un peu déglinguée, pleine de bière éventée. J'y ai aussi ressenti, je ne sais pas, une espèce d'ambiance qui ressemble aux rares écrits de Chuck Palahniuk que je connaisse, enfin, je crois.14 - Kurt Cobain contre Dr. No, pages 235 à 260Pour celle -là, je regrette beaucoup de ne pas mieux connaître les people du rock, parce que j'ai bien senti que chaque personnage était un héros du rock.15 - Une troll d'histoire, pages 263 à 275Elle est jolie, cette histoire. Elle sort facilement de son inspiration méd-fan à deux balles pour se diriger, je sais pas, moi, vers des rivages à la [b:Thomas le rimeur].16 - La Perruque du juge, pages 277 à 289Curieuse histoire. J'ai bien aimé le passage sur notre Peter Pan moderne, mais la mauvaise foi du juge m'a plus irrité qu'autre chose ...17 - le Poème au carré, pages 291 à 303Je sais pas trop. Quand je l'ai lu, mes yeux se fermaient, mais je suis à peu près sûr que ça n'a pas de rapport avec la nouvelle.18 - L'Accroissement mathématique du plaisir, pages 305 à 323Sans aucun doute, à mes yeux du moins, la meilleure nouvelle du recueil. Elle a remué en moi l'esthète qui se baladait au Louvre, et qui écume toujours les musées. Elle m'a aussi rappelé [b:le chef d'oeuvre inconnu|1424340|Le chef-d'oeuvre inconnu et autre nouvelles|Honoré de Balzac|http://photo.goodreads.com/books/1183482557s/1424340.jpg|10640380] de [a:Balzac|228089|Honoré de Balzac|http://photo.goodreads.com/authors/1206567834p2/228089.jpg], pour la simple raison que, dans les deux cas, il y était question de l'oeuvre absolue pour un contemplateur (qui n'a rien à voir avec la beauté que voit l'auteur). A chaque fois, évidement, le résultat est tragique. Et c'est tant mieux : ça me permet de me rappeler que l'art, le vrai, est forcément dangereux. Une oeuvre qui ne bouscule pas (pas par sa violence, hein, ça, c'est facile) n'en est pas une. Enfin, je crois.19 - La Liste des souffrances autorisées, pages 325 à 348Le titre est très beau, mais hélas mal trouvé, je trouve. cette nouvelle aurait peut-être pu s'appeler quelque chose comme ... L'esprit est un jouet pour le corps. Enfin, c'est ce qui m'a le plus frappé, dans cette nouvelle qui reprend un thème proche, mais traité au antipodes, de [b:Glyphes|9788368|Glyphes|Paul J McAuley|http://ecx.images-amazon.com/images/I/51ii2dO7otL._SL75_.jpg|14678394], ce roman que j'ai récement terminé.20 - L'Amour au temps de l'hormonothérapie génétique, pages 351 à 358Typique de l'auteur, ça, non ? Ce mélange de génie, de pure perversion, et d'une espèce de mesquinerie glaçante. Ca m'a bien plu (même si je la connaissais déja par le défunt Utopod).21 - Un Soleil fauve sur l'oreiller, pages 361 à 370Une nouvelle d'ambiance. Comme dit le truc marketting "d'habitude j'aime pas, mais là, j'aime plutôt bien". Et sans aucune espèce de raison.22 - Mémoires mortes, pages 373 à 403Les murs sont bien minces entre la folie et le fantastique. Et évidement, cette pure sadique de Catherine s'est complu dans un mélange parfait - et pervers - entre fantastique et folie, tout en utilisant des thèmes qu'on retrouvera, dans l'autre sens, dans [b:l'ivresse des providers|2058605|l'ivresse des providers to 2 quand les Dieux buvaient|Catherine Dufour|http://ecx.images-amazon.com/images/I/51TSTVMJH9L._SL75_.jpg|2063784].23 - Bois de souche, pages 405 à 414J'ai bien aimé cette postface forestière, qui montre quelques points de grain particuliers de ces oeuvres.24 - Richard COMBALLOT, Un entretien avec Catherine Dufour, pages 417 à 437, EntretienCet entretien était absolument génial. A la fin, j'avais envie, comme Catherine, de devenir écrivain. Mais bon, je suis bien moins travailleur qu'elle.25 - Alain SPRAUEL, Bibliographie, pages 439 à 443, BibliographieAlors là, je ne suis pas qualifié, mais ça avait l'air sérieux.Donc, disons-le clairement, c'était un excellent recueil, sans aucun doute parce que je suis déja fan de cet excellent auteur. cela dit, lisez-le, c'est de la bonne littérature de l'imaginaire (dans l'ensemble, parce qu'il y a de tout : fantastique, sf, imaginaire, tout ça).
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J'ai reçu comme colis surprise de la part du Bélial le nouveau recueil de l'autrice, L'Arythmétique terrible de la misère, mais je voulais d'abord découvrir son premier recueil, voilà qui est chose faite :

Je ne suis pas une légende : Malo ne s'est jamais intégré dans son entreprise et finit au placard, la stratégie employée est démissionne ou on t'envoie aux Prud'hommes pour faute grave inventée (ça me rappelle le boulot en ce moment je vous raconte pas l'ambiance). Il prépare sa transition en tant que free-lance mais c'était sans compter une épidémie de vampirisme qui frappe le monde. Malo n'est pas du tout un héros et se chie dessus à chaque coucher de soleil.
Le sourire cruel des trois petits cochons : Adeline ramène des objets de ses rêves et parvient à mettre la main sur une baguette magique, le souhait tourne au vinaigre, un policier transmet la poudre magique à la floraison d'un cimetière qui devient folle, qui de mieux qu'un enfant pour sauver le monde de la magie 😎
L'immaculée conception : Claude a 30 ans et vit dans un petit studio à Ivry sur Seine, seule. Elle n'a jamais connu d'hommes mais au détour d'un régime, surprise, le médecin lui annonce un passager clandestin. En état de choc et après une IVG ratée, Claude va subir cette grossesse cauchemardesque jusqu'à la délivrance et à chaque qu'elle pense, comme nous, qu'elle a touché le fond, la vie en rajoute une couche.
Vergiss mein nicht : Dans cette courte nouvelle on suit deux étudiants dans leur institut proche d'un canal fort pollué. le plus rêveur des deux, Get, aime se promener la nuit au bord de ce canal et voit une nuit un fantôme. Après recherche, ils découvrent qu'au XIXe siècle un couvent était érigé sur l'autre rive et qu'une jeune religieuse enceinte s'était suicidée. Reste à découvrir ce que cherche cette apparition.
La lumière des elfes : le narrateur parle d'un ancien ami artiste qui avait comme surnom Toussaint Settbon et touchait à tout, mais faisait de la merde, beaucoup. Sauf pour la peinture et personne ne s'expliquait ce don incroyable pour les tableaux qu'il était capable de pondre, un en particulier qui avait plongé notre narrateur dans les affres d'une émotion intense, une fée entourée de brume qui semblait sortir du tableau.
Rhume des foins : Dans un nuit baignée par la lune des faes évanescents apparaissent sous les yeux de notre héros. de cette rencontre lui arrive malheur et exclusion à jamais de ce jardin des délices.
Le jardin de Charlith : André et son petit-fils Alexis se promènent dans un jardin abandonné. André revient sur ses souvenirs, notamment l'attraction qu'exerçait sur lui et ses comparses l'énigmatique Charlotte surnommé Charlith à la beauté empoisonnée. Un récit de désir adolescent mortifère.
Mater Clamorosum : A une époque où les croyances dans la réincarnation et les esprits étaient encore vivaces et où la religion chrétienne n'avait pas encore de prise, vivaient une mère et son fils qui seront victimes de la folie des grandeurs d'hommes commençant à rêver d'une postérité.
Confession d'un mort : le narrateur tombe sur un homme mourant dans la nuit glaciale. Sentant son heure approcher, il lui confesse ce qui pèse sur son âme et lui raconte un moment crucial de sa vie, quand il était professeur dans une riche famille dont les deux filles aussi différentes que la nuit et le jour, la blonde et sournoise Rowen et la brune et timide Lageline, lui laissèrent une forte impression et hantèrent définitivement son esprit.
Valaam : La narratrice se trouve à Moscou en quête d'icônes religieuses qui se font rares et surtout, la raison qui la pousse à les chercher est illégale. Comme tout ce qui est illégal dans un pays aux autorités pas mal corrompues, on apprend les petits tours de passepasse qui permettent de sortir les précieux du pays. Un jour, elle suit Tania, jeune prostituée, et tente de la protéger de la mafia.
Le Cygne de Bukowski : Entre sexe, drogue et alcool, la narratrice nous emmène en road trip sur la fameuse highway entre San Francisco et Los Angeles.
Kurt Cobain contre Dr No : Sur une plage de sable blanc se trouve une petite paillote avec un bar où sert No, qui est peu psychologue avec ses clients. Kurt va se laisser aller à lui raconter quelques bribes de sa vie, ses problèmes, son envie de suicide, jusqu'à la révélation de ce qui l'entoure.
Une troll d'histoire : Notre narrateur raconte qu'il était à l'auberge du Dragon frit la veille et rapporte ce qu'il s'y est passé, comment le pougnard a dessoudé toute une bande de trolls et surtout pourquoi.
La perruque du juge : Une sacrée réécriture du mythe de Peter Pan, les différentes lectures qu'on pourrait y voir et leurs implications juridiques et ce final parfait 👌🏻
Le poème au carré : Cette fois on plonge dans le pays des merveilles d'Alice. Elle a 10 ans et s'accroche autant que faire Cé peut à ce statut de « grande » qui doit raisonner et cesser de rêver à d'étranges personnages mais ce n'est pas simple. Bienvenue dans un monde sous acide ^^
L'accroissement mathématique du plaisir : Une nouvelle de science-fiction reprenant le mythe de Pygmalion et sa création said que celui qui est séduit par la statue est un confrère, Elsevier, qui en devient obsédé au point d'en perdre la raison.
La liste des souffrances autorisées : Attention, il faut avoir l'estomac bien plein avant d'entamer cette nouvelle, toutes les nouvelles se partagent autour d'une table de restaurant atypique. Dans ce monde, plus rien ou presque n'a de réalité palpable ni la bouffe, ni les gens, tout est fait pour être facilité, tout est dosé parfaitement au millimètre pour la santé, les loisirs, etc. Entre Monsk et Protect, les opinions et les plaisirs divergent.
L'amour au temps de l'hormonothérapie génique : Hillary aime un homme mais quand elle commence à vouloir plus qu'une relation cachée, Monsieur rétropédale en se la jouant homme de l'ancien millénaire avec des « principes » et ne quittera au grand jamais sa femme et ses gosses. Hillary est généticienne et démarre un test grandeur nature sur les hormones induisant les sentiments…
Un soleil fauve sur l'oreiller : Les crises d'ado à l'aire du tout sécurité c'est difficile mais on peut toujours compter sur les ados pour trouver les moyens de faire flipper les plus grands surtout leurs mamans.
Mémoires mortes : Dans un monde hyper Hi-Tech où même l'éducation des enfants se fait par l'intermédiaire d'un robot (la relation parent-enfant est très distendue on s'en doute), un nouveau logiciel addictif fait fureur auprès des jeunes, OwnDream. Nylonne est très friande de celui-ci qui permet de vivre ses rêves en 3D et n'a pas hésité à aller au-delà en explorant le Deep, y entraînant son petit frère. A la mort De Foe, elle fera tout pour explorer les indices laissés dans son propre Deep et découvrir la vérité.
En bref :

Ce recueil de nouvelles explore tous les genres de l'imaginaire, les plus classiques comme la science fiction, la fantasy et le côté horreur fantastique mais également la réécriture de contes et une nouvelle d'inspiration gothique dans le style (au moins un peu à mon sens) qui est Vergiss mein nicht. A la fin du recueil on a une postface de la main de Catherine qui compare l'art d'écrire à la sculpture sur bois et nous commente chacune des nouvelles en donnant les éléments qui ont amené à leur naissance. D'ailleurs, j'ai beaucoup aimé retrouver Claude dans la nouvelle Immaculée Conception qui n'est autre que l'héroïne principale du nouveau roman de Catherine, Au bal des absents, et je peux déjà vous dire qu'il n'y a pas besoin de lire L'Accroissement mathématique du plaisir pour lire ce roman car même si un clin d'oeil y est glissé, les 2 ouvrages sont parfaitement indépendants (mais juste parce que c'est Catherine, lisez toute sa bibliographie, je m'y emploie petit à petit ^^).

Pour finir, vous avez un entretien avec l'autrice en fin d'ouvrage, j'y note que je dois impérativement découvrir Noirez, Mauméjean et continuer mon exploration de Kloetzer ainsi que lire le poids de son regard de Tim Powers.

Est-ce que j'ai besoin de dire que j'ai plus ou moins tout apprécié voire adoré ? Voilà….
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Depuis la chute du mur, la Russie ne brade pas seulement ses petites filles et ses grands hôtels: elle dépouille ses églises pour orner, contre devises, les murs occidentaux. Je m'y connais un peu, assez pour savoir qu'une belle icône pré-XVIIeme rembourse très largement le voyage. Et aussi que l'export d'antiquités, fût-ce d'une balalaïka usinée des années cinquante, est rigoureusement interdit. Et encore qu'à l'aéroport de Saint-Pétersbourg, la fouille douanière s'effectue en deux temps: fouille des bagages (glisser l'icône dans sa ceinture, mettre un grand pull par dessus et présenter son passeport d'un air absent) puis fouille corporelle (profiter de la file d'attente entre les deux pour ranger l'icône dans une valise qui sera directement enregistrée).
("Valaam")
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Je disais que parfois, je tombe sur un client qui vend des minerves en gel autochauffant, ou qui vient d'arrêter la production et qui veut liquider ses stocks. Alors je travaille pour lui avec un designer de jeux, le gars fait le jeu et moi, je me débrouille pour que les joueurs attrapent un torticolis, et mon client leur fait vingt pour cent sur les minerves. C'est ça que je veux dire.
("La liste des souffrances autorisées")
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En ces temps, les hommes n'avaient pas peur de mourir.
Sitôt passé l'âge des premières sèves, quand la fatigue leur clouait les reins, que les dents commençaient à leur pourrir la bouche et que la vermine ne les quittait plus, ils pensaient à la mort comme à un renouveau. Une fois l'habit de chair ôté, ils savaient qu'ils passeraient dans un monde autre, jumeau du leur, mais moins âpre.
("Mater Clamorosum")
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Là-bas, les bonnes femmes vont à la messe, binent les haricots et prennent des cours de nœuds. Ouais, pour faire des nœuds aux rideaux, des nœuds aux coussins, des nœuds dans les cheveux de leurs gosses, des nœuds autour des couverts à salade, avec des rubans de toutes les couleurs : des cours de nœuds.
("Le cygne de Bukowski")
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Nouvelle : le sourire cruel des trois petits cochons
Aubin glissa un regard consterné vers le pistolet mauve à gros ventre qui gisait, inutile, sur la banquette arrière, juste à côté de son siège rehausseur mais, hélas, trop loin pour ses bras sanglés dans deux bretelles rembourrées. Il tendit la main encore une fois : trop court, toujours trop court.
Un jour, il aurait le bras long. Si les petits cochons ne l'avaient pas mangé d'ici là. Et c'était ça, le hic. Parce que ces saletés de loup, à la rigueur, son vieux fusil pouvait les tenir à distance (encore qu'il avait l'inconvénient de devoir être rechargé entre chaque coup, alors qu'une griffe de loup, ça ne se
recharge pas).
Mais les petits cochons, ça ! c'était de la vraie… cochonnerie.
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Videos de Catherine Dufour (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Dufour
Lecture de Catherine Dufour : une création originale inspirée par les collections de la BIS.
Ce cycle est proposé depuis 2017 par la BIS en partenariat avec la Maison des écrivains et de la littérature (MéL). Un mois avant la restitution, l'écrivain est invité à choisir un élément dans les fonds de la BIS. Lors de la rencontre publique, « le livre en question » est dévoilé. Chaque saison donne lieu à la publication d'un livre aux éditions de la Sorbonne "Des écrivains à la bibliothèque de la Sorbonne".
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