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Anne Bourguignon (Traducteur)
EAN : 9782869596665
96 pages
Arléa (09/06/2004)
4.03/5   45 notes
Résumé :

À la fin de l'été 1959, Pasolini quitte Vintimille pour rejoindre, par la côte Adriatique, la ville de Trieste. Étrange touriste que cet homme, seul au volant de sa Millecento, qui traverse les villes comme s'il les déchirait, dévoilant leur vérité, et la sienne. Sensible à la beauté des lieux, mais avant tout fasciné par le mouvement qui les anime, les êtres qu'ils suscitent. Les eaux-forte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Vulcain las des pierreries et de l'or à tailler dans sa grotte, sortit sa masse pour dessiner la cote amalfitaine. Les rocs et les pics à l'aplomb du ciel et de la mer où la lumière s'échappe. L'Italie du Nord au Sud et du Sud au Nord : une carte postale vive et aimante. Pasolini dans son périple, presque badin, mêle le goût des mythes et la fausse insouciance. Sa plume est alerte, belle, grave et lucide. Sur des descriptions oniriques et des anecdotes voyageuses souffle le vent invisible de l'engagement politique et du désir. Il égrène son récit de jeunes gens hâves, presque voyous, désoeuvrés. Figures fugitives, ex-voto de la tentation ; ils sont présents sans l'être. Pasolini travaille, car ce périple italien est une commande pour un magasine. Mais peut-être est-ce juste une longue ivresse, de route, de soleil, de paysage. Un étourdissement pour sublimer son pays, aussi en dire toute la rudesse, la pauvreté, la fourberie, l'opulence, la légèreté, la nostalgie. Un credo.
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Un petit livre bref, nerveux, un regard à la fois ébloui par la beauté et lucide, un style non moins nerveux et concis, tel est ce récit de voyage le long des plages d'Italie, depuis la frontière française jusqu'à la frontière yougoslave, en passant par le point le plus méridional de la Sicile. On n'y voit que des plages, certes, puisqu'il s'agit d'un tour de l'Italie par ses côtes, mais l'extrême sensualité du voyageur, son parti-pris de s'en tenir aux choses et aux surfaces, épargne au lecteur toute longueur et toute répétition. le voyageur repousse toute érudition et toute connaissance extérieure, il se veut presque totalement dépourvu de profondeur temporelle : il se concentre sur l'été, le soleil, les plages, les paysages qu'on y voit et les gens que l'on y rencontre. Une lecture heureuse, qui rappellerait, sans les effets de style, les "Noces" ou "l'été" d'Albert Camus.
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Ce livre, je le scrutais depuis longtemps, pas dans sa version poche, mais dans celle des Editions Xavier Barral, offrant, entre autres, une galerie remarquable de photographies de Philippe Séclier ainsi que le tapuscrit original de Pier Paolo Pasoloni. Bref, un bel ouvrage à offrir aux amoureux de l'Italie.
Le texte, en lui-même, présente le périple de l'auteur en 1959 longeant les côtes Italiennes depuis Vintimille jusqu'à Trieste. Il nous donne des moments furtifs de tel ou tel lieu. Ce peut être une plage, un hôtel, une rencontre,... de petites choses que l'on ne peut prendre qu'au vol. Il y a quelques arrêts plus prononcés comme à Livourne, Ischia,... des endroits qu'il affectionne particulièrement.
Pasolini est plus qu'un observateur. Il est un esthète. Il nous donne à voir le beau et le moins beau. On y sent l'Italie dans toute sa diversité, entre un nord plus opulent et plus organisé avec la plage " parfaitement équipée" et un sud aux "villes confuses, instables et informes comme des campements".
Peu de détails, ce n'est pas le but. de toute façon, on reste assez collé à la plage et à ces gens qui la fréquentent.
Comme je l'indiquais les photos monochromes de Philippe Séclier réalisées en 2005 soit plus de quarante ans après l'itinéraire de Pasolini rendent son récit indémodable. Une Italie qui semble ne pas avoir bougé.
En cette fin d'été, j'ai un peu prolongé mes vacances à bord de sa vieille Fiat. Il ne me manquait plus qu'une glace et un peu de chaleur pour lui mettre un 5/5.

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Voilà un bon premier livre d'un auteur attachant, qui consacre le récit de son voyage en Italie à sa confrontation avec les lieux où Pasolini a vécu, et avec les derniers témoins de sa vie. Si la phrase et le style n'échappent pas toujours aux tics, aux fautes et aux vulgarismes contemporains, la prose de ce jeune auteur a cependant de la tenue, de la dignité et une certaine profondeur. Un lecteur qui ignorerait tout de Pasolini devrait pourtant se garder de chercher à faire sa connaissance à travers ce livre, qui ne parlera qu'à ceux qui ont vu ses films et lu ses écrits, en partie au moins. Cependant, l'amour de l'auteur pour ce révolté absolu donne de lui une belle image, et les larges citations de poèmes et de proses ont de quoi choquer les belles consciences. Un bon livre, à conseiller à ceux qui aiment déjà Pasolini, qui a toujours parlé et écrit pour des jeunes gens comme l'auteur.
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C'est un peu dans la veine du Sur la route, de Kerouac. Voilà un beau voyage en Italie, sur les bords de mer. de ville en ville, de village en village, ce bref récit est une ode à la beauté des côtes italiennes. Après avoir lu ça, j'ai envie de retourner en Italie. J'aurais apprécié un récit plus long encore, mais ce livre bref invite au voyage, tant géographique que dans l'histoire et les arts. le voyage n'est donc pas fini car de nombreux chemins s'ouvrent.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je vois aujourd'hui à quel point la figure du Christ est révolutionnaire. Croire acte un mouvement de résistance. "Ne vous conformez pas à ce siècle" : cette parole du Christ, justement Pasolini l'a sentie trahie par l'Eglise. Alors qu'il voit en elle un moyen de résister au pouvoir de la société de consommation, il la découvre assimilée à cette nouvelle force. Dans les articles qu'il rédige rageusement à la fin de sa vie, Pasolini se désole de l'Eglise infidèle à ses saints. Elle aurait pu être l'étendard de la résistance au consumérisme.
(...)
Dans le silence de mon coeur allié à celui de Santa Barbara, je souris en pensant à tous ces bouffeurs de curés d'aujourd'hui. A leur combat dépassé, à ces snipers d'ambulances. Il n'y a pas d'acte plus révolutionnaire que de croire en Dieu. Et pourtant, à 23 ans en 2015, que de concessions nous faisons avec notre âme... Nous la "volons", pour reprendre le terme de Pasolini dans son poème.

pp. 102-104
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Cette nuit-là, au lieu d'aller dormir, j'ai erré dans Naples comme un fou : là certains paressaient au milieu de jardins, ailleurs c'était l'ouverture d'un nouveau café, tout rouge, le Café du Soleil, plus loin des marins s'entendaient avec des femmes le long de barques entassées, ici encore des bourgeois se balançaient sur les chaises longues de bars éblouissants. Trois ou quatre fois j'ai fait l'aller-retour au Pausilippe.
Debout jusqu'à l'aurore, j'ai vu le Vésuve, proche à le toucher de la main, contre un ciel désormais rouge, embrasé, comme s'il ne parvenait plus à masquer le Paradis.
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La joie qui domine sa vie. Dans "Pasolini l'enragé", il raconte ainsi : " Depuis l'enfance, dès mes premiers poèmes du Frioul, jusqu'à la dernière poésie que j'ai écrite, j'ai utilisé une expression de la poésie provençale : "Ab joy". Le rossignol chante "ab joy" - de joie. Mais "joy" en provençal avait un sens particulier d'extase, d'euphorie, d'ivresse poétique. Cette expression est peut-être la clé de toute ma production... "

p. 184
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Livourne est une ville de gens durs, peu expansifs: une grande finesse d'esprit hébraïque, de bonnes manières toscanes, une insouciance à l'américaine. Garçons et filles sont toujours ensemble. Il n'y a pas de problème de sexe; simplement une grande envie de faire l'amour. La plupart des visages que je vois sont modestes, joyeux, farceurs et honnêtes. Sur ces longues promenades de bord de mer, toutes désordonnées et grandioses, il y a toujours un air de fête, comme dans le Sud: mais c'est une fête pleine de respect pour la fête des autres.
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Bon, pour le moment, toi, tu es un dieu pour nous parce que tu n'es pas d'ici. Mettons que tu restes quatre ou cinq jours, alors tu ne seras plus rien.
Page 69
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PIER PAOLO PASOLINI / UNE VIE VIOLENTE / LA P'TITE LIBRAIRIE
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