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EAN : 9782749176130
208 pages
Le Cherche midi (16/03/2023)
3.38/5   8 notes
Résumé :
Pourquoi envoyer son manuscrit à des éditeurs lorsqu’on connaît les innombrables bévues que ceux-ci ont commises dans l’histoire littéraire ?
Lolita de Vladimir Nabokov : 6 refus, Harry Potter de J. K. Rowling : 12 refus, Murphy de Samuel Beckett : 42 refus, L’Affaire Jane Eyre de Jasper Fforde : 76 refus, Le Boogie des rêves perdus de James Lee Burke : 111 refus… Et que dire des échecs essuyés par Marcel Proust, Julien Gracq, George Orwell, Giuseppe Tomasi d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
AVERTISSEMENT
Les propos tenus dans cet ouvrage
risquent d'inciter des écrivain,es inconnu,es
ayant cumulé des dizaines de refus de leurs manuscrits
à faire preuve de persévérance
pour convaincre un éditeur à publier leurs premiers romans

* * * * *

Cher monsieur l'éditeur est un essai en 36 courts chapitres qui s'adresse à la fois aux auteurs non publiés et aux éditeurs. Laurent Tournesac,
lui-même écrivain et réfractaire aux maisons d'édition, tente de comprendre la façon dont sont choisis les manuscrits. Il nous offre un texte truffé de références littéraires et d'anecdotes sur l'édition, « un milieu qui cultive jusqu'à l'ivresse le goût du mystère et du secret » et sur les embûches qui guettent les écrivain,es en devenir.

L'auteur met en évidence les pratiques éditoriales et les impératifs économiques, culturels et sociaux qui se conjuguent pour donner parfois naissance à un résultat miraculeux : un livre. le rôle de l'éditeur étant
« de se soumettre le plus souvent à la loi de l'offre et de la demande. le devoir de l'écrivain [étant] de briser les habitudes, les cadres et les conventions. » Vieux conflit s'il en est un.

Laurent Tournesac s'interroge également à savoir si « … un écrivain [devient] talentueux comme par miracle entre son refus de la veille et son acceptation du lendemain ». Car il est beaucoup question des manuscrits refusés dans cet essai sur le « parcours initiatique […] de l'écriture d'un livre à sa publication. » Une démonstration que j'avais personnellement proposée à partir d'un cas vécu dans une fantaisie romanesque publiée en 2020, J'ai tué mon auteur.

L'auteur de la missive souligne que dans les maisons d'édition « ceux qui décident de publier sont des dispensateurs de bonheur, et généralement de malheur. » Et, qu'avant de naître, « …un livre est parcouru de courants souterrains, de failles sismiques ou de tunnels mystérieux qui échappent à son auteur lui-même, lequel s'efforce d'en maîtriser les manifestations extérieures, de rendre accessible et audible, en surface, tout ce qui gronde à l'intérieur... » Sans occulter les conséquences parfois dévastatrices de multiples refus sur les ambitions d'un,e auteur,e qui aspire à être édité :

« Refuser à un écrivain la publication […] revient en quelque sorte à lui dénier le droit à la vie, à la seule chose qui présente un sens à ses yeux… »

Il y a « une sorte d'impuissance […] à voir revenir son manuscrit, encore et encore… Se relève-t-on d'avoir si souvent le genou à terre ? »

« le manuscrit accepté inonde l'être d'une joie absolue, le manuscrit refusé l'assèche absolument. L'écriture engage l'être tout entier, les mots se font chair, et le refus d'un manuscrit entaille la chair jusqu'à la moelle des os. »

Soulignant au passage la modestie des éditeurs japonais qui « … ont le génie de faire passer un refus dans une crise de modestie. " Votre talent est trop grand pour un petit éditeur comme nous." »

Les pratiques éditoriales sont décrites à partir de témoignages variés :

Les exigences techniques pour la présentation « formatée » des manuscrits – corps 12, double interligne, recto et sans reliure ni fantaisie – à des années-lumière du fameux « rouleau » de Jack Kerouac :

« … un manuscrit qui mesure plus de trente-six mètres une fois déroulé de son cylindre, qui est constitué de papier à calligraphie japonaise, qui ne compte ni chapitres, ni paragraphes, ni retours à la ligne, c'est sans doute pousser le bouchon de l'éditeur potentiel un peu trop loin... »

Sans oublier la lettre d'accompagnement « très brève » et la mise en doute de sa réelle utilité.

Un chapitre porte sur le fonctionnement des comités de lecture :

« le comité de lecture ne serait là que pour " ingérer, digérer, rejeter " la masse en expansion des manuscrits, des autres… »

Il y a une « violence inouïe, qui se cache, à l'abri des auteurs, derrière les portes capitonnées des comités de lecture, et des lettres de refus faussement policées. »

Et que dans ces comités, « ce sont, régulièrement, des écrivains qui en vos maisons d'édition refusent d'autres écrivains. »

« Lorsque vous distribuez six à huit exemplaires d'un manuscrit, vous obtenez six à huit opinions d'une haute subjectivité sur ce qui est bien et ce qui est mauvais dans votre texte. » (Stephen King)

Un autre s'intéresse aux « lecteurs de sensibilité » comme il en a été question dernièrement avec la controverse en France lors de la sortie du roman de l'auteur québécois Kevin Lambert, Que notre joie demeure :

« Pour se couvrir et protéger leurs auteurs, des éditeurs pensent avoir trouvé la parade. Ils ont recours à des sensitivity readers, littéralement des " lecteurs de sensibilité ", qui sont payés pour débusquer dans des manuscrits toute trace de racisme, de sexisme, de " grossophobie " ou d'autres contenus jugés offensants. »

L'aspect économique de la publication ou non d'un manuscrit en fonction des besoins du marché n'échappe pas à l'argumentaire de Laurent Tournesac dans un contexte où les « petites maisons familiales […] sont avalées par de grosses bannières financières qui n'ont plus qu'un seul désir : la rentabilité » :

« … de plus en plus de livres sont publiés pour leur potentiel commercial supposé et de moins en moins représentant cette part intellectuelle et culturelle que les éditeurs se sentaient dans l'obligation d'inclure dans leur production. »

« Un écrivain […] n'a plus de " potentiel littéraire ", mais un " profil vendeur " »

« le fait est qu'agents, éditeurs et directeurs littéraires sont tous à la recherche de la prochaine poule aux oeufs d'or, de l'auteur qui vendra à des centaines de milliers d'exemplaires et qui leur fera gagner beaucoup d'argent... » (Stephen King)

Avec comme aboutissement attendu, les suites de la signature du contrat d'édition :

« Cinq minutes avant d'avoir signé votre contrat […] vous serez encore une sorte d'être humain : sollicité, respecté, flatté. Cinq minutes après, vous ne serez plus qu'un nom de catalogue, une fiche de " planning ". »

Pour y arriver, le manuscrit aura-t-il été lu ? Quand on pense qu'un « auteur a mis des années à faire, dans le temps de la " création ", sera feuilleté, peut-être lu, en quelques heures, voire en quelques minutes, résumé en quelques lignes, critiqué, jugé, " lancé " - abandonné. »

Selon Michel Deguy cité en « caution scandaleuse » dans l'un des deux derniers chapitres, « l'acte de lecture n'est plus essentiel au circuit économique de la fabrication à la consommation du produit livresque. » Pour Olivier Bessard-Banquy rapporté en « caution scientifique », « il n'est pas nécessaire de lire trois cents pages pour savoir si un roman est bon ou mauvais. […] le premier paragraphe [pas assez mauvais ou juste assez bon] suffit souvent » pour en poursuivre la lecture.

Même s'il dresse un portrait plutôt réaliste de la réalité éditoriale « imparfaite, aléatoire, humaine », Laurent Tournesac livre un message non équivoque à tous ceux et celles qui collectionnent les lettres de refus ou qui, comme lui, laissent dormir leurs manuscrits bien au chaud dans un tiroir, sur un disque d'ordinateur ou en infonuagique :

« … l'écrivain doit apprendre la légèreté, le détachement, mettre de côté son ego malmené, sa fierté tabassée, son coeur meurtri, son corps et son intimité exposés à des inconnus. Se dire que l'éditeur n'est qu'un rouage, que le destin seul décide, c'est-à-dire soi-même, dans les caches les plus repliées de son inconscient. Ne pas vous en vouloir, c'est commencer à se réconcilier avec ses parts d'ombre, celles du rejet, du refus, du dénigrement, de l'abandon, de la mésestime de soi. Retrouver sa souveraineté, la confiance perdue, la part immarcescible que nul ne peut atteindre. Malheur comme bonheur ne se décident que de l'intérieur. Nous sommes créateurs de notre vie, à tout instant... »

Tout comme le clame Michel Deguy, en encourageant « l'auteur à rien de plus, finalement, qu'à la persévérance, qu'à croire en ce qu'il fait, en ce qu'il est, en dépit de tout. » Et Wole Soyinka (prix Nobel 1986) qui dans une interview de 2015 déclarait : « Lorsque de jeunes écrivains viennent me demander conseil, je leur dis : " Écrivez, écrivez. Gardez toutes les lettres de refus, mettez-les de côté et continuez à écrire. "

En publiant cette lettre à un éditeur – réel ou fictif – Laurent Tournesac avoue avoir cherché les « réponses, pertinentes ou impertinentes » sur ses hésitations à montrer ses manuscrits aux éditeurs. Et à tenter de « comprendre la complexité, les paradoxes, l'espèce de parcours initiatique qu'est l'écriture et que, finalement [qu'il n'a] fait qu'esquisser par ce biais très particulier des manuscrits refusés. » Tout en souhaitant une réplique de son destinataire : « N'est-il de profession honnête qui n'accepte, tant soit peu, de se remettre en question ? »

Pour sa part, il conclut en déclarant qu'il « est donc probable que […] après cette lettre, vous receviez un roman… sorti de l'oubli… » Personnellement, j'ai bien hâte de lire cette fiction exhumée.

Laurent Tournesac est un auteur français. Après une adolescence en Angleterre, une expérience maritime, un séjour prolongé dans une île de l'océan Indien et une carrière au sein du ministère de l'Intérieur, il se consacre entièrement à la littérature. Cher monsieur l'éditeur est son premier livre.

Avec cet avis de lecture dans lequel je me suis limité à partager avec vous un choix limité des questionnements Laurent Tournesac, j'espère vous avoir donné le goût de lire à votre tour cette missive qu'Isabelle Bunisset du quotidien français Sud-Ouest (18 juin 2023) qualifiait de « régal d'érudition, de truculence, de finesse, dans une langue maîtrisée, délicieusement surannée. » J'ajouterais serti d'un humour subtil, parfois ironique et de belles réflexions sur

l'écriture :

« … cette drogue plus puissante que la morphine et que la religion. »

« Écrire fatigue. Écrire peut tuer. »

« … écrire, c'est aussi ne pas vouloir confier sa " cagnotte " à n'importe quel banquier ou prêteur sur gages, ni, bien évidemment, se la voir " voler ". Écrire, c'est surtout descendre dans l'arène et généralement aussi nu qu'un nouveau-né. Ou à peine armé d'un bouclier de phrases, d'un trident de formules ou d'un filet fragile de mots. »

« Écrire, c'est ajouter des filtres au flot incessant de la vie, c'est diluer les conditionnements, c'est extraire cette essence pure tant polluée par la corruption de la pensée, tant détestée par nos " élites " : le libre arbitre... »

… et sur les écrivains :

« … le véritable écrivain est celui qui sacrifie ses zones d'ombre à l'éclairage des autres. Qui jette en pâture ses doutes et ses incertitudes au festin des lecteurs, qui gloutonneront ou vomiront, qui chipoteront ou en redemanderont. Cela ne le regarde plus. Son rôle : extraire le diamant de sa gangue. »

Les « écrivains authentiques sont de véritables lecteurs, et ils écrivent dans la lumière des livres qu'ils ont lus, qu'ils liront, qu'ils aimeraient lire. »

Cher monsieur l'éditeur, avec en annexe une liste non exhaustive des principales oeuvres évoquées dont le manuscrit a d'abord été refusé et une autre des ouvrages de référence cités, vient enrichir la section de ma bibliothèque consacrée à l'écriture, à l'édition, au livre…

Merci au magazine ActuaLitté pour la découverte de cet ouvrage.


Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intérêt/Émotion ressentie : *****

Appréciation générale : *****

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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L'auteur, lui-même écrivain et réfractaire aux maisons d'édition convoque ici les fantômes d'écrivains qui ont frappé aux portes des maisons d'édition de manière répétée et ahurissante parfois.

Exemples cocasses d'auteurs publiés après leur mort, d'auteurs qui se sont suicidés par désespoir, de tenaces personnalités qui ont fini par réussir pour échouer parfois après. Quel monde !

Les éditeurs pratiquent quand il s'agit des grands groupes, des choix dignes de loteries ou de refus émanant d'auteurs/lecteurs de ces éditions. Égo, incompétence, manuscrits non lus, erreurs de jugement, Laurent Tournesac fait le tour à travers maints exemples du parcours du combattant des écrivains.

Il aborde le point de vue des auteurs eux-mêmes, puis glisse vers un "Et finalement l'autoédition, un remède ?".

Des ouvrages sur le milieu de l'édition sont cités, par exemple "Souvenirs d'un chasseur de trésors littéraires" de Jean-Claude Zylberstein.

Ce livre est bourré d'anecdotes, de parcours qui font hausser les sourcils. On y apprend beaucoup sur des parcours d'auteurs classiques ou contemporains. Qu'il faut être tenace et solide pour tenter l'aventure éditoriale. Mais ne dit-on pas que c'est une vocation ? Écrire ou rien....



























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Après une adolescence en Angleterre, une expérience maritime, un séjour prolongé dans une île de l'océan Indien et une carrière au sein du ministère de l'Intérieur, Laurent Tournesac se consacre entièrement à la littérature. Ses tiroirs sont remplis de manuscrits. Cher Monsieur l'éditeur, qui vient de paraître, est paradoxalement le premier à en sortir sous forme de livre.
Combien de chefs-d'oeuvre de la littérature mondiale ont été rejetés par des éditeurs, combien de refus ont dû être essuyés par les plus grands cadors des lettres (Orwell, Proust, Nabokov, Woolf etc.) ? Mille anecdotes sur ce sujet nous sont familières mais c'est néanmoins sur ce thème que Laurent Tournesac a construit son bouquin, une sorte d'essai romancé (?) écrit sous la forme d'une lettre adressée à un éditeur…
Je ne m'attarde pas sur les très nombreux exemples de livres refusés à des écrivains par les éditeurs, ils sont souvent déjà connus mais prêtent toujours à sourire (avec le recul c'est facile de se moquer !) et c'est agréable à lire, l'auteur ne se prend pas trop au sérieux, son « essai » à des allures de roman.
Le texte devient légèrement plus sérieux quand il s'agit d'analyser le pourquoi des refus. Là ça devient complexe à expliquer (on exclut tous les livres tendancieux ou licencieux) et les raisons sont multiples, l'une d'elles nous rappelle que la littérature est un métier, ce qui oblige à oublier le « romantisme » que certains voudraient y voir régner, l'écrivain écrit mais l'éditeur vend ! Deux logiques s'affrontent et le plus souvent la plume s'incline devant le bilan comptable : « de plus en plus de livres sont publiés pour leur potentiel commercial supposé », « La décision de publier ou non tel ou tel livre n'est plus prise par les éditeurs mais par ce qu'on appelle « le comité éditorial » où le rôle essentiel est tenu par les financiers et les commerciaux. »
Un livre amusant et sérieux tout à la fois mais qui, paradoxalement, donne surtout envie d'en lire un autre, celui de Michel Deguy (Le Comité. Confession d'un lecteur de grande maison.) car largement cité durant les quinze dernières pages, c'est ce qui est le plus intéressant et réellement critique dans le livre de Laurent Tournesac !
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Un ouvrage en forme de lettre ouverte, de l'auteur à un éditeur. L'objet : pourquoi le premier, ayant pourtant écrit plusieurs manuscrits, ne les enverra jamais au second.

A travers des exemples plus ou moins célèbres empruntés à l'histoire littéraire à travers le monde, Laurent Tournesac dissèque, toujours de façon fine et respectueuse de son interlocuteur, les multiples refus éditoriaux qui ont précédé les grands succès : Delerm, Nothomb, Houellebecq, Proust, J.K. Rowling,… Tous les cas de figures, connus comme moins connus, étonnants comme révoltants, sont passés au crible pour le plaisir du lecteur, qui prend alors conscience des errances des uns et de la persévérance des autres.

Peu à peu, on comprend où l'écrivain veut en venir : ce qui, dans l'aventure de l'aspirant écrivain, est montré comme l'exception (on peut avoir été refusé 111 fois par des maisons d'édition avant que le livre ne rencontre enfin son public) se révèle être une règle : tout le monde n'est bien sûr pas appelé à être auteur à succès. Mais, depuis des manuscrits à jamais méconnus oubliés dans un tiroir jusqu'aux best-sellers internationaux, tous ou presque ont emprunté ce même passage obligé, celui du refus de l'éditeur.

Le livre est généreux en références littéraires et anecdotes sur le monde éditorial et ses écueils. Sans jamais sombrer dans le procès d'intention, l'auteur met en lumière les impératifs financiers, marketings et sociaux qui séparent l'auteur, l'éditeur et le lecteur, mais célèbre aussi l'ambition littéraire qui malgré tout les rassemble, et donne parfois naissance à un miracle : un livre.
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critiques presse (2)
SudOuestPresse
19 juin 2023
Présenté sous forme d’une longue lettre, ce premier livre retrace avec truculence les innombrables bévues que les maisons d’éditions ont commises dans l’histoire littéraire.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LeMonde
13 juin 2023
Cher monsieur l’Editeur à ces rejetés fameux, parmi lesquels également George Orwell ou Amélie ­Nothomb. Présenté sous forme d’une longue lettre fictive, ce premier livre fourmille d’anecdotes savoureuses.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Alors qu’il a jusqu’ici été au service de la création, l’éditeur petit à petit devient un véritable opérateur culturel. Un acteur qui, loin de s’en tenir à son rôle premier de médiateur entre l’auteur et le lecteur, se fait fort désormais d’adapter la création au goût supposé du public. Insensiblement la mission de l’éditeur n’est plus d’imposer la création auprès du public mais d’imposer le goût du public aux créateurs. Plus l’édition bascule dans une économie de la demande et non de l’offre, plus l’éditeur cesse d’être un lecteur au nez fin pour devenir un spécialiste du conditionnement et du lancement.
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Mais la plupart reviennent, étiquetés comme l'orteil des cadavres dans une morgue de bord de Seine : la lettre type.
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La littérature a licencié sa voix, elle s'est castrée à force de se conformer à une production commerciale convenue.
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