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EAN : 9782246862642
216 pages
Grasset (22/08/2018)
3.14/5   14 notes
Résumé :
Ce roman raconte l’histoire d’un « monstre », tel que le grand écrivain Victor Marlioz se définit lui-même en se désignant comme l’un des pires de sa catégorie.

Un monstre d’égoïsme et de perversité dont le « secret de fabrication » consiste non seulement à utiliser les drames, les échecs qui ont jalonné son existence, mais à les déclencher et à les mettre en scène comme s’ils obéissaient à une fatale nécessité.

Que cherche Marlioz e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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L'écrivain assoiffé d'histoires dramatiques

En mettant en scène un écrivain capable de tout pour nourrir son oeuvre, Jean-Luc Barré dresse un portrait au vitriol du couple auteur-éditeur. Avec quelques dégâts collatéraux.

À chaque rentrée littéraire son lot de scandales. Untel se reconnaît dans un personnage de roman, une autre voit sa vie de famille vilipendée. Souvent aussi la justice est chargée de trancher le débat entre la liberté de création et le respect de la vie privée. Faute de jurisprudence constante, on se dit que les jugements tiennent davantage de la loterie – voire du talent des avocats de l'une ou l'autre partie – que d'une doctrine bien établie. Il arrive aussi bien souvent que le parfum de scandale serve les intérêts de l'auteur et attise la curiosité des lecteurs. Un effet pervers en quelque sorte. Et surtout un adjectif qui nous amène au premier roman de Jean-Luc Barré que l'on connaissait jusque-là pour ses biographies. Celui qui est par ailleurs responsable de la collection «Bouquins» chez Robert Laffont campe avec justesse et sans doute avec autant de plaisir des personnages à la psychologie tourmentée, qu'il s'agisse de Victor Marlioz l'écrivain, de Durban son éditeur et de Julien Maillard, le critique littéraire qui est aussi le narrateur de ce drame.
Si l'on en croit Jérôme Garcin et Bernard Pivot, c'est François Nourissier qui a servi de modèle au personnage de Victor Marlioz. Mais plutôt que d'essayer de trier le bon grain de l'ivraie, je vous conseille de vous concentrer sur le coeur de ce roman, sur la volonté de nourrir une oeuvre littéraire avec tous les événements forts, avec les moments de crise, avec les drames qui donnent leur intensité aux belles histoires. Quitte à les provoquer. Comme l'a dit Boileau il y a déjà quelques siècles:
« Mais c'est un jeune fou qui se croit tout permis,
Et qui pour un bon mot va perdre vingt amis. »
Julien Maillard, l'un des critiques qui connaît le mieux la vie et l'oeuvre de Marlioz est destinataire d'une lettre anonyme aussi brève qu'explicite: « C'est Marlioz qui l'a tuée. Alexia est morte pour les besoins de la cause. » Alexia n'est autre que la fille de Marlioz, découverte morte quelques jours plus tôt. À partir de là commence une partie d'échecs prenante qui met aux prises le critique et l'écrivain. Chacun avance ses pions d'abord avec prudence, de peur de trop se dévoiler. Puis viennent les coups plus offensifs menés notamment par les fous. Derrière l'un d'eux, le lecteur découvrira l'éditeur bardé de certitudes et à l'égo presque aussi surdimensionné que celui de son auteur-phare. Sans oublier un échec à la reine, l'épouse de Marlioz qui a choisi l'alcool comme compagnon d'infortune. Qui finira par l'emporter? C'est tout l'enjeu et le morceau de bravoure qui vous mènera au bout d'un suspense très habilement construit. Âmes sensibles s'abstenir !


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Avec "Pervers", Jean-Luc Barré signe un premier roman après avoir été un biographe reconnu par de nombreuses distinctions pour un bon nombre d'ouvrages dont "François Mauriac, Devenir de Gaulle, Dominique de Roux, ...)

Optant pour la fiction, Jean-Luc Barré fait monter sur le ring deux poids lourds. Victor Marlioz vient du monde de l'écriture et de la production romanesque, l'autre, Julien maillard, est issu de la critique littéraire et habité par une envie extrême de traquer ce qui se cache derrière les productions littéraires qui font la une. 

Victor Marlioz se définit lui-même comme un monstre et s'affuble de tous les torts qui pourraient lui être reprochés. Alimentant, à l'excès, toutes les rumeurs qui pourraient le condamner aux yeux du public, il en retire une aura malsaine mais payante quant à son acceptation par le public qui voit, dans ses propos, un délire de plus, une manière déraisonnable de vouloir se faire passer pour cynique pour être mieux aimé. 

Julien Maillard, depuis longtemps est craint par tout qui est susceptible d'être objet de ses critiques littéraires tant il se montre cassant, impitoyable  et subtil à démonter la face cachée des écrits qu'il commente.

Alors, pourquoi le premier invite-t-il le second à un entretien qui devrait mettre à plat la genèse de ses romans? 

Il y a, tant dans la volonté de l'un et de l'autre, les manipulations réciproques et la vie, le fond de commerce du romancier tant de perversions que ce récit est, tour à tour, lourd à digérer et jubilatoire à lire. Jusqu'où, ce romancier pervers - ou se déclarant tel - est-il impliqué dans la mort de sa propre fille, suicidée nous dit-on? le lecteur se laisse prendre au jeu de cette recherche de la vérité qui, in fine, n'est jamais que celle de celui qui l'affirme.  Un très bon roman. Une écriture qui invite le lecteur à se plonger dans les coins les plus sombres de l'écriture et du travail des maisons d'éditions. Un régal!

Ceci dit, devant autant de raffinement pervers, on n'en a pas moins l'envie de casser plus d'une fois la gueule à ce monstre narcissique qu'est Victor Marlioz...   Tout ceci n'étant que fiction, cela va de soi!

Merci à NetGalley, France et aux éditions Grasset de m'avoir permis de découvrir ce roman.
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Pardonnez à l'avance ma sévérité mais la lecture de ce roman m'a vraiment agacée. A priori, l'auteur, bien implanté dans le milieu de l'édition, s'est fait plaisir et il en a tout à fait le droit. Des lecteurs moins boulimiques que moi seront peut-être face à un sujet inédit. Pour ma part, je l'ai rencontrée à de nombreuses reprise, cette question de l'artiste ou de l'écrivain qui se nourrit de la sève de ceux qu'il côtoie au point d'en devenir un monstre de manipulation pour servir son oeuvre... eh bien, d'autres l'ont traitée et beaucoup mieux. Je pense notamment à Julia Kerninon avec Buvard, son premier roman d'une force qui manque cruellement ici. En fait, ici, rien de neuf. Ni côté écriture, ni angle de vue. du déjà lu, en moins bien.
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Julien Maillard, critique littéraire respecté et même craint pour ses enquêtes sans concessions, reçoit un billet anonyme au sujet de Victor Marlioz, un écrivain sulfureux mais reconnu à la fois par la critique et par le public. le texte du message suggère que Marlioz est responsable de la mort de sa fille Alexia, qui s'est suicidée quelques temps avant.
Marlioz n'écrit pas à proprement parler de l'autofiction. Mais ses difficultés familiales et personnelles ont toujours été intégrées à ses romans, dans lequel il se donne volontiers le mauvais rôle. Marlioz est un manipulateur, son égoïsme est extrême et il est aussi parfaitement capable de menacer quiconque se trouve en travers de son chemin.
Le critique et l'écrivain vont se rencontrer plusieurs jours de suite dans le cadre d'un palace de la Riviera italienne, au motif de la publication d'un grand entretien concernant l'oeuvre de Marlioz dans le journal pour lequel écrit Maillard. Gravitent également autour d'eux Giuliana Viamonte, la femme de Marlioz - et mère d'Alexia – et son éditeur, Richard Durban.
Une forme de vérité pourra-t-elle voir le jour en dépit des manipulations de Marlioz et de son entourage ? C'est toute la question de ce roman au ton sec et concentré.
Je ne l'ai pas lu comme une fiction « à clé » puisque Jean-Luc Barré, notamment auteur d'une remarquable biographie de François Mauriac en deux volumes, est ici strictement romancier. Pourtant ce n'est pas non plus un ouvrage trop austère : des pages assez savoureuses sur le petit monde de l'édition rompent l'affrontement un peu étouffant entre les deux hommes.
Je remercie les éditions Grasset et NetGalley d'avoir mis à ma disposition ce roman de rentrée.
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Pervers : « (XIIe siècle) du latin perversus (« renversé », au figuré : « appliqué à contre-temps, vicieux »), participe passé adjectivé de pervertere. » C'est le titre du premier roman de Jean-Luc Barré qui, après avoir rencontré succès et reconnaissances diverses en tant que biographe, se frotte à l'art du roman avec ce tout premier livre publié chez Grasset. Une entrée en matière délicate, mais qui n'est pas sans soulever d'importants questionnements…

# La bande-annonce

« - Tous les écrivains sont des monstres et, dans mon genre, je suis l'un des pires. Il vaut mieux que je vous prévienne.
Marlioz passait pour cynique et pervers, réputation qu'il avait lui-même entretenue par vice ou par jeu. Mais en quoi pouvait-il s'être rendu coupable du suicide de sa fille ? »
Que cherche le si mythique et secret Victor Marlioz en acceptant de recevoir au crépuscule de son existence, dans un somptueux hôtel italien puis dans son antre de Genève, le directeur des pages littéraires d'un grand hebdomadaire parisien venu enquêter sur lui ?
Se livrer à une ultime confession à charge qui achèverait d'authentifier sa vérité d'écrivain du mal, s'exempter de ses fautes, traquer son chasseur ?
Un vertigineux tête-à-tête avec le monstre.

# L'avis de Lettres it be

Avec en tout premier lieu Entretiens avec le professeur Y de Céline qui reste peut-être la référence en la matière, jusqu'à Hygiène de l'assassin d'Amélie Nothomb qui offrait alors en 1992 son roman peut-être le plus réussi jusqu'à présent, la lignée des romans où la figure de l'écrivain se trouve être malmenée par le biais d'une rencontre, d'un entretien quelconque est longue. Et avec Pervers, cette lignée accueille un nouveau venu, signé de la plume d'un biographe reconnu et lauréat, par deux fois, du prix de la biographie de l'Académie française. Excusez du peu.

Un critique et journaliste littéraire prêt à réaliser l'entretien de toute une vie, Victor Marliozun auteur de génie en bout de course résigné et malmené pour la énième fois bien décidé à secouer son monde une ultime fois… Ce sont là les deux personnages qui occuperont ce ring littéraire d'un bout à l'autre. Mais d'une rencontre somme toute classique naîtra la genèse d'une oeuvre, dans ses plus sombres aspects. Pour sonder l'âme humaine dans ses tréfonds les plus obscurs, faut-il nécessairement les avoir visités « pour de vrai » ?

La figure de l'écrivain maudit, la question de l'implication du réel dans l'oeuvre… Pour son entrée dans le monde du roman, Jean-Luc Barré se met à l'épreuve de nombreuses questions, lourdes de sens, peut-être un peu plus encore par les temps qui courent. Jean-Luc Barré, qui s'est longtemps distingué comme l'un des plus grands biographes français met ici en exergue, dans le cadre infini de la fiction, la mince frontière entre toutes nos existences, les plus connues et les mieux cachées. Dans ce mano a mano de papier, celui qui dirige également la célèbre collection « Bouquins » à la suite de Daniel Rondeau nous offre un duel complexe qui n'est pas sans rappeler d'autres livres du genre, comme dit précédemment. Et Pervers, avec son titre accrocheur quoi qu'un brin racoleur, fonctionne en exposant à la lumière du lecteur une question centrale : quelle part de l'écrivain, quelle frange de vérité est à retrouver au coeur de son oeuvre ?

Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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critiques presse (3)
LePoint
12 octobre 2018
Pervers est un livre subtil et inquiétant. On peut reconnaître dans son héros imbuvable – qui se joue des autres pour écrire ses propres livres et n'aime que lui – un ancien président de l'Académie Goncourt. On prend plaisir à lire ce jeu du chat et de la souris entre deux hommes qui ne masquent pas le respect qu'ils se portent l'un à l'autre.
Lire la critique sur le site : LePoint
Bibliobs
18 septembre 2018
Pour son premier livre de fiction, Jean-Luc Barré n'a-t-il pas cédé à la perversité du titre, plus qu'il n'a fait confiance à son imagination? La réponse est aussi dans l'épilogue.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Actualitte
30 août 2018
Dans ce premier roman, Jean-Luc Barré nous donne à voir ce qu’il aime et connaît par cœur : les tromperies, les faux semblants, les dissimulations, les arrangements avec la réalité, le sens du secret, les coulisses du pouvoir.
Lire la critique sur le site : Actualitte

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Vidéo de Jean-Luc Barré
Jean-Luc Barré vous présente son ouvrage "De Gaulle, une vie. Vol. 1. L'homme de personne : 1890-1944" aux éditions Grasset. Entretien avec Christophe Lucet.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2929736/jean-luc-barre-de-gaulle-une-vie-vol-1-l-homme-de-personne-1890-1944
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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